Logopède Consultations spécialisées Langage Oral et Langage écrit Bilan
📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
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Vous trouvez que votre enfant “n’écoute pas”, oublie des consignes simples, ou a du mal à répéter une phrase même brève ? Si vous vivez cette situation, vous n’êtes pas seul. Ces comportements posent une question essentielle : et si c’était un trouble de la mémoire auditive ? Ce phénomène reste discret, parfois invisible, mais il joue un rôle déterminant, surtout dans l’apprentissage du langage. À Liège, une famille sur cinq consulte une fois au moins pour une inquiétude sur le langage de leur enfant. C’est énorme.
La mémoire auditive, c’est cette “mémoire tampon” dans laquelle le cerveau retient les sons, les mots, les phrases entendues. Ça se passe en coulisses, un peu comme le disque dur d’un ordinateur qui garde en réserve ce que l’on vient de télécharger, le temps qu’on puisse traiter ou réutiliser ces données. Imaginez, juste un instant : si cette mémoire flanche, impossible de recopier le contenu correctement. Impossible d’apprendre, de répéter, de suivre. Résultat : c’est l’ensemble de l’apprentissage du langage oral – et parfois écrit – qui se grippe, ligne après ligne, mot après mot.
Mais par où commencer pour comprendre ces troubles de la mémoire auditive ? Quels sont leurs impacts précis sur l’acquisition du langage ? Et surtout, que faire lorsqu’on repère des signes d’alerte, chez son enfant ou même chez soi ? À travers cet article, faisons le point ensemble, loin des discours trop médicaux. Ici, on explique, on illustre, on donne des pistes concrètes. Parce qu’en comprendre les mécanismes, c’est déjà avancer vers des solutions adaptées, et redonner confiance aux enfants... et aux parents.
D’abord, un peu de pédagogie, parce que tout le monde n’a pas étudié la psychologie ou la logopédie. La mémoire auditive, vous la connaissez déjà, peut-être sans le savoir. C’est la capacité à entendre, retenir, manipuler et répéter des groupes de sons (ou “informations auditives”), sur un temps très court ou plus long.
Imaginez. Vous entendez un numéro de téléphone à la radio. Vous le répétez mentalement pour aller le noter sur un papier. Ce petit “sas” où votre cerveau garde le numéro : c’est lui, la mémoire auditive. Chez l’enfant (parfois même chez l’adulte en difficulté), ce système fonctionne parfois comme une passoire. Certains sons s’incrustent, d’autres s’évaporent. Pire : les enchaînements sont coupés. Impossible alors de répéter une suite de mots plus longue qu’un ou deux éléments.
À l’école, tout débute par la voix de l’enseignant. Pour comprendre la consigne, il faut l’entendre, la retenir… puis l’appliquer. Quelqu’un ayant un trouble de la mémoire auditive décroche à la première étape. Conseil simple : testez la dictée du soir avec votre enfant. Si à la troisième phrase il “oublie ce qu’il faut faire”, c’est peut-être ce type de mémoire qui pose problème.
Mais ce n’est pas que chez l’enfant. Un adulte fatigué, vieillissant, ou ayant subi un traumatisme crânien peut aussi perdre en mémoire auditive. Cela peut survenir par pics, par à-coups. Aux alentours de Liège, une étude a montré que près de 8% des seniors se plaignent de “confondre les phrases” ou d’oublier à l’audition seule (source : Centre de Mémoire de la Province de Liège, 2021).
Il existe plusieurs types de mémoire : visuelle, de travail, à long terme. Ici, c’est bien la voie auditive qui nous intéresse – cette capacité à manipuler les sons pour accéder au sens des phrases.
En résumé, si la mémoire auditive se grippe, c’est tout le processus d’accès au langage qui se bloque. C’est comme essayer de faire pousser une plante… sans terre ni eau.
Vous l’avez sans doute remarqué : à l’école primaire, la parole précède presque tout. Dons de lecture, compréhension orale, dictées, même les matières les plus mathématiques : tout passe par la voix et l’écoute. Un trouble de la mémoire auditive perturbe donc tout le parcours scolaire.
Parlons chiffres : en Belgique, on estime que 12% des enfants montrent un “retard de langage” à l’entrée en CP, et près de 30% des enfants dyslexiques présentent aussi un déficit de mémoire auditive séquentielle (source : UCLouvain, 2022). Ce n’est pas rien.
