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Quand on travaille dans la santé, chacun a déjà ressenti ce pincement au cœur. Un sourire d’enfant à l’hôpital, une détresse sur un visage de patient ou ces histoires qu’on emmène chez soi. Résonance émotionnelle, voilà le vrai nom de ce phénomène secret qui agit, comme une onde, dans la vie des médecins, des infirmières, mais aussi chez les policiers, pompiers et autres intervenants. Vous avez déjà eu ce sentiment de penser à vos patients la nuit ? De revoir des scènes tournant en boucle dans votre tête, même longtemps après votre service ? Oui, c’est normal.
Mais pourquoi ces histoires marquent-elles autant ceux qui veillent sur nous ? Peut-on apprendre à gérer cet impact émotionnel pour ne pas se laisser submerger ? Qu’est-ce que cela change au quotidien, au travail… et à la maison ? Cet article part à la rencontre de cette résonance qu’on tait souvent. Prêt à lever le voile sur ce « secret de polichinelle » partagé en silence dans les vestiaires ou les salles de repos ?
Le terme peut sembler théorique. Pourtant, il est très concret. La résonance émotionnelle, c’est ce phénomène par lequel l’histoire, la douleur ou la joie d’une personne rencontrée dans le cadre professionnel vient faire vibrer, réagir, l’intérieur même du soignant. Comme une corde d’une guitare qui résonne quand on effleure une autre corde à côté. Ce n’est pas de l’empathie pure : c’est au-delà. On parle d’une imprégnation émotionnelle.
Dans une équipe d’ambulanciers ayant vu un accident grave à Liège, plusieurs membres racontent avoir « entendu » encore, des nuits durant, la voix d’une victime. Une infirmière se souvient, elle, de la tendresse d’une patiente âgée décédée, revenue la hanter, en rêve, des années plus tard.
La résonance émotionnelle frappe parfois de façon inattendue. Un détail, un mot, un parfum dans le couloir, et voilà l’émotion qui surgit, inattendue. La science confirme ce vécu : de nombreuses recherches sur la santé mentale des professionnels montrent que ces histoires ne laissent pas indemne, et ce, qu’on le veuille ou non.
On distingue plusieurs formes :
Ce n’est pas une preuve de faiblesse ou de manque de professionnalisme. C’est même plutôt le contraire. Dans les hôpitaux, notamment en Belgique et aux alentours de Liège, nombreux sont les professionnels qui avouent : « Si je ne ressentais plus rien, je serais devenu un robot. » Et c’est vrai pour les policiers, les pompiers, les éducateurs spécialisés…
Mais cette sensibilité, essentielle au lien humain soignant, comporte aussi des risques. Elle peut, si elle n’est pas reconnue — et accompagnée —, se transformer en épuisement professionnel, anxiété ou même, perte de sens. Mais au fait : comment naît cette résonance ? Pourquoi certains profils, certains moments, nous touchent-ils plus que d’autres ?
On pourrait croire que seuls les cas « graves » laissent des traces. Ce n’est pas vrai. Parfois, c’est un rien — un regard, une phrase poignante — qui vient heurter de plein fouet. L’histoire d’un enfant abandonné, et voilà la mère ou le père qui sommeille en nous, touché en plein cœur. Le décès paisible d’un vieux monsieur, et c’est la mémoire d’un proche progressivement disparu qui ressurgit.
La mémoire émotionnelle fonctionne par écho. Tout comme un choc dans une cuvette d’eau fait vibrer toute la surface, certaines histoires réveillent inconsciemment nos propres vulnérabilités. Une psychologue clinicienne spécialisée dans le soutien aux intervenants évoque le cas d’un pompier : « Cet homme n’avait jamais pleuré sur une intervention. Un matin, une mission auprès d’un jeune brûlé a été la goutte d’eau… Elle lui a rappelé, sans qu’il le comprenne tout de suite, sa propre histoire familiale. Là, les digues ont cédé. Il a mis des semaines à s’en remettre. »
Les mécanismes sont multiples :
Dans un hôpital à Liège, une équipe soignante a mis en place des espaces de parole après plusieurs décès de jeunes patients. « On croyait être forts. Mais certains sont partis en arrêt de travail sans que personne ne comprenne pourquoi. On a compris qu’on portait tous le poids, sans jamais en parler. » L’histoire s’est répétée, dans bien d’autres structures. Ces récits qui font « taches d’huile », on y est tous exposés.
La question qui se pose alors : comment traverser ces tempêtes intérieures sans couler ? Existe-t-il des stratégies professionnelles… ou bien l’émotion finit-elle toujours par avoir le dernier mot ?
Bonne nouvelle : il n’y a pas de fatalité. On peut voir la résonance émotionnelle comme une source de richesse humaine… à condition de ne pas s’en faire une chaîne invisible. À force de « prendre sur soi », beaucoup finissent cependant au bord du burn-out. Vous connaissez ces soignants ou ces policiers toujours fatigués, irritables, qui s’isolent du groupe ? Peut-être en faites-vous partie sans le réaliser.
Plusieurs solutions existent :
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Une anecdote frappante : un médecin urgentiste, travaillant aux alentours de Liège, a décrit sa stratégie pour « vider ses valises » en fin de service : marche solitaire, playlist « léger », petits rituels de déconnexion avant la maison. Tout sauf prosaïque : « Si je ne fais pas ça, c’est ma famille qui trinque. Mes enfants savent quand j’ai eu une mauvaise journée, même si je ne dis rien… »
Il existe aussi des dispositifs d’accompagnement spécialisés (groupes d’analyse de la pratique, ateliers symboliques, consultations-express comme proposés dans les réseaux hospitaliers belges). Le principal frein reste la peur d’être jugé : « On va croire que je ne tiens pas le coup ». Or, parler n’est pas faillir. Bien au contraire.
