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Perdre le goût en mangeant : Comment l’odorat, ce sens oublié, change tout notre rapport aux saveursOdorat Consultation

Perdre le goût en mangeant : Comment l’odorat, ce sens oublié, change tout notre rapport aux saveurs

Odorat et Sinusite chronique

📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux

Imaginez… Vous vous installez pour un bon repas. Un plat mijoté, l’air emplit la pièce de promesses gustatives. Vous prenez une bouchée… Rien. Toute la couleur, la nuance et la profondeur du goût semblent disparues. C’est fade. Insipide. Comme mâcher du carton. Ce sentiment, beaucoup l’ont expérimenté ces dernières années, avec le COVID-19, mais pas seulement. Derrière chaque cuillère sans émotion, se cache parfois un coupable discret : l’odorat.

Ce sens, on le néglige jusqu’au jour où il défaut. Pourtant, l’expérience de ne plus avoir de goût en mangeant concerne de plus en plus de personnes, en Belgique et ailleurs. Vous l’ignorez peut-être : nos souvenirs sucrés, nos envies de chocolat ou de spaghettis, dépendent bien plus de notre nez que de notre langue. Curieux ? Plongeons ensemble dans ce mystère. Décryptage.

Pourquoi a-t-on l’impression de ne plus rien sentir en mangeant ?

Perdre le goût. En médecine, on parle d’agueusie. Parfois aussi d’hypogueusie (perte partielle). Les patients décrivent une expérience étrange : tout semble insipide. Leur assiette n’a plus de caractère.

Mais, surprise : une immense majorité de ces troubles ne vient pas du goût pur. C’est plutôt l’odorat qui est en jeu. D’après les études, 80% des personnes qui disent avoir perdu le goût… ont perdu l’odorat. Oui, ce chiffre est vertigineux, comme un grand huit dans une foire d’été aux alentours de Liège. Pourquoi ? Simple.

La langue repère 5 saveurs de base : sucré, salé, acide, amer, umami.
Le nez et ses capteurs olfactifs détectent des milliers de nuances aromatiques. Les bouquets du vin, le parfum du café, le raffinement du fromage… Ce n’est pas la langue ! C’est le nez, encore lui.

Quand on mange, les molécules de nourriture remontent vers la cavité nasale par l’arrière de la gorge. C’est ce que les médecins appellent la voie rétronasale. Fermez le nez, mangez une pomme. Impossible de différencier pomme et pomme de terre, non ? Ce n’est pas une blague : c’est totalement vrai.

Alors, la prochaine fois que vous trouvez vos plats fades, posez-vous la question : “Est-ce mon goût… ou bien mon odorat qui me fait défaut ?” La frontière est bien plus floue qu’on veut bien le croire.

Il existe d’ailleurs des solutions pour réapprendre à ressentir, si l’odorat vous fait des siennes. Ne baissez pas les bras. Retrouver son odorat, c’est redonner des couleurs à la vie, et à sa cuisine !

Quels sont les causes cachées ? L’ombre portée de l’odorat

Souvent, face à une assiette “sans goût”, on pense d’abord à la langue. Pourtant, dans bien des cas, le responsable n’est pas si évident. L’odorat, ce sens discret, se montre fragile. Divers ennemis agissent, parfois sans bruit, pour rendre vos repas monotones.

Parlons des principales causes (parfois insoupçonnées) :

1. Infections virales ou bactériennes
Un banal rhume, une sinusite chronique, mais aussi la grippe ou le COVID-19 : tous peuvent bloquer temporairement ou durablement votre odorat. C’est fréquent : le nez bouché coupe la communication entre l’aliment et vos récepteurs olfactifs. Résultat : plus rien ne passe.

