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Troubles de la mémoire auditive et difficultés en lecture : pistes d'intervention à LiègeLogopède Lénaïg - Séances de Logopédie proche de Liège Tilff Esneux Sprimont

Perte de repères, mots qui s’emmêlent : quand les troubles de la mémoire auditive freinent la lecture et l’orthographe

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La mémoire auditive, c’est un peu comme la boîte noire de notre langage. Elle enregistre à la volée les sons, les phrases, les rythmes de la parole, souvent même sans qu’on s’en rende compte. Mais quand cette petite boîte fait défaut – cela arrive plus qu’on ne croit – la lecture et l’orthographe deviennent tout de suite beaucoup plus difficiles, surtout pour les enfants, mais aussi pour les adultes. Peut-être avez-vous déjà vu un enfant s’emmêler dans les sons, buter sur une dictée, ou confondre les mots qui se ressemblent ? Derrière ces errances, il se cache parfois un trouble de la mémoire auditive. Et cela ne se voit pas comme le nez au milieu de la figure.

À travers cet article, nous allons plonger sous la surface, comprendre ce qui se passe dans le cerveau, décrypter l’impact sur l’apprentissage, et surtout, apporter des pistes concrètes pour intervenir. Décortiquons, étape par étape, comment et pourquoi une faille dans cette mémoire invisible met des bâtons dans les roues de la lecture et de l’orthographe. Si vous vous êtes déjà demandé pourquoi un élève intelligent, curieux, peut soudain perdre pied dès qu’il s’agit de lire ou d’écrire, ce qui suit va vous parler. C’est parti.

Comment la mémoire auditive façonne notre lecture et notre orthographe ?

En un clin d’œil, on identifie la petite musique d’une voix familière, ou la différence entre “peur” et “père”. Voilà le travail invisible de la mémoire auditive. Elle retient et trie les sons, puis les restitue pour que nous puissions appréhender le langage écrit ou oral. Mais comment tout cela se greffe-t-il à la lecture et à l’orthographe ?

Imaginez un puzzle. Chaque pièce sonore – une syllabe, un mot entendu, un rythme – va se poser au bon endroit, créant une image cohérente. Sans ce mécanisme, assembler les sons pour lire un mot (le décoder) ou l’écrire (l’encoder) devient un jeu de hasard. “Dauphin” peut devenir “dafin”, “dofa”, tant pis !

La mémoire auditive assure plusieurs rôles essentiels :

  • Discrimination auditive : c’est-à-dire repérer les différences fines entre les sons ; distinguer “banane” de “panane”.
  • Mémoire des sons entendus : garder brièvement à l’esprit plusieurs sons ou syllabes dans le bon ordre, par exemple pour écrire un mot long entendu à la dictée.
  • Association des sons et des lettres : pour relier ce qu’on entend à ce que l’on voit écrit.

Un cerveau qui entend bien, mais n’assemble pas correctement ce qu’il perçoit, a du mal à transformer une phrase orale en une phrase écrite correcte. C’est un peu comme suivre une recette sans pouvoir se souvenir de la liste exacte des ingrédients… D’où des ratés fréquents dans la copie, la dictée, ou la compréhension d’un texte lu à voix haute.

Dans la pratique, ces troubles sont souvent repérés lors de la lecture à haute voix : l’enfant saute des syllabes, inverse l’ordre, hésite. Pour l’orthographe, même l’effort mis à retenir “mot-cœur” s’effondre. On retrouve le même mot mal orthographié, systématiquement. Pourquoi ? Parce que la chaîne sonore n’a pas été “fixée”.

En Belgique, plusieurs études soulignent la prévalence de ces difficultés : près de 10 à 15 % des élèves du primaire présenteraient une fragilité de la mémoire auditive ayant un impact direct sur leur accès à la lecture et à l’orthographe. Chez l’adulte, le trouble persiste parfois, mais il se cache derrière des stratégies de compensation ou une fatigue cognitive notable lors de la prise de notes ou de la lecture rapide.

Vous vous demandez peut-être : pourquoi certains enfants, même brillants, semblent naviguer à vue lorsqu’il s’agit de textes ou de consignes orales ? Parce que leur mémoire des sons, cette “mémoire tampon”, est vite saturée ou fonctionne de façon aléatoire. C’est comme lire une phrase dont chaque mot serait chuchoté dans le vent...

