Neuropsychologue - Mme Eléonore CLOSSET
📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
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Vous entendez « psychoéducation », et spontanément, peut-être, vous imaginez un cours théorique. En réalité, c’est tout le contraire. La psychoéducation en neuropsychologie, c’est mettre les mains dans le cambouis – comprendre ce qui ne va pas et surtout, comment agir concrètement. Dans un cabinet, la psychoéducation, c’est un peu comme un GPS pour le cerveau : elle guide, explique, redonne des repères là où tout semble flou.
En Belgique, de nombreux patients viennent consulter pour des troubles cognitifs. Mémoire, attention, vitesse de traitement… Quand ces fonctions d’ordinaire automatiques se grippent, le quotidien en prend un coup. Démarrer ce fameux « chemin de rééducation cognitive », c’est souvent un saut dans l’inconnu. C’est là que la psychoéducation intervient pour baliser la route : elle donne au patient les outils pour comprendre, accepter et agir – et, au final, redevenir acteur.
Au fond, la psychoéducation, c’est l’anti-théorie par excellence. Elle s’ajuste à la personne, à ses difficultés, à ses peurs, ses attentes. Elle permet de développer des stratégies face aux oublis, aux trous de mémoires, à la dispersion mentale (« Tiens, mais où ai-je mis mes clés ? »), sans jamais culpabiliser. Pour certains, cela commence par poser les bases (“c’est quoi la mémoire de travail ?”), pour d’autres, ce sera expérimenter de nouvelles stratégies, gestes, outils dans la vraie vie (le carnet, l’alarme, la post-it attitude !).
Dans le jargon scientifique, la psychoéducation s’appuie à la fois sur l’explication pédagogique de la pathologie, et sur l’accompagnement personnalisé pour surmonter les obstacles. Mais, en langage simple : on vous donne des clés pour déverrouiller des portes qui semblaient bloquées. À Liège comme ailleurs, ce n’est pas une baguette magique – mais ça change tout. Vous comprenez vos troubles, pourquoi ils sont là, comment ils se manifestent, et surtout, ce que vous pouvez faire, vous, au quotidien.
Pour illustrer : imaginez-vous perdu dans une grande ville, sans carte, sans plan. Un GPS bloque, l’autre s'éteint. La psychoéducation, c’est une boussole : “Voilà d’où vous partez, voilà où vous allez, et voici vos détours possibles.”
Ce n’est pas réservé aux enfants ou à certaines pathologies. Adulte, senior, après un AVC ou lors d’une maladie neurodégénérative, suite à un burn-out, ou face à un « brouillard mental » (ce fameux « brain fog » post-Covid) : la psychoéducation en neuropsychologie, c’est toujours une aide pour se remettre au volant de son cerveau.
À ce stade, une question revient souvent : “Mais concrètement, qu’est-ce qu’on fait en séance de psychoéducation ?”
Prenons quelques exemples vécus. Mme Dupuis, 62 ans, arrive en séance, désemparée : “Je me sens comme débranchée, incapable de retrouver mes idées. Je lis, j’oublie, je cuisine, et j’oublie le sel. Je mets la télé, je ne la regarde même pas.” Son cas n’est pas isolé. Nombreux sont les patients dans les alentours de Liège à éprouver ce sentiment d’être “hors du coup”. Mais alors, comment la psychoéducation peut-elle leur permettre de redevenir acteur ?
Première étape : expliquer, décortiquer. Ce n’est pas de la “flemme”, ni un manque d’effort. Mme Dupuis découvre ce qui se joue dans son cerveau — qu’un problème de mémoire de travail, souvent présent dans des troubles comme le TDAH adulte (si fréquent et si méconnu), diffère radicalement d’un simple oubli ou d’un “coup de vieux”. Avec la aide d’un-neuropsychologue, la psychoéducation va ainsi démystifier, déculpabiliser, redonner confiance.
Ensuite, place à l’action. Là où beaucoup de thérapeutes “font à la place de”, la psychoéducation pousse chaque personne à tester, expérimenter, ajuster, jusqu’à trouver les compensations qui fonctionnent vraiment. Tenir un agenda, oui, mais lequel ? Papier ou digital ? Tester la technique du post-il, la méthode des acronymes, la récitation mentale… Et surtout, ne pas se transformer en apprenant passif. Car c’est en s’impliquant qu’on obtient les meilleures améliorations.
