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Vous vous sentez indispensable ? Vous vous sacrifiez sans compter pour vos patients, vos collègues, votre institution ? Chez les aides-soignants, infirmiers et secouristes, cette loyauté excessive est un piège insidieux. Elle use, fatigue, culpabilise… jusqu’au craquage. Pourtant, reconnaître, comprendre, et, enfin, aménager cette tendance, serait souvent la première étape pour reprendre souffle — avant d’atteindre le “bout du rouleau”.
Si vous travaillez “du côté du soin”, vous connaissez — ou avez vu — ces collègues toujours volontaires qui ne prennent jamais leurs pauses, qui acceptent d’enchaîner les gardes, qui courent, s’excusent, s’inquiètent, s’oublient. Ils sont considérés comme des piliers. En apparence. Pourtant, ce perfectionnisme solidaire, cette fusion avec l’autre, cette envie d’être parfait pour le bien de tous, peut aussi devenir un poison mental. Comment voir venir l’épuisement ? Comment la psychologie du travail éclaire-t-elle ce phénomène ? Embarquez pour une plongée dans un des plus puissants tabous du milieu médical, qui touche tout le monde… peut-être même vous.
Tout commence souvent avec une noble intention : vouloir aider. Quand vous entrez dans le secteur médical, vous voulez faire une différence dans la vie des autres. Dès la première formation, on parle de “vocation”, d’“engagement”. Et c’est là que la culture de la loyauté s’installe, parfois insidieusement, un peu comme une encre invisible.
En Belgique, par exemple, cette valorisation du collectif est très forte parmi le personnel soignant et hospitalier. On vous apprend à prioriser le patient. “Ce n’est pas grave si tu restes un peu plus tard, tu sais.” Ou encore : “On fait équipe, on ne laisse jamais tomber un collègue.” Cela sonne bien. Pourtant, à force d’être “toujours là”, on glisse peu à peu vers une auto-exigence extrême.
La loyauté, au départ positive, se mue alors en surinvestissement chronique. Vous courez après vos propres limites pour coller à cette image de “super-soignant”. Avez-vous déjà entendu cette histoire d’un pompier, ayant travaillé 36 heures sans pause, incapable de s’arrêter… jusqu’à l’accident de trop ? Il voulait simplement “ne pas laisser tomber la caserne”. Le piège, c’est ici : plus on est loyal, plus on se fait avaler par le système.
Les secouristes et aides-soignants, surtout aux alentours de Liège, où la pression hospitalière est constante, sont connus pour “se donner à fond”. Est-ce vraiment un hasard si les burn-out explosent dans ce secteur ? Ou si les démissions précoces deviennent monnaie courante ? La loyauté excessive, c’est souvent comme une spirale. On fait plus que son travail, parce qu’on se sent obligé. On a du mal à dire non, à poser ses limites — on oublie ses propres besoins… jusqu’à ce que le corps (ou l’esprit) dise stop.
La première question à se poser, peut-être, c’est : “Pourquoi ai-je tant de mal à m’arrêter ?” Derrière, il n’y a pas que l’altruisme. Parfois, il y a une peur du jugement des collègues, la crainte d’être qualifié de “pas assez impliqué” ou une histoire personnelle, voire familiale, qui valorise le dévouement sans bornes.
Ce n’est plus une aide, c’est une dette impossible à rembourser. Comme un puits sans fond où chaque sourire, chaque “merci”, ne suffit jamais à apaiser cet élan de s’effacer soi-même pour les autres.
Tout le monde aime l’idée de “solidarité”. Mais, rassurez-vous, la loyauté excessive n’est pas une preuve de faiblesse — c’est bien plus subtil. Elle se retourne lentement contre celui ou celle qui en fait trop. Un vieux psychologue disait : “la loyauté, c’est le caramel et l’acide en même temps”. Ça colle, mais ça brûle.
Dans les équipes de soins et d'urgence, on vante la coopération, la confiance. Mais trop donner, c’est risquer de s’oublier. Et l’oubli de soi n’est jamais anodin. C’est le début du fameux “syndrome du sauveur épuisé” si courant chez les professionnels de santé.
Voici comment la loyauté peut se transformer en poison:
Sur le terrain — notamment chez les aides-soignants travaillant à Liège — combien parlent de cette fameuse “loyauté professionnelle” ? Beaucoup. Mais combien osent admettre qu’elle les détruit à petit feu ? Presque aucun. Et pour cause : dans l’imaginaire collectif, remettre en cause la loyauté, c’est risquer de passer pour “égoïste”.
Or, la loyauté ne protège pas toujours l’équipe. Elle fait souvent peur : la peur de rompre le collectif, de faire des vagues, de créer un malaise. La personne trop loyale ralentit, s’use, multiplie les erreurs sous stress… et le groupe fonctionne moins bien.
Oser dire “non”, ce n’est pas trahir la cause. C’est se donner le droit de durer, d’être présent sans s’abolir. Et dans la réalité, ceux qui tombent d’épuisement ne font de bien à personne. Ni à eux-mêmes, ni à la structure.
