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Troubles du langage et cognition : comment les distinguer pour ne pas se tromper dans leur prise en chargeNeuropsychologue

Neuropsychologue - Mme Eléonore CLOSSET

📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux

📞 Téléphone RDV : 0472 26 62 63

Troubles du langage et cognition : comment les distinguer pour ne pas se tromper dans leur prise en charge ?

Dans un cabinet de neuropsychologie, la frontière entre un trouble du langage et un trouble cognitif paraît parfois aussi fine qu’un cheveu sur la soupe. Vous arrive-t-il de perdre vos mots ou de chercher vos phrases, sans trop savoir si cela vient de la fatigue, du stress ou d’un problème plus profond ? C’est le quotidien de nombre de patients, adultes et seniors, aux alentours de Liège. Mais où commence un trouble du langage ? À quel moment faut-il évoquer un souci cognitif ? Et, surtout, comment les neuropsychologues s’y retrouvent-ils pour donner la bonne indication ? Si ces questions vous trottent dans la tête, cet article est taillé sur mesure pour vous. Penchons-nous sur un motif fréquent de consultation, qui crée souvent une zone grise chez les patients mais aussi – avouons-le – chez les praticiens. Le sujet est inattendu, parfois mal compris, et pourtant capital pour agir tôt. Décortiquons ensemble, avec curiosité, cette frontière entre parole qui déraille et pensée qui flanche.

Avant d’aller plus loin, retenez déjà ceci : un symptôme de langage, c’est un peu comme un voyant rouge sur la voiture. Ce n’est pas tout le moteur qui est touché, mais il faut chercher où se situe la panne. Parfois, c’est le moteur (la cognition globale), parfois juste l’ampoule (le langage pur). Franchir le cap d’une évaluation neuropsychologique, c’est choisir d’ouvrir le capot, sans tabou ni crainte.

Pourquoi est-il si difficile de distinguer un trouble du langage d’un trouble cognitif ?

Premier constat, simple mais fondamental : les troubles du langage chez l’adulte sont bien plus qu’un défaut d’élocution. Oubliez l’image de l’enfant qui bégaie ou de la personne âgée qui “parle moins”. Chez l’adulte, l’expression orale, écrite, la compréhension aussi, se retrouvent impactées par toutes sortes de mécanismes cérébraux. Quand on consulte un neuropsychologue, l’enjeu n’est pas de poser un mot sur la difficulté, mais de tracer la frontière entre une atteinte strictement linguistique… et une défaillance plus vaste des fonctions intellectuelles.

Connaissez-vous la différence entre aphasie et “perte de mémoire” ? Souvent – surtout après un AVC ou avec l’avancée en âge – ces deux dimensions se mélangent dans l’esprit des patients et des familles. Certains parlent d'“alzheimer du langage”, d’autres “d’oublis de mots” qui les inquiètent. Mais voilà : il n’y a pas que la mémoire qui peut flancher ; une lésion cérébrale, même minime, peut toucher spécifiquement le « circuit du langage » et laisser intact le raisonnement, l’attention, voire la mémoire à court terme.

Prenons exemple : Monsieur Dupont, 65 ans, arrive en consultation en expliquant qu’il “n’arrive plus à finir ses phrases”. Il oublie le nom des objets, cherche ses mots, bégaie, se coupe en essayant de se rattraper. Doit-on penser en priorité à un début de démence ? Ou simplement à une aphasie progressive isolée ? La différence influe totalement sur la rééducation, la médication, et le pronostic à long terme.

En neuropsychologie, la grande difficulté réside dans le fait que langage et cognition dansent souvent ensemble : comme deux partenaires, ils se soutiennent et peuvent aussi se gêner. Un trouble du langage peut surgir d’un trouble cognitif global, mais aussi exister indépendamment. Enfin, certains troubles cognitifs (attentionnels, exécutifs, mnésiques) peuvent s’exprimer EN priorité par des troubles du langage ! Distinguer la cause primaire, c’est un peu comme démêler un nœud : il faut de la méthode, de la patience, et parfois un œil expert.

