Logopède Lénaïg - Séances de Logopédie proche de Liège Tilff Esneux SprimontLogopède Consultations spécialisées Langage Oral et Langage écrit Bilan
📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
📞 Téléphone RDV : 0472 95 90 51
Il y a des soirs où tout semble couler. Vous ouvrez le livre favori de votre enfant, feuilletez les pages, modulez la voix. Vous soulignez ce dragon rigolo, cette princesse malicieuse. Mais, en refermant l’ouvrage, votre petit loup ne semble rien avoir retenu ou compris. Au bout du compte, la magie des histoires n’opère pas. Pourtant, il va en séance de logopédie régulièrement. Alors pourquoi, malgré ces efforts, votre enfant reste en marge, ne comprend pas vraiment les récits lus ?
La question taraude. Bien plus qu’on ne le pense. Surtout lorsque, comparé aux copains d’école ou aux frères et sœurs, votre enfant paraît à la traîne sur la compréhension ou la capacité à raconter ce qui s’est passé dans l’histoire. C’est frustrant, inquiétant, parfois usant. Ce problème d’incompréhension des histoires n’est pas rare, loin de là. Il touche des enfants timides, extravertis, vifs, sensibles, déjà suivis ou non par un professionnel. Il déroute également bien des parents.
En Belgique, des milliers de familles naviguent dans cette brume : “Pourquoi mon enfant ne progresse-t-il pas après ces heures de logopédie ?” Et si le problème, au fond, était plus complexe que la simple difficulté de langage oral ou écrit ?
Cet article va tout détricoter. Grâce à des explications, des métaphores, des anecdotes du quotidien et une démarche scientifique. Pour redonner sens et espoir là où tout semble parfois bloqué.
À première vue, la lecture d’histoires à un enfant paraît simple. S’asseoir, ouvrir un livre, lire à voix haute. Pourtant, comprendre les histoires, c’est un peu comme monter un meuble IKEA sans notice ni tournevis. Chaque élément de la compréhension est une petite vis, un écrou : la mémoire à court terme, le stock de mots connus, la capacité à relier les phrases entre elles, à saisir les émotions, à retenir l’essentiel.
Mais chez certains enfants, une ou plusieurs pièces manquent. Peut-être sait-il parfaitement déchiffrer les mots (merci la logopédie), mais sa capacité à faire des liens logiques entre les phrases ou entre les idées reste fragile. Parfois, c’est la mémoire auditive qui cloche : il écoute mais les morceaux d’informations glissent comme de l’eau sur une vitre. Ou alors, son langage oral reste pauvre : il ne connaît pas assez de mots-clés pour bien comprendre ce qu’entend.
Parfois, c’est comme si on tentait de regarder un film sans le son, ou alors avec des sous-titres décalés. L’histoire file, mais il manque des morceaux. Et votre enfant décroche.
C’est toute la différence entre écouter une histoire et comprendre vraiment ce qui s’y passe. Cela demande un sacré ballet entre plusieurs compétences :
– Décoder le langage oral : reconnaître les mots prononcés, les tourner en images dans sa tête.
– Utiliser la mémoire de travail : retenir l’action précédente pour la relier à la suivante.
– Se représenter l’histoire : construire un film mental à partir des mots entendus.
– Se poser des questions : “Pourquoi le loup veut-il manger le chaperon rouge ?” “Comment la princesse va-t-elle sortir du château ?” Barrages d’incompréhension s’élèvent là où l’adulte ne voit qu’un texte simple.
Une anecdote concrète : Pierre, 8 ans, assidu aux séances de logopédie à Liège, se montre performant en exercices de sons, de rythme, d’articulation. Il décode vite, fait des progrès au “bilan logopédique”. Mais à l’heure du conte, il est perdu. Quand on lui demande qui a sauvé le héros, ou ce qu’il ferait à sa place, c’est souvent le grand blanc, l’embarras ou la réponse à côté.
Pourquoi ? Parce que tout, dans la vie réelle comme dans les histoires, ne se résume pas à des compétences isolées. Comprendre, c’est assembler des briques très différentes. Et toutes les séances n’abordent pas des histoires vivantes.
Ajouter à cela la fatigue, le bruit à la maison, une surcharge émotionnelle… et votre enfant peut décrocher. Même s’il est motivé. Même si vous mettez le paquet côté livre.
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Voilà la partie qui bouscule parfois. Souvent, les parents se disent que la logopédie va “régler” tous les soucis de compréhension. Or, la logopédie, c’est un peu comme les fondations d’une maison. Elle travaille énormément sur le socle : articulation, vocabulaire, prononciation, compréhension de phrases simples. Elle structure le langage, renforce l’attention, aide l’enfant à faire face à la confusion des sons.
Mais la compréhension d’une histoire lue – une vraie, avec des émotions, des liens entre actions lointaines, des non-dits, des personnages qui changent d’avis – va encore plus loin. Elle sollicite des morceaux de cerveau que même plusieurs “boulots de base” ne suffisent pas toujours à mobiliser intensivément.
