Logopède Consultations spécialisées Langage Oral et Langage écrit Bilan
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Avez-vous déjà été gêné en prononçant un mot, alors que vos amis les énonçaient sans difficulté ? Peut-être avez-vous remarqué que l’un de vos enfants zézaye ou bloque sur le “r”. Vous n’êtes pas seul. Beaucoup reportent une prononciation difficile de certains sons sans trouver d’explication. C’est déroutant, frustrant parfois, et souvent mal compris. Pourquoi, en réalité, certains sons semblent ne jamais vouloir s’installer naturellement ? Essayons d’y voir clair, sans jargon ni tabous, avec anecdotes, chiffres concrets et une approche centrée sur ce seul sujet.
Il y a des sons qui coulent de source. Prenez “maman” ou “papa” : dès le plus jeune âge, la plupart des enfants les répètent, parfois en boucle, comme un refrain rassurant. Mais d’autres… C’est une toute autre histoire. Qui n’a jamais entendu le fameux “je veux une tatte” d’un petit qui demande sa cravate ? Ou l’ado d’à côté qui grince sur le “ch” de “chocolat” ? De quoi fait-on les sons qui coincent ?
Le miracle de la prononciation tient à l’équilibre subtil entre cerveau, oreilles, et bouche. Pour parler, notre cerveau donne des ordres précis à la gestuelle des lèvres, de la langue, du palais, des cordes vocales… Comme un chef d’orchestre qui demanderait à chaque musicien d’entrer au bon moment ; la synchronisation doit être millimétrée. Un rien dérègle cette mécanique. C’est là que ça se complique.
Premier suspect : l’articulation. Certains sons sont de véritables acrobaties musculaires. Le “r” roulé, par exemple. Plus capricieux encore que la note la plus haute d’un violon. D’ailleurs, saviez-vous que, selon des études, environ 8 % des enfants de 6 ans en Belgique rencontrent des difficultés d’articulation ? La majorité s’en sort, mais pas tous.
Mais l’articulation n’est pas seule en cause. Il y a aussi l’audition : si l’oreille n’entend pas bien un son ou ne sait pas le différencier d’un autre, comment le reproduire ? C’est un peu comme essayer de dessiner un paysage sans l’avoir jamais vu. Ensuite, il y a le modèle familial. Si, à la maison, on emploie surtout des mots à consonance douce ou qu’on zézaye volontiers, le cerveau de l’enfant les intègre comme la norme.
Le plus fascinant ? La plasticité cérébrale. Entre 2 et 5 ans, le cerveau est une éponge. Il absorbe tout : sons, mots, intonations. Si un son échappe à cette période sensible – mettons le fameux “j” ou “ch” –, il se figera difficilement ensuite. Voilà pourquoi certains adolescents, voire adultes, galèrent à corriger une prononciation imparfaite installée très jeune.
En somme, la non-installation naturelle d’un son n’a rien d’exceptionnel ni de honteux. C’est le résultat d’aléas multiples qui se mêlent – anatomie, environnement auditif, modèles familiaux et ouverture de la fenêtre cérébrale. La vraie question, c’est : que faire lorsque le problème dure ou gêne l’enfant (ou l’adulte !) dans sa vie quotidienne ?
Pour comprendre pourquoi la prononciation difficile persiste parfois, il faut revenir au tout début : comment un son « prend » dans notre cerveau et nos muscles. Imaginez une équipe de foot. Chaque joueur (muscle) doit être prêt à sa place, le coach (cerveau) lance la bonne tactique, l’entraînement (écoute des sons, imitation des adultes) affine tout ça : c’est la recette gagnante. Mais si un joueur tarde à apprendre ou si un entraînement manque, cela coince.
Dans la petite enfance, l’enfant explore d’abord tous les sons, même ceux qui n’existent pas dans sa langue. Puis, peu à peu, il trie, rejette ou garde les sons selon ce qu’il entend et ce qui lui réussit. Ce processus de sélection se nomme “spécialisation phonétique” et il est déjà très avancé vers 3 ans. À ce stade, certains sons sont naturellement éliminés, d’autres persistent… ou échouent à s’installer.
Pourquoi ? Plusieurs raisons sont pointées par les spécialistes :
Peut-être avez-vous déjà croisé dans votre entourage un enfant joyeux mais incompris parce qu’il dit “tat” pour “chat” ou “pon” pour “prune”. Ce n’est pas de la paresse, ni un “caprice” comme certains l’imaginent à tort. Le cerveau fait ce qu’il peut avec ce qu’il a.
Autre facteur étonnant : le bilinguisme. Certains imaginent que le mélange de langues embrouille l’enfant. Or, l’étude du CERLA à Liège a montré que les enfants bilingues installent parfois certains sons plus tard… mais finissent par rattraper. Conclusion : le cerveau humain est bien plus souple et robuste qu’on ne le pense.
Enfin, n’oublions pas l’effet “bulle sociale” : si l’enfant évolue dans un microcosme où personne ne remarque la singularité de sa prononciation, il n’éprouvera aucune gêne ni besoin urgent de corriger quoi que ce soit. Ce n’est souvent qu’à l’école, face aux différences ou à la moquerie, que le souci est repéré – souvent tardivement.