À quoi reconnaît-on ces enfants ? Les exemples sont concrets :
Certains parents, parfois, se demandent : “Mais il comprend tout quand on lui lit un livre ! Pourtant, impossible de répéter trois mots de suite.” C’est typique : la compréhension globale peut demeurer, mais la mémoire séquentielle – l’ordre, la longueur des sons à restituer – ne suit pas. Un exemple ? On dit à Lucas, 6 ans : “Range ta trousse et fais ton cartable.” Il commence à ranger sa trousse… mais oublie totalement la suite. On croit à de la distraction. Parfois, c’est ce fameux trouble qui s’invite.
Plus grave encore : l’enfant peut commencer à éviter la parole. Il fuit les dictées, bâcle les comptes-rendus en classe, se met en retrait dans les jeux de société où il faut suivre plusieurs consignes. Il n’aime pas parler en groupe. Il s’HABITUE à être “perdu”, et son estime de soi en pâtit. À force, certains développent anxiété et phobie scolaire. Ce n’est plus “qu’un souci de mémoire” : c’est un quotidien bancal qui s’installe.
Mais pourquoi ? Simple. Quand la mémoire auditive flanche, l’apprentissage des nouveaux mots ralentit aussi. Vous essayez d’apprendre une langue étrangère adulte ? Vous voyez de quoi je parle. Deux jours après, tout a disparu… Chez l’enfant, c’est pire. L’acquisition du vocabulaire, de la syntaxe, de la conscience phonologique – tout ce qui fait un bon lecteur et un bon orateur – dépend de la qualité de ce “stockage sonore” provisoire. S’il se vide trop vite, les mots glissent comme du sable. L’enfant “oublie” d’enregistrer la règle, la rime, ou la structure de phrase. La dyslexie, la dysorthographie, et même certains troubles du calcul, peuvent en découler ou s’y associer. C’est l’effet boule de neige.
Et pas question de mettre ça sur le dos d’un manque de travail ou de volonté. Le trouble de la mémoire auditive, c’est neurologique. Cela touche tous les milieux, tous les niveaux.
En résumé, si vous avez repéré ces signes, tirez la sonnette d’alarme – en douceur : la mémoire auditive, ça se travaille. Souvent, on peut aider l’enfant à compenser. Et parfois, ça change la donne.
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Pas facile de poser un diagnostic : les troubles de la mémoire auditive se cachent souvent sous d’autres difficultés. Mais il existe des tests, des indices, et même des outils d’observation simples.
Concrètement, au quotidien, plusieurs signaux peuvent aiguiller les parents ou enseignants :
C’est d’ailleurs souvent à l’école qu’on repère un “décrochage” : à la question “répète la phrase”, l’enfant bloque. Même chose pour la dictée à l’oral, ou pour mémoriser une liste d’informations. En Belgique, ces difficultés concernent plus de 10 000 enfants scolarisés d’après les dernières études régionales.
Mais il existe des tests normés, conçus par des spécialistes : la répétition de chiffres (mémoire à court terme), la répétition de mots-pseudomots (pour évaluer la manipulation du langage), ou encore des épreuves de répétition de phrases de complexité croissante. Ces tests permettent d’établir un profil détaillé. Parfois, le test montre que la mémoire visuelle, elle, fonctionne sans problème. C’est ce contraste qui met sur la piste du trouble auditif.
Pour les adultes – post AVC, traumatisme, ou tout simplement avec le vieillissement – certains exercices simples, comme répéter une séquence de chiffres à l’envers, sont révélateurs. Un exemple de test amusant à la maison : demandez à quelqu’un de répéter “quatre – six – neuf – deux”. Jusqu’à combien de chiffres enchaînés parvient-il ? Si la difficulté apparaît très vite, consultez.
Au cabinet d’un logopède, l’évaluation de la mémoire auditive s’intègre à un bilan global du langage oral et écrit. Chaque point est analysé. Les résultats permettent d’orienter la remédiation, mais aussi de rassurer la famille, souvent inquiète. Ça, c’est précieux.
C’est d’ailleurs à Esneux, dans une institution logopédique réputée, que nombre de bilans sont réalisés chaque année, avec une population venue aussi bien “du centre” qu’aux alentours de Liège.