Les évaluations neuropsychologiques s’imposent ici comme un phare dans la brume. Elles permettent de trier, mesurer, objectiver. Elles s’appuient sur des tests normalisés, sur des entretiens cliniques pointus, et – jamais négligeable – sur l’anamnèse, cette “petite histoire de vie” racontée par le patient ou son entourage. Comme le rappelle le guide sur les troubles neurologiques, chaque consultation est unique, chaque parcours aussi. Impossible de résumer le sujet en deux lignes.

Ce n’est pas, vous le voyez, une question anodine. Distinguer l’un de l’autre, c’est éviter des erreurs de parcours, des diagnostics hâtifs, ou des oublis dramatiques. C’est aussi, parfois, la clé d’une autonomie préservée ou retrouvée.

Comment le cerveau sépare-t-il langage et cognition ?

Entrons dans la mécanique interne. Dans notre cerveau, le langage n’est pas logé dans une seule pièce. C’est plutôt une maison à plusieurs étages : compréhension orale à gauche, expression écrite à droite, évocation des mots dans le grenier… Et dans les couloirs, des connexions avec la mémoire, l’attention, les émotions, qui tout à coup influencent la parole.

Mais alors, comment repérer le vrai “trouble du langage”, celui qui vient d’une lésion ou d’un dysfonctionnement précis du circuit langagier, par opposition à un trouble global du système cognitif ? C’est là tout l’art du diagnostic différentiel, qui exige une solide connaissance des syndromes, bien sûr, mais aussi un certain sens clinique – presque une intuition – forgée par l’expérience.

À la base, on distingue schématiquement :

  • Les troubles de la production (difficultés à parler, à articuler, à écrire, à choisir les mots adéquats)
  • Les troubles de la compréhension (difficultés à comprendre ce qui est dit, ce qui est écrit, ce qui est lu à haute voix)
  • Les troubles d’accès lexical (« j’ai le mot sur le bout de la langue mais il ne sort pas »)

Ceux-ci, selon leur sévérité, leur évolution et leur profil, peuvent renvoyer à :

  • Des aphasies (classiques après un AVC ou dans certaines maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer ou la démence frontotemporale)
  • Des troubles du langage associés à un syndrome dépressif ou anxieux (ralentissement, discours pauvre, divers parasitages émotionnels)
  • Des altérations secondaires à une fatigue mentale, un trouble de l’attention, voire un trouble de la mémoire de travail

Premier réflexe : s’assurer qu’on n’a pas affaire à une difficulté d’accès au langage liée à l’anxiété ou à une fatigabilité intellectuelle. C’est fréquent – surtout en période de stress, d’épuisement mental ou de maladie. Nombreux sont ceux, à Liège ou ailleurs, qui perdent leurs mots lors d’une période compliquée et craignent le pire, alors qu’un peu de repos règle parfois la situation. Ce n’est pas pour rien que le brouillard cérébral est devenu un motif de consultation en plein essor depuis la pandémie !

Le trouble du langage authentique, type aphasie, se différencie généralement par :

  • Sa persistance (il ne disparaît pas au repos)
  • Son profil évolutif (tendance à s’accentuer ou à se chroniciser)
  • La disjonction entre capacités langagières atteintes et fonctions cognitives préservées (un patient qui reste logique, lucide, mais n’arrive plus à retrouver certains mots)

Inversement, si l’ensemble du discours, de la mémoire, de l’attention et du raisonnement paraît ralenti ou altéré, il faut alors soupçonner un trouble cognitif global. On ne compte plus les familles qui consultent alors “car la personne change de caractère, oublie tout, s’énerve, perd le fil”. Distinguer ces deux univers est crucial pour orienter vers la bonne prise en charge, qu’il s’agisse de rééducation orthophonique, d’accompagnement neuropsychologique ou d’un bilan médical approfondi.

Neuropsychologue - Mme Eléonore CLOSSET

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Quelles méthodes la neuropsychologie utilise-t-elle pour trancher ?

Vous vous demandez peut-être : “Concrètement, comment le savoir ? Y a-t-il des tests magiques ?” Une évaluation neuropsychologique sérieuse, c’est un peu comme une enquête finement menée : on questionne, on observe, on fait passer des épreuves ciblées, puis on recoupe les indices.

