Logopède Lénaïg - Séances de Logopédie proche de Liège Tilff Esneux SprimontLogopède Consultations spécialisées Langage Oral et Langage écrit Bilan
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Votre petit bonhomme, en rentrant de l’école, s’exclame soudain : “Maman, regarde, j’ai un flamoupin dans ma poche !” Vous souriez. Mais au fond, une question vous taraude : pourquoi votre enfant continue-t-il d’inventer des mots, alors qu’il travaille le langage avec un logopède depuis des mois ? Est-ce un signe de progrès, une inquiétude à avoir, un grain de folie créative ou le reflet d’un trouble sous-jacent ? Vous n’êtes pas seul à vous le demander, surtout aux alentours de Liège où les consultations logopédiques affichent complet.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, parlons vrai. Beaucoup de parents scrutent les moindres mots de leur enfant avec angoisse, surtout quand un professionnel a déjà noté des difficultés et entamé un suivi. Parfois, on a envie de lâcher prise : “Est-ce vraiment grave ? À quoi servent les séances si mon enfant persiste à sortir des ‘inventions’ langagières ?” Je vous propose ici une plongée au cœur du phénomène. On va voir ce qui se joue derrière cette créativité verbale, quels en sont les ressorts et quand (vraiment) il faut s’en préoccuper.
Avant toute chose, il faut bien se le dire : la création de mots n’est pas l’apanage des enfants en difficulté. En fait, tous les enfants, un jour ou l’autre, en passent par là. Ça amuse, ça surprend, ça questionne. On se croirait parfois chez Lewis Carroll : “Je suis tout bleubert !” dit le petit frère. À bien y regarder, l’invention de mots (les fameux “néologismes”) est un moteur pour le développement de la communication et de la pensée de l’enfant. Pourquoi donc ?
Parce que le langage, c’est d’abord une immense pièce de Lego. Quand un enfant ne trouve pas une brique – le mot exact qui lui manque – il en fabrique une nouvelle, sur mesure. Un “balouffe” pour dire banane, un “grignottin” pour désigner son goûter favori. Et souvent, cela traduit une tentative admirable de combler les trous d’un vocabulaire en construction. C’est le cerveau qui bidouille. Ça triture, ça cherche, ça invente.
Mais chez certains, le bricolage verbal prend une ampleur qui inquiète. Après plusieurs mois de séances chez le logopède, vous vous attendez à voir disparaître ces inventions. Or, elles persistent. Pourquoi ? Il y a plusieurs pistes.
Parfois, c’est parce que l’enfant a développé des “solutions” personnalisées face à sa difficulté d’accès au bon mot. Les séances logopédiques lui permettent d’élargir sa boîte à outils, mais l’ancien système (celui de l’invention) reste actif un temps. On touche là à la notion de “stratégie d’évitement” : au lieu de faire le saut dans l’inconnu du mot-tout-neuf, l’enfant va préférer rester sur un sol plus familier, celui des mots qu’il invente lui-même, qui obéissent à ses propres règles.
Autre explication ? D’une certaine manière, c’est aussi le signe d’une créativité linguistique importante. Saviez-vous que les enfants bilingues fabriquent plus de néologismes que les monolingues ? Pour eux, le jeu consiste à combiner, croiser, tordre le langage comme on joue à la pâte à modeler. Rien d’anormal, donc, tant que le reste du langage évolue.
Bien sûr, ce n’est pas toujours innocent. Parfois, l’invention de mots révèle un besoin d’aide supplémentaire. Cela peut indiquer, chez certains enfants, un trouble persistant du langage, une difficulté à accéder à la structure de la langue ou du vocabulaire – notamment en cas de dysphasie, de dyslexie ou d’autres troubles du développement du langage oral.
Gardez en tête une vérité : le cerveau de l’enfant fonctionne comme un GPS sans connexion. Si la carte manque, le GPS improvise, propose des routes étranges. Et parfois, il se trompe. Mais il évolue.
