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Vous avez ce besoin viscéral “d’aider ou de sauver tout le monde” ? Vous faites partie de ceux qui, chaque jour, mettent leur énergie au service des autres — que vous soyez infirmier, médecin, psychologue, pompier ou policier. Peut-être êtes-vous ce collègue vers qui l’on va spontanément. L’“éponge” émotionnelle du service. Ceux qui ne disent jamais non, qui oublient leur pause, qui restent après leur service. Cette hyper-implication porte un nom : le syndrome du sauveur. Et oui, ce n’est pas une légende urbaine, surtout dans le monde médical et de l’intervention.
À force de donner, donner, donner... On se vide. La corde finit par lâcher. Cela vous parle ? Ce “syndrome du sauveur” peut être aussi pernicieux qu’un virus ou qu’une fracture invisible. À Liège comme ailleurs, trop de soignants et d’intervenants passent leur vie à vouloir sauver la Terre entière… en s’oubliant eux-mêmes.
Mais alors, comment reconnaître que l’on est pris dans ce rôle ? Pourquoi ce “syndrome du sauveur” touche-t-il autant les métiers de la santé et de l’intervention ? Comment s’en libérer pour retrouver un équilibre sain ? C’est ce que nous allons explorer dans cet article, pensé comme une main tendue — mais, cette fois, pour vous.
Le métier de soignant, de pompier ou de policier n’est pas un métier comme les autres. Ce sont (souvent) des vocations. On entre dans ces carrières avec l’envie de “faire la différence”, d’offrir du sens, de “servir et protéger”. Dès la formation, on valorise la générosité, le sacrifice, l’empathie extrême, “l’engagement sans faille”. C’est tout à leur honneur… mais à trop vouloir sauver, on finit parfois seul sur la barque.
En Belgique, les chiffres ne mentent pas. Près de 23% des soignants (toutes professions confondues) présentent des signes de sur-investissement émotionnel chronique. Aux alentours de Liège, plusieurs services hospitaliers confient que plus d’un professionnel sur quatre déclare une détresse liée à la charge émotionnelle. Ce n’est plus une anecdote, c’est un signal d’alarme.
Le “syndrome du sauveur”, c’est ce schéma où l’on pense qu’il est de notre devoir de porter les autres sur nos épaules. Vous voyez cette image du sauveteur qui nage avec un naufragé accroché à son cou ? Si le sauveteur ne prend pas soin aussi de lui, il coule avec la personne qu’il veut sauver. Voilà le piège.
Pour certains, ce “syndrome” prend racine loin en arrière : une éducation valorisant l’altruisme jusqu’à l’annulation de soi, des blessures passées, un sentiment d’exister à travers le regard des patients ou des collègues. On confond “aider” et “se sacrifier”. On anticipe, on s’oublie. “Si je ne le fais pas, qui le fera ?” Voilà le refrain qui tourne en boucle.
Ce fonctionnement devient addictif : chaque “merci”, chaque regard reconnaissant agit sur le cerveau comme une dose de dopamine. Mais attention, l’addiction à l’aide peut amener à négliger ses propres besoins fondamentaux, à négliger sa propre santé, à ne plus savoir poser de limites. À force, on s’éloigne de ce qui fait de nous une personne équilibrée : repos, vie personnelle, loisirs, authenticité, droit à l’erreur. C’est insidieux et, souvent, on ne s’en rend compte qu’une fois qu’il est (presque) trop tard.
Nombreux sont ceux qui, fatigués, irritables, somatisant, s’interrogent pour la première fois en lisant des articles spécialisés comme celui-ci : consultations de psychologie spécialisée pour le personnel soignant. Souvent, cela marque le début d’une prise de conscience. Un déclic. “Je ne peux pas sauver tout le monde, et ce n’est pas grave.”
Mettons les pieds dans le plat : nombreux sont les professionnels qui ignorent les premiers signaux, loin derrière le stéthoscope ou le gyrophare. Le “syndrome du sauveur” ne se voit pas dans le miroir. Il se sent, à l’intérieur. Comment savoir si vous en êtes victime ? Plusieurs indices doivent alerter :
Chacun peut se retrouver dans l’une ou l’autre de ces descriptions à un moment de sa vie. Ce qui distingue le syndrome du sauveur, c’est l’intensité et la persistance de ces schémas, jusqu’à ce qu’ils “grignotent” votre quotidien comme les termites rongent le bois.