En résumé : la mémoire auditive, ce n’est pas une option, c’est le socle secret de tout progrès en lecture et en orthographe. Ignorer son importance reviendrait à bâtir une maison sur du sable. Et pourtant, ce pilier reste souvent invisible jusqu’à ce que les difficultés surgissent. On y revient, car c’est souvent là qu’il faut creuser pour alléger vraiment la charge des élèves en difficulté, ou pour aider un adulte qui n’ose plus écrire à ses collègues par peur de la faute.

Pourquoi les troubles de la mémoire auditive freinent-ils l’accès au langage écrit ?

Entrons dans le vif du sujet. Qu’est-ce qui se passe, concrètement, quand on a un trouble de la mémoire auditive ?

L’élève se retrouve dans la peau d’un spectateur au théâtre… mais au fond de la salle, avec des bouchons d’oreilles. Le texte arrive, mais pas assez net, pas assez clair, et surtout, il est vite oublié. Résultat : impossible de recoller les morceaux pour comprendre le sens d’une phrase, ou se souvenir de l’orthographe d’un mot répété pourtant cent fois.

Concrètement, comment cela se manifeste en classe ?

  • L’enfant ne retient pas la dictée. Les mots “s’envolent”.
  • Il confond des mots proches : “bateau”/“bateaux”, “pain”/“pain”.
  • En lecture orale, il saute des lignes ou invente des mots.
  • L’apprentissage des poésies devient un supplice.

Un trouble de la mémoire auditive agit comme un brouillard. Il perturbe la conscience phonologique : la capacité à entendre, à isoler et à manipuler les sons qui composent les mots. Or, cet entraînement nous permet normalement de segmenter “chemin” en “ch-e-m-e-n”, pour mieux l’écrire. Sans lui, copier une phrase, recopier un exercice ou lire à voix haute devient vite un acte de bravoure – ou de découragement.

Mais il y a un piège. Dans la réalité, l’élève n’est pas paresseux, ni inattentif ou “fâché” avec l’école. Son cerveau reçoit l’information, mais celle-ci n’est pas stockée assez longtemps pour pouvoir la traiter. Les parents notent souvent : “Il comprend bien quand on lui parle, mais il oublie tout de suite après.”

Cela pose de vrais enjeux à la chaîne :

  • Mémoire de travail : une mémoire temporaire qui retient la consigne, la séquence de sons, et la réutilise quelques secondes plus tard. Si elle est défaillante, le reste s’effondre.
  • Automatisation de l’orthographe : on doit pouvoir visualiser et “entendre dans sa tête” la façon dont un mot s’écrit. Imaginez ne pas pouvoir garder une phrase plus d’une poignée de secondes : impossible de relire, corriger ou mémoriser durablement.

Tout cela provoque un retard d’apprentissage, une perte de confiance, de la frustration. Et parfois, une confusion avec d’autres troubles : dyslexie, troubles du langage oral, voire TDA/H.

Est-ce grave ? Oui, si rien n’est fait, la difficulté s’ancre. Mais ce n’est ni une fatalité, ni une “malédiction”. Plusieurs pistes existent.

L’expérience vécue “aux alentours de Liège” par de nombreux élèves le montre : un trouble de la mémoire auditive isolé ou accompagné d’autres troubles du langage aggrave la fracture scolaire s’il n’est pas repéré à temps. Ce n’est pas, comme on le pense parfois, “juste” un problème pour la leçon de français. Cela diffuse son ombre sur tous les apprentissages.

Une anecdote marquante : Lucie, 10 ans, redoutait chaque dictée. Un jour, elle a “clarifié” son problème en disant à sa maman “Les mots n’arrivent pas dans ma tête, ils partent trop vite, comme une chanson que j’entends sans la connaître.” Cette phrase résume tout. Les mots s’envolent. Le cerveau, lui, rame.

Ne restons pas sur ces constats. La suite : comment aider, soulager, et booster cette mémoire fragile ?

Quelles pistes d’intervention pour soutenir les élèves et adultes touchés ?

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Heureusement, il existe des moyens d’agir. Rien n’est totalement figé ! Le cerveau, même fragilisé, garde sa part de plasticité. Voici les pistes concrètes, issues de la pratique logopédique et de la recherche.

La première étape, c’est le bilan, un repérage précis pour cibler le trouble. À Liège, de nombreux parents consultent une logopède pour obtenir ce regard objectif. Ce bilan teste : la discrimination des sons, la répétition de séquences auditives, mais aussi la compréhension orale et l’attention. Le but ? Comprendre quels aspects sont touchés, et jusqu’à quel point.