Vous avez franchi la porte d’un cabinet – peut-être même à Liège ou en Belgique – avec, en tête, l’espoir d’entendre bientôt ces mots magiques : “Il a rattrapé son retard”. Le logopède prend le relais, propose des jeux ciblés, des activités de motricité buccale, du travail oral (et parfois écrit). En général, le suivi se déroule sur plusieurs mois, parfois davantage, toujours de manière individualisée.
Que se passe-t-il pendant ces séances ? Beaucoup de parents s’imaginent qu’après chaque rencontre, l’enfant ressort “réparé”, doté de tous les mots utiles à son âge. La réalité est plus nuancée. Le travail logopédique agit un peu comme un jardinier : on sème, on arrose, on patiente, on observe la plante pousser… mais parfois, la graine met du temps à germer.
Le cheminement de l’enfance n’est pas rectiligne. Il y a des “sauts” et des “creux”. L’oralité et la compréhension du langage impliquent une cascade d’étapes neurologiques : discrimination des sons, décodage, accès au lexique, syntaxe, organisation de la parole… Les néologismes, dans ce contexte, peuvent donc subsister quelque temps, surtout si l’enfant a pris l’habitude d’y recourir. Le cerveau suit parfois sa propre logique, à son rythme.
Petite anecdote : une maman raconte que son fils, actuellement suivi pour trouble du langage oral, continue à parler de “sauterelles électriques” quand il veut dire “télécommande”. Ce mot inventé persiste, tout simplement parce qu’il est devenu un “favori” dans la dynamique du foyer ! L’entourage finit par lui emboîter le pas, ancrant ainsi le terme dans la routine familiale. Preuve que les habitudes langagières, bonnes ou mauvaises, mettent parfois du temps à se déloger.
Vous vous demandez probablement : à quoi bon, alors, multiplier les séances chez le professionnel ? Parce que, malgré les néologismes persistants, le travail logopédique porte ses fruits sur le long terme. Il ne s’agit pas juste de supprimer les inventions : il s’agit d’outiller l’enfant pour qu’il puisse accéder au bon mot au bon moment, de manière autonome. Il s’agit de renforcer tout le socle du langage oral, du lexique à la syntaxe. Ce processus est long, mais fondamental.
Dans certains cas, le logopède peut observer une “phase de plateau” : les progrès semblent stagner, les inventions persistent, puis soudain, le déclic survient. Patience, donc.
Rappel : chaque enfant a sa trajectoire. L’âge d’apparition de certains mots ou tournures, chez un enfant, peut être en avance ou en retard par rapport à une fratrie ou à des statistiques. L’essentiel : repérer une évolution globale, un enrichissement du langage, une diminution progressive des néologismes inventés.
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C’est la question qui revient le plus souvent lors des bilans diagnostiques en logopédie. Les parents, parfois dépassés, s’interrogent à voix haute : “Vous croyez que c’est normal ? D’autres enfants font-ils pareil ? Ou c’est un vrai problème ?”
La réponse n’est pas binaire. Oui, dans la plupart des cas, un enfant qui invente encore (quelques) mots après plusieurs mois de suivi logopédique garde simplement le réflexe “néologique” hérité de ses débuts. Cette habitude disparaît avec le temps, à mesure que le vocabulaire “classique” s’étoffe. Le cerveau n’a plus besoin de bricoler, il trouve la pièce légitime pour compléter sa phrase. Cela peut durer encore plusieurs semaines, parfois quelques mois, selon le profil.
Mais il existe des signaux d’alerte. Si votre enfant multiplie les inventions, ne progresse plus du tout sur les mots “attendus”, mélange souvent les sons, présente d’autres signes de trouble du langage (phrases inintelligibles, incompréhension de consignes simples…), il faut peut-être revoir le bilan. C’est parfois le signe qu’un trouble spécifique persiste, comme une dysphasie ou un trouble développemental du langage (TDL), qui nécessite d’adapter encore la prise en charge.