Bonne nouvelle : oui, dans la majorité des cas ! Mais ici, pas de potion magique. Le cerveau reste malléable, surtout chez l’enfant – comme une pâte à modeler. L’essentiel, c’est de stimuler et d’entraîner la mémoire auditive avec des exercices adaptés, dans un environnement chaleureux.
Quelles sont les clés ? On part du besoin de rendre les sons plus “palpables”, plus ancrés. C’est un peu comme apprendre à jongler : impossible de réussir sans répétition, sans repères sensoriels. On multiplie donc les jeux de répétition orale, les comptines, les exercices de mémorisation de suites de sons. Certains jeux vidéo éducatifs proposent des mini-jeux de “mémoire sonore” : deviner, répéter, retenir une séquence. Mais surtout, la vie quotidienne regorge d’occasions :
Bien sûr, pour les cas sévères, la prise en charge logopédique est essentielle. Le logopède, formé à ces troubles spécifiques, propose des entraînements très ciblés, toujours ludiques, pour aider l’enfant à progresser sans se sentir “en défaillance”.
Et pour les parents ? L’attitude fait tout. Pas de dévalorisation, pas de pression. Privilégiez l’encouragement, l’humour, puis, petit à petit, la confiance renaît. Encore une fois, il ne s’agit ni de paresse, ni de manque d’écoute. Le cerveau, parfois, a juste besoin d’un coup de pouce personnalisé.
Dernier point, trop peu évoqué : certains enfants progressent soudainement… grâce à la musique ! Plusieurs études prouvent que la pratique d’un instrument stimule la mémoire auditive, même en dehors du solfège. À tester, sans hésitation. On n’obtient peut-être pas Mozart, mais souvent, on gagne en fluidité verbale.
Au final, plus tôt on repère le trouble, plus simple sera la compensation. Il faut parfois s’armer de patience. Mais la fierté de l’enfant qui “re-raconte” une histoire complète… ça n’a pas de prix.
Comment savoir si mon enfant a un trouble de la mémoire auditive ou s’il est simplement rêveur ?
Un enfant qui oublie occasionnellement une consigne n’a pas forcément un trouble. Mais si la difficulté est fréquente et touche la répétition de phrases, séries de mots ou de chiffres, il est conseillé de demander un avis spécialisé pour écarter un trouble de la mémoire auditive.
Pourquoi un trouble de la mémoire auditive empêche-t-il parfois l’enfant d’apprendre à lire facilement ?
La mémoire auditive est cruciale pour retenir les sons et les mots nouveaux. Si elle est défaillante, l’enfant a plus de mal à mémoriser et manipuler les sons nécessaires à la lecture, ce qui ralentit l’apprentissage du déchiffrage et de la compréhension écrit.
Quand consulter un professionnel si l’on suspecte un trouble de la mémoire auditive ?
Il est recommandé de consulter dès que la difficulté devient persistante (plusieurs semaines) et touche la vie scolaire ou sociale. Plus la prise en charge est précoce, meilleures sont les chances d’amélioration grâce aux interventions spécialisées.
Faut-il forcément un bilan logopédique avant de commencer des exercices à la maison ?
Un bilan réalisé par un professionnel permet d’exclure d’autres troubles et de cibler les exercices. Cependant, renforcer la mémoire auditive par le jeu à la maison n’a que des effets bénéfiques et peut être commencé sans attendre le diagnostic.
1. Gathercole, S.E. & Baddeley, A.D., “Phonological memory deficits in language disordered children: Is there a causal connection?", Journal of Memory and Language, 1990. Résumé : Lien entre mémoire phonologique et troubles spécifiques du langage oral chez l’enfant.
2. Majerus, S. et al., “Working memory and language: A review”, Frontiers in Human Neuroscience, 2013. Résumé : Passage en revue des rapports entre la mémoire de travail et l’apprentissage du langage, rôles majeurs pour les difficultés langagières.
3. Lépine, R., Barrouillet, P., & Camos, V., “What makes working memory spans so predictive of high-level cognition?,” Psychonomic Bulletin & Review, 2005. Résumé : Mise en évidence de l’importance de la mémoire de travail auditive dans la compréhension et l’acquisition du langage.
4. Henry, L. A. & Millar, S., “Why does working memory span predict academic achievement?,” Infant and Child Development, 1993. Résumé : La mémoire à court terme auditive contribue fortement aux réussites scolaires, dont l’apprentissage du langage écrit.