À ce propos, une recherche s’appuie sur l’idée que chaque patient construit ses propres “raccourcis cérébraux”. Par exemple, certains seniors trouvent que dessiner un plan à la main (et pas que suivre le GPS) réactive des zones de mémoire spatiale oubliées. D’autres, victimes d’un AVC, progressent en créant des rituels et des routines strictes pour lutter contre la désorganisation. C’est tout l’art de la psychoéducation : découvrir, avec l’aide du thérapeute, ce qui va marcher pour soi… et apprendre à s’auto-observer, à adapter ses outils au fil du temps.
Cela ne se fait pas en un claquement de doigts. Découvrez, par exemple, les dix techniques neuros pour booster son quotidien selon les dernières études en neuropsychologie : exercices de double tâches, jeux de mémoire, auto-évaluation des progrès… La psychoéducation amène le patient à diriger lui-même ces exercices, à noter ses réussites, à ajuster.
Un autre aspect, souvent sous-estimé, c’est l’apprentissage des “méta-compétences”. L’art de reconnaître ses signaux de fatigue mentale, de prévenir la surcharge, d’organiser ses journées en tenant compte de ses limites. Prenons encore l’exemple du burn-out : certains patients décrivent leur cerveau comme “un ordinateur qui mouline, puis bugge”. Comprendre ce processus, anticiper les moments de saturation, c’est s’armer pour la vie réelle. Ainsi, grâce à la psychoéducation, on n’est plus simplement une victime du symptôme : on devient un acteur, voire même… un stratège.
Au cœur du processus, il y a donc la notion d’autonomie. Là où, autrefois, la prise en charge se résumait à “faire des exercices” avec un professionnel qui jugeait, la psychoéducation moderne fait du patient le copilote. Et c’est très net en neuropsychologie : succès et prise de conscience vont de pair.
Dans la prise en charge du vieillissement cérébral, la psychoéducation est centrale. Pourquoi ? Parce que, pour beaucoup de familles, la maladie d’Alzheimer reste taboue. Les troubles de mémoire sont banalisés — “Ah, c’est l’âge !”, “C’est normal, non ?” La réalité est différente. La psychoéducation permet d’expliquer ce qui relève du normal et ce qui alerte, d’armer le patient (et ses proches) sur la prévention et la prise en charge (découvrez ici plus sur la prise en charge des maladies neurodégénératives).
Pour les adultes diagnostiqués tardivement avec un TDAH, la psychoéducation vient bousculer des idées reçues : “Je ne suis pas paresseux, je ne fais pas exprès, mais mon cerveau fonctionne autrement.” L’impact est énorme sur l’estime de soi. Ce sont ces découvertes, ces mots justes, qui font basculer d’un ressenti d’impuissance à une dynamique de prise en main. Souvent, après quelques séances, des proches avouent : “Mais il a changé… Il ose proposer, décider, organiser. Ce n’est plus la même personne.”
Même effet boule de neige pour les personnes souffrant de séquelles d’AVC ou de traumatismes crâniens. La psychoéducation ne va pas “guérir”, mais transformer la façon d’apprendre. On passe de “je n’y arrive pas” à “je peux toujours progresser avec les bons outils”. Un cerveau abîmé reste plastique : la rééducation, c’est possible, à condition d’y être acteur, pas simple spectateur.
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On ne le répétera jamais assez : la neuropsychologie, ce n’est pas uniquement “tester pour classer”. C’est surtout “comprendre pour agir”. Rendre le patient acteur, c’est bouleverser les rôles établis. Vous voulez un exemple ? Parlez avec n’importe quelle personne suivie en psychoéducation : “J’avais l’habitude d’attendre que le professionnel me dise quoi faire. Depuis que je m’investis dans le choix des exercices, je progresse plus et je me sens valorisé.”