Il existe, chez certains, une sorte de “fossé invisible” : ça va mieux sur le papier (“il progresse bien à la logopédie !”), mais dès que la situation s’éloigne des exercices ultra-structurés – des séries d’imagiers, des phrases modèles –, l’enfant n’arrive plus à faire le lien. Pourquoi ?
Car la compréhension d’histoires mobilise des fonctions exécutives complexes. Des outils que certains enfants n’ont pas encore bien fabriqués, ou alors leur “boîte à outils” n’est pas totalement adaptée pour monter le meuble Ikea des récits.
Voici quelques “bugs” fréquents, relevés par des professionnels près des alentours de Liège :
– Un stock lexical trop restreint : l’enfant ne connaît tout simplement pas assez de mots (exemple : il ne sait pas ce que veut dire “jalousie”, il rate la nuance du personnage jaloux).
– Difficulté à faire des inférences : comprendre ce qui n’est pas écrit noir sur blanc. Par exemple, le chasseur qui arrive “au bon moment” : pourquoi ? Pour sauver qui ? Comment le savoir ?
– Mauvaise mémoire auditive immédiate : ce qui est dit n’est pas mémorisé, ou alors de façon très brève.
– Manque de flexibilité cognitive : l’enfant reste bloqué sur une idée, ne s’adapte pas au déroulé de l’histoire.
– Désinvestissement : à force d’incompréhensions, l’enfant “lâche l’affaire”, n’essaie plus.
Et puis il y a la fatigue mentale. Imaginons : s’accrocher à chaque mot, suivre le rythme de la lecture, deviner les intentions… C’est comme courir un 100m haies avec des chaussures trop petites. Difficile de garder de l’enthousiasme.
Vous avez peut-être remarqué que ces difficultés sont parfois plus visibles le soir. Après une journée de classe, d’activités, de batailles pour finir le dîner, le cerveau de l’enfant est saturé. Mais le problème n’est pas que la fatigue. Certains points faibles structurels l’empêchent aussi de comprendre profondément les histoires, surtout si elles sont un peu longues ou complexes.
Souvent, l’écart entre la “progression en séances” et la vie réelle résulte justement de la différence entre les exercices découpés (où tout est balisé, question par question) et la lecture continue d’un récit, où tout s’enchaîne, sans filet, parfois sans images pour aider.
C’est le paradoxe. On peut être très bon en logopédie, mais se retrouver démuni face à une histoire vivante, malicieuse, tissée de nuances et d’ellipses.
On pourrait croire qu’une difficulté de compréhension vient toujours du langage. C’est faux. Plusieurs autres composantes à explorer.
Première piste : l’attention. Un enfant peut avoir toutes les compétences de langage nécessaires, mais si son attention “zappe” ou s’évapore dès la deuxième page, l’histoire devient un brouillard. C’est le cas des enfants rêvasseurs, anxieux, vite distraits (par une mouche, le tic-tac de l’horloge, le bruit des voisins…). Chez eux, il faut ruser : varier la position de lecture, proposer des pauses, choisir des récits plus courts.
Deuxième piste : la mémoire de travail. Cette mémoire, c’est le post-it mental qui permet de garder en tête le prénom du personnage, ou le but de l’aventure, le temps qu’on arrive à la fin de l’histoire. Si elle est fragile, votre enfant “égare” des morceaux du récit en route, et tout s’effondre.
Troisième piste : les troubles du spectre de l’autisme ou du langage. Ces troubles entraînent parfois une compréhension très littérale : l’enfant entend, mais ne perçoit pas l’humour, la double lecture, ou les sous-entendus. Il retient les faits, pas le sens global ni les enjeux.
Quatrième piste : la pauvreté de l’expérience narrative. Certains enfants sont peu exposés à des histoires longues, à la maison ou à l’école. Ils sont moins entraînés à anticiper, à investir leur imagination, à relier les éléments d’un récit. Cette “culture de l'histoire” ne s’acquiert qu’en forgeant un amour des livres, même si ce chemin est lent et semé d’embûches.
Cela peut vous rappeler un animateur de colonie qui, face à une douzaine d’enfants, commence un conte : il voit tout de suite qui s’embarque, qui décroche, qui interrompt, qui pose des questions. Certains enfants sont dans le film, d’autres “en dehors”, malgré la meilleure volonté du monde.
Enfin, il y a la question de la langue. Certains enfants francophones vivent dans un bain linguistique complexe (deux langues à la maison, milieu multilingue “à Liège”…). Leur répertoire diffère, leur compréhension aussi.
On le voit : plusieurs raisons peuvent expliquer la persistance des difficultés, même si sur le papier tout avance enfin grâce à la logopédie.
C’est LA question. Ce moment où les parents cherchent ce qu’ils pourraient faire chez eux, en-dehors ou en plus de la logopédie. C’est légitime : vous voulez aider, pas tout déléguer. Pourtant, l’équation semble difficile. Voici quelques pistes concrètes (et testées sur le terrain) :
1. Relisez souvent la même histoire. Pour vous, cela semble monotone. Pour votre enfant, la répétition est précieuse : chaque relecture permet de mieux s’approprier les mots-clés, de tisser des liens, de repérer les grandes étapes. C’est comme faire plusieurs tours de manège : au second passage, on reconnaît mieux chaque virage.
