Sexologue Charlotte CESSION – proche de Liège
📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
📞 Téléphone RDV : 0491/34.89.76
Imaginez une boule de neige. Petite, insignifiante au départ, puis elle dévale la pente et grossit, grossit… L’addiction à la pornographie dans le couple, c’est souvent ça. Un tabou, parfois un secret, puis soudain le sujet explose. Le malaise s’invite sous la couette, puis s’étend jusqu’au quotidien. À force de taire ce qui gêne, d’éviter les regards, c’est tout la relation qui peut vaciller.
Mais comment mettre en mots ce qui dérange ? Comment parler d’addiction, d’intimité, de sexualité sans que l’autre se sente attaqué ou jugé ? C’est un terrain mouvant. Pourtant, c’est là – dans la parole partagée – que beaucoup de couples retrouvent leur souffle. Pourquoi est-ce si difficile d’aborder la consommation de porno ? Quelles peurs, quels malaises, quels non-dits cristallisent ce sujet ? Et surtout : comment s’en sortir ensemble, à deux, sans craindre que tout s’effondre ?
Dans cet article, nourri par la parole et l’expérience de sexologue, vous trouverez des pistes concrètes. Conseils, explications, clés de dialogue. Sans juger, ni minimiser. Parce que l’addiction, ça n’arrive pas “qu’aux autres”. Et que le silence, souvent, alimente plus le problème qu’il ne le résout.
Prêt à lever le voile ?
“Tout le monde en regarde, non ?” Oui. Ou presque. Selon les études, plus de 80% des hommes et environ la moitié des femmes déclarent avoir déjà consommé de la pornographie, souvent via Internet. Les chiffres explosent chez les plus jeunes, mais les adultes ne sont pas épargnés. Vous pensiez être seul(e) à vous poser la question ? Détrompez-vous. À Liège, en Belgique, partout dans le monde occidental connecté, la réalité est la même : la pornographie fait partie du décor. Mais alors, pourquoi la gêne, voire la honte ?
Parce que le porno n’est pas anodin pour la vie de couple. Dès qu’il devient fréquent, envahissant, il suscite interrogations, voire angoisses. L’autre se sent exclu, compare, doute. “Suis-je moins attirant(e) que ce qu’il/elle regarde sur son écran ?” “Cacherait-il/elle quelque chose ?” Les questions fusent. Elles minent l’intimité, le doute s’installe. C’est un cocktail détonant, avouons-le.
Mais il y a des nuances. La pornographie, consommée occasionnellement, peut aussi stimuler le désir ou la complicité, quand elle est partagée ou assumée. La difficulté survient quand elle devient un refuge, un besoin irrépressible, ou qu’elle s’impose en silence. La frontière entre consommation et addiction se brouille. Alors la question se pose : à partir de quand parle-t-on vraiment d’addiction à la pornographie ?
Métaphore du piège ? Un peu comme grignoter des chips devant la TV : au début on goûte “pour voir”, juste une. Puis on y revient, puis on ne sait plus s’arrêter. Sauf que là, la honte s’invite plus souvent. Et, dans les couples, la peur de “décevoir” ou d’être “découvert” peut renforcer l’isolement.
Vous sentez qu’il se passe “quelque chose” ? Beaucoup de personnes tardent à mettre ce mot sur le comportement de leur partenaire… ou le leur. Pourtant, reconnaître le problème c’est déjà faire un pas immense.
Voici quelques signes qui doivent alerter :
Mais attention, ces signes n’affirment pas l’addiction à coup sûr. Parfois, il s’agit d’une période, d’un moyen de gestion du stress, ou d’une curiosité passagère. D’où l’importance d’échanger, de comprendre le sens que cette consommation revêt pour chacun dans le couple. L’écoute, d’abord.
Un chiffre pour secouer un peu ? Plus de 10% des demandes en consultation sexologique concernent aujourd’hui l’addiction à la pornographie, selon une estimation de Charlotte Cession. Ce n’est pas si marginal.
