Psychologue – Mme Delphine Gilman
📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
📞 Téléphone RDV : 0494 54 96 32
La santé mentale des médecins et professionnels du soin se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Tandis que la surcharge chronique pèse, une menace encore plus insidieuse rôde : l’usure psychologique silencieuse. Cette spirale vicieuse ronge de nombreux soignants, bien souvent loin du regard des équipes, et ne se manifeste qu’au stade avancé, lorsqu’il devient difficile de retrouver équilibre et énergie. Pourtant, cette érosion psychique peut être repérée tôt et, surtout, prévenue. Savoir reconnaître les signaux faibles, comprendre les mécanismes de l’usure psychologique propres aux soignants et s’entourer du bon accompagnement permet de lutter, individuellement et collectivement, contre cette forme de mal invisible.
Dans cet article, nous plongeons au cœur de ce thème clé, en proposant des outils concrets, issus de la recherche scientifique et de l’expérience de terrain, pour que chaque professionnel de la santé puisse reprendre la main sur sa santé psychologique. Un enjeu vital, car il s’agit de préserver non seulement le bien-être individuel mais aussi la qualité du soin et la pérennité de notre système de santé.
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Chez les médecins et soignants, l’usure psychologique ne débute pas par un bouleversement brutal. Elle s’installe insidieusement, rongeant d’abord le plaisir au travail, l’enthousiasme, puis le sens du métier. Ce phénomène, appelé aussi épuisement professionnel progressif, ne se limite pas aux cas spectaculaires de burn-out aigu. Il se manifeste surtout de façon latente : fatigue émotionnelle, désengagement progressif, perte de confiance, cynisme, repli relationnel. Cette corrosion silencieuse fait des ravages dans de nombreux établissements (Shanafelt TD, et al., 2009), bien au-delà de ce qui s’avoue en équipe ou auprès de la hiérarchie.
Les médecins, les infirmiers, les sages-femmes, vivent au quotidien une intensité émotionnelle et une sollicitation cognitive exceptionnelle. À cela s’ajoutent : la confrontation répétée à la souffrance, l’obligation morale de ne rien laisser paraître, la pression des responsabilités, le manque de reconnaissance, ainsi que la peur de l’erreur. Le stress chronique n’apparaît que très rarement comme un « coup de tonnerre », mais comme une lassitude, une diminution de la motivation, un retrait psychologique. On parle parfois d’« usure de compassion ».
L’un des enjeux majeurs est d’identifier l’usure psychologique alors qu’elle est encore réversible. Contrairement au burn-out (consacré par la CIM-11 de l’OMS) qui pousse à l’arrêt et parfois à l’exode professionnel, l’usure silencieuse laisse travailler, sans vitalité. Parce qu’elle ne bloque pas la fonction, elle passe inaperçue, voire banalisée dans certaines cultures du soin (« il faut tenir », « nous sommes tous fatigués »). Pourtant, une attention précoce à ces premiers signes est primordiale.
Selon plusieurs études épidémiologiques, la majorité des professionnels ayant vécu une usure psychologique témoignent a posteriori de la présence de signaux d’alerte, détectables en amont (West CP, et al., 2018). Ce sont : des troubles du sommeil, de l’irritabilité, des difficultés de concentration, une diminution de l’empathie, une perte de sens dans les tâches routinières, et parfois des manifestations physiques (maux de tête tenaces, tensions musculo-squelettiques). À ces symptômes s’ajoute souvent un sentiment de solitude ou d’être incompris, car le soin exige courage et abnégation, mais masque mal la lassitude qui s’installe. Plus insidieusement, on observe un repli progressif sur les automatismes, la perte d’intérêt pour la formation, et une baisse de la satisfaction face au travail accompli.
L’un des paradoxes les plus dévastateurs chez les soignants est l’invisibilité sociale du malaise psychologique. La culture médicale valorise la résistance à la fatigue et la maîtrise émotionnelle. Par crainte du jugement (ou de perdre une position de confiance), nombre de médecins préfèrent taire leur usure psychique. Ce tabou culturel constitue un frein majeur à la prévention, et facilite l’installation du cercle vicieux isolement/fatigue/culpabilité.