Les études le montrent : l’implication, même modérée, multiplie par deux ou trois les chances d’amélioration durable. D’abord parce que les stratégies choisies sont mieux adaptées, mais aussi parce que la personne en devient responsable. C’est comme apprendre à marcher : au début, il faut la main, le soutien, puis on prend de l’élan… et on finit par courir. Le principe, c’est l’empowerment (le pouvoir d’agir sur sa vie). En neuropsychologie, c’est LE levier majeur, reconnu dans tous les pays, en Belgique comme ailleurs.
Petit à petit, la psychoéducation fait tomber la honte des troubles, la crainte du regard des autres. On ose parler de ses oublis, de ses pertes d’attention, de ses lenteurs, sans honte. On apprend à expliquer à ses proches, à négocier avec la vie quotidienne. “Je fais différemment, et alors ?” disent certains.
Côté émotions, l’impact est tout aussi visible. Au-delà des progrès cognitifs, la fierté d’avoir repris les rênes rejaillit sur l’humeur, les relations avec la famille, la capacité à faire des projets. Fini de se sentir comme “une chaise qu’on déplace”, on reprend le volant de sa propre trajectoire.
Vous voulez un schéma concret ? Dans les troubles de la mémoire légère à modérée, après six mois de psychoéducation intéractive, 75 % des patients se sentent plus autonomes pour gérer leurs rendez-vous, faire leurs courses, prendre leurs médicaments. Les chiffres sont là. Et cela évite bien des hospitalisations précoces et des frictions familiales.
Mais il y a plus. Faire du patient un acteur de sa rééducation change aussi le rôle du professionnel. La relation n’est plus verticale, mais horizontale. On construit ensemble, on célèbre les petites victoires ensemble, on affronte les échecs sans culpabiliser. Cela crée un climat de confiance propice à tous les progrès, parfois même inespérés… Oui, la vie cognitive n’est pas figée !
Un dernier bénéfice ? Cette approche interactive favorise l’adaptation aux évolutions de la maladie. Le cerveau change, la pathologie progresse parfois, mais la personne sait ajuster, réajuster, inventer, introduire de nouveaux exercices, de nouvelles routines. La “boîte à outils” du patient devient ainsi plus solide, mieux armée pour l’avenir. Et ce sont parfois de tout petits changements qui font toute la différence : une nouvelle façon de noter ses achats, une astuce pour retrouver plus vite ses mots, un moment dédié pour classer ses papiers administratifs.
Avez-vous déjà constaté qu’en expliquant à quelqu’un le fonctionnement de son cerveau, on allumait une étincelle ? Le visage s’illumine, les questions fusent, les idées nouvelles apparaissent. Voilà la magie simple de la psychoéducation : transformer la passivité en énergie créatrice.
Vous vous demandez peut-être : “D’accord, mais on commence par quoi ?” Bonne nouvelle : la psychoéducation s’appuie, avant tout, sur la curiosité du patient et sa volonté d’essayer. Nul besoin d’avoir « la bosse des maths » ou un passé d'étudiant modèle.
Première étape essentielle : le bilan personnalisé. Il ne s’agit pas simplement d’un test papier-crayon, mais d’un dialogue pour identifier où ça coince, mais aussi où ça marche encore bien. On ne diagnostique pas seulement une panne, on met au jour les ressources, les points forts, les appuis possibles (voir cet article sur les troubles de la mémoire pour comprendre les étapes du bilan).
Ensuite, vient le temps de l’expérimentation. On choisit, à deux (ou en famille), une ou deux stratégies nouvelles : mieux s’organiser, éviter les doubles rendez-vous, rappeler les noms, améliorer sa concentration. Parfois, de simples changements d’habitudes suffisent : noter ses idées à heure fixe, instaurer une routine du soir, utiliser des aides visuelles.
Le secret, c’est la régularité. En psychoéducation, on s’appuie sur le cerveau “plasticien” : plus on répète, plus certaines voies neuronales se renforcent. Comme un sentier que l’on foule chaque jour. Cela passe par des exercices adaptés, mais aussi par la vie réelle : cuisiner en récitant à voix haute sa recette, refaire son trajet en voiture, répéter mentalement le planning du lendemain.
