📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
Un nez bouché en permanence. Des réveils où respirer devient un effort. Et surtout, ce goût fade, ce parfum qui se dissout, jusqu’à disparaître : l’odorat envolé, comme un linge oublié dans le vent. Pour des milliers de personnes en Belgique, la polypose nasale gâche la vie, au sens le plus concret du terme. Que faire, alors, quand aucun spray, aucun lavage ne vient à bout de l’obstruction et que la chirurgie semble inévitable ? Faut-il toujours passer par le bloc ? Depuis quelques années, une nouvelle piste surgit : la biothérapie. Une solution de pointe, moins traumatisante, qui redonne de l’espoir là où l’on croyait avoir tout essayé.
Laissez-moi vous mener, pas à pas, dans ce labyrinthe sinusal. Oui, il existe des alternatives à la chirurgie pour traiter la polypose et retrouver l’odorat. Mais encore faut-il comprendre les enjeux, les bénéfices et les précautions de cette nouvelle approche.
Le mot « polypose » ne fait pas frissonner au premier abord. Pourtant, derrière ce terme technique se cache un mal tenace, parfois invalidant. Imaginez : des excroissances bénignes, nommées polypes nasaux, qui colonisent les muqueuses du nez et des sinus. Elles grandissent à bas bruit, gonflent avec les années, jusqu’à obstruer partiellement ou totalement le passage de l’air et des odeurs.
À force, ces polypes transforment un simple rhume en problème chronique. Sans parler de l’anosmie, soit la perte partielle ou totale de l’odorat. Tout prend un goût de carton. On ne sent plus le café du matin, réconfort du réveil, ni le parfum d’un être cher. Pire : on ignore parfois s’il y a une fuite de gaz ou des aliments avariés. Le quotidien se grise, tout simplement.
Si vous vivez aux alentours de Liège, vous n’êtes d’ailleurs pas seul : la polypose toucherait environ 1 à 4% de la population adulte – et ce chiffre augmente chez les asthmatiques et allergiques. Les causes ? Souvent, une inflammation chronique des muqueuses, fréquente dans les terrains allergiques, l’asthme, ou certaines maladies comme la mucoviscidose.
Et lorsqu’on pousse la porte d’un spécialiste, la question revient toujours : faut-il vraiment opérer ?
La chirurgie des polypes, c’est un peu comme la chasse-taupe du jardin : efficace sur le coup, mais les racines repoussent souvent. Pendant longtemps, la solution de référence était l’intervention endoscopique, où le chirurgien retire les polypes pour dégager les fosses nasales. Mais, surprise, dans 40 à 60% des cas, les symptômes finissent par revenir en quelques années. La récidive guette. D’autant plus pour ceux qui souffrent parallèlement d’asthme ou d’allergie sévère.
Certaines personnes doivent subir plusieurs interventions dans leur vie, avec des suites parfois douloureuses. Anesthésie générale, suites opératoires, risque d’hémorragie, perte temporaire de l’odorat… Rien de bien réjouissant. Surtout qu’aucune chirurgie ne traite la racine du problème : l’inflammation chronique, comme un orage qui gronde toujours au loin.
Alors, comment sortir de ce cercle ? On a longtemps tâtonné entre sprays corticoïdes (souvent insuffisants), lavages salins, voire cures de cortisone orale… jusqu’à l’arrivée d’une piste nouvelle, incroyablement prometteuse. L’espoir porte un nom difficile à prononcer : la biothérapie.
On change de paradigme. On passe du bistouri à la médecine de précision. Fini, la coupe à la hache ; place à la lucidité d’un jardinier qui soigne la racine, non la tige.
Entrons dans le vif du sujet. Une biothérapie, c’est quoi ? On parle là de médicaments innovants, issus du génie biologique, qui bloquent très précisément les mécanismes de l’inflammation. Concrètement, ils ciblent ce fameux orage immunitaire responsable de la croissance des polypes et de la brûlure chronique dans le nez.
Le chef de file s’appelle souvent « Dupilumab » (voir par exemple cet article détaillé sur le Dupilumab). Mais d’autres biologiques existent ou arrivent sur le marché (omalizumab, mepolizumab…). Leur point commun ? Ils s’injectent habituellement sous la peau, toutes les deux à quatre semaines.
Les indications ? La biothérapie est aujourd’hui surtout proposée aux patients ayant une polypose nasale sévère, qui récidive malgré les spray et la chirurgie, souvent avec une anosmie marquée. On l’imagine mal pour un rhume isolé, naturellement. Ce sont les cas complexes qui bénéficient le plus : ceux, souvent, qui vivent avec un mouchoir en poche et des frustrations à table !
Comment ça agit, très concrètement ? Le Dupilumab, par exemple, bloque une molécule appelée « interleukine-4 et -13 », clé de voûte de l’inflammation de type 2 (celle qui embête les asthmatiques et allergiques). On coupe la mauvaise herbe à la racine, ralentissant (voire inversant) la formation de nouveaux polypes.
