Neuropsychologue - Mme Eléonore CLOSSET
📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
📞 Téléphone RDV : 0472 26 62 63
Vous avez sans doute déjà entendu parler de la maladie de Parkinson. Tremblements, douleurs musculaires, raideur… la liste est connue. Mais ce que l’on connaît moins, ce sont les difficultés “cachées” qui accompagnent la maladie. Fatigue mentale, impulsivité, hésitations dans des tâches banales, perte de repères dans des situations nouvelles. Ce sont les fameux troubles des fonctions exécutives. Ces mécanismes cérébraux qu’on utilise pour s’organiser, s’adapter, faire des choix, garder ses priorités en tête.
À Liège, et dans toute la Belgique, ce motif de consultation est de plus en plus fréquent. Les patients (et leurs proches) rapportent : “Je réfléchis plus lentement”, “J’ai du mal à changer de sujet”, “Je m’énerve vite alors qu’avant, non”. Ce n’est pas juste la maladie ou la vieillesse… C’est souvent l’atteinte de ces fonctions exécutives.
Pourquoi les préserver ? Parce qu’avec elles, les activités du quotidien, la vie relationnelle, la sécurité à domicile tiennent encore debout. Mais sans elles, le monde bascule. Parfois tout doucement. Parfois d’un coup. Et si on parlait, concrètement, de stratégies et d’espoir plutôt que de fatalité ?
Restez avec moi. On fait le tour du sujet – avec des mots simples et des outils concrets. Parce que même face à la maladie, on peut garder la main, au moins sur ce qui compte vraiment.
Neuropsychologue - Mme Eléonore CLOSSET
📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
📞 Téléphone RDV : 0472 26 62 63
Avant d’aborder comment les préserver, revenons à la base. Les fonctions exécutives, c’est quoi ? Imaginez que votre cerveau est le chef d’orchestre d’un ensemble. Les zones exécutives, elles, prennent le rôle du chef. Elles attribuent les tâches, gèrent le planning, coupent ce qui sert à rien, et connectent tout le reste. Grâce à elles, on planifie notre journée, on passe d’une activité à l’autre, on réfléchit avant d’agir… On peut comparer cela à une tour de contrôle aéroportuaire : organiser, prioriser, corriger, inhiber. Ce sont les fonctions qui “dirigent” la pensée, les gestes, et même l’humeur.
Dans la maladie de Parkinson, la première image qui vient en tête, c’est celle du tremblement et de la lenteur du mouvement. Sauf que, dans le cerveau, le même signal de ralentissement touche aussi ces zones de gestion. Les chercheurs expliquent : la dopamine, neurotransmetteur clé, chute dans les régions du cerveau qui contrôlent les fonctions motrices, mais aussi dans le cortex préfrontal, siège des fonctions exécutives. C’est pour ça qu’on voit souvent émerger, bien avant les chutes ou les gestes bloqués, des petites difficultés à “faire plusieurs choses en même temps”, à s’adapter à l’imprévu, à terminer un projet… ou à suivre une conversation complexe.
Quels sont les principaux symptômes dans ce contexte ? Oublis fréquents, troubles d’inhibition (“je dis des choses sans filtre”), ralentissement de la pensée (ce qu’on appelle “bradyphrénie”), difficulté à organiser ou à initier une tâche, perte de flexibilité mentale (“je reste bloqué sur le même sujet”), persévérations (avoir du mal à interrompre une activité), fausses routes dans les priorités (“j’oublie ce qui était important, je m’attarde sur un détail”). Vous vous reconnaissez ? Ou un proche ? C’est peut-être le moment d’en parler, car les conséquences peuvent parfois être plus gênantes que les simples troubles moteurs.
Selon des études, près de 50% des personnes diagnostiquées avec la maladie verront apparaître tôt ou tard des difficultés dans au moins une dimension executive. Mais le plus frustrant, c’est qu’au début, on s’en rend à peine compte. Tout se joue en sourdine. Un rendez-vous oublié. Un mot déplacé. Une porte de frigo restée ouverte. Et puis, petit à petit, le quotidien déraille. Les proches sont souvent les premiers à alerter. Vous voyez la scène ? “Papa, tu as encore laissé brûler la casserole.” Ou : “Maman, tu répètes trois fois la même chose.” C’est là que l’intervention d’un spécialiste, un neuropsychologue, peut vraiment changer la donne (pour en savoir plus, lisez ce dossier sur la prise en charge neuropsychologique dans la maladie d’Alzheimer). Beaucoup d’outils y sont aussi applicables à Parkinson, preuve que l’approche fonctionne.