Une soignante partageait récemment en consultation à Esneux : “J’ai réalisé que je ne pouvais plus me souvenir de la dernière fois où je n’avais pas été appelée à l’improviste pour venir dépanner… Je ne sais plus dire non. Je m’oublie.” Son histoire est (malheureusement) très commune.
Ce mécanisme du “super-héros” est alimenté par la culture de l’entreprise, l’attente des collègues, mais aussi une forme de pression interne. Vous reconnaissez ces soignants qui restent jusqu’à la dernière minute, qui prennent tous les patients même en surcharge, qui sont toujours volontaires ? Une belle énergie… mais si la balance n’est jamais inversée, les ennuis ne sont jamais loin. Fatigue, douleurs, troubles anxieux, voire dépression ou burn-out sont alors à la porte.
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On pourrait croire que c’est “bien”, que derrière cet état “sacrificiel” se cache une belle vocation... Sauf que, sur le long terme, cela revient à vouloir remplir un seau percé : plus vous donnez, plus l’énergie fuit. Les conséquences du syndrome du sauveur ne sont pas anodines, ni pour la personne ni pour les patients. Voici ce qui peut vraiment se passer :
1. Un risque accru de burn-out : Le surmenage émotionnel ou physique finit par s’accumuler. Dans la région de Liège, les témoignages affluent : arrêts de travail répétés, hospitalisations pour exhaustion, voire ruptures brutalement imposées. Lisez cet article sur le burn-out à l’hôpital pour comprendre pourquoi il est urgent d’agir à temps.
2. Des conséquences somatiques et psychiques : Douleurs musculaires, troubles digestifs, migraines, insomnies… et bien sûr anxiété, sentiment d’inutilité, crises de larmes sans raison. À terme, le corps réclame son dû. Certains finissent même par ressentir une aversion pour leur métier, par “tourner aigri” – ce qui n’est pas le but initial.
3. Vos proches en paient le prix. Famille, amis, partenaires, enfants — tout ce que vous mettez de côté pour “sauver” au travail, cela laisse un vide ailleurs. Même en dehors des heures, le sauveur n’est jamais vraiment disponible, ce qui peut briser de nombreuses relations.
4. Une efficacité professionnelle diminuée : Croyez-le ou non, “trop en faire” devient rapidement contre-productif. Moins de patience, moins de recul, plus d’erreurs ou de conflits avec les collègues… Peut-on sauver efficacement si on est soi-même sur la brèche ? Non. À long terme, les institutions de soin le ressentent aussi. Un personnel en burn-out, absent, c’est une spirale négative pour tout le monde.
Mettons les mots sur ce que beaucoup cachent : la honte d’avouer “je flanche”. Cette culpabilité est un poison silencieux. Pourtant, apprendre à poser des limites, à reconnaître ses propres limites humaines, c’est justement ce qui permet d’être un bon soignant sur la durée.
En consultation, combien de times ai-je entendu : “Je croyais que c’était normal de toujours être fatigué, de culpabiliser chaque fois que je refuse d’aider.”? Normal, non. Mais usuel, malheureusement. Et cela traverse toutes les professions de l’aide, des pompiers sur le terrain aux infirmières en salle, en passant par les psychologues de première ligne.
La bonne nouvelle : ce schéma n’est pas une fatalité à vie. On peut s’en libérer, pas à pas, en mettant de la conscience et quelques outils concrets sur cette chaîne invisible. Voici quelques repères pour amorcer le changement.
1. Prendre conscience du schéma : Premier pas, sans auto-jugement. Reconnaissez que ce fonctionnement n’est pas “normal” ni nécessaire, qu’il vous met en péril. C’est le moment de vous demander : “D’où vient mon besoin d’aider autant ? Quel est mon moteur ?” Souvent, la racine n’est pas que professionnelle, mais aussi personnelle.
2. Rétablir les frontières : Fixer et annoncer ses limites n’est pas “égoïste” mais essentiel. Deux questions à se poser avant de dire oui : “Ai-je réellement la ressource de prendre cette charge supplémentaire ?” “Est-ce que c’est mon rôle ?” Si la réponse est non, alors il n’est pas honteux de refuser. Essayez d’exprimer ces refus clairement et calmement, sans justification excessive.