2. Faites des pauses fréquentes. Bloquez-vous sur un détail : “Pourquoi tu penses que le héros a peur ?” “Qu’est-ce qui va se passer, à ton avis ?” Encouragez votre enfant à formuler ses hypothèses, même farfelues. Il exerce alors sa capacité à relier les faits, à anticiper, à reconstituer le puzzle.
3. Reformulez et réexpliquez. N’hésitez pas à paraphraser l’histoire avec vos propres mots. Evitez le “Tu n’as donc rien compris ?” et préférez : “Si je t’explique autrement, ça t’aide ?” Le but : enlever les obstacles, pas stigmatiser.
4. Utilisez des supports visuels. Pour beaucoup d’enfants, la compréhension passe par l’image. Montrez les illustrations, mimez les actions, utilisez des figurines. Votre salon devient une petite scène de théâtre : “Quand la sorcière lance son sort, à ton avis, qu’est-ce qui se passe ?”
5. Privilégiez le dialogue à la place du récit linéaire. Plutôt que de lire d’une traite, alternez les rôles avec votre enfant. Par exemple, faites-lui raconter de mémoire ce qui s’est passé, ou posez-lui à brûle-pourpoint : “Et si tu étais à la place du loup, tu ferais quoi ?”
6. Restez patient, valorisez chaque progrès. Ce n’est pas une compétition, mais une course de fond. Chaque détail retenu (le prénom du personnage, le fil de l’histoire, une émotion) doit être félicité. Cultiver la confiance, la curiosité, le plaisir.
7. Rapprochez-vous d’un professionnel si les difficultés s’aggravent ou persistent longtemps après les séances. Une évaluation neuropsychologique peut être proposée pour explorer plus finement la mémoire, l’attention, les fonctions exécutives.
Certains centres spécialisés en Belgique proposent des approches globales, intégrant la lecture d’histoires, la compréhension, les stratégies attentionnelles et la gestion émotionnelle. Cela peut venir enrichir la panoplie de la logopédie “classique”. Les enjeux sont de taille : une bonne compréhension des histoires, c’est la porte d’entrée vers la réussite scolaire, la capacité à s’emparer des récits, à inventer, à argumenter, à rêver grand.
Chiffre-clé : selon une étude internationale, entre 5 % et 10 % des enfants scolarisés présentent une difficulté majeure et persistante concernant la compréhension orale ou écrite des récits, malgré une prise en charge initiale adaptée.
Inutile de paniquer, mais il n’est jamais trop tôt pour agir, observer, interroger. Parfois, il suffit d’ajuster un détail dans la routine du soir pour que la lumière jaillisse.
Pourquoi mon enfant ne comprend-il pas les histoires lues alors qu'il parle bien ?
La compréhension des histoires engage d'autres compétences que le langage oral. Elle sollicite la mémoire, la logique et la capacité à relier les éléments du récit, au-delà du simple fait de bien parler.
Comment aider mon enfant à mieux comprendre les contes et histoires à la maison ?
Faites-lui raconter ce qu’il a retenu après la lecture, posez-lui des questions simples et encouragez-le à illustrer l’histoire. Reprenez l’histoire ensemble, en reformulant et en mimant les actions importantes.
Quand faut-il consulter un spécialiste si mon enfant ne comprend pas les histoires lues ?
Si, malgré les séances de logopédie et votre accompagnement, la difficulté persiste depuis plusieurs mois, une nouvelle évaluation est souhaitable. Un spécialiste du langage ou un neuropsychologue peut affiner le bilan.
Faut-il s’inquiéter si mon enfant n’aime pas qu’on lui lise des histoires ?
Il est fréquent que l’intérêt vienne progressivement. Cependant, un désintérêt marqué ou des signes d’ennui persistent peuvent révéler une difficulté sous-jacente de compréhension, à explorer avec l’aide d’un professionnel.
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1. Cain, K., "Making sense of text: Skills that support text comprehension and its development," Perspectives on Language and Literacy, 2010. Cette revue met en avant l'importance des compétences de mémoire et d'inférence dans la compréhension du récit chez l’enfant.
2. Nation, K., & Snowling, M. J., "Developmental differences in understanding implied meaning in narrative text," Reading and Writing, 1997. Étude démontrant que certains enfants savent déchiffrer sans pour autant comprendre la logique globale du texte narratif.
3. Bishop, D. V. M., "Research review: Emanuel Miller Memorial Lecture 2012 – The development of language impairment: Where do we go from here?" Journal of Child Psychology and Psychiatry, 2014. L’article explore le lien direct entre trouble du langage oral et difficulté d’accès à la compréhension des histoires complexes chez l’enfant.
4. Duke, N. K., & Pearson, P. D., "Effective Practices for Developing Reading Comprehension," Journal of Education, 2002. Cette publication propose des stratégies concrètes pour améliorer la compréhension des récits, en particulier pour les jeunes enfants ayant des difficultés persistantes.