Signal faible, mais crucial : la lassitude cynique. Quand tout devient « banal », c’est parfois le signe que la coupe est pleine. Les études l’ont montré (voir section Références en fin d'article) : prévenir la fatigue de compassion évite bien des drames.
Faut-il consulter dès les premiers signes de saturation émotionnelle ? Beaucoup hésitent. Pourtant, le rôle des psychologues du travail spécialisés auprès des travailleurs médicaux et intervenants prend tout son sens ici. Leur mission : proposer un espace sans jugements, ni tabou. Ce n’est pas de la « psy pour les fous ». C’est souvent le seul moment où le silence se brise, où l’écho des histoires s’apaise.
Delphine Gilman, psychologue spécialisée à Esneux, accompagne régulièrement des soignants, infirmières, urgentistes, pompiers. Son but : aider chacun à identifier ses zones sensibles, à prendre du recul, à renforcer leurs ressources pour supporter la pression du quotidien. Une intervention précoce, surtout en contexte d’épuisement moral, peut tout changer. Elle explique : « Attendre d’avoir touché le fond, c’est risquer d’entraîner son équipe, sa famille dans la chute. J’aide chacun à se réapproprier ses propres stratégies de résilience. »
Le résultat ? Bien plus qu’une « décharge » émotionnelle. C’est une reconstruction de la confiance, du rapport au travail… et à soi-même.
Quand l’histoire d’un patient s’accroche, la clé n’est pas d’oublier mais de transformer cette blessure en quelque chose d’utile. Certains soignants témoignent avoir retrouvé sens et motivation après avoir parlé. D’autres, tout simplement, ont appris à ne plus porter cela seuls.
L’accompagnement psychologique n’est donc pas un ultime recours. C’est, pour beaucoup, un filet de sécurité invisible, qui permet de mieux durer dans un métier où l’on donne tant.
Vous l’aurez compris : la résonance émotionnelle, parfois jugée encombrante, est en réalité le fondement silencieux du lien d’aide. N’est-ce pas ce qui distingue un soignant ou un policier d’une intelligence artificielle ? C’est cette capacité à être touché, à vibrer, à donner plus que du savoir-faire.
Mais ce n’est pas simple. Pour tenir dans la durée, il s’agit de doser — ni se couper, ni se laisser emporter. Un vrai funambule sur son fil.
Un médecin d’une structure hospitalière en Belgique résume bien : « Sans émotions, il n’y aurait plus d’envie. Mais si je les prends toutes dans mon sac, je m’écroule. » Beaucoup partagent ce sentiment. Accompagner l’humain dans la maladie, l’urgence, la détresse, cela s’apprend : étape après étape, rencontre après rencontre, histoire après histoire. Comme une légende de montagne, chaque histoire de patient graveleuse devient une pierre sur le chemin. Elle pèse, mais elle construit la route.
Prendre soin de soi ET des autres, voilà le défi. On parle beaucoup du syndrome du sauveur ou de la fatigue de compassion, mais peu de la richesse à oser ressentir pleinement. Entendre une histoire compliquée et admettre que cela secoue profondément. Ce « refus de l’indifférence » fait toute la beauté du soin — mais nécessite d’être vigilant à ses propres signaux d’alarme. Les solutions existent : superviser, parler, délester, se former. Et si c’était cela, prendre soin « au long cours » ?
Le métier de soignant ou d’intervenant n’est pas un sport individuel. C’est une course d’endurance collective. Savoir demander de l’aide, c’est rendre service à toute son équipe, à ses patients, à sa propre famille. Parce qu’au fond, derrière chaque histoire qui pèse, il y a la promesse d’une écoute, d’un rebond, d’un chemin commun. Voilà aussi pourquoi, dans le médical, le soutien psychologique n’a plus rien de tabou. C’est (enfin) vu comme un signe de force, pas de faiblesse. En prenant cette voie, vous offrez le meilleur à vos patients… et à vous-même.
Envie d’aller plus loin ou de partager votre expérience ? Retrouvez un dossier complet sur la consultation psychologique du personnel médical : récits, outils, pistes pour retrouver sens et équilibre dans la tempête émotionnelle. N’oubliez pas : chaque histoire compte… surtout la vôtre.
Comment reconnaître une résonance émotionnelle trop intense chez un soignant ou un intervenant ?
Les signes incluent des pensées répétitives sur certains cas, une fatigue inhabituelle, de l’irritabilité ou un sentiment de vide. Si l’impact persiste après le service et altère la vie personnelle, il est temps de consulter ou d’en parler à son équipe.
Pourquoi les histoires de patients marquent-elles plus certains professionnels que d’autres ?
Chacun porte sa propre histoire, et certains cas peuvent résonner avec des expériences personnelles ou valeurs profondes. Cela dépend aussi de l’état de fatigue, du contexte et de la charge émotionnelle du moment.
Quand faut-il consulter un psychologue spécialisé dans l’accompagnement des professionnels de la santé ?
Dès que vous sentez que l’impact émotionnel vous déborde, que votre sommeil, humeur ou envie de travailler diminuent, il est judicieux de consulter rapidement pour éviter l’épuisement.
Faut-il cacher ses émotions pour rester professionnel en milieu médical ou d’urgence ?
Non, cacher ses émotions peut mener à l’accumulation et à l’épuisement. Mieux vaut apprendre à reconnaître, exprimer et transformer ces émotions grâce à des espaces de parole ou un accompagnement adapté.