Logopède Lénaïg - Séances de Logopédie proche de Liège Tilff Esneux SprimontLogopède Consultations spécialisées Langage Oral et Langage écrit Bilan
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Imaginez la scène. Vous discutez avec votre enfant, vous l’écoutez raconter sa journée… Et là, au détour d’une phrase, il oublie un mot. Puis deux. Souvent, il saute les petits mots, ceux qui relient les idées ou précisent le sens. Pourtant, tout va bien sur le papier : bilan logopédique normal, oreille attentive à la maison, soutien scolaire – tout y passe. Mais cet oubli de mots persiste, comme un petit caillou dans la chaussure qui gêne la marche sans jamais vraiment s’arrêter.
Pourquoi mon enfant omet-il des mots dans ses phrases, alors même que la logopède ne détecte aucune anomalie ? Est-ce un caprice, de la paresse – ou tout simplement le signe qu’il faut chercher plus loin, creuser derrière les apparences ? Dans cet article, on prend le temps d’explorer vraiment cette question. Avec un langage clair, quelques anecdotes vécues, et des réponses concrètes, que vous soyez parent, enseignant ou simplement concerné par l’apprentissage du langage des enfants… C’est promis, on va dérouler le fil jusqu’au bout.
À vous qui vous sentez un peu démuni devant ce mystère, commençons ensemble ce voyage dans le monde du langage. Un monde où, parfois, les réponses ne sont pas toujours là où on les cherche.
Oublier des mots, c’est plus fréquent qu’on ne le pense. Déjà, posons un cadre : tous les enfants peuvent, à un moment donné, laisser passer des mots dans leurs phrases. Ça arrive. Imaginez l’apprentissage du langage comme la construction d’une tour de Lego. Parfois, une brique manque. Mais lorsque l’omission de mots devient récurrente, systématique ou freine la compréhension, il faut y prêter attention.
Le paradoxe, c’est que chez certains enfants, le bilan logopédique classique ne met rien d’anormal en évidence. L’audition ? Parfaite. La compréhension ? Nickel. L’articulation ? Dans les clous. Alors, d’où cela peut-il venir ?
D’abord, rassurez-vous : vous n’êtes pas seul à chercher la cause de ce “trou” linguistique. Dans certains cabinets à Liège, on parle même d’un phénomène “fantôme”. Un parent me confiait récemment : “Tout allait bien pour mon fils… mais il disait « je veux aller parc » au lieu de « je veux aller au parc ». La logopède m’a dit qu’il allait bien. Je n’y comprends plus rien.”
Commençons par passer en revue les principales hypothèses, la tête froide. C’est un peu comme faire l’inventaire d’une boîte à outils pour réparer un jouet délicat.
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Finalement, il existe plusieurs mécanismes subtils. Certains relèvent plus de la “cuisine interne” du cerveau, une organisation qui échappe aux tests standards. Voici quelques pistes, à regarder une à une.
Parfois, tout simplement, c’est une question de maturité linguistique. Tous les enfants ne grandissent pas selon la même horloge interne. Certains gardent plus longtemps des structures de phrases incomplètes, surtout s’ils parlent peu, ou s’ils côtoient à la maison des modèles de langage plus simplifiés : frères et sœurs plus jeunes, adultes qui “parlent bébé”, etc. Un peu comme un apprenti cuisinier qui saute une étape de la recette par habitude, sans même s’en rendre compte.
Il faut aussi rappeler que jusqu’à 4 ans, omettre des articles, pronoms ou prépositions est encore fréquent. L’important, c’est l’évolution : est-ce moins fréquent après quelques mois ? Ou est-ce une constante ?
En Belgique par exemple, les logopèdes sont sensibilisées à ce critère de maturité. Mais sur le terrain, certains enfants, même à 6 ans, gardent ce tic. Leur cerveau construit la phrase à l’essentiel, le reste est, pour eux, superflu.
Pour d’autres, la source du problème est moins “naturelle”. On parle alors de mécanismes invisibles aux yeux du premier venu… mais qui peuvent expliquer bien des choses :
1. Le traitement syntaxique : Certains enfants présentent une légère lenteur à assembler les mots selon la grammaire. Ce n’est ni un trouble, ni une pathologie, mais une façon différente de “câbler” la phrase. Comme si le cerveau allait à l’essentiel pour gagner du temps. On parle alors de difficultés “sous cliniques”, pas assez franches pour être détectées par les tests, mais bien présentes dans le quotidien.
2. Une mémoire de travail fragile : L’enfant comprend bien, mais peine à retenir en tête toute la structure de la phrase au moment de parler. Résultat : il laisse tomber les “petits mots”. Pensez à ce qui se passe, chez vous, lorsque vous cherchez votre portefeuille tout en parlant au téléphone. Il y a de la “casse” dans la transmission ! Chez certains enfants, ce mécanisme est plus visible dans le langage.
Des études récentes ont montré que de nombreux enfants “oublieux” présentent en réalité une excellente compréhension du fond, mais une mémoire de travail limitée pour gérer le nombre d’informations à assembler à l’oral. C’est subtil, mais bien réel.