3. Travailler l’estime de soi : Apprenez à exister en dehors de l’aide délivrée. Redonnez du crédit à vos activités, amis, passions personnelles. Plus vous développez une identité en dehors du métier ou des missions, plus vous serez solide sur la durée.
4. Se faire accompagner : On n’apprend pas à sortir de ce schéma seul, surtout au début. Parler à un professionnel, c’est s’offrir ce que l’on donne aux autres : de l’écoute, du respect, du soin. Un psychologue spécialisé en syndrome du sauveur, notamment Mme Delphine Gilman à Esneux, peut vous aider à décortiquer les racines de ce schéma, à repérer les pièges du quotidien et à vous autoriser un nouveau mode de fonctionnement. Pas à pas, sans jugement.
5. Apprendre à déléguer, à partager la charge : Ce n’est pas “se défausser”, mais reconnaître que le collectif a aussi son sens. Personne ne peut (ni ne doit) tout porter. En équipe, on va plus loin. Parfois, le “sauveur” croit inconsciemment que si lui ne fait pas, tout s’effondre : or, déléguer, c’est faire confiance, c’est aussi former et valoriser les autres.
6. S’accorder le droit à l’imperfection : Le “sauveur” souffre souvent d’un perfectionnisme aigu. Lâchez prise. Rappelez-vous : l’erreur est humaine, l’épuisement n’est pas un badge d’honneur. À force de vouloir être parfait, on risque de s’abîmer.
Un outil concret : tenez un carnet où vous notez chaque jour deux choses que vous avez faites pour vous-même, et une tâche que vous avez délégué ou refusé sans culpabilité. Cela vous aidera, petit à petit, à reprogrammer cette étrange habitude de tout prendre sur vos épaules.
Déconnectez. Vraiment. Même dix minutes par jour, sans mails, sans appels, sans badge professionnel. Redécouvrez ce qu’est la pause.
Comment reconnaître que l’on souffre du syndrome du sauveur dans la santé ?
On le détecte souvent par l’épuisement, la difficulté à dire non, la culpabilité persistante lorsque l’on s’occupe de soi ou en dehors du travail. Les professionnels à risques sont ceux qui “ne s’arrêtent jamais”.
Pourquoi le syndrome du sauveur est-il aussi fréquent chez les soignants et intervenants ?
Ces métiers valorisent le don de soi, la générosité et l’implication totale, ce qui peut brouiller la frontière entre altruisme sain et sacrifice de soi. Les attentes institutionnelles et du public amplifient aussi cette tendance.
Quand faut-il consulter un psychologue spécialisé face au syndrome du sauveur ?
Dès que l’on remarque un impact sur la santé, la vie personnelle ou le bien-être mental, il est conseillé de prendre rendez-vous. Un accompagnement personnalisé permet de comprendre et changer les comportements ancrés.
Faut-il arrêter d’être “empathique” pour sortir du syndrome du sauveur ?
Non, il ne s’agit pas de renoncer à l’empathie mais d’apprendre à fixer des limites. L’idée n’est pas d’arrêter d’aider, mais de le faire sans se sacrifier et en préservant sa propre santé physique et mentale.
Pour aller plus loin, consultez aussi ces articles :
1. Hofmeyer, A., Kennedy, K., Taylor, R., "Contestable professional practices: Health professionals' experiences of moral distress," International Journal of Nursing Studies, 2007.
Résumé : Étude montrant comment le conflit entre valeurs personnelles et exigences professionnelles dans les métiers du soin favorise l'épuisement et la détresse morale. Lien
2. Le Coz, P., "Burnout des professionnels de santé : comprendre pour mieux agir, Santé Publique," 2018.
Résumé : Analyse du phénomène de burnout, ses origines psychologiques et pistes concrètes pour la prévention dans la pratique médicale. Lien
3. Reinhold, C. et al., "Le burnout des soignants : une approche psychologique et institutionnelle," Pratiques Psychologiques, 2019.
Résumé : Article analysant l'effet du surinvestissement émotionnel et du syndrome du sauveur sur l’apparition du burnout chez les soignants. Lien
4. Lamb, D. et al., "Moral Distress in Health Care: The Impact on Staff and Patient Care," Best Practice & Research Clinical Anaesthesiology, 2020.
Résumé : Expose l’impact de la détresse morale sur la santé des professionnels et le lien direct avec un syndrome du sauveur mal géré. Lien