Dans les couples rencontrés en consultation – que ce soit à Liège ou “aux alentours de Liège” – la plainte qui revient le plus souvent, c’est la sensation de “distance”, ce fameux climat de non-dit qui fissure peu à peu la confiance. Vous voyez, ce n’est pas que chez les autres…
Sexologue Charlotte CESSION – proche de Liège
📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
📞 Téléphone RDV : 0491/34.89.76
Laisser traîner le problème, c’est comme un caillou dans la chaussure : au début, ça gêne à peine, puis ça blesse sérieusement. Mais comment aborder LA question ? Dire à son/sa partenaire “Je crois que tu as un souci avec le porno” – c’est violent, non ? Alors souvent, on se tait. Ou on tourne autour du pot. On envoie des piques, on fait l’autruche.
Or, la seule solution durable passe par… le dialogue, même si c’est le plus dur à enclencher. Mais pas n’importe comment. Voici les étapes clés, reconnues par l’approche scientifique et partagées par les sexologues :
Un conseil du terrain : parfois, le dialogue direct à deux est impossible. La honte, le malaise sont trop forts – ou la souffrance trop grande. Dans ce cas, proposer une consultation de couple avec un sexologue peut être une bouée. Le rôle du pro : déminer, traduire les mots et les émotions, offrir un espace sécurisé.
Vous hésitez ? Demandez autour de vous. L’idée de prendre rendez-vous chez la sexologue fait peut-être sourire. Pourtant, ceux qui ont franchi le cap témoignent : c’est souvent un immense soulagement. La neutralité, la bienveillance, l’expertise, ça change tout.
Ces entretiens permettent de revisiter les attentes et les peurs de chacun. Parfois, c’est une opportunité inédite pour “dézoomer” : la vie de couple, ses routines, ses blessures, ses désirs enfouis… Tout est relié.
À ce stade, une métaphore : le couple ressemble à un tandem. Si un pneu est crevé, avancer devient plus difficile. Mais regarder ensemble où se trouve la fuite, ce n’est pas trahir l’autre, c’est donner (enfin) une chance au couple d’avancer autrement.
On caricature souvent l’addiction au porno : certains l’imaginent spectaculaire, déconnectée du réel. Or, dans au moins 80% des cas, l’addiction se fond dans le quotidien, insidieusement. Pas de drame tonitruant, mais un lent effritement du plaisir commun. Un peu comme un robinet qui goutte : ce n’est pas “grave”, mais à la longue…
Voici ce que révèlent de nombreuses enquêtes scientifiques (et ce que confirment la plupart des sexologues) :
Et si on prenait l’image du brouillard ? Au départ, la sexualité du couple est claire, lumineuse. Mais petit à petit, le porno envahit l’espace, floute les repères. Certains couples s’en retrouvent presque “aveuglés” : ils ne savent plus ce qui excite vraiment, ni comment se (re)trouver.
Bon à savoir : toutes les personnes ne développent pas une addiction. Pour beaucoup, la pornographie reste une distraction ponctuelle, ou un espace de fantasme épisodique. L’addiction, elle, devient problématique lorsqu’elle génère une souffrance (pour soi ou le couple) et devient incontrôlable.
Parfois, les conséquences sont plus inattendues encore : colère, éloignement affectif, impression que “le sexe n’est plus qu’une chorégraphie imitée d’Internet”. Certains patients évoquent un sentiment de solitude immense, alors même qu’ils vivent à deux.
Et côté féminin ? La découverte du porno par une femme dans le téléphone ou l’ordinateur de son partenaire crée parfois un tsunami émotionnel. Doute, blessure narcissique, peur d’être “remplacée”. Clin d’œil : au fil des années, de plus en plus de femmes consultent aussi pour leur propre addiction à la pornographie, ou leurs interrogations sur le sujet. Cela change, aussi, les motifs de consultation.
Le constat, posé par des professionnels comme Charlotte Cession (psychologue spécialiste), s’affine : le porno “en excès” altère la spontanéité sexuelle, mais aussi la sécurité dans le couple. La sexualité s’en trouve contaminée, parfois malgré la bonne volonté du duo.
Alors, que faire ? Souffrir en silence, ou engager une transformation ?