3. Un trouble de l’attention léger : Inattention passagère, rêve éveillé, ou “petite lune” comme on dit aux alentours de Liège… Eh oui, parfois, l’omission des mots traduit une difficulté à rester concentré sur toute la phrase. “Je veux aller… parc.” L’esprit a déjà filé vers la balançoire, le reste de la phrase s’efface.
C’est parfois simplement lié au tempérament. Un enfant très vif d’esprit, ou concentré sur autre chose, zappe les détails. Même chose pour certains enfants qui parlent très vite, désireux de tout dire sans perdre le fil.
Mais attention : dans la majorité des cas, ces petites failles n’ont rien d’alarmant. Le plus important, c’est d’observer si elles impactent la compréhension globale, la scolarité ou les relations sociales.
Enfin, il existe une piste bien moins connue : le multilinguisme.
Les enfants qui grandissent dans des familles où plusieurs langues sont parlées peuvent traverser une période d’hésitation : parfois, certains mots viennent plus naturellement dans telle ou telle langue. Le cerveau “bricole” pour faire passer l’essentiel. Surtout quand la syntaxe n’est pas la même dans chaque langue. « Je veux aller parc », c’est un décalque du néerlandais, par exemple. Rien d’inquiétant si cela se rétablit au fil des ans, mais à surveiller de près.
Récapitulons : maturité syntaxique encore en chantier, mémoire de travail limitée, attention fluctuante, erreurs de transfert entre langues, habitudes familiales… Les raisons sont plurielles et parfois intriquées, comme des racines d’un arbre qui s’enchevêtrent sous la surface.
Alors, que faire au quotidien ? Attendre ? Reconsulter ? S’inquiéter ou pas ? Pas facile de s’y retrouver… Voici les principaux repères à garder en tête – ceux qui sont validés par l’expérience et les recherches.
Prendre le temps : Avant tout, on observe. On note les phrases prononcées, les types de mots oubliés, la fréquence, le contexte. Certaines familles choisissent même de tenir un petit journal du langage, pour y voir plus clair. Ce n’est pas anodin ; souvent, c’est avec cette méthode qu’on identifie des schémas répétitifs… ou que l’on se rassure.
Favoriser le modèle linguistique : Vous pouvez répéter – sans corriger frontalement – la phrase complète, en insistant sur le mot manquant. Cela donne : “Je veux aller… au parc !” L’enfant entend la bonne formulation, sans que cela vire à la confrontation (“Non, tu as oublié le ‘au’ !”). C’est parfois la répétition naturelle, bienveillante, qui permet à l’enfant d’intégrer la structure correcte.
Stimuler l’expression orale : Profitez des moments du quotidien pour solliciter des phrases complètes. Par les jeux, les histoires à inventer, les devinettes narratives (“Raconte-moi ce que tu as fait”, “Peux-tu me dire toute la phrase ?”). Surtout, gardez un climat chaleureux et détendu, loin du stress de la performance. Il faut que l’enfant ait envie de parler, pas qu’il ait peur de se tromper.
Reconnaître les progrès : Notez les avancées, même minimes. L’amélioration n’est pas toujours linéaire. Parfois, trois jours de “beaux” discours, suivis d’une rechute. C’est normal chez l’enfant – le cerveau avance parfois à tâtons, comme on grimpe une montagne.
Consulter différemment : Si, malgré ces ajustements, l’omission reste massive ou s’aggrave, retournez voir une logopède. Mais cette fois, alertez-la bien sur la spécificité de la situation : “L’enfant oublie les mots, mais les tests sont normaux. Peut-on explorer plus finement ?” Certaines consultantes, en logopédie, proposent d’autres outils : analyse conversationnelle, observation longue durée, tests de mémoire de travail, etc.
Dialogue avec l’école : Consultez l’enseignant(e). Parfois, l’enfant compense différemment en classe. L’institutrice notera peut-être que les phrases à l’écrit sont plus complètes – ou inversement. Ce dialogue est précieux : il complète la vue “en famille”.
Enfin, méfiez-vous des conseils “magiques” glanés sur internet. Chaque enfant est unique. Ce qui marche pour Pierre, 6 ans, dans une école bilingue, ne conviendra pas forcément à Lucie, 8 ans, qui vit dans un foyer monolingue. Faites confiance au bon sens, à vos observations, et lorsque le doute persiste, parlez-en en équipe (logopède, enseignant, médecin généraliste).
Parce qu’on lit tout et son contraire, quelques précisions. Non, un enfant qui omet des mots dans ses phrases n’est pas “paresseux”. Le cerveau n’est jamais paresseux quand il s’agit de langage. Plutôt, il cherche l’efficacité : aller à l’essentiel, réduire la charge de travail, surtout si quelque chose coince dans la machine.
