NeuropsychologueNeuropsychologue - Mme Eléonore CLOSSET
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Vous avez sûrement déjà entendu un proche, ou même vous, dire : "Je me disperse, je n’arrive plus à suivre plusieurs conversations comme avant." Ou bien ce fameux moment où on ouvre le frigo, sans plus savoir pourquoi. Ce n’est pas toujours grave, ni forcément le signe d’une maladie. Il s’agit souvent d’un phénomène courant : la concentration diminue avec l’âge. Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui cloche dans notre cerveau ? Est-ce inéluctable, ou peut-on agir ?
Si vous vivez à Liège ou aux alentours de Liège, ces questions résonnent d’autant plus fort que la population vieillit chaque année. C’est parfois la raison première de la consultation chez un neuropsychologue. Derrière la plainte de concentration, il y a des peurs, des frustrations, un sentiment de ralentissement. Pourtant, la science éclaire de plus en plus les mécanismes en jeu. Entre vieillissement normal et pathologique, distinction essentielle !
Plongeons ensemble dans le fonctionnement du cerveau adulte, pour comprendre ce qui grince lorsqu’on avance en âge. Vous allez voir, il ne s’agit pas de fatalité. On peut apprendre à mieux connaître sa propre attention, pour rester acteur.
En route pour ce voyage fascinant, version neuropsychologie !
Pour commencer, essayons de visualiser ce qu’est vraiment la concentration. Beaucoup croient qu’il s’agit simplement de “bien écouter” ou de “se focaliser plus fort”. Pourtant, dans votre cerveau, c’est bien plus complexe. Imaginez une équipe de chefs d’orchestre qui gèrent tous les flux d’informations, filtrent les distractions, et donnent la priorité à une seule mélodie mentale.
En neuropsychologie, on parle d’attention soutenue, d’inhibition (le fameux “non” aux infos parasites) et de flexibilité cognitive. Ce sont elles, les reines de la concentration. Ces habiletés reposent, d’un point de vue anatomique, sur un réseau frontal : le cortex préfrontal. Ce bout du cerveau, juste derrière le front, fait office de capitaine.
Imaginez ce cortex comme un contrôleur aérien. Il reçoit des milliers de signaux, trie en permanence : "Utile ?" ou "Parasite ?". Quand vous lisez un roman, il vous garde à la page ; quand vous traversez la rue, il stoppe les pensées distrayantes.
Mais ce n’est pas qu’une histoire de “volonté”. La chimie y a son mot à dire. Dopamine, noradrénaline, sérotonine : ces petits messagers assurent la communication entre neurones. Si cette alchimie est perturbée, attention et mémoire flanchent. C’est le carburant du système.
Et la mémoire de travail, dans tout ça ? On la visualise souvent comme un post-it mental. Quand vous faites une addition de tête, quand vous suivez les étapes d’une recette : votre mémoire de travail soutient cet effort bref et intense. Concentration et mémoire de travail sont inséparables, comme des jumeaux qui se tirent la main.
Pour en savoir plus sur l’importance de la mémoire dans la vie de tous les jours, n’hésitez pas à consulter cet article : troubles de mémoire : consultation en neuropsychologie à Liège.
On comprend donc qu’avec l’âge, ce n’est pas une seule fonction qui s’épuise, mais tout un système coordonné. C’est comme un orchestre qui, doucement, se désynchronise. Quelques fausses notes, une baguette moins vive, et l’harmonie en prend un coup. Mais pourquoi ce ralentissement ?
Vieillir, c’est un processus global, qui concerne tous les organes. Mais le cerveau, en particulier, connaît des modifications qu’on ne peut pas ignorer. Certaines parties, comme le cortex préfrontal ou l’hippocampe, commencent à changer dès la trentaine. Oui, ça surprend. Mais heureusement, l’impact n’est parfois perceptible qu’après 60 ans.
Alors, quels sont les grands mécanismes impliqués dans la baisse de la concentration ?
En neuropsychologie, on observe que, chaque année, le cerveau "perd" un peu de son volume. Mais pas de panique : ce n’est pas du tout un effondrement. On parle de quelques pourcents, répartis petit à petit. Ce sont surtout les connexions entre neurones, les fameuses synapses, qui se raréfient. Imaginez le réseau wifi de votre maison. Si quelques routeurs flanchent, le signal, partout, devient moins fort. C’est ce qui se produit dans les réseaux frontaux essentiels à la concentration : la vitesse ralentit.
Des études ont montré que l’épaisseur du cortex préfrontal baisse avec l’âge. Or, ce précieux cortex est celui qui… trie, planifie et résiste aux distractions. Moins de matière, moins de supervision. Le chef d’orchestre fatigue parfois.
La plasticité cérébrale, quant à elle, persiste. Même un cerveau âgé peut créer de nouveaux circuits, mais ceux-ci s’installent moins vite. Face à une nouveauté, il mettra plus de temps à s’adapter. Il a besoin de répétition, de réassurance. Et oui, le proverbe le dit : "C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes", mais les vieux pots demandent aussi plus de douceur !
