📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
Autour de Liège, voire même à Esneux, la question des troubles du langage écrit revient souvent dans les discussions des parents, enseignants et spécialistes. On parle beaucoup de dyslexie, de dysorthographie, on invoque la génétique, l’environnement, l’exposition aux écrans. Mais avez-vous déjà entendu parler du rôle discret – et pourtant crucial – que joue la mémoire auditive dans tout cela ? Un enfant qui peine à reconnaitre des mots écrits, à orthographier ou à assembler des phrases pourrait vivre une véritable “panne de mémoire sonore”, à la manière d’un musicien qui perd sa partition au milieu d’une mélodie compliquée.
Vous vous demandez peut-être : “En quoi l’oreille influence-t-elle la lecture ou l’écriture ?” Ou pourquoi certains enfants, malgré tous leurs efforts, butent sur les mêmes fautes ? Imaginez-vous en train d’apprendre une nouvelle chanson. Si la mélodie ne s’ancre pas dans votre tête, impossible de la reproduire sans fausses notes. C’est un peu pareil pour les mots : sans une mémoire auditive efficace, tout s'embrouille.
Dans cet article, nous allons décortiquer, sans tabou ni jargon obscur, l’impact de la mémoire auditive sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture chez l’enfant (et l’adulte !). Nous verrons comment repérer les signes d’alerte, le rôle du logopède, et surtout, comment, en comprenant ce mécanisme, on peut offrir aux enfants des solutions bienveillantes et pratiques.
Le langage écrit, ce n’est pas seulement voir des lettres dans un livre ; c’est aussi toute une gymnastique mentale, un ballet entre l’œil et l’oreille. Posez-vous cette question : comment fait-on, vraiment, pour relier des lettres à des sons ? Pour faire vivre ces symboles étranges que sont les “b”, “g”, “eau” sur une feuille vierge ?
Tout commence par le traitement auditif. Selon de nombreuses études, la réussite dans la lecture est intimement liée à la capacité de retenir, d’analyser et de manipuler mentalement des informations sonores. C’est la célèbre mémoire auditive, parfois appelée “mémoire phonologique”. Elle agit comme une petite ardoise mentale, où l’on peut écrire des sons, les garder en tête quelques secondes, le temps de les transformer en mots écrits ou lus.
Prenons l’exemple d’un mot simple : “boulanger”. Pour l’écrire, un enfant doit entendre tous les sons : /b/, /u/, /l/, /ɑ̃/, /ʒ/, /e/. Et les garder en mémoire, le temps de visualiser les lettres, poser le stylo, écrire la bonne suite. Un trou de mémoire même minuscule… et la baguette devient “boulanjé”, “boulager”, ou “boulanché”.
À Liège comme ailleurs, on rencontre des enfants brillants, à l’écoute, qui peinent sans que personne ne comprenne pourquoi. Ils entendent bien, voient bien, sont motivés… Mais leur mémoire auditive se fatigue vite, laisse filer des sons, mélange les syllabes. Imaginez devoir assembler un puzzle dont les pièces disparaissent au fur et à mesure : c’est épuisant, décourageant.
La mémoire auditive joue aussi sur l’orthographe. Pour respecter la conjugaison, différencier “on”/“ont”, il faut pouvoir garder le mot entier en mémoire. Ce n’est pas de la paresse ou de la distraction. C’est une véritable difficulté, qui peut être repérée très tôt.
Vous observez chez votre enfant : une lenteur extrême à écrire, des erreurs phonétiques (confusion entre “d” et “t”, “ch” et “j”), des oublis de syllabes entières ? Ce ne sont pas seulement des étapes d’apprentissage. Ce sont peut-être les premiers signaux d'alerte d’une mémoire auditive trop fragile.
Selon plusieurs spécialistes en logopédie, un accompagnement adapté (diagnostic, entraînements spécifiques, jeux auditifs) peut nettement améliorer ces compétences. Surtout si l’on intervient tôt.
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En logopédie, chaque bilan commence par une sorte d’enquête. On écoute l’enfant lire, répéter, mémoriser une série de chiffres ou de syllabes. On observe la façon dont il décode les nouveaux mots, comment il s’accroche ou se décourage. Aux alentours de Sprimont, comme ailleurs, le rôle du logopède est central : il détecte ces fameux trous de mémoire sonore qui passent inaperçus dans les écoles bondées.
Vous avez peut-être entendu des récits de parents racontant le découragement d’un enfant qui “sait ses leçons à l’oral, mais se trompe dès qu’il écrit”. C’est exactement là qu’intervient la prise en charge logopédique :
- D’abord, elle repose sur un bilan logopédique complet. On trie les compétences : mémoire auditive à court terme, mémoire à long terme, identification des sons complexes, répétition de mots ou de phrases. On repère à quel moment – exactement – le cerveau “lâche” l’information.