2. Allergies et polypes nasaux
Les allergies respiratoires, l’asthme ou la rhinite allergique peuvent provoquer une inflammation du nez. Parfois, des polypes (sortes de petites excroissances) grandissent et bouchent les influx olfactifs. Le goût suit le mouvement : fade, plat, éteint.
De nouvelles biothérapies apportent de l’espoir, notamment en cas de polypose nasale.

3. Vieillissement et médicaments
Comme les rides, l’odorat vieillit. Tout doucement, il perd de sa finesse. Certains médicaments (antidépresseurs, antihypertenseurs…) contribuent à cet effritement : saveurs et odeurs passent sous silence.

4. Traumatismes, substances toxiques ou maladies du cerveau
Un choc à la tête. Une exposition à des gaz nocifs ou des solvants. Des maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson…) peuvent aussi altérer l’odorat et donner l’impression de ne plus avoir de goût en mangeant. C’est parfois un premier signal d’alerte.

À Liège, comme partout, ces causes se croisent et s’additionnent. N’oubliez pas : une simple sinusite non soignée ou des allergies qui traînent peuvent, petit à petit, éteindre la symphonie des goûts dans votre assiette. Une perte parfois réversible, mais il faut agir. Mieux vaut prévenir qu’attendre le désert en bouche !

Comment fonctionne exactement le lien entre goût et odorat ? Le labo à la loupe

Il est temps de passer à table… mais aussi au labo. Car le duo goût-odorat joue sa partition comme dans un orchestre symphonique. Chacun pense que la langue mène la danse. Eh bien non !

Voici le mécanisme :

Quand un aliment entre dans la bouche, il commence à fondre, se réchauffer, se transformer. Les molécules aromatiques s’envolent et empruntent un passage secret : elles remontent par l’arrière-gorge jusqu’aux zones olfactives du nez. C’est là que le ballet débute.

L’olfaction rétronasale, c’est le vrai chef d’orchestre de la dégustation. La langue, elle, ne donne que la ligne de basse : sucré, salé, acide, amer, umami. Mais tout ce qui fait la subtilité des aliments, la complexité du chocolat, la richesse d’un plat aux épices, la note fruitée d’un vin… C’est l’odorat qui le perçoit.

Vous doutez ?
Essayez cette expérience : bouche fermée, pincez-vous le nez, avalez un morceau de fromage. Que reste-t-il ? Après avoir rouvert le nez, de nouvelles saveurs apparaissent, presque instantanément. Comme si un voile se levait. Surprenant, non ?

Des chercheurs l’ont prouvé à maintes reprises. Selon une étude de l’Université Catholique de Louvain, une personne privée d’odorat (anosmique) distingue assez bien le sucré et le salé… mais ne reconnaît presque jamais la nature des aliments. Imaginez savourer une mousse au chocolat sans savoir si c’est chocolat, caramel ou café. Aussi étrange que cela paraisse, l’olfaction façonne la mémoire émotionnelle des repas. Une tarte aux pommes comme celle de votre enfance ? Ce n’est pas la langue qui vous renvoie l’image, mais la connexion des odeurs avec l’hippocampe, la zone du cerveau des souvenirs. Incroyable, tout ce que notre nez pilote secrètement derrière notre palais.

Odorat et Sinusite chronique

📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux

Ce qui roule sous la langue n’a vraiment de goût… que quand le nez marche en tandem. À la moindre grippe, c’est l’orchestre qui se tait. Voilà pourquoi, lorsque l’odorat s’affaiblit, la cuisine perd de son éclat. Comme un film en noir et blanc. C’est flagrant, même chez les enfants : ils boudent plus les légumes quand leur nez est bouché ! Rien à faire, la magie n’opère pas sans ce sens apparemment secondaire.

À titre d’exemple, aux alentours de Liège, une étude a montré que près d’1 personne sur 10 de plus de 60 ans présente une diminution marquée de l’odorat… et déclare du même coup une perte du plaisir de manger. Pour certains, c’est même le début de la dénutrition ou d’une cascade de petits désagréments (tristesse, manque d’appétit, isolement social). Encore une bonne raison de prendre soin de ses sinus et de son museau, pour garder une vie gourmande !