Pour aller plus loin sur ces questions passionnantes, consultez aussi : thérapie de la mémoire, le neuropsychologue peut enseigner des techniques de mémorisation.
2. Le ralentissement du "traitement mental" est également notoire. La fameuse "vitesse de traitement" : tout le monde la ressent. Les mots, les chiffres, les images, sont intégrés plus lentement. Parfois, c’est un blocage à mi-chemin : "J’ai le mot sur le bout de la langue". C’est naturel. Mais ce ralentissement peut donner l’impression que l’on n’est plus aussi vif… D’où cette gêne, parfois, dans les échanges sociaux, ou la tentation de s’effacer dans des débats de groupe.
Concrètement, cela signifie que, face à une entrée sensorielle (un bruit, un appel, un message visuel), le cerveau "vieux" filtre un peu moins vite. C’est comme si on passait d’un ordinateur dernier cri à un modèle plus ancien : tout fonctionne, mais l’attente est plus longue.
Nouveau mythe : probablement avez-vous déjà entendu "qu’avec le temps, on devient distrait". La distraction, oui, mais surtout parce que la supervision centrale (cortex préfrontal, encore et toujours lui !) s’affaiblit. Il devient plus difficile de résister à des sollicitations parallèles : notifications du téléphone, bruits de la rue, conversations de fond. Impossible de tout bloquer comme avant.
3. Les altérations de la chimie cérébrale sont, elles aussi, responsables. On l’a dit : la dopamine et la noradrénaline boostent la vigilance. Or, leur taux baisse nettement dès 60-65 ans. L’attention active à un moment T requiert un sursaut de ces messagers. Quand ils se font rares, il faut davantage d’efforts pour mobiliser son énergie mentale. Ce qui explique la fatigue après quelques heures de concentration, ou la sensation de "brume" mentale qu’on observe chez certains.
D’ailleurs, le fameux brouillard cérébral n’est pas réservé aux pathologies, il peut traduire une simple surcharge du système attentif.
Envie de comprendre si ces changements sont normaux ou signifient autre chose ? À tout âge, le neuropsychologue peut aider à faire la part des choses. Un bilan de la mémoire de travail donne un aperçu clair du fonctionnement individuel.
Enfin, il faut mentionner le rôle du sommeil, du stress, et des émotions négatives, qui altèrent aussi la concentration. On concentre moins bien, non seulement parce que le cerveau vieillit, mais parce que nos ressources sont "partagées" avec d’autres systèmes d’alerte. Une fatigue chronique ou un moral en berne accentue le problème. Rien d’étonnant à ce que, en Belgique, on recense de plus en plus de consultations pour ce motif.
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Souvent, une question revient en consultation : "Est-ce que je deviens malade, docteur ?" Les oublis, la dispersion, le sentiment de lenteur créent de l’angoisse. Il faut distinguer : le vieillissement normal versus les troubles neurodégénératifs, comme la maladie d’Alzheimer.
Dans un vieillissement normal, les difficultés de concentration sont ponctuelles. Ce sont des petits accros du quotidien. On oublie un prénom, mais on retrouve l’information un peu plus tard. On saute une étape dans une recette, puis on se reprend.
Le trouble véritable, lui, s’installe, s’aggrave, touche les activités sociales, professionnelles. La personne n’arrive plus à organiser une journée, oublie des rendez-vous, se perd sur des trajets connus. Là, il faut consulter sans tarder. En pratique, un neuropsychologue effectue des bilans standardisés (tests de Stroop, Trail Making Test, épreuves d’attention soutenue, etc.) qui permettent de mettre des chiffres sur le ressenti.
Et les familles qui consultent pour des troubles de mémoire ? Elles veulent rassurer, ou bien anticiper un passage difficile. Le professionnel les aide à comprendre les scores, et surtout, à distinguer ce qui relève du normal, du pathologique. C’est un peu comme le mécanicien qui inspecte le moteur : parfois, un simple “dépoussiérage” suffit.
Par exemple, il est tout à fait normal de :
Mais il n’est pas normal de :
Autre point clef : la concentration n’est pas la seule fonction pouvant décliner. La mémoire épisodique, l’orientation spatiale ou encore le langage peuvent s’altérer à divers degrés. D’où l’intérêt d’un bilan neuropsychologique complet. Pour savoir où commence la difficulté réelle, et comment cibler la prise en charge.
Dans la plupart des cas, bonne nouvelle, les plaintes tiennent du vieillissement normal. Adapter son mode de vie, apprendre de nouvelles stratégies, se rassurer, font déjà beaucoup. Chez certains patients neurologiques, le suivi doit être modulé et ajusté. Rien n’est figé !
La grande question, celle que tout le monde pose en sortant du cabinet : "Faut-il se résigner ? Peut-on vraiment améliorer ma concentration ?" Bonne nouvelle : oui. Le cerveau, même âgé, reste "entraînable". Pas comme à 20 ans ? Certes. Mais il gagne à être stimulé, protégé, chouchouté.
Voici, grâce aux données de la neuropsychologie, les 5 stratégies majeures pour préserver (et même dynamiser) sa concentration au fil du temps.