- Ensuite, vient la remédiation proprement dite. Souvent basée sur des exercices spécifiques, à mi-chemin entre le jeu et la rééducation. C’est une sorte de salle de sport du langage : on entraîne l’oreille à reconnaître des différences (“b” ou “p”, “an” ou “on”), à répéter des chaînes de mots, à fractionner et recomposer des syllabes.
Un peu comme un sportif qui répète les mêmes gestes, on muscle la mémoire auditive par la répétition, mais aussi avec des astuces : association d’images, rythmes, rimes, chansons, jeux de rôle. Le cerveau adore les raccourcis visuels et émotionnels.
De plus, la logopédie propose des conseils pratiques à la maison, pour aider les enfants à transposer ces nouvelles compétences dans la vie courante. Par exemple, on conseille aux parents d’utiliser des consignes orales courtes, de jouer aux jeux de mémoire, de lire beaucoup à voix haute, en marquant les sons difficiles, de scander les syllabes en tapant dans les mains.
L’objectif n’est jamais de “rattraper” un retard à tout prix, mais de redonner confiance à l’enfant. Montrer que la lecture et l’écriture ne sont pas des montagnes insurmontables. Avec de la patience, du renforcement positif, et un accompagnement adapté, on observe de nets progrès en quelques mois.
À ceux qui doutent de l’efficacité de la logopédie, quelques chiffres : en Belgique, selon une étude récente, près de 30% des élèves dyslexiques suivis voient leurs résultats s’améliorer de façon significative après quelques mois de prise en charge axée sur les stratégies auditives.
C’est encourageant. Et cela rappelle que chaque trouble du langage écrit n’est pas une fatalité, dès lors qu’on met le doigt sur le levier caché : la mémoire sonore.
Vous l’avez sûrement constaté : tous les enfants font des fautes. Mais il y a des signes distinctifs qui alertent, au-delà des erreurs classiques.
Par exemple, un enfant qui confond les mots proches (“poulet/poulain”, “perroquet/paquet”), oublie ou inverse des lettres (“gatue” au lieu de “gâteau”), éprouve des difficultés à retenir des poésies ou des instructions longues… Ce n’est pas qu’une question d’apprentissage. C’est souvent une mémoire auditive qui flanche.
Dans la cour de récré, on repère ceux qui évitent les jeux de rimes, ceux qui demandent sans cesse de répéter la consigne, qui “perdent ”leurs mots en pleine phrase. Peut-être avez-vous, dans votre entourage, ces enfants étonnamment vifs dans le dialogue, mais désemparés face à une dictée.
À la maison, la question revient souvent : “Pourquoi mon fils écrit-il ‘mato’ au lieu de ‘manteau’, alors qu’il parle parfaitement ?”. Ou pourquoi une simple suite de chiffres (“dix, quatorze, vingt-cinq, huit”) devient un labyrinthe impossible à restituer. La mémoire auditive fonctionne comme un panier qui se perfore : une partie du contenu s’enfuit avant d’arriver au but.
Les enseignants, eux, notent une lenteur excessive à la lecture, des hésitations, des mots “devinés” au lieu d’être lus, un déchiffrage laborieux même après plusieurs mois d’apprentissage. Certains enfants, brillants à l’oral, montrent une orthographe anarchique, faite de substitutions étranges. Ce sont autant de signaux qui invitent à consulter, pour envisager un bilan par un logopède.
L’origine de ces failles de mémoire auditive peut être multiple : maturation du cerveau, épisodes d’otites, exposition limitée au langage écrit, facteurs émotionnels (confiance en soi, anxiété).
Heureusement, il existe des solutions pour contourner ces difficultés. Les ateliers de remédiation mis en place par la logopédie adaptent chaque exercice au profil de l’enfant. Ce n’est jamais du “prêt-à-porter”, mais du sur-mesure.
En fin de compte, il s’agit moins d’éradiquer les fautes que de rendre à l’enfant la sensation qu’il peut progresser, à son rythme. Certains, après un an, reprennent plaisir à lire à voix haute, jouent avec les mots et se lancent des défis en famille.
La première étape : repérer, sans juger. Prendre le temps d’observer son enfant en situation d’écriture ou de lecture, sans pression. Lui poser des questions ouvertes : “Comment tu entends ce mot ?”, “Peux-tu me répéter la phrase ?”. Si les réponses sont hésitantes, ou si l’enfant peine à restituer des consignes orales, il est pertinent d’en parler à un professionnel spécialisé.
Dans l’attente ou en complément d’un accompagnement logopédique, quelques astuces éprouvées peuvent faire la différence :
- Favoriser les jeux sonores : devinettes, charades, jeux de rimes, chansons à texte. L’idée est d’exercer l’oreille sans en avoir l’air.
- Multiplier les lectures à voix haute : relire, scander, rythmer les syllabes. Utiliser une baguette pour