Imaginons une route. Si une voiture dérive très légèrement et qu’on corrige tout de suite, elle ne sort pas du chemin. Mais si rien n’est fait, le fossé se rapproche. Pour la prononciation des sons, c’est pareil. Un petit “dérapage” non corrigé finit par s’ancrer. Cela peut alors entraîner d’autres soucis : difficultés de lecture, d’écriture, voire, plus tard, gêne sociale ou professionnelle.
La phonétique n’est pas qu’un détail cosmétique : elle conditionne la réussite scolaire et l’insertion sociale. Plusieurs recherches, notamment en Belgique, lient une prononciation difficile non diagnostiquée à des troubles de l’apprentissage, surtout de la lecture. Parce que lire, c’est avant tout associer des lettres à des sons. Si un son n’est pas intégré, la chaîne craque.
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Voici un chiffre qui parle : selon le rapport de l’INSERM, environ 5 à 7 % des enfants présentent des troubles durables de la parole. Ce n’est pas marginal. Et ce sont des enfants brillants, curieux, mais pour lesquels la mécanique du langage grippe sur un ou plusieurs sons.
Vous avez entendu parler de la dyspraxie verbale ? C’est ce trouble rare mais très handicapant où l’enfant sait parfaitement ce qu’il veut dire, mais n’arrive pas à contrôler ses muscles pour produire le son attendu. Comme un pianiste jouant les mauvaises notes, malgré des partitions connues par cœur. Cela pousse à l’isolement, à la perte de confiance.
Plus subtil, mais tout aussi gênant : le lambdacisme (incapacité à dire correctement le “l”) ou le sigmatisme (problème du “s”). Les enseignants témoignent régulièrement – y compris à Liège – de la gêne d’élèves présentant ce défaut, sujets de moquerie en classe. Il ne faut jamais banaliser ces difficultés. Derrière elles, parfois, se cachent des situations de mal-être profond.
Pour finir cette partie, retenez ceci : aucun enfant (ni adulte) ne choisit d’avoir une prononciation difficile sur un ou plusieurs sons. Ce n’est jamais un manque d’effort. La correction ne s’improvise pas, mais s’accompagne, en toute bienveillance, parfois avec un professionnel en logopédie.
Quand faut-il agir ? Beaucoup de parents hésitent. Faut-il attendre, stimuler, consulter ? La règle d’or aujourd’hui : mieux vaut prévenir que guérir.
Le logopède (on dit aussi orthophoniste dans certains pays) est ce chef d’orchestre formé pour repérer, évaluer puis corriger les troubles de la parole. Son rôle ne se limite pas à faire redire des mots. Il analyse aussi la structure du langage, la motricité buccale, l’audition, et élabore des exercices adaptés à chaque enfant (ou adulte !), en tenant compte de ses forces.
À quoi ressemble une séance ? Parfois, c’est un jeu (des cartes, des puzzles de sons, des répétitions devant un miroir), parfois un vrai défi (“essaie de toucher ta langue au palais”, “observe la différence entre ton ‘ch’ et ton ‘s’ !”). La clé : rendre l’expérience agréable et valorisante. Chez certains, il suffit de quelques séances ; d’autres avancent à petits pas.
Un élément important : la famille est toujours impliquée. Les rééducations qui marchent le mieux ? Celles où les exercices sont repris à la maison, dans la vie quotidienne. Répétez ensemble dans la voiture, au supermarché ou à table. En parler, lever les tabous, dédramatiser. C’est la première étape de la victoire.
Les professionnels de la logopédie aux alentours de Liège sont nombreux et savent adapter leur approche à chaque histoire. Certains enfants vivent une véritable “renaissance” – un professeur de primaire racontait récemment ce garçon, moqué pour ses “r” défaillants, qui a repris confiance en lui après quelques mois de suivi. Un déclic familial, scolaire et personnel.
Mais attention : il n’existe pas de remède miracle ni de baguette magique. Certaines difficultés, surtout quand elles touchent à l’anatomie (malformations, palais étroit, freinet de langue), nécessitent un traitement spécifique ou même parfois chirurgical. Le logopède saura orienter vers le spécialiste compétent si besoin.
L’objectif n’est pas la perfection, mais la communication fluide. Rappelez-vous : le but, c’est que chacun se sente compris et confiant dans sa parole.
Derrière chaque son qui “raccroche”, il y a un contexte. Parfois l’origine des soucis de prononciation difficile se niche aussi dans l’environnement quotidien. Le bruit ambiant, la façon de parler à la maison, la présence ou non d’écrans, tout compte.
Imaginez une maison où la télévision hurle en permanence, où les adultes s’adressent peu à l’enfant, ou parlent très vite parce qu’ils courent après le temps. Capter, distinguer puis reproduire les sons devient mission impossible. Le cerveau de l’enfant n’a, dans ces cas, ni le temps ni la clarté nécessaires pour bien apprendre.
À l’inverse, quand l’enfant est exposé au langage riche, nuancé, où les mots sont articulés, valorisés – par la lecture de livres, des histoires racontées, des chansons populaires – il a toutes les cartes en main pour installer les sons, même les plus retors.
Donner l’exemple, c’est la clé. Les habitudes s’enracinent vite. Si la famille valorise l’expression, laisse le temps à chacun de formuler ses phrases, s’intéresse au “comment” plus qu’au “quoi”, c’est un vrai levier. Un parent confiait récemment : “On a arrêté la télé à table, on joue à ‘devine le mot’ : les progrès de notre fils sur le “j” ont été spectaculaires !”.
À l’école aussi, l’ambiance sonore joue un rôle. Dans une classe calme, l’enfant entend mieux, discrimine mieux les différences subtiles entre “t”, “d”, “ch”. Les enseignants formés au repérage précoce contribuent énormément, par exemple via des ateliers de phonologie ou des exercices d’écoute.
Enfin, l’impact des écrans n’est pas négligeable. Des études récentes alertent sur la montée des troubles de la prononciation chez les petits sur-exposés aux tablettes et smartphones. En Belgique, la Fédération Wallonie-Bruxelles a lancé une campagne sur ce thème. Face à l’écran, le cerveau est en mode passif : il reçoit des sons compressés, mal différenciés. À force, l’enfant peine à installer les contrastes, surtout les sons proches (comme “ch” et “j”).
La bonne nouvelle ? L’humain reste toujours capable de s’améliorer, à tout âge. Le cerveau adulte conserve une certaine plasticité. Beaucoup d’adultes franchissent le pas de la rééducation sur le tard, par nécessité professionnelle, affective ou pour retrouver confiance. Une coach en communication racontait récemment qu’un chef d’entreprise avait gagné en assurance… simplement en corrigeant un vieux problème de “r”.
Au fond, ce qui joue pour ou contre l’installation naturelle des sons, ce n’est ni le Q.I., ni la volonté, ni le niveau social. C’est la rencontre de facteurs subtils et l’accompagnement bienveillant. Chaque parole corrigée, chaque son apprivoisé, c’est une victoire, petite ou grande, sur le silence ou l’incompréhension.
En résumé, la prononciation difficile des sons n’est jamais une fatalité. C’est toujours le reflet d’une aventure unique, celle de l’apprentissage du langage. Apprendre à parler, c’est apprendre à se relier à l’autre. Parfois, il faut une main tendue, une oreille attentive, pour que chaque voix trouve enfin sa juste place.
Comment savoir si un défaut de prononciation est normal selon l’âge de l’enfant ?
Avant 4 ans, il est fréquent d’entendre quelques défauts : certains sons comme “r”, “j” ou “ch” arrivent plus tard. Si, après 5 ou 6 ans, des sons clés (s, z, l, r) manquent toujours, mieux vaut demander l’avis d’un professionnel pour éviter qu’ils ne s’installent durablement.
Pourquoi certains enfants gardent-ils des difficultés à dire certains sons alors que d’autres y arrivent vite ?
Les causes sont multiples : différence de maturité motrice, d’environnement familial, troubles auditifs ou facteurs génétiques. Chaque parcours est unique, mais l’exposition précoce, la répétition et l’imitation jouent un rôle déterminant pour installer les sons naturellement.
Quand consulter un logopède pour un souci de prononciation difficile ?
Si le défaut persiste au-delà de 6 ans ou impacte la compréhension de l’enfant par son entourage (école, famille), il est recommandé de consulter un logopède. Cet avis permet de faire un bilan complet et d’agir au plus vite si besoin.
Faut-il s’inquiéter si mon enfant mélange encore "ch" et "j" à 5 ans ?
Pas forcément. Certains sons s’acquièrent tardivement et le “ch/j” fait partie des plus complexes. Mais si la confusion persiste ou s’accompagne d’autres troubles du langage, mieux vaut surveiller et, au besoin, consulter un professionnel.
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Références scientifiques :
1. Shriberg, L. D. (1997). Developmental Phonological Disorders: Foundations of Clinical Practice. Center for the Study of Reading. Résumé : Cet ouvrage de référence détaille les étapes du développement phonologique chez l’enfant et les facteurs menant aux troubles de la prononciation.
2. Bernthal, J. E., Bankson, N. W., & Flipsen Jr, P. (2017). Articulation and Phonological Disorders: Speech Sound Disorders in Children. Pearson. Résumé : Explications des mécanismes d’installation des sons du langage et recommandations pour la prise en charge logopédique.
3. Scherer, N. J., & Goffman, L. (2014). Emerging clinical research on speech production in children: what have we learned over the past 20 years? Journal of Communication Disorders. Résumé : Synthèse des dernières recherches sur les facteurs environnementaux et neurologiques influençant la prononciation des sons chez l’enfant.
4. Williams, A. L., McLeod, S., & McCauley, R. J. (2010). Interventions for Speech Sound Disorders in Children. Brookes Publishing. Résumé : Analyse exhaustive des méthodes de rééducation efficaces pour les troubles de l’articulation chez l’enfant.