À la clé ? Jusqu’à 70% des patients rapportent une disparition ou une forte réduction des polypes en un an de traitement. Des études montrent des taux de récupération de l’odorat autour de 60 à 80%. Incroyable. On retrouve le plaisir d’une balade dans la nature après la pluie. La respiration s’ouvre. La fatigue s’allège.
Une anecdote ? Cette patiente, active à Liège, avait perdu son odorat depuis six ans malgré deux opérations. Après 10 mois de biothérapie, elle identifie à nouveau la cannelle dans le pain d’épices. Un miracle ? Non, un progrès bien réel – mais qui, comme tout médicament, nécessite suivi médical et rigueur de l’administration.
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La biothérapie n’est pas une baguette magique, mais elle change la donne. Fini, l’épée de Damoclès d’une ré-intervention chirurgicale prévue tous les 4-5 ans. On réduit spectaculairement la taille des polypes. Certains patients évitent la chirurgie, tout court. Surtout, l’amélioration de l’odorat – souvent le symptôme le plus dramatique au quotidien – s’observe précocement, parfois dès 4 semaines de traitement.
Un autre avantage ? Les effets secondaires sont bien moindres que les cures répétées de cortisone orale. Pas de prise de poids, pas d’insomnie, pas de désordre hormonal généralisé. Les surveillances consistent surtout à repérer d’éventuelles réactions allergiques et de rares troubles oculaires ou cutanés.
Bien sûr, il faut rester humble. Les biothérapies ne guérissent pas tout. Certains polypes sont très résistants. Chez quelques patients, l’amélioration s’essouffle avec le temps, imposant d’autres options. La surveillance reste la règle. Et les indications sont strictes : on réserve ces traitements aux formes sévères, chroniques, retombant malgé l’arsenal classique.
Enfin, le coût reste important (plusieurs centaines d’euros l’injection) et l’accès dépend actuellement d’une prise en charge par l’assurance-maladie selon critères précis, par exemple en Belgique. Il importe donc de discuter, en face-à-face avec son spécialiste ORL ou allergologue, du bien-fondé d’une telle démarche. Mais quelle révolution pour ceux qui en ont besoin !
Perdre l’odorat c’est perdre un des fils qui nous relient au monde. Le café du matin. L’herbe coupée. Les épices douces dans les plats d’hiver. Ce vide sensoriel – que les patients décrivent avec une pointe de tristesse – est l’une des souffrances majeures dans la polypose nasale, bien plus qu’on ne l’imagine.
Alors, les questionnements affluent. Peut-on vraiment espérer retrouver ce sens oublié ? Les études et les retours cliniques, désormais nombreux, sont plutôt encourageants. Les biothérapies permettent, dans de nombreux cas, une récupération partielle ou totale de l’odorat, quand la chirurgie seule n’y parvenait plus. Attention : chaque cas est unique. Mais oui, il y a une véritable chance.
Une étude publiée en 2022 indique que près de 63% des patients sous Dupilumab récupèrent suffisamment d’odorat pour identifier à nouveau des arômes courants, contre moins de 10% sous traitement classique. C’est énorme.
Les témoignages sont éloquents. On entend : « J’ai senti l’odeur du feu de bois pour la première fois depuis dix ans », ou encore, « la lessive sent le propre, incroyable ». Ce ne sont pas que des “petits riens”. C’est l’essence même de la vie quotidienne, qui revient à la faveur de la biothérapie.
D’autres patients, plus prudents, déclarent noter une amélioration partielle, ou sur quelques odeurs seulement. Il y a des échecs, bien sûr. Et la récupération peut être progressive, subtile, pas toujours immédiatement flagrante.
Découvrez plus d’informations sur la récupération de l’odorat après infection virale ; les processus sous-jacents sont parfois proches.
Pour autant, l’immense majorité des études et des experts reconnaissent que la biothérapie est, à ce jour, le traitement médical offrant le plus de résultats sur l’anosmie liée à la polypose nasale sévère.
Parfois, de toutes petites odeurs reviennent au départ – la lavande, l’ail, le chocolat. Comme des signaux faibles, qui rebranchent la mémoire sensorielle et la confiance, peu à peu, dans les deux narines !
Vous hésitez, êtes tenté, mais redoutez l’inconnu ? C’est normal. Ce traitement peut impressionner, avec sa logistique et ses contraintes. Voici comment tout cela se passe, pas à pas.
D’abord, il est essentiel de consulter un spécialiste aguerri : soit un ORL, soit un allergologue formé aux biothérapies. Un bilan complet est fait, associant endoscopie des fosses nasales, scanner des sinus, évaluation de l’odorat et des antécédents médicaux (parfois, on teste aussi les réactions allergiques croisées). En dehors des aspects techniques, le médecin vous accompagne pour peser les bénéfices attendus et les rares risques ou contre-indications, comme tout vrai conseil personnalisé.