1. Réduire la charge de distractions. Un cerveau mature gère moins bien le multitâche. Mieux vaut séquencer activités et sollicitations. Un appel téléphonique ? On coupe la TV. On cuisine ? On évite de répondre au mail en même temps. C’est tout bête, mais cela fait gagner une énergie colossale.
2. Adopter des routines structurantes. Les habitudes sont de précieux alliés du fonctionnement cognitif. À tout âge, mais surtout après 60 ans, elles préservent l’automatisation. On pose toujours ses clés au même endroit. On note systématiquement les rendez-vous, même les plus simples. Ces simples automatismes déchargent le chef d’orchestre cérébral de mille micro-décisions, et il reste disponible pour l’essentiel.
3. Stimuler la mémoire de travail. Pas besoin de sudoku pour cela ! Lire à haute voix, résumer un article, refaire de tête la liste des courses, raconter un souvenir, sont autant d’exercices naturels qui maintiennent l’attelage mémoire/concentration. Pour des exercices personnalisés, le bilan QI-adultes donne aussi des pistes.
4. Bouger, respirer, s’aérer. Rien ne sert de forcer si le corps est éreinté. Une marche quotidienne, aussi courte soit-elle, suffit à recharger le cerveau en oxygène, dynamiser la chimie dopaminergique, et donc booster la concentration. Le sommeil, lui aussi, joue un rôle décisif : en cas de troubles persistants, il faut consulter.
5. Prendre des pauses, vraiment ! Le cerveau senior ne tient pas une réunion de deux heures sans décrocher. Proposer d’interrompre, de segmenter des tâches, de faire un tour, permet de "réinitialiser" l’attention. On ne multiplie pas les efforts, on les fractionne.
6. Chercher l’aide d’un professionnel. Quand la gêne sociale ou professionnelle devient envahissante, un bilan neuropsychologique s’impose. Non pour dramatiser, mais pour cibler ce qui peut être corrigé. Les patients le disent souvent : dès lors qu’ils comprennent leurs faiblesses et forces, tout est plus simple. On adapte, on réfléchit différemment.
Pour finir, n’oublions pas le poids des émotions. Un moral bas, une anxiété diffuse, une déprime masquée, peuvent saboter tous nos efforts d’attention. Parlez-en au praticien, ne gardez pas tout pour vous. Vous n’êtes pas seul dans cette traversée.
En résumé, non, la concentration ne chute pas de façon dramatique avec l’âge. Elle s’ajuste, exige de nouvelles stratégies, demande du temps. Un peu comme une voiture de collection, elle roule bien… à condition d’un bon entretien et d’un mode d’emploi réactualisé.
Comment différencier une baisse de concentration normale liée à l’âge d’un trouble pathologique ?
La baisse normale se traduit par des oublis bénins, une dispersion ponctuelle, mais n’impacte pas gravement la vie quotidienne. Un trouble pathologique s’accompagne d’une gêne majeure, d’un désintérêt pour les activités, voire d’une désorientation. Consulter un neuropsychologue permet d’effectuer le bilan adapté.
Pourquoi a-t-on plus de mal à suivre plusieurs tâches en vieillissant ?
Les réseaux cérébraux permettant le multitâche s’affaiblissent naturellement avec l’âge : le cortex préfrontal trie moins vite, la chimie cérébrale s’ajuste. Pour compenser, il est recommandé de limiter les doubles tâches et de privilégier le séquençage des activités.
Quand faut-il s’inquiéter d’une altération de la concentration chez un senior ?
Si la baisse de concentration s’accompagne de pertes de mémoire importantes, de désintérêt social, ou de difficulté à gérer l’autonomie, il faut consulter. Un simple bilan permet de distinguer ce qui relève de l’usure normale ou d’un trouble sous-jacent.
Faut-il stimuler la concentration avec des jeux ou des activités cérébrales spécifiques ?
Les activités cérébrales, comme la lecture active, la rédaction, ou la conversation, sont bénéfiques. Mais rien ne remplace la régularité, une bonne hygiène de vie et des habitudes structurantes. En cas de doute, un professionnel de la neuropsychologie adaptera les conseils à chaque profil.
- Park, D.C., & Reuter-Lorenz, P. (2009). The adaptive brain: Aging and neurocognitive scaffolding. Annual Review of Psychology. Résumé : Cette revue illustre comment le cerveau adulte s’adapte au vieillissement en développant de nouvelles voies pour compenser le déclin des capacités attentionnelles.
- Salthouse, T.A. (2010). Selective review of cognitive aging. Journal of the International Neuropsychological Society. Résumé : L’article synthétise les principales données sur la diminution progressive de la vitesse de traitement et de l’attention avec l’âge.
- Grady, C. (2012). The cognitive neuroscience of ageing. Nature Reviews Neuroscience. Résumé : Ce papier expose les liens entre les changements structurels cérébraux liés à l’âge et leurs impacts sur la concentration et l’attention.
- Lindenberger, U., et al. (2008). Brain maintenance and cognition in old age. Trends in Cognitive Sciences. Résumé : Les auteurs discutent des facteurs permettant de préserver la concentration et la cognition lors du vieillissement cérébral.