La posture du professionnel est centrale. Le neuropsychologue n’est pas un “donneur de leçons”, mais un accompagnateur. Il propose, ajuste, encourage, félicite. Mais surtout, il laisse le patient expérimenter, noter ce qui marche, ce qui bloque. Le but : rendre l’autonomie visible, et la valoriser.
N’oublions pas le rôle du proche. À plusieurs, la motivation s’envole ! Un parent, un conjoint, un ami peut aider à instaurer de nouveaux rituels, à dédramatiser les échecs, à célébrer les réussites. Parfois, on s’équipe aussi d’outils numériques (application de rappels, listes vocales) pour renforcer l’automatisation. Les plus âgés y viennent aussi, tôt ou tard. “La technologie, ce n’est pas si sorcier, quand on s’y met petit à petit” rappellent bien des seniors !
Enfin, gardez en tête une devise : « L’important ce n’est pas de faire parfait, mais d’avancer. » Pas d’exigence de résultat immédiat. Hé oui, la psychoéducation c’est aussi apprendre à gérer la frustration, l’imperfection, le droit à l’oubli… pour mieux rebondir. Et c’est ce qui marche, surtout aux alentours de Liège où beaucoup le découvrent tardivement, et voient leur autonomie se transformer en quelques mois.
Pour les plus intéressés, pourquoi ne pas approfondir encore ces stratégies en lisant cet article sur les techniques de mémorisation ?
Récapitulons : bilan personnalisé, stratégies adaptées, expérimentation régulière, soutien par l’entourage, outils numériques simples, retour sur expérience… Voilà la base d’une bonne psychoéducation, et le secret d’une autonomie retrouvée.
Quand faut-il consulter un neuropsychologue pour une psychoéducation ?
Il est recommandé de consulter lorsque vous ou un proche présentez des troubles cognitifs persistants qui perturbent le quotidien, comme des oublis fréquents, une désorganisation, ou une difficulté à gérer les tâches. Plus tôt la psychoéducation démarre, plus elle aide à prévenir la perte d’autonomie. N’hésitez pas à demander conseil au moindre doute.
Comment la psychoéducation aide-t-elle dans la maladie d’Alzheimer ?
La psychoéducation permet aux patients et à leur famille de comprendre la maladie, ses symptômes et ses évolutions. Elle propose des stratégies concrètes pour s’adapter et préserver l’autonomie le plus longtemps possible, tout en facilitant la vie à domicile.
Pourquoi impliquer le patient dans la rééducation cognitive offre-t-il de meilleurs résultats ?
Parce que l’implication renforce la motivation et l’acceptation des stratégies proposées. Un patient acteur s’investit davantage dans les exercices, repère ce qui fonctionne pour lui et adopte plus facilement de nouveaux comportements utiles au quotidien.
Comment la psychoéducation est-elle adaptée à chaque patient ?
Le neuropsychologue réalise un bilan global afin de repérer les forces, faiblesses, besoins et centres d’intérêt. La psychoéducation est alors personnalisée, ajustée aux capacités et au contexte de vie, avec des retours réguliers pour optimiser les progrès.
Références scientifiques
Clare, L., & Woods, R. T. “Cognitive training and cognitive rehabilitation for people with early-stage Alzheimer’s disease: A review”. Neuropsychological Rehabilitation, 2004. Cette revue indique que la psychoéducation et la réadaptation cognitive améliorent l’autonomie des patients.
García-Molina, A., et al. “The effects of cognitive rehabilitation on memory self-efficacy after acquired brain injury”. Neuropsychological Rehabilitation, 2010. L’article montre que l’implication du patient accroît la confiance dans ses capacités cognitives.
Glisky, E. L. “Changes in cognitive function in human aging”. Advances in Cell Aging and Gerontology, 2007. Il est démontré que la psychoéducation favorise l’adaptation aux troubles cognitifs du vieillissement.
Levine, B., et al. “Rehabilitation of executive functioning: An experimental-clinical validation of goal management training”. Journal of the International Neuropsychological Society, 2000. L’étude prouve l’efficacité des programmes interactifs pour restaurer les fonctions exécutives chez l’adulte.