Par où commencer quand le silence pèse ? Quand la confiance a pris l’eau ? La première étape, on l’a vu, c’est déjà d’oser parler. Mais après ? Faut-il poser des limites, consulter, inventer de nouveaux rituels ? Voici ce que les études récentes, et les témoignages collectés, suggèrent pour retrouver le fil du dialogue et de l’intimité :
Un exercice fréquemment proposé par les sexologues ? Rédiger, chacun de son côté, une “lettre de désir”, énumérant ce qui fait du bien, ce qui manque, ce qui pourrait être essayé : sans insister sur la pornographie, mais sur l’imaginaire, les sensations, le plaisir. L’idée ? Se reparler dans une autre langue que celle de la plainte.
Pour les situations complexes, où persiste un mal-être ou une perte de plaisir malgré les efforts, les experts conseillent parfois une thérapie individuelle ou de couple. Car parfois, la “dépendance” au porno n’est que le symptôme. Il peut s’agir d’un signal d’alerte sur autre chose : pulsions sous-jacentes, blessures anciennes, schémas familiaux répétitifs. Aucun couple ne ressemble à un autre : c’est dans le sur-mesure qu’on trouve la clé du déblocage, jamais dans les recettes toutes faites.
Rappel pour ne jamais l’oublier : ce n’est pas un “échec” de consulter. C’est le signe qu’on tient à sa relation, qu’on veut s’en donner les moyens. La recherche montre d’ailleurs que, souvent, ceux qui passent par une étape de crise sexuelle, s’ils en parlent vraiment, reconstruisent une complicité plus profonde encore qu’avant l’apparition du problème.
Envie d’aller plus loin ? D’autres ressources sur les effets du silence dans le couple sont disponibles pour vous aider à avancer pas à pas.
Comment savoir si l’addiction à la pornographie menace notre couple ?
Si la consommation de pornographie est régulière, cachée, et qu’elle a un impact sur l’intimité ou la confiance entre vous, il est temps d’en parler. Des signaux comme le secret, la baisse du désir, l’isolement et les conflits doivent alerter. Consulter une sexologue aide à poser un diagnostic clair et à apaiser la relation.
Pourquoi est-ce si difficile d’aborder le sujet de la pornographie avec son/sa partenaire ?
La honte, la peur du jugement et le risque de blesser l’autre rendent ce sujet tabou. En parler expose des fragilités profondes liées au désir, à l’image de soi ou à la confiance. Un climat bienveillant et l’accompagnement d’une sexologue peuvent faciliter ce dialogue.
Quand faut-il envisager une consultation de couple pour ce problème ?
Dès que le porno provoque souffrance, conflits, perte de plaisir ou sentiment de trahison, un accompagnement professionnel peut dénouer la situation. Plus tôt le couple demande de l’aide, plus les chances de retrouver un équilibre érotique et affectif augmentent.
Faut-il interdire toute consommation de pornographie pour s’en sortir ?
L’interdiction absolue est rarement efficace ; elle renforce souvent la frustration et le secret. L’objectif est plutôt de redonner du sens à la sexualité partagée, d’exprimer les besoins de chacun et de construire ensemble des limites saines, adaptées à votre couple.
1. Kor, A., Fogel, Y., Reid, R. C., & Potenza, M. N. – Should hypersexual disorder be classified as an addiction? Sexual Addiction & Compulsivity, 2013. Revue des critères diagnostics et conséquences médicales, plaidant pour une prise en charge proche de l’addiction.
2. Grubbs, J.B., Perry, S.L., Wilt, J.A., & Reid, R.C. – Pornography problems due to moral incongruence: An integrative model with a systematic review and meta-analysis. Archives of Sexual Behavior, 2019. Analyse de l’écart entre consommation, valeurs morales et bien-être psychique.
3. Bőthe, B., Tóth-Király, I., Potenza, M. N., Griffiths, M. D., & Demetrovics, Z. – Classification, assessment, and screening for problematic pornography use: The problematic pornography consumption scale (PPCS). The Journal of Sex Research, 2018. Étude de validation d’un outil de dépistage et conséquences sur la santé sexuelle.
4. Willoughby, B. J., Carroll, J. S., Busby, D. M., & Brown, C. C. – Differences in pornography use among couples: Associations with satisfaction, stability, and relationship processes. Archives of Sexual Behavior, 2016. Recherche sur le lien entre usage du porno et l’équilibre du couple à long terme.