Première clé : l’entretien clinique. Eh oui, la parole du patient, ses exemples, la description précise du quotidien (“je n’arrive plus à nommer certains outils au bricolage”, “j’oublie du vocabulaire simple au téléphone”, “je comprends tout mais je n’arrive plus à le dire”) sont précieuses. On analyse la forme et le fond. Un trouble du langage “pur”, type aphasie, laisse intacte l’intelligence, la capacité à suivre une logique, à comprendre des images. La conversation reste globalement cohérente, malgré les mots manquants.

Deuxième clé : les tests standardisés. Il existe de nombreux outils validés pour mesurer langage expressif, compréhension orale, capacité à répéter, à lire, à écrire, à nommer des objets, etc. On analyse les erreurs : sont-elles constantes ? Varient-elles selon la fatigue, l’heure de la journée ? Le patient s’améliore-t-il avec des indices ? Compare-t-on avec la mémoire ou la capacité à résoudre des problèmes ? Par exemple, si on propose une histoire à raconter avec images, le patient aphasique aura du mal à nommer les éléments, mais pourra raconter la logique. Une personne avec troubles cognitifs globaux s’emmêlera dans la chronologie, oubliera des éléments majeurs, perdra parfois même le fil du récit.

Troisième clé : l’observation dans la vraie vie. Certains passent les tests haut la main mais se “perdent” quand il faut téléphoner, faire les courses ou raconter une histoire. “En Belgique, on croise beaucoup de personnes compensant leurs difficultés avec des stratégies maison : un carnet à mots, des listes d’aide-mémoire, une conversation dirigée. Les méthodes de contournement n’effacent pas la gêne ressentie. D’où l’importance d’un bilan qui croise évaluation et réalité du quotidien.

Il n’existe pas de “scanner du langage” au sens strict : seule l’observation fine de la performance, de l’évolution, des points forts et faibles, permet au neuropsychologue d’affiner l’hypothèse. Ce n’est pas rare d’avoir besoin de plusieurs séances pour démêler le puzzle. L’objectif ? Orientation vers les prises en charge adaptées. Cela tombe bien : la consultation permet d’ouvrir cette réflexion en toute sérénité, dans un espace sécurisé.

S’il paraît parfois tentant de “poser une étiquette” sur un trouble, mieux vaut se méfier des diagnostics précipités. Un trouble cognitif global, sous-jacent à un trouble du langage, nécessite une approche complète, pluridisciplinaire, et une vigilance sur l’évolution à moyen terme. Un trouble du langage “pur”, lui, oriente plus vers l’orthophonie, la prévention de la perte d’autonomie, et une surveillance précise de l’état psychique (anxiété, estime de soi, isolement social).

Enfin, une part de l’enquête revient au patient et à son entourage : savoir dire ce qui a changé, ce qui fait peur, ce qui s’est amélioré ou non au fil des semaines. Cette collaboration, humble et bienveillante, fait toute la différence.

Quand et pourquoi consulter rapidement pour un trouble du langage ?

Vous hésitez à consulter ? À attendre que “ça passe” ? C’est humain, bien sûr. Mais il y a urgence dans certains cas. Un trouble du langage soudain pouvant signer un accident vasculaire, il faut appeler le 112. N’attendez jamais devant une perte brutale de parole, d’expression orale, ou de compréhension. Le temps, ici, c’est du cerveau. C’est vital.

Dans les autres situations – progressives, insidieuses, changeantes, anxiogènes – la consultation chez un neuropsychologue s’impose si :

  • Les difficultés de langage s’installent, empirent ou gênent sérieusement la vie quotidienne (parole laborieuse, recherche de mots constante, incompréhension fréquente de conversations simples)
  • L’entourage note des changements (retrait, embarras, difficultés à communiquer, repli sur soi)
  • Les performances scolaires, professionnelles ou sociales en pâtissent (difficulté à suivre une discussion, à rédiger, à comprendre les consignes)
  • Le doute persiste sur l’origine du trouble (anxiété, stress, maladie chronique, vieillissement cérébral…)

Se tromper de diagnostic, c’est risquer d’envoyer un patient vers une prise en charge inadaptée. Par exemple : une rééducation du langage chez une personne atteinte d’un début d’Alzheimer, sans prise en compte des autres troubles cognitifs, ne donnera aucun résultat durable. Inversement, considérer à tort une aphasie “pure” comme une démence expose à une stigmatisation et à une perte de confiance injustes.