Dans ces cas-là, flâner sur internet à la recherche de solutions maison ou paniquer à chaque “mot bizarre” ne sert à rien. Le mieux ? Échanger régulièrement avec le logopède, mettre à jour le bilan si le doute s’installe, et surtout, continuer à stimuler le langage sous toutes ses formes : jeux, histoires, chansons, rimes…
Retenez aussi que la quantité de néologismes diminue généralement en même temps que la confiance de l’enfant en sa parole augmente. C’est comme apprendre à faire du vélo sans les petites roues. Plus il se sent sécurisé, entouré et valorisé dans ses tâtonnements linguistiques, plus il “ose” attraper le mot juste.
À l’inverse, stigmatiser, se moquer ou rappeler sans arrêt “ce n’est pas comme ça qu’on dit !” risque parfois d’aggraver la tendance à l’invention… ou de verrouiller complètement la communication orale.
On n’y pense pas assez souvent, mais la capacité à inventer des mots n’est pas toujours le signe d’un trouble. Certains enfants, même sans aucune difficulté langagière, adorent jouer avec le bruit, la forme, la sonorité des mots. Comme s’ils bâtissaient un monde imaginaire parallèle, où chaque chose a sa propre étiquette inventée.
Il existe même des études qui montrent que les enfants “inventeurs de mots” présentent parfois un potentiel créatif ou littéraire plus marqué que leurs pairs. C’est ce que l’on appelle la “pensée divergente”, c’est-à-dire la capacité à voir les choses sous un angle nouveau, à sortir du cadre, à explorer la marge.
Alors, pourquoi ne pas en rire avec lui ? Pourquoi ne pas lui demander d’imaginer, ensemble, un dictionnaire familial des inventions langagières, que vous compléteriez au fil des mois ? Chaque mot inventé deviendrait un petit jeu, une anecdote à raconter. Cela désamorce la pression, allège l’encadrement orthophonique, tout en maintenant le cap sur la progression.
Bien sûr, il ne s’agit pas de tout accepter, tout le temps. L’essentiel : encourager l’enfant à réfléchir au mot “officiel”, à “traduire” ou “expliquer” ce qu’il invente. Ce travail de réflexion, parfois mené en parallèle avec le logopède, fait progresser de façon étonnante la conscience linguistique.
En résumé, l’invention de mots, chez un enfant suivi pour difficultés langagières en logopédie, n’est ni totalement normale, ni gravement pathologique. C’est un passage, un jalon, une zone intermédiaire sur la route du langage. Il faut l’accompagner, la comprendre, parfois la dépasser. Toujours garder en tête qu’à force d’écoute, de patience, de jeux et de recours à un spécialiste, le chemin finit par s’ouvrir.
À noter, pour les familles à Liège ou plus largement en Belgique, la logopédie est très structurée, avec des bilans réguliers et des ajustements de suivi fréquents permettant une réponse fine aux besoins individuels.
D’abord, soufflez. Les enfants sentent l’angoisse parentale comme des éponges. Chez eux, le stress peut devenir le principal frein à la parole juste. Inutile de vous transformer en “correcteur orthographique sur pattes”. Votre rôle ? Créer un climat bienveillant, riche en langage oral, stimulant, sans pression excessive sur le “mot correct”.
Vous pouvez par exemple :
Reformuler sans viser l’enfant – S’il parle de la “lamoune” au lieu du citron, dites calmement “Oui, tu veux le citron ?” Plutôt que de pointer l’erreur, montrez juste l’exemple.
Jouer au “cherche-mot” en famille – Transformez la chasse au nouveau mot en défi ludique. “Aujourd’hui, essayons de trouver ensemble des synonymes rigolos pour ‘dormir’ !”
Lire, raconter, décrire le monde – Plus un enfant entend de mots, plus son cerveau peut faire des liens. Ne lésinez pas sur les histoires du soir, même si vous les répétez pour la 143e fois !