Autre idée reçue : “S’il parle comme ça, il écrira mal plus tard”. Ce n’est vrai… qu’en partie. Beaucoup d’enfants corrigent naturellement ces omissions avec l’âge et l’exposition aux modèles de la lecture/écriture. Mais pour certains, le problème persiste et se retrouve, par ricochet, à l’écrit. D’où l’intérêt de surveiller la transition entre CP et CE1, ou entre maternelle et primaire.
Surtout, n’attendez pas une aggravation soudaine pour réagir, mais ne paniquez pas trop vite. Voici les signaux d’alerte sur lesquels il faut veiller :
Si ces signaux sont présents, une nouvelle évaluation s’avère précieuse. Cela ne veut pas dire que le problème est “grave”, mais que le regard du spécialiste peut aider à poser le bon diagnostic.
Encore une fois, dans la plupart des cas, ce type de “trou” dans la phrase est une étape normale, une brique tombée qu’on replace au fil du temps. Mais mieux vaut surveiller (sans obséder), questionner, et accompagner avec bienveillance.
Pour mémoire, aux alentours de Liège, il existe des structures de conseil parental qui proposent des ateliers de langage parent-enfant. Ces moments permettent souvent de lever les inquiétudes, tout en partageant des astuces simples à appliquer à la maison.
En résumé ? Il est normal de se poser la question. Omettre des mots, c’est parfois un simple retard de maturation du langage, une particularité de la mémoire de travail, ou une conséquence d’un contexte familial particulier (bilinguisme, vie mouvementée, tempérament rêveur…). Le bilan logopédique standard, bien qu’utile, n’explore pas toujours les zones grises du cerveau.
Rien ne remplace l’œil attentif des parents : qui d’autre passe autant de temps à écouter, à entendre ces phrases raccourcies dans la vie de tous les jours ? Vous êtes le mieux placé pour voir si le problème s’estompe ou s’installe.
Surtout, conservez confiance. L’écrasante majorité des enfants comblent ces “trous” linguistiques avec le temps, le modèle et la patience. Mais si vous sentez que quelque chose coince, n’hésitez pas à demander un regard neuf, à explorer d’autres ressources, et à multiplier les lectures sur le développement du langage.
Répétez-vous que chaque enfant trace sa route, à son rythme. Et que parfois, il suffit d’un peu plus de soutien, d’encouragement et de dialogue pour remettre toutes les briques dans la bonne tour.
Continuez d’observer, de dialoguer, et surtout d’écouter. Parce qu’accompagner le langage, c’est d’abord accueillir celui de l’enfant tel qu’il vient… même s’il lui manque parfois une pièce du puzzle.
Comment réagir si mon enfant oublie régulièrement des petits mots dans ses phrases ?
Observez d'abord la fréquence et le contexte de ces oublis. Si cela survient surtout dans des moments de fatigue ou d'excitation, il s’agit souvent d’une étape normale. Maintenir le dialogue et répéter les phrases correctement permet souvent une amélioration naturelle.
Pourquoi le bilan logopédique de mon enfant est-il normal alors qu’il oublie encore des mots à l’oral ?
Les bilans évaluent surtout les compétences de base du langage, pas toujours les subtilités du traitement syntaxique ou de la mémoire de travail. Certains enfants adoptent des stratégies efficaces lors des tests, masquant ainsi leurs difficultés du quotidien.
Quand faut-il reconsulter un spécialiste pour un enfant qui “saute” des mots dans ses phrases ?
Si l’omission de mots persiste après 5-6 ans, ou s’aggrave, surtout si elle nuit à la compréhension ou à la réussite scolaire, une nouvelle consultation est conseillée. Exposez la situation concrète au professionnel pour un bilan orienté.
Faut-il s’inquiéter d’une future dyslexie ou d’autres troubles si mon enfant oublie souvent des mots à l’oral ?
La majorité des enfants corrigent ce type d’erreur en grandissant, sans sequelles à l’écrit. Si d’autres difficultés scolaires apparaissent (lecture, compréhension écrite), n’hésitez pas à demander un suivi logopédique plus approfondi.
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Références scientifiques :
Leonard, L.B. (2014). Children with Specific Language Impairment. MIT Press.
Résumé : Cet ouvrage détaille les aspects diagnostiques et développementaux des troubles spécifiques du langage, dont certains enfants aux bilans apparemment normaux.
Bishop, D.V.M., Adams, C., et al. (2013). Evaluation of the Children’s Communication Checklist. Journal of Child Psychology and Psychiatry.
Résumé : Etude sur l’évaluation fine des troubles langagiers subcliniques, parfois invisibles aux tests standards.
Gathercole, S.E., & Alloway, T.P. (2008). Working memory and learning: A practical guide for teachers. SAGE Publications.
Résumé : Capacité de la mémoire de travail et retentissement sur les omissions de mots lors de l’expression orale chez l’enfant.
Paradis, J., Genesee, F., & Crago, M.B. (2011). Dual Language Development and Disorders. Paul H. Brookes Publishing.
Résumé : L’impact du bilinguisme sur la syntaxe orale, avec phases transitoires d’omissions syntaxiques temporaires.