Ensuite vient l’accompagnement. Le roi des interventions reste l’exercice régulier de la mémoire auditive, sous diverses formes :

  • Jeux de sons et de rimes pour muscler l’oreille aux différences subtiles.
  • Répétitions de séries de mots, de chiffres, de syllabes… pour rallonger la mémoire “tampon”. (Un score faible signifie souvent que la mémoire auditive de travail est fragile !)
  • Dictées orales courtes, puis de plus en plus longues, pour apprendre à fractionner et retenir l’information.
  • Association image-son-lettre : toujours “ancrer” chaque son entendu à son écriture ; associer la vue, l’ouïe, le toucher (tracer la lettre dans le sable, par exemple). Le multisensoriel, c’est la clé pour nombre d’élèves.

Le rôle capital du rythme et des chansons

Ne sous-estimez jamais la puissance d’une simple comptine ou chanson répétée : le rythme aide le cerveau à structurer et retenir une séquence de sons. Pour l’enfant, cela peut devenir un jeu (reconstituer la phrase, inventer une chanson sur les mots difficiles à orthographier).

Mais la mémoire auditive, ce n’est pas qu’une affaire d’enfants ! En France, certains adultes dyslexiques retrouvent des bénéfices réels en travaillant leur mémoire auditive. Chez l’adulte, on adapte : enregistrement de sessions de formation, dictaphones, techniques de prise de notes visuelles, “mind-mapping” croisé entre l’auditif et le visuel.

Des conseils concrets :

  • Favoriser la ré-écriture des séquences entendues de diverses manières : à la main, sur ordinateur, sous forme de schéma.
  • Éviter les doubles consignes à l’oral quand la mémoire auditive déraille. Toujours fractionner.
  • Renforcer le recours aux repères visuels : pictogrammes, couleurs, “codes” pour retenir certains sons complexes.
  • Préférer l’audio en fractionné : écouter les consignes deux fois, relire à voix haute.

L’accompagnement logopédique, dans ce contexte, va souvent bien au-delà de simples exercices : il s’agit de redonner confiance. Petite victoire après petite victoire, le cerveau retrouve ses repères. L’élève ose lire à voix haute sans craindre le ridicule. L’adulte ose rédiger un mail, relire un contrat sans être terrorisé par la faute cachée.

Parfois, il faut aussi revoir l’environnement scolaire, encourager les enseignants à moduler leur façon de donner des consignes : privilégier les explications écrites, récapitulations, ou l’emploi d’outils numériques d’aide à la lecture (tablettes, supports visuels interactifs).

Point important : il existe aujourd’hui, en Belgique, des programmes éducatifs intégrant des modules de renforcement auditif, disponibles dès le primaire. Ces outils s’ancraient déjà dans les pratiques de certaines écoles à Liège il y a dix ans ; aujourd’hui, l’approche se généralise.

Car le risque, si rien n’est fait : voir l’élève décrocher progressivement et perdre tout goût pour l’apprentissage, victime d’un cercle vicieux : plus il a peur de se tromper, moins il écoute… et moins il retient.

En synthèse : c’est un travail de fond, qui demande régularité, confiance, encouragement. Mais les progrès sont possibles. Beaucoup d’élèves “décollent” en quelques mois, dès lors qu’ils osent s’appuyer sur leurs points forts, tout en solidifiant leur mémoire des sons.

Quand et pourquoi consulter en cas de doute : repères pour familles et enseignants

Vous vous posez la question : faut-il attendre que les difficultés prennent racine pour agir ? Non. Plus tôt on intervient, mieux on limite l’ancrage de la difficulté.

Le repérage : tout commence à la maison, à l’école, au collège. Un enfant qui rechigne à lire à voix haute, qui multiplie les fautes “bizarres”, qui oublie la consigne dès la fin de la phrase, voilà des signaux à ne pas ignorer. Mais parfois, c’est plus discret. Un enfant qui fatigue vite, qui “rêvasse” pendant la dictée, ou qui se met en retrait lors des jeux de mots peut cacher une fragilité auditive de mémoire.

Les enseignants jouent un rôle de sentinelle. Ils peuvent repérer ceux qui peinent systématiquement sur les mots irréguliers, ou dans les exercices qui sollicitent la mémoire immédiate (“Rappelle-moi la phrase à écrire”). Même chez l’adulte, il arrive que ce type de trouble ne soit diagnostiqué que tardivement, voire jamais. Un adulte qui évite les prises de parole ou la rédaction justifie souvent ses difficultés par le stress, alors qu’il s’agit, parfois, d’un trouble de la mémoire du langage oral non traité plus jeune.

Voici les critères à surveiller :

  • Plafonnement de la lecture (le progrès stagne, le décodage reste laborieux).
  • Multiplication des fautes “d’inattention” dans les mots entendus à l’oral.
  • Oublis fréquents des consignes entendues (même simples).
  • Perte de confiance, refus de lire à haute voix même en petit groupe.

Si vous retrouvez votre enfant ou vous-même dans plusieurs de ces situations, mieux vaut consulter un(e) professionnel(le) du langage. Une rencontre permet de poser un diagnostic, et d’éviter que la difficulté ne s’aggrave par manque de prise en compte.

Dans certains cas, la mémoire auditive n’est qu’une facette d’un trouble plus global du langage (comme la dyslexie). Mais dans d’autres, la difficulté est isolée, et avec les bons outils, les progrès peuvent être spectaculaires.

Vous l’aurez compris : agir tôt, ce n’est pas dramatiser, c’est donner toutes les chances d’un apprentissage épanoui. Plus le trouble est reconnu, plus la prise en charge sera efficace, sans stigmatisation.

Vous doutez ? Vous hésitez ? Mieux vaut poser la question à un professionnel que de s’enfermer dans le doute. N’oubliez pas, non plus, de faire confiance à votre intuition de parent ou d’adulte en formation. Si “quelque chose cloche”, il y a souvent à creuser du côté de la mémoire du langage oral. Une consultation ou un atelier peut offrir bien plus qu’un simple “bilan” : des outils pour la vie.

En soutien, pensez aussi aux outils de compensation numériques : les applications de mots mêlés, de lecture audio, ou les correcteurs orthographiques peuvent aider à alléger la charge cognitive, en complément d’un suivi logopédique adapté.

FAQ – Questions fréquentes

Comment détecter un trouble de la mémoire auditive chez un enfant ?

Un enfant qui confond les sons, oublie rapidement les consignes orales ou peine avec la dictée présente peut-être un trouble de la mémoire auditive. L’idéal reste de faire réaliser un bilan chez un(e) logopède spécialisé(e) pour évaluer précisément les compétences en mémoire auditive.

Pourquoi un enfant intelligent a-t-il quand même des difficultés en lecture et en orthographe ?

Il arrive qu’un enfant avec un bon potentiel intellectuel rencontre des obstacles s’il présente un trouble de la mémoire auditive : son cerveau n’enregistre pas correctement la séquence des sons, ce qui impacte la lecture et l’orthographe malgré ses efforts. Une intervention ciblée peut alors faire toute la différence pour progresser.

Quand faut-il consulter un professionnel pour ces troubles ?

Il est conseillé d’agir dès que l’enfant montre des difficultés persistantes à retenir des mots ou des consignes orales, ou que les progrès en lecture et orthographe stagnent sur plusieurs mois. Une évaluation permet d’éviter l’installation durable des difficultés et d’apporter des solutions adaptées.

Faut-il s’inquiéter si les difficultés persistent à l’adolescence ou à l’âge adulte ?

Oui, car un trouble de la mémoire auditive peut freiner la réussite scolaire, professionnelle ou sociale, même à l’adolescence ou adulte. Il n’est jamais trop tard pour consulter et mettre en place des stratégies de compensation, de la remédiation ou un accompagnement spécialisé.

Références scientifiques :

Ramus F., Szenkovits G. (2008). What phonological deficit? The Quarterly Journal of Experimental Psychology, 61(1), 129-141. Résumé : Cet article discute des liens entre troubles phonologiques et difficultés de lecture.

Lépine S., Barrouillet P., Camos V. (2005). What makes working memory spans so predictive of high-level cognition? Psychonomic Bulletin & Review, 12(1), 165-170. Résumé : Étude du rôle de la mémoire de travail, notamment auditive, dans la compréhension et l’apprentissage du langage écrit.

Bishop D.V.M., McArthur G.M. (2005). Individual differences in auditory processing in specific language impairment: A follow-up study using event-related potentials and behavioural thresholds. Cortex, 41(3), 327-341. Résumé : Exploration du lien entre troubles du langage et traitement auditif.

Gathercole S.E., Alloway T.P. (2008). Working Memory and Learning: A Practical Guide for Teachers. SAGE Publications. Résumé : Ouvrage de référence sur le rôle de la mémoire de travail dans l’apprentissage scolaire, avec applications pratiques.

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