Quelles solutions ? Conseils pour retrouver goût et plaisir de la table

Face à ce constat – ne plus avoir de goût quand l’odorat s’éteint –, faut-il baisser les bras ? Non ! De nombreux leviers existent, même si certains demandent patience et persévérance.

Quelles sont les pistes concrètes pour réveiller son odorat et revivre la gastronomie ?

1. Identifier la cause, avec l’aide d’un spécialiste
La première étape : déceler la source du “panneau de goût”. Cela passe souvent par un bilan ORL. Après un interrogatoire précis (rhume, allergies, chutes, médicaments…), l’examen médical permettra de voir si les muqueuses du nez sont enflammées, bouchées ou si des polypes empêchent les odeurs de circuler. Parfois, un scanner des sinus est souhaité.

En Belgique, les équipes pluridisciplinaires regroupant allergologues et ORL sont de véritables alliés, pour ne rien laisser au hasard. Un lien est d’ailleurs établi désormais entre certaines pathologies nasales et des risques plus globaux pour la santé : il existe même une littérature abondante sur l’impact de l’inflammation naso-sinusienne chronique.

2. Traiter la maladie sous-jacente
Allergies ? Biothérapies, sprays, ou désensibilisation sont à l’honneur. Sinusite chronique ? Un traitement adapté, voire une intervention sur les polypes, peut permettre de rétablir la communication nez-cerveau.
En cas de COVID, patience et exercices de rééducation olfactive (voir ci-dessous) sont de bons compagnons. Les progrès sont parfois lents, mais bien réels. Pour ceux atteints de polypose, de nouveaux médicaments révolutionnent l’arsenal thérapeutique, dont le Dupilumab, reconnu pour restaurer le plaisir des arômes.

3. La rééducation olfactive, un entraînement du nez
C’est le cheval de bataille actuel. Un peu comme on rééduque une jambe après une fracture, il est possible de rééduquer l’odorat après une infection ou une allergie. Des protocoles existent. Ils consistent à respirer, plusieurs minutes, différents arômes purs, chaque jour (clou de girofle, citron, rose, eucalyptus…). Un calendrier de 12 à 16 semaines s’applique.
Les résultats dépassent souvent les attentes. Petits à petits, les souvenirs de cuisine et la reconnaissance des aliments réapparaissent. S’émerveiller à nouveau d’un simple café, c’est possible, même après un épisode sévère.

4. Stimuler la langue et jouer sur les textures
Pendant les phases de récupération, on recommande d’explorer ce que la langue peut encore offrir : contrastes de température, textures qui croquent, qui moussent, qui piquent. Augmenter les épices, les herbes fraîches, jouer sur le visuel du plat… Le plaisir du manger passe aussi par la vue et le toucher !

Troubles olfactifs : un signal à surveiller, en particulier chez les seniors ou ceux qui cumulent rhinites et allergies. Si la perte de goût dure, mieux vaut demander avis. C’est aussi une porte d’entrée pour évoquer des pathologies plus larges (neurologiques, immunitaires…). Manger sans envie, ce n’est jamais anodin ni “dans la tête”.

Quand faut-il consulter en cas de perte de goût liée à l’odorat ?

Ne plus rien percevoir en bouche, alors que tout allait bien… Cela inquiète. Est-ce grave ? Faut-il attendre ? Voici quelques signaux d’alerte, souvent cités par les médecins :

– Une perte complète ou partielle du goût (ou de l’odorat) qui dure plus de deux semaines après un rhume, une sinusite ou une infection virale.
– Une diminution progressive, sans cause évidente, surtout chez les personnes de plus de 50 ans.
– L’impression que certains aliments « changent » d’odeur, voire sentent mauvais alors qu’ils sont consommables (trouble de parosmie).
– Un retentissement sur la vie quotidienne : perte d’appétit, amaigrissement, repli sur soi…

Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel. Un allergologue, un ORL, ou mieux, une équipe pluridisciplinaire, comme on en trouve à Esneux Medical. Le bilan orientera vers le bon traitement, et permettra d’écarter des causes plus rares (neurologiques, maladies endocriniennes, etc.).