Remettre de la musique dans les mots – Les comptines, chansons, jeux de rimes ou de syllabes ouvrent de nouveaux chemins neuronaux, essentiels pour le développement du langage.
Rester en lien avec son logopède – Partagez vos observations, vos inquiétudes, vos découvertes. Ensemble, vous ajustez au mieux l’accompagnement, au cas par cas.
Petite astuce : notez dans un carnet les mots inventés les plus drôles ou surprenants par votre enfant. Relisez-les ensemble dans quelques mois : souvent, il rira lui-même de son folklore lexical. La mémoire du langage, c’est aussi ça : un parcours, des essais et des erreurs, des victoires.
En définitive, gardez le cap. Si votre enfant continue à inventer quelques mots après plusieurs mois de séance, sur fond d’évolution globale, pas d’inquiétude majeure à avoir. Continuez à lui apporter un environnement verbal stimulant. Faites-vous confiance, faites confiance au temps, et à la persévérance du professionnel qui l’accompagne.
Et n’oubliez pas : chaque langue, chaque société, s’est construite sur l’invention de nouveaux mots. La langue française n’aurait jamais eu ses “selfies” ni ses “infos”, sans la part de néologie que chaque génération insuffle.
Alors, la prochaine fois que vous entendez parler de “crocolette” ou de “poulitron”, prenez une seconde pour savourer la créativité qui se cache derrière. Votre enfant, tel un petit explorateur, trace son chemin dans la forêt des mots. Accompagnez-le, simplement.
Comment savoir si l’invention de mots chez mon enfant est inquiétante ?
Si votre enfant invente des mots mais continue de progresser dans l'utilisation du langage et de nouveaux mots “officiels”, ce n’est généralement pas grave. Si cela s’accompagne de retards importants ou d’une incompréhension fréquente, consultez un professionnel.
Pourquoi mon enfant invente-t-il encore des mots après plusieurs mois de logopédie ?
Il s’agit souvent d’une habitude, d’un mécanisme d’adaptation qui persiste un temps même avec le suivi logopédique. Cela peut indiquer que le socle de vocabulaire reste fragile, ou tout simplement que le cerveau prend le temps d’intégrer les nouveaux mots appris.
Quand faut-il revoir le bilan logopédique de mon enfant ?
Si les inventions de mots se multiplient, que d’autres signes de troubles du langage s’installent (phrases incompréhensibles, stagnation), ou que la communication devient difficile dans la vie quotidienne, il est pertinent de refaire le point avec le logopède.
Faut-il systématiquement corriger chaque mot inventé à la maison ?
Non, il est préférable de reformuler naturellement ou de proposer le mot attendu, sans corriger de façon brutale. Encourager et enrichir le langage au quotidien est plus efficace que la correction systématique, qui risque de stresser l’enfant.
Bishop, DVM et Edmundson, A. (1987). "Language-impaired 4-year-olds: Distinguishing transient from persistent impairment." Journal of Speech and Hearing Disorders, 52(2), 156-173. Résumé : Cette étude identifie les critères de persistance des troubles du langage et leur évolution naturelle selon les interventions.
Leonard, L.B. (2014). "Children with Specific Language Impairment." MIT Press. Résumé : Ouvrage de référence sur les troubles spécifiques du langage, leurs manifestations et leur parcours, y compris les inventions de mots.
Kohnert, K., Windsor, J., & Ebert, K.D. (2009). "Primary or ‘specific’ language impairment and children learning a second language." Brain and Language, 109(2–3), 101-111. Résumé : L’article examine l’effet de la double exposition aux langues sur la créativité lexicale et les néologismes.
Dockrell, J.E., & Messer, D. (1999). "Children’s word finding difficulties." International Journal of Language & Communication Disorders, 34(6), 585-600. Résumé : L’étude décrit le lien entre difficultés de dénomination et stratégies d’invention de mots chez les enfants en suivi logopédique.