Question fatidique : pourquoi tout le monde n’est pas touché de la même manière ? La réponse : il y a une grande variabilité individuelle. Selon l’âge, le niveau d’études, la réserve cognitive, la précocité de la prise en charge, et même la génétique. Mais le point commun, c’est que l’environnement (les stimulations reçues) et les stratégies d’adaptation changent la trajectoire. C’est ce qui s’appelle la plasticité cérébrale. Oui, même après soixante-dix ans et face à la maladie de Parkinson, on peut entraîner et soutenir son cerveau. Pas de baguette magique toutefois. Mais des outils concrets et efficaces, au quotidien.
Souvent, les patients (ou leurs proches) découvrent vraiment cette notion lors de leur première évaluation en consultation en neuropsychologie. C’est le genre de “bilan-coup de projecteur” qui secoue parfois, mais qui redonne aussi espoir : oui, il y a des leviers d’action (pour explorer comment ça se passe à la première consultation, parcourez cet article détaillé sur le bilan neuropsychologique en cas de troubles de la mémoire).
Imaginez une scène banale. Faire une recette dans la cuisine. Avant la maladie, tout se passait naturellement : on sortait les ingrédients, on suivait l’ordre, on rangeait en même temps, on adaptait si on manquait de sel (“tant pis, je teste avec du poivre”). Avec une atteinte des fonctions exécutives, chaque étape devient un effort. On oublie le four allumé, on passe vingt minutes à chercher le beurre, on ne termine pas la recette parce que le téléphone a sonné… et la cuisine se transforme en champ de bataille. Vous voyez où je veux en venir ? Ce ne sont pas que des “distractions” banales. C’est la maladie qui désorganise le chef d’orchestre.
Parfois ce sont des changements plus insidieux : une personne ordonnée laisse traîner ses affaires, n’arrive plus à finir ses papiers, semble “à côté de la plaque” dans des discussions. Ce n’est pas de la mauvaise volonté ni de l’étourderie. Tout se passe dans la capacité à planifier, à résister à la distraction, à gérer les interférences. Même suivre un film à la télévision devient compliqué.
Et dans la sphère sociale ? Les conséquences peuvent être majeures. Difficulté à gérer ses émotions (impulsivité, irritabilité), réponses inadaptées en réunion familiale, incompréhension des plaisanteries ou des situations subtiles… On perd parfois le “fil” de la relation. Et cela retentit sur la confiance en soi. Une anecdote ? Un patient confiait : “J’ai voulu commander un taxi. J’ai tapé le même numéro trois fois sans arriver à parler au chauffeur. Je me suis senti bête, alors j’ai abandonné l’idée de sortir.” Vous comprenez l’impact concret ?
Plusieurs questionnaires standardisés existent, mais souvent, c’est l’anamnèse (histoire de vie) et l’observation des proches qui font toute la différence. Il ne faut pas sous-estimer la parole de l’entourage. S’il y a accumulation de petits oublis ou de comportements inhabituels, mieux vaut consulter rapidement. Cela peut éviter l’isolement, la mésentente, voire le risque d’erreurs dangereuses (mauvaise posologie, utilisation inadaptée de médicaments, incidents domestiques).
Côté évaluation, de nombreux outils sont disponibles. Parmi eux, l’administration du Stroop test (pour bloquer des automatismes), tests de planification (Tour de Londres), de mémoire de travail (empan de chiffres), d’alternance de consignes. Ce n’est pas un examen pour “juger” ou “noter”. C’est un miroir, qui sert à repérer les forces et les fragilités, mais aussi à mettre à jour les domaines préservés. Un stress pour certains… mais une libération pour d’autres. On se sent compris. Parfois, les patients se redécouvrent des capacités à compenser autrement.
La bonne nouvelle ? Quand le trouble est détecté tôt, il existe des méthodes éprouvées pour soutenir le quotidien. Oui, il faut accepter d’ajuster ses habitudes, mais on ne part jamais de zéro. Chacun a encore des ressources à activer. Et cette démarche peut se faire sans culpabiliser, ni s’isoler. Plusieurs associations proposent des ateliers à ce sujet (voir ici les 5 principaux motifs de prise en charge par une neuropsychologue à Esneux).
Aux alentours de Liège, la demande pour ce type d’accompagnement a fortement augmenté ces dernières années, preuve que le besoin d’écoute et de solutions n’a jamais été aussi fort.
On aimerait parfois une pilule miracle. Mais pour le cerveau, la vraie solution, c’est l’entraînement. C’est un peu comme une épreuve sportive : à force, on gagne en endurance, même si la vitesse n’est plus tout à fait la même.