L’objectif de la neuropsychologie est double : sécuriser le parcours du patient, et l’armer pour mieux compenser ses faiblesses. Valoriser ce qui va bien, recadrer ce qui décroche. Ce n’est jamais une fatalité. À chaque étape, il existe des stratégies pour contourner le handicap, réapprendre, réinventer la communication – même avec un cerveau cabossé. L’important, c’est d’agir tôt, sans peur d’être jugé.

Nombreux sont les patients « jeunes » (moins de 60 ans) qui développent des aphasies progressives, en dehors de tout contexte de démence. En parler, c’est briser le tabou. Mieux vaut consulter trop tôt que trop tard : dans presque tous les cas, la plasticité cérébrale joue en faveur d’un meilleur pronostic à moyen terme. La vigilance des soignants, parents, collègues, amis, joue aussi : un mot, un encouragement, peuvent inciter à franchir le cap de la consultation à Esneux ou ailleurs en Belgique.

Au final, distinguer trouble du langage et trouble cognitif global, c’est comme différencier le vent du grain de sable dans une tempête : l’un sans l’autre ne cause pas le même effet. Mais les deux méritent qu’on s’y attarde, sans jamais les minimiser.

FAQ – Questions fréquentes

Comment faire la distinction entre un trouble du langage et un trouble cognitif global ?
La distinction passe par une évaluation fine en neuropsychologie, qui analyse si la difficulté concerne uniquement le langage (expression, compréhension) ou touche aussi la mémoire, l’attention et le raisonnement. Un trouble du langage isolé ne nuit pas à la logique ni à la compréhension globale, alors qu’un trouble cognitif général impacte plusieurs domaines en même temps.

Pourquoi consulter un neuropsychologue plutôt qu'un orthophoniste directement ?
Le neuropsychologue explore l’ensemble des fonctions cérébrales pour déterminer si le langage est touché isolément ou associé à d’autres troubles cognitifs. Cette approche globale oriente ensuite vers la prise en charge la plus adaptée, qui pourra inclure l’orthophonie si besoin.

Quand s’inquiéter d’un trouble du langage chez l’adulte ?
Si le trouble apparaît brutalement, il faut consulter en urgence. Si les difficultés persistent (plusieurs semaines ou mois), s’aggravent ou gênent la vie quotidienne, une évaluation complète s’impose afin de comprendre l’origine du problème et adapter les soins au plus tôt.

Faut-il consulter même si les troubles apparaissent seulement par moments ?
Oui, il est recommandé de consulter si les troubles du langage fluctuent mais durent depuis plusieurs semaines, car cela peut être le signe d’un trouble sous-jacent (fatigue, anxiété, début de trouble cognitif) nécessitant un avis expert. Un dépistage précoce améliore le pronostic et rassure sur la nature exacte du problème.

Références

1. Ardila, A., "Aphasia: Historical and Clinical Perspectives," Cortex, 2010. Résumé : Cet article propose un tour d’horizon des aphasies, leurs formes et leurs distinctions cliniques, insistant sur la nécessité de différencier aphasie et trouble cognitif global.

2. Gorno-Tempini, M. L. et al., "Classification of primary progressive aphasia and its variants," Neurology, 2011. Résumé : Présente les différents types d’aphasie progressive et les critères diagnostiques pour les distinguer des autres démences.

3. Lezak, M. D., "Neuropsychological assessment," Oxford University Press, 2012. Résumé : Un ouvrage de référence qui détaille les outils d’évaluation pour différencier déficits langagiers et troubles cognitifs chez l’adulte.

4. Mesulam, M. M., "Primary progressive aphasia and the language network: The 2013 H. Houston Merritt Lecture," Neurology, 2013. Résumé : Revue détaillée des troubles du langage d’origine neurodégénérative et de leur prise en charge en neuropsychologie.

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