« Surtout, gardez confiance, reprend une spécialiste de l’équipe d’Esneux. » Pour un grand nombre de patients, une récupération partielle, voire totale, est possible. Cela demande parfois de la patience, mais les résultats sont visibles dans la majorité des cas suivis. Et dans tous les cas, il existe aujourd’hui des moyens (rééducation, traitements spécialisés, biothérapies…) pour ne pas rester seul face à cette perte de plaisir souvent mal comprise par l’entourage.

En résumé, ne plus avoir de goût en mangeant n’est (presque) jamais une fatalité. Il s’agit bien souvent d’une perte de l’odorat, et non de la capacité gustative pure. Retrouver le sourire à table, c’est souvent retrouver l’usage de son nez.

Vous traversez cette épreuve ou connaissez quelqu’un qui a perdu goût et odorat ? Parlez-en. Consultez tôt. La vie a bien plus de saveurs à offrir, même après un passage à vide sur le plan olfactif.

FAQ – Questions fréquentes

Comment savoir si la perte de goût vient vraiment de l’odorat ?
La plupart du temps, la perte de goût est en fait due à une diminution ou une absence d’odorat. Pour le vérifier, il suffit de comparer la perception des saveurs basiques (sucré, salé, acide, amer) et la reconnaissance d’aliments complexes : si vous sentez encore le sucre et le sel mais inutile de différencier une poire d’une pomme, c’est bien l’odorat le responsable.

Pourquoi le goût réapparaît-il après un rhume ou une sinusite ?
Le nez bouché empêche les molécules odorantes de circuler vers les récepteurs olfactifs. Dès que la congestion disparaît, les arômes reviennent comme avant. C’est comme ouvrir une fenêtre dans une pièce : l’air et les odeurs circulent de nouveau librement.

Quand faut-il s’inquiéter d’une perte prolongée du goût ?
Il est conseillé de consulter un professionnel si la perte du goût ou de l’odorat dure plus de 15 jours après une infection, ou si elle survient sans cause évidente. Si d’autres symptômes (amaigrissement, modification des arômes, troubles neurologiques) apparaissent, un avis médical rapide est encore plus important.

Faut-il absolument suivre une rééducation olfactive ?
La rééducation olfactive n’est pas obligatoire mais elle améliore nettement les chances de récupérer son odorat après une perte. Elle se réalise facilement chez soi et donne des résultats dans la majorité des cas, permettant de retrouver plaisir et nuances dans les repas quotidiens.


Références scientifiques :

Hummel T. et al. “Olfactory training in patients with olfactory loss: effect on odor discrimination and patient-reported outcome.” Chemical Senses, 2017.
Résumé : L’entraînement olfactif améliore la récupération et la qualité de vie chez les patients atteints d’une perte de l’odorat.

Croy I., Nordin S., Hummel T. “Olfactory disorders and quality of life – an updated review.” Chemical Senses, 2014.
Résumé : Les troubles de l’odorat impactent fortement le bien-être émotionnel, social et nutritionnel des patients.

Doty R.L. “The olfactory system and its disorders.” Seminars in Neurology, 2009.
Résumé : Exploration détaillée du rôle clé de l’odorat et des pathologies associées à sa perte.

Le Bon S.D., Horoi M. “Olfactory dysfunctions and COVID-19: a review.” Acta Clinica Belgica, 2020.
Résumé : L’infection à SARS-CoV-2 provoque fréquemment une perte olfactive, souvent temporaire, qui évolue favorablement avec le temps ou la rééducation.

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