Alors, quels leviers concrets propose la neuropsychologie ? On distingue trois axes majeurs :
Le réentraînement cognitif individualisé : Il existe aujourd’hui des programmes adaptés à chaque personne, qu’ils soient papier-crayon ou sur ordinateur. Le secret n’est pas la difficulté, mais la régularité. Un peu chaque jour vaut mieux que de longues séances ponctuelles. Les exercices portent sur la mémoire de travail (retenir puis manipuler une information), la flexibilité (changer de règle au cours d’une activité), la planification (élaborer une stratégie pour atteindre un but). Un neuropsychologue ajuste la difficulté en fonction de vos progrès. Et ce n’est jamais monotone ! Expérimenter, rater, recommencer, s’amuser… Voilà la clé de la réussite.
Voici un exemple marquant : un atelier “courses virtuelles” où l’on doit faire des achats dans un ordre précis, en évitant les tentations. La première fois, on se perd. Après quinze jours, on retrouve le fil, on s’améliore, on prend confiance. Le cerveau, même vieillissant, apprend à trouver des raccourcis. C’est la magie de la plasticité cérébrale (pour découvrir comment booster votre mémoire de travail au quotidien, jetez un œil sur cet article dédié aux techniques innovantes en neuropsychologie).
L’aménagement de l’environnement : Un cerveau fragilisé par la maladie a besoin de repères stables. Notes visibles, agendas, alarmes sonores, routines fixes… tout cela aide à compenser la perte d’organisation interne. Il ne s’agit pas de “rendre paresseux”, mais d’optimiser le peu d’énergie disponible pour les vraies priorités. Plus le quotidien est structuré, moins les oublis ont de conséquences graves. Parfois un simple curseur magnétique sur le réfrigérateur sauve la mise ! Sans parler des listes de vérification (“checklists”) mises en place pour chaque activité — fermer porte, couper lumière, prendre les médicaments.
La stimulation sociale et sensorielle : Voir du monde, discuter, jouer, écouter de la musique… toutes ces activités activent le cerveau différemment de la simple réflexion “en solitaire”. Il ne faut jamais sous-estimer la puissance d’une promenade en groupe, ou la participation à un atelier ludique. C’est dans l’échange que se réactivent la flexibilité mentale, la gestion de l’imprévu, la créativité. En Belgique, plusieurs associations Parkinson moisissent des séances d’ergothérapie en groupe et d’animation cognitive. Résultat ? “Depuis que je fais mes ateliers, j’arrive à nouveau à suivre une conversation et organiser mes courses sans paniquer”, me disait une patiente.
Pensez aussi à l’activité physique adaptée. Rien de tel pour reconnecter le cerveau et le corps. De simples exercices de coordination ou de rythme, même assis, réactivent des circuits qui sont aussi impliqués dans les fonctions exécutives.
On l’a compris : la stratégie gagnante, c’est la combinaison de différentes approches. Le soutien familial reste fondamental, mais un accompagnement professionnel, même ponctuel, fait toute la différence. Certains hôpitaux proposent même des protocoles de suivi neuropsychologique en ville. N’ayez pas peur de demander un avis spécialisé, même au stade précoce.
Et le traitement médicamenteux dans tout ça ? Bien entendu, il existe des médicaments qui aident à “booster” la dopamine. Leur effet sur les fonctions exécutives reste cependant modéré, et variable selon les personnes. Ce n’est pas une raison pour baisser les bras. La prise en charge reste globale, et c’est le cumul des petits progrès qui construit la réussite à long terme.
Le saviez-vous ? Chez certains patients, l’ajout d’une méthode simple comme la méditation de pleine conscience améliore l’attention soutenue et la régulation émotionnelle. D’autres préfèrent des jeux de société, des mots croisés, du jardinage, du bricolage… L’important, c’est de rester actif, curieux, et de cultiver un environnement stimulant. Rien n’est rédhibitoire !
L’un des atouts de la prise en charge moderne de Parkinson, c’est qu’elle fait désormais appel à une équipe multidisciplinaire. Le neurologue surveille l’évolution de la maladie, ajuste les traitements.
Le neuropsychologue propose un bilan approfondi, identifie précisément les points forts et ceux à travailler, met en place des exercices ciblés.
L’orthophoniste, parfois, travaille les consignes complexes, aide à la compréhension et à l’expression. L’ergothérapeute adapte l’environnement, sécurise le domicile, rend plus logique le déroulement des tâches quotidiennes.