Il n’existe pas un mais plusieurs « moteurs » d’usure. Surmenage administratif, faible autonomie décisionnelle, pénurie de personnel, rapports tendus avec la hiérarchie ou les patients, insécurité liée au contexte sanitaire… Les axes de fragilisation sont multiples. Un professionnel à la santé psychologique florissante hier peut se retrouver, quelques mois plus tard, exposé à des risques accrus du simple fait d’un changement d’équipe, de service ou de direction. D’où l’importance d’une vigilance adaptée, individuelle mais aussi supportée par des dispositifs institutionnels (groupes de parole, supervision, espaces de debriefing psychologique).
Pour prévenir l’usure psychologique, plusieurs pistes scientifiquement validées émergent. D’abord, renforcer explicitement les ressources personnelles : adapter son agenda, apprendre à poser ses limites, revaloriser ses compétences transférables au sein ou hors du bilan médical, pratiquer la pleine conscience et l’auto-compassion (Burton A, et al., 2017). Développer une attention consciente à ses besoins et signaux d’alerte personnels est aujourd’hui considéré comme un pivot de la prévention en santé mentale au travail.
L’accompagnement à la prévention de l’épuisement ne saurait reposer seulement sur la responsabilité individuelle du soignant. De nombreux travaux soulignent l’importance d’un soutien entre pairs, de la présence d’un espace de parole en équipe, ou de la structuration d’un collectif bienveillant et sécurisant. Les dispositifs de supervision, mais aussi les réunions d’analyse de pratique encadrées par un psychologue du travail, constituent une ressource capitale pour externaliser la charge mentale et soutenir le sentiment d’appartenance. Le management joue également un rôle déterminant : la reconnaissance, le feedback positif, la possibilité d’adapter le temps de repos ou d’intégrer la vie personnelle aux contraintes professionnelles sont des facteurs clés de prévention.
Lorsque le malaise s’installe, il est nécessaire de solliciter un accompagnement spécialisé. Une psychologue clinicienne spécialiste du monde médical, telle que Delphine Gilman, sait reconnaître les dynamiques spécifiques de l’usure chez les professionnels et proposer un soutien adapté. En individuel ou en collectif, la démarche vise à restaurer autonomie, estime de soi et sentiment d’efficacité, tout en respectant le rythme et la confidentialité essentielle à tout soignant. Cette approche, non stigmatisante, libère la parole et facilite de véritables stratégies de résilience.
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Dans son cabinet situé à Esneux, la psychologue Delphine Gilman adopte une démarche centrée sur les soignants. Chaque personne est reçue sans jugement, dans un cadre de confiance, avec une attention spécifique portée à la singularité du vécu médical. L’objectif est la prévention, mais aussi la réinstallation de stratégies adaptatives et l’acquisition d’outils concrets pour retrouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Les soignants peuvent y travailler directement sur la gestion du stress, la communication interpersonnelle, l’analyse des sources de l’épuisement, et la mise en place de solutions personnalisées.
Dr A., médecin généraliste depuis quinze ans, commence à ressentir une fatigue persistante, un désintérêt pour la file active du cabinet et des oublis inhabituels dans la gestion de ses dossiers. Son entourage remarque de l’irritabilité et des accès de tristesse. Un jour, une erreur organisationnelle la fait douter de sa légitimité. Plutôt que d’attendre l’arrivée d’un burn-out, elle décide de consulter une psychologue spécialiste et découvre les outils d’auto-évaluation, de régulation émotionnelle et de gestion du temps. Six mois plus tard, elle ne parle plus d’épuisement mais d’une reprise en main de son équilibre.
Dans un service de soins intensifs, le turnover élevé et des tensions fréquentes menacent l’équipe d’un phénomène d’usure généralisée. À la demande du cadre de santé, une série de séances d’analyse des pratiques, animées par un psychologue externe, sont mises en place. Cet espace sécurisé permet la circulation de la parole, la mise en commun des bonnes pratiques de coping et la détection des collègues en souffrance avant que la situation ne dégénère. Après douze mois, l’absentéisme recule et la satisfaction au travail s’améliore significativement.
Face à une réorganisation d’hôpital, le stress et la perception d’iniquité montent. La direction sollicite une psychologue spécialisée dans l’accompagnement du personnel médical pour organiser des ateliers de gestion du changement, renforcer les facteurs de protection et, surtout, repérer collectivement et précocement les signaux d’alerte. Ce type d’initiative limite la multiplication des départs anticipés et favorise l’émergence de solutions innovantes adaptées au contexte de soin.