Comme le dit le vieil adage médical : “Pour sauver les autres, il faut d’abord mettre son propre masque à oxygène.” C’est vrai en avion, c’est valable sur le terrain.
Reconnaître la loyauté excessive n’est pas simple. Sur le papier, ce ne sont pas les “grandes crises” qui préviennent. C’est un état qui s’installe en sourdine.
Voici les signes à repérer chez soi — ou chez un collègue — avant de tomber dans la surchauffe :
Dans le secteur du secours d’urgence, certains se reconnaîtront : un secouriste à bout, mais qui continue par “devoir moral”. Une infirmière qui ne prend jamais de vacances, “par solidarité”. C’est un engrenage. La culture du non-dit pèse : “Tiens le coup, c’est comme ça ici”.
Aux environs de Liège, plusieurs équipes témoignent régulièrement de cette atmosphère où la surenchère de dévouement est la norme. On admire le “colosse”, jamais absent, jamais fatigué. Sauf que ce colosse craque aussi. Un jour.
Dans toute équipe médicale ou secouriste, la loyauté excessive fait tache d’huile. Une personne hyperl o y a l e – incons ciemment – entraîne les autres dans sa ronde. Elle crée des attentes irréalistes : si “untel” reste tard, je dois faire pareil… sinon, je serai celui qui ne suit pas. C’est la mécanique du burn-out collectif, déjà prouvée par de nombreux travaux en psychologie du travail.
Parfois, tout part d’un simple regard, une phrase banale comme “Je vais finir ça vite fait”... et tout le monde embraye, par mimétisme ou peur du jugement. Lentement, chaque individu s’épuise.
On oublie alors qu’un psychologue spécialisé en santé peut accompagner les soignants en souffrance. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’à Liège, des consultations dédiées ont vu le jour pour désamorcer ce mécanisme, aider à fixer des barrières et prévenir le burn-out.
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Vous vous êtes retrouvé dans ces descriptions ? Pas de panique, on peut (et doit) agir. Sortir de la loyauté excessive ne veut pas dire devenir “égoïste”, mais réapprendre l’équilibre. Voici quelques étapes concrètes pour “remettre l’oxygène” au bon endroit :
Et, si vous venez d’aux alentours de Liège, sachez que la demande de soutien en santé mentale explose. Ne pas aller consulter, c’est laisser le problème s’enkyster. Levez la tête. Si la voiture tombe en panne, vous allez chez le garagiste : pourquoi attendre la panne sèche pour consulter en psychologie du travail ?
Petit conseil bonus : demandez-vous, chaque soir : “Ai-je mis mon masque à oxygène aujourd’hui ?” Si la réponse est non, que risquez-vous à essayer demain ?
Les solutions existent, mais c’est le premier pas qui coûte.
Comment reconnaître les premiers signes de loyauté excessive chez les soignants ?
Les premiers signes sont souvent une difficulté à dire non, un sentiment de culpabilité lorsqu’on s’accorde du temps ou qu’on délègue, et une fatigue émotionnelle qui ne s’explique pas uniquement par la charge de travail. Si vous réalisez que vous sacrifiez régulièrement vos pauses ou votre vie personnelle au profit de l’équipe, il est temps d’en parler à un professionnel.
Pourquoi la loyauté excessive peut-elle conduire à l’épuisement dans le secteur médical ?
Parce qu’elle pousse les soignants à dépasser leurs limites sans se préserver, créant une situation de surmenage. Ce dévouement, s’il n’est pas équilibré, favorise le burn-out voire l’absentéisme chronique et la perte de motivation.
Quand faut-il consulter un psychologue spécialisé si l’on se sent piégé par la loyauté excessive ?
Dès que la fatigue, la frustration ou la culpabilité deviennent envahissantes et que cela impacte la qualité de vie ou le travail, il n’est jamais trop tôt pour consulter. Mieux vaut prévenir que guérir, surtout dans les métiers de la santé ou de l’urgence.
Faut-il se sentir coupable de poser des limites dans ces métiers de vocation ?
Non, poser des limites n’est pas un signe d’égoïsme, bien au contraire : c’est garantir son efficacité et son engagement sur le long terme. Prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin de ses patients et de ses collègues.
- Delobelle, P. et al., “Burnout among healthcare professionals: prevalence and associated factors in Europe”, European Journal of Public Health, 2021. Résumé : Etude transnationale qui montre l’incidence élevée du burn-out lié à une implication excessive au travail chez les soignants.
- Coudron, C., “Quand la loyauté devient dangereuse”, Revue Médicale Suisse, 2017. Résumé : Analyse les mécanismes de la loyauté excessive et le risque d’épuisement chez les professionnels de la santé.
- Felten, R., “Preventing burn-out among rescue workers: a review”, European Journal of Emergency Medicine, 2020. Résumé : Présente des stratégies pour détecter précocement les formes d’engagement excessif chez les secouristes.
- Dubreucq, S. et al., “Prévention des risques psychosociaux chez les aides-soignants”, La Presse Médicale, 2019. Résumé : Étude spécifique sur la prévention du surmenage et de la loyauté toxique chez les aides-soignants.