Et surtout, il ne faut pas oublier l’entourage. Les proches sont les alliés naturels dans cette démarche. Ils connaissent par cœur les routines, les difficultés, mais aussi les forces cachées de leur parent, conjoint, ami. L’accompagnement psychologique des aidants est tout aussi essentiel que celui du patient. Cela évite les conflits, réduit les risques de burn-out et aide à trouver des solutions créatives adaptées à chaque histoire.
À Liège, certains réseaux spécialisés proposent même des groupes de parole ou des ateliers de réhabilitation cognitive familiale. Cela rompt la solitude, et chacun y trouve du sens et des astuces à rapporter à la maison.
Parfois aussi, il faut savoir se faire confiance et lâcher prise. Tout contrôler, c’est usant ! On ne peut pas tout empêcher. C’est normal d’oublier, d’échouer, de devoir recommencer. Ce qui compte, c’est d’avancer, même à petits pas.
Dernier conseil clé : pensez à documenter les progrès et les difficultés dans un petit carnet. Cela aide à voir le chemin parcouru, à mieux communiquer avec les professionnels de santé. Cela donne aussi du courage. Pas d’échec, seulement des essais.
Enfin, n’attendez pas que les troubles deviennent trop gênants pour consulter. La prévention, c’est le nerf de la guerre. Un simple bilan neuropsychologique réalisé tôt peut transformer l’avenir et retarder l’apparition des limitations majeures (pour approfondir le rôle du bilan, lisez cet article sur la prise en charge de l’amnésie).
Beaucoup de familles attendent “le moment critique” – une chute, un accident domestique, une hospitalisation – pour consulter. N’y voyez pas un échec. Mais sachez que, plus on agit tôt, plus les stratégies sont efficaces et bien acceptées. Il ne faut pas oublier que le cerveau reste réceptif à l’entraînement, même tardivement, tant que la motivation est entretenue ! C’est valable pour tout le monde. À tout âge. Et quelle que soit la forme ou l’évolution de la maladie.
Les premiers signes de troubles exécutifs sont souvent subtils : oublis de consignes, difficultés à organiser des tâches, perte de flexibilité mentale, ou réponses impulsives inhabituelles. Les proches le remarquent parfois avant le patient, via des changements dans les habitudes ou la gestion des activités. Un bilan neuropsychologique permet d’objectiver ces difficultés et de commencer des exercices adaptés sans attendre.
Une prise en charge précoce par un neuropsychologue aide non seulement à identifier précisément quels sont les troubles exécutifs, mais aussi à mettre en place des stratégies personnalisées avant que les difficultés ne s’aggravent. Agir tôt, c’est garantir plus de possibilités de compensation et maintenir l’autonomie plus longtemps.
L’accompagnement en neuropsychologie est conseillé dès l’apparition des premiers signes de désorganisation, de problèmes d’attention ou de changements de comportement. Pas besoin d’attendre un bilan catastrophique : mieux vaut prévenir et installer progressivement les outils nécessaires pour rester le plus autonome possible.
Oui, adapter son environnement (agenda visible, routines précises, alarmes, rangements structurés) et choisir des activités stimulantes sont essentiels pour compenser les fragilités des fonctions exécutives. Avec le soutien de l’entourage et d’un professionnel, ces aménagements améliorent la qualité de vie et limitent les incidents quotidiens.
Neuropsychologue - Mme Eléonore CLOSSET
📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
📞 Téléphone RDV : 0472 26 62 63
• Kudlicka, A., Clare, L., & Hindle, J. V. (2011). Executive functions in Parkinson’s disease: Systematic review and meta-analysis. Movement Disorders, 26(13). Cette méta-analyse montre que les fonctions exécutives sont fréquemment altérées dès les stades précoces de la maladie de Parkinson.
• Dirnberger, G., & Jahanshahi, M. (2013). Executive dysfunction in Parkinson’s disease: A review. Journal of Neuropsychology, 7(2). Revue des principaux types de troubles exécutifs chez les patients parkinsoniens et de leurs modalités d’évaluation.
• Cools, R., & D'Esposito, M. (2011). Inverted-U–shaped dopamine actions on human working memory and cognitive control. Biological Psychiatry, 69(12). Cet article explique l'impact de la dopamine sur les fonctions exécutives, centrale dans Parkinson.
• Leung, I. H., et al. (2015). Cognitive training in Parkinson disease: A systematic review and meta-analysis. Neurology, 85(21). Les programmes de stimulation cognitive montrent un effet significatif sur la préservation des fonctions exécutives dans la maladie.