Les médecins débordés ont tout à gagner à instaurer, chaque semaine, un bilan rapide et sans concession de leur état psychologique. Prendre quelques minutes pour s’interroger honnêtement sur ses émotions, ses envies, ou ses freins, constitue la première brique d’un véritable plan de prévention individualisé. Ce dialogue intérieur, loin d’un repli égoïste, nourrit la résilience et la capacité à demander de l’aide sans attendre l’explosion.
Pendant les journées surchargées, quelques minutes de pause consciente, une respiration profonde, l’écriture d’un ressenti ou le partage de ses difficultés avec un collègue de confiance peuvent faire toute la différence. Les études confirment qu’une attention portée à la qualité des micro-récupérations (Burton A, et al., 2017) joue un rôle fondamental dans la diminution des effets de l’usure silencieuse.
Lutter contre l’isolement nécessite de s’investir dans ses réseaux professionnels. Participer à des groupes de pairs, solliciter des retours constructifs, s’entourer de personnes identifiées comme soutenantes sont des leviers puissants. Ces alliances sont un rempart face à la solitude et à la stagnation psychologique. Elles forment un bouclier contre la corrosion de la motivation, souvent accentuée par le sentiment d’inutilité ou de non-reconnaissance.
Au moindre doute ou fatigue inexpliquée, il est vivement recommandé de recourir à des consultations de psychologue spécialisée pour les soignants. Ces démarches, loin d’être réservées aux situations extrêmes, fonctionnement comme des bouées de prévention et sont validées par les dernières recommandations de la HAS.
Les soignants, exposés à la charge émotionnelle et à la cadence effrénée du monde médical, méritent d’évoluer dans une culture collective qui valorise la vigilance psychologique et l’auto-protection. Plus encore, il est crucial de (re)donner une place légitime au soin de soi dans la construction identitaire du soignant. De plus en plus de directions hospitalières développent une politique de prise en charge précoce, de sensibilisation et de formation à l’usure psychologique, tout en encourageant les témoignages sur la résilience et le dépassement des épreuves professionnelles.
Prévenir l’usure psychologique, ce n’est pas seulement protéger l’individu : c’est aussi garantir la qualité et la continuité du soin. Un médecin épanoui, soutenu et lucide sur ses limites, traverse mieux les périodes de crise, s’engage davantage dans les innovations du secteur et favorise un climat sécurisant autour de lui, tant pour les collègues que pour les patients.
Les études récentes recommandent la formation régulière des personnels de santé à la gestion du stress, dès l’université et tout au long de la carrière (West CP, et al., 2018). Cette démarche doit s’inscrire dans la dynamique institutionnelle et être associée à la valorisation des parcours résilients au sein du monde médical. Plus l’usure est envisagée comme un enjeu collectif et non comme la faillite d’un individu, plus le cercle vertueux d’entraide se déploie.
Des recherches solides (Shanafelt TD, et al., 2009) montrent qu’une démarche précoce, au contact d’une psychologue clinicienne spécialisée, réduit le risque de glissement vers le burn-out, augmente la satisfaction professionnelle et la qualité de vie globale des professionnels du soin. S’ajoutent un regain d’empathie, une plus grande stabilité émotionnelle et une diminution de l’absentéisme, autant d’éléments clés pour la pérennité du système de santé.
Face à une usure psychologique qui gangrène peu à peu le monde médical, il devient impératif de transformer la prévention et le soin psychologique en geste professionnel à part entière, naturel, légitime et reconnu. Chaque établissement, chaque équipe, chaque médecin gagnera à placer la santé psychologique au sommet de ses priorités. C’est un combat vital pour les soignants, mais aussi pour tout le système de santé, car la qualité des soins dépend avant tout du bien-être de ceux qui les prodiguent.
Réintroduire l’humain chez les soignants, c’est poser un regard neuf sur l’ensemble de la chaîne du soin et bâtir un environnement où le dialogue, la reconnaissance et la vigilance envers soi-même riment avec excellence médicale.
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Shanafelt TD, et al. Burnout and satisfaction with work-life balance among US physicians relative to the general US population. *Arch Intern Med*. 2012; 172(18):1377-1385.
West CP, et al. Interventions to prevent and reduce physician burnout: a systematic review and meta-analysis. *Lancet*. 2016; 388(10057):2272-2281.