Ensuite, la demande de prise en charge (rédigée par le spécialiste) est adressée à la mutuelle ou à la sécurité sociale. Les critères varient selon les pays – à Liège, l’accès est facilité pour certains profils (formes sévères, chirurgie infructueuse…).
Le traitement débute habituellement à l’hôpital ou en ambulatoire : vous recevez votre première injection. Beaucoup de patients (pas tous) poursuivent ensuite chez eux après une formation simple. Il s’agit d’une injection sous-cutanée, indolore en général, à réaliser toutes les deux à quatre semaines. Ce rythme, régulier, est crucial pour maintenir l’efficacité. Certains comparent cela à l’entretien d’une chaudière : il ne faut pas négliger la constance !
Le suivi médical est régulièrement planifié (tous les 2 à 3 mois). On surveille la réduction de la taille des polypes (souvent par endoscopie nasale ou scanner), l’amélioration de la respiration, de l’odorat et du confort de vie. Parfois, on ajuste la dose ou la fréquence. Les études montrent que les premiers résultats apparaissent dès le premier mois chez la moitié des patients, surtout pour l’odorat.
Côté effets secondaires ? La majorité ne remarque rien de significatif. Quelques patients rapportent de petites éruptions cutanées, exceptionnellement des troubles digestifs. Les grandes complications sont rarissimes.
Un point à retenir : il est possible, dans de rares cas, d’arrêter le traitement si les polypes sont totalement résorbés sur la durée. Mais la prudence s’impose : l’arrêt trop précoce expose à la récidive, comme un jardin laissé en friche. En cas de besoin, la biothérapie peut tout à fait être reprise.
Vous pouvez vous rassurer en lisant aussi sur la découverte de la biothérapie pour les personnes allergiques ; les avancées sont parallèles.
Et si vous vous demandez quelles sont les alternatives locales ? Sachez qu’une prise en charge spécialisée existe à Liège et dans diverses grandes villes.
L’essentiel dans tout cela : être suivi, accompagné, et ne pas baisser les bras même après plusieurs échecs. Le parcours est souvent long, mais la biothérapie change indéniablement la trajectoire de nombreux patients… au quotidien !
Comment savoir si la biothérapie est faite pour moi dans la polypose nasale ?
La biothérapie s’adresse surtout aux patients souffrant de polypose nasale sévère, récidivante, après échec des traitements classiques et de la chirurgie. Seul un spécialiste (ORL ou allergologue) peut évaluer précisément votre cas et déterminer si ce traitement innovant est indiqué pour vous.
Pourquoi l’odorat revient-il parfois sous biothérapie alors qu’il n’est pas restauré par la chirurgie ?
La biothérapie cible l’inflammation chronique à l’origine des polypes, là où la chirurgie enlève seulement les excroissances. En calmant l’irritation profonde, la muqueuse nasale guérit mieux, permettant aux cellules sensorielles de l’odorat de fonctionner à nouveau.
Quand faut-il envisager une biothérapie dans la prise en charge de la polypose nasale ?
On considère la biothérapie après échec des traitements locaux (sprays, lavages) et, souvent, de la chirurgie, surtout si la qualité de vie ou l’odorat restent altérés. Discutez-en systématiquement avec votre spécialiste pour évaluer le moment opportun.
Faut-il continuer la biothérapie toute la vie si l’odorat et la respiration s’améliorent ?
La durée du traitement dépend de chaque profil. Parfois, la biothérapie est maintenue plusieurs années et peut être réévaluée en fonction de la stabilité des symptômes. L’arrêt est envisageable dans certains cas, sous surveillance médicale, pour éviter toute récidive.
1. Bachert C. et al., « Efficacy and safety of dupilumab in patients with severe chronic rhinosinusitis with nasal polyps (CRSwNP): A randomized, double-blind, placebo-controlled trial », JAMA, 2019. Résumé : Cette étude montre une réduction significative des polypes et de l’anosmie sous Dupilumab par rapport au placebo.
2. Gevaert P. et al., « Novel Insights in the Treatment of Nasal Polyposis and Chronic Rhinosinusitis », Allergy, 2020. Résumé : Revue des avancées sur les biothérapies, en particulier leur impact sur l’inflammation de type 2 et la récupération de l’odorat.
3. Han JK. et al., « Dupilumab Provides Rapid and Sustained Improvements in Smell for Patients With CRSwNP », International Forum of Allergy & Rhinology, 2021. Résumé : L’étude conclut à une amélioration rapide de l’odorat chez plus de 60% des patients traités par Dupilumab.
4. Stevens WW. et al., « Chronic Rhinosinusitis with Nasal Polyps: An Updated Review and New Directions », Allergy Asthma Immunol Res., 2022. Résumé : Bilan des nouvelles stratégies, avantages de la biothérapie versus chirurgie.