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Vous arrive-t-il de sentir l’épuisement vous guetter après une garde infernale ? D’avoir le souffle court devant la somme de décisions vitales à prendre dans la même journée ? Ou d’avoir ce “nœud” au ventre, avant d’enfiler votre uniforme ? Les travailleurs de l’urgence – soignants, pompiers, policiers, agents de la protection civile – sont en première ligne. On pense à leur bravoure, rarement à leur fatigue invisible. Pourtant, leur santé mentale est leur meilleur gilet pare-balles. Et si on apprenait, ensemble, à l’entretenir comme un pompier bichonne son casque ? Voici comment construire une hygiène mentale durable, à travers le prisme du vécu, de la science et du bon sens. Parce que tenir, ce n’est pas qu’une question de volonté ou d’adrénaline. C’est une vraie stratégie du quotidien. Vous n'êtes pas seuls, et il existe des solutions concrètes — ici, maintenant — à explorer.
Pour beaucoup, le mot “hygiène” évoque naturellement la propreté, les mains lavées, les blouse stériles. Mais qu’en est-il de notre “propreté” intérieure ? Pour les professionnels de l’urgence, la fatigue psychique s’accumule plus vite que la poussière sur un uniforme immaculé. Le risque ? Voir sa vigilance s’émousser, son empathie s’effriter… On ne craque pas d’un seul coup : c’est un mille-feuille invisible. Jour après jour, une tension, une image, une mauvaise nouvelle en plus.
On a tendance à croire que “ça va passer” avec le temps, ou que tout disparaîtra après un congé bien mérité. Or, le cerveau d’un intervenant est comme un ordinateur qui ne s’éteint jamais totalement. Les journées à rallonge, les gardes nocturnes, les interventions critiques… Tout s’y grave, même si on pense l’avoir oublié. Un chiffre ? Selon une étude récente menée en Belgique, 68 % des soignants en service d’urgence présentent des signes de stress chronique deux ans après le début de leur carrière.
L’hygiène mentale, c’est l’art de “vider la corbeille”, d’alléger le disque dur… avant que tout plante. Ça veut dire quoi, concrètement ? Apprendre à mieux repérer quand la charge devient trop lourde, savoir décrocher mentalement, même dix minutes dans la journée. Cela implique aussi un travail sur la respiration, la gestion de l’émotion face à la détresse humaine, et un espace de parole pour déposer ce qu’on ne peut pas dire ailleurs. Pour certains, ce sera quelques pas dehors après une intervention. Pour d’autres, un rituel avec les collègues. L’essentiel : que ce soit régulier, personnalisé, respecté. Le contraire de l’improvisation.
Chez les travailleurs du soin, une hygiène mentale “sales” se manifeste souvent par des signaux faibles : irritabilité, oublis inhabituels, insomnies masquées par la fatigue, repli dans sa bulle, cynisme de protection. Un pompier me confiait : “Je supporte le feu dehors, mais parfois, j’ai l’impression d’avoir un feu qui brûle en moi, qui consume tout et que je ne sais pas éteindre.” Ce ressenti, d’autres l’éprouvent aussi à Liège ou ailleurs. Raison de plus pour parler prévention et soin, plutôt que réparation en urgence, non ?
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On aimerait souvent croire que “les autres” sont plus fragiles. Détrompez-vous ! Même les plus solides connaissent leur instant de vide. Mais comment repérer le moment où, intérieurement, on bascule d’un simple coup de fatigue vers une véritable alerte rouge ?
Voici la réalité : l’usure mentale avance masquée, comme un incendie qui couve sous la cendre. Pas de sirène, pas de gyrophare. Souvent, les premiers signes passent inaperçus :
Mais le pire n’est pas toujours visible de l’extérieur. C’est ce sentiment d’être “à bout”, même dans le silence, ce regard éteint lors du briefing du matin. On ne pleure pas devant ses collègues, pourtant tout devient effort, voire supplice. Pas toujours simple d’y mettre des mots. Un soignant nous racontait qu’aux alentours de Liège, après deux ans de crises à répétitions, il n’arrivait plus à profiter du moindre week-end, tant l’angoisse montait avant chaque reprise.
Dans ces cas, la prévention et le repérage aident à éviter le burn-out ou la dépression. Pourquoi attendre le crash ? Parfois, il suffit d’un entretien préventif avec un psychologue pour changer la trajectoire. Sans jugement, sans tabou, juste pour “vider son sac.”
En résumé : L’hygiène mentale qui se dégrade ne prévient pas toujours. Ses conséquences peuvent être profondes : erreurs professionnelles, accidents, rupture avec ses proches… Mais la vigilance et le dialogue permettent souvent de retrouver rapidement la sérénité. Car ce n’est pas le manque de courage qui fait flancher, mais un trop-plein de fardeaux mal traités. Un détail ? Non, un levier pour (re)vivre son engagement autrement.
Mettons les pieds dans le plat : être pro de l’urgence, ce n’est pas jouer au héros pour la vie. Le mythe du “soldat inoxydable” est le chemin le plus court vers le mur. Cultiver son hygiène mentale, c’est comme entretenir une vieille voiture d’intervention : impossible de zapper les vidanges sans que ça casse.
Mais alors, quelles routines pour entretenir ce fameux “moteur intérieur” ? Voici des stratégies éprouvées, entre outils mentaux et astuces concrètes, validées par des centaines d’intervenants de terrain :
Le premier secret ? La décharge émotionnelle. Non, ce n’est pas pleurer dans le vestiaire (même si ça arrive à tous). Il s’agit d’aménager, plusieurs fois par semaine, des moments de libération émotionnelle. Certains débriefent de manière informelle avec un collègue de confiance (pendant une pause ou en marchant jusqu’à la voiture). D’autres choisissent le journal intime audio ou la vidéo, posant à voix haute ce qui ne peut pas s’écrire. L’essentiel : sortir le stress du corps. Même dix minutes suffisent. À force de tout garder, attention à la cocotte-minute !
En psychologie du travail, on sait qu’une équipe qui ose parler de ses failles est plus résistante face à la pression. La parole n’est pas faiblesse : c’est la meilleure arme anti-usure qui existe. Juste un conseil : choisissez bien la personne de confiance (pas celle qui “blague” trop ou minimise).
Pour certains, l’aide d’un psychologue spécialisé permet de structurer ces décharges, d’apprendre à réguler son stress émotionnel selon la gravité du vécu ou de l’interpellation. On n’est pas obligé d’attendre d’aller mal pour consulter !
En pratique : chaque semaine, bloquez de façon intentionnelle un créneau (seul ou à deux) pour revisiter les moments forts et faibles de la période. Un petit café entre collègues, un tour en voiture, ou même une application audio où déposer vos ressentis. L’important : le faire avec sérieux, régularité, discrétion. Pas besoin de solutions miracle : le fait d’être écouté soulage déjà 70 % du fardeau.
Autre astuce : n’hésitez pas à ritualiser un “sas de décompression” entre le travail et la maison. Dix minutes de musique en voiture, une balade en forêt, un moment pour respirer avant de retrouver les proches… Ce sas évite que les soucis pros contaminent la vie privée.
Quelques chiffres à méditer : Selon l’Association francophone des équipes mobiles d’aide psychologique, un rituel de décharge émotionnelle réduit de 23 % le taux de burn-out à court terme. Autant dire que c’est aussi indispensable que sa radio de poche sur le terrain.De plus en plus d’établissements forment leurs équipes à la gestion du stress et à la prévention des risques psycho-sociaux. Pourtant, c’est souvent le travail perso qui fait la différence. D’où l’importance d'être accompagné par un professionnel spécialisé, connaissant le quotidien singulier des urgences — comme Delphine Gilman qui intervient auprès des équipes et propose un suivi à la carte.
Voyons ensemble quelques outils phares pour construire votre hygiène mentale — à choisir selon votre personnalité et vos besoins :
Petit aparté : L’efficacité de ces techniques dépend autant de votre engagement que de leur simplicité. Inutile de viser l’excellence ou d’avoir peur du ridicule — personne n’a jamais “court-circuité” sa carrière en éteignant un peu son cerveau. Pareil pour la santé mentale.
Un dernier secret d’initié : ne jamais attendre d’être au bord du gouffre. Si la batterie mentale clignote dangereusement, c’est le signal de mettre en place ces stratégies, car la récupération sera bien plus longue si on attend. C’est comme […] une voiture d’intervention qui tomberait en panne sur la route — sauf que personne d’autre ne peut venir vous dépanner si vous n’en parlez pas.
Vous avez le droit d’aller mieux, de souffler, de demander du soutien — même au sommet de l’organigramme ou quand tout le monde compte sur vous. Et si vous n’osez pas franchir la porte du bureau de la psychologue, osez au moins ce premier pas : le partage avec un collègue, ou un proche de confiance. Personne n’a jamais perdu de l’estime pour ça, bien au contraire.
L'urgence ne souffre pas le laxisme. Vous vous dites souvent “je le ferai le mois prochain”, ou “quand j’aurai moins d’astreintes” ? La réalité, c’est qu’il n’y a jamais de “bon moment”. Introduire l’hygiène mentale, c’est comme apprendre à respirer dans un masque à gaz : c’est vital même (surtout) quand on court partout.
Alors, comment faire ? Voici des astuces testées sur le terrain, par et pour les professionnels comme vous :
La clé ne réside pas dans la quantité, ni dans la perfection. C’est la régularité et la personnalisation qui font la différence. En agissant petit à petit, on tisse un filet de sécurité robuste pour les jours noirs.
Vous doutez encore ? Voici une métaphore : votre esprit est un muscle. Le sport fait progresser avec constance, pas par la force d’un seul coup. Votre santé mentale est la première “ligne de défense” sur le terrain. L’entretenir vous protège (et protège les autres).
Pensez à vous inspirer aussi des initiatives collectives dans certaines unités d’urgence, où des séances de méditation ou d’échanges sont proposées avant ou après les gardes. L’effet “groupe” stimule l’entraide, décuple l’effet bénéfique. N’hésitez pas à relayer ces propositions à vos responsables RH.
En conclusion, construire une hygiène mentale durable, c’est autant un art qu’une méthode. Ça demande du courage, un brin d’humilité et beaucoup de bienveillance envers soi-même. Mais c’est la meilleure arme pour durer. Parce que la vie d’un professionnel de l’urgence, ce n’est pas un sprint… c’est un marathon. À vous d’écrire la suite du parcours, en prenant soin de l’essentiel : vous.
Comment détecter rapidement le manque d’hygiène mentale chez un professionnel de l’urgence ? Les signes d’alerte incluent une fatigue persistante, de l’irritabilité, des oublis fréquents ou un désintérêt pour le travail. Si ces symptômes s’installent, il est conseillé de consulter un psychologue spécialisé afin de prévenir l’épuisement.
Pourquoi la santé mentale des travailleurs de l’urgence est-elle plus exposée ? Ces professionnels sont confrontés à des situations stressantes à haute intensité émotionnelle, ce qui favorise l’accumulation de tensions mentales. Le manque de récupération et le tabou autour de l’expression des émotions accentuent ce risque.
Quand commencer à pratiquer des exercices de décharge émotionnelle ? Il est recommandé d’intégrer ces exercices dès le début de sa carrière en urgence, pour instaurer une routine de prévention efficace. N’attendez pas l’épuisement : plus tôt on commence, plus vite on installe des réflexes protecteurs.
Faut-il consulter un psychologue spécialisé même si on ne se sent pas “au plus mal” ? Oui, l’accompagnement préventif améliore la résistance au stress et évite des complications à long terme. Une consultation ponctuelle peut permettre de mettre en place des outils adaptés à votre contexte professionnel et personnel.
1. Bragard I., Etude sur le stress professionnel des soignants en Belgique, Psychologie Française, 2018. Résumé : L’article explore la prévalence du stress chronique chez les professionnels des soins d’urgence en Belgique. Lire l'étude
2. Noyes J., Preventing burnout in emergency service workers: What works? Occupational Medicine, 2020. Résumé : Approches préventives et recommandations pour renforcer la santé mentale des équipes d’intervention d’urgence. Lire l'étude
3. Brand S., Sleep patterns and burnout syndrome in healthcare workers, Journal of Psychosomatic Research, 2019. Résumé : Cet article étudie le lien entre les troubles du sommeil et l’apparition d'épuisement professionnel chez les soignants. Lire l'étude
4. Dejours C., Le travail vivant: Travail et émancipation, Rev Med Suisse, 2017. Résumé : Analyse des transformations du travail et de l’importance de la prévention des risques psychosociaux chez les travailleurs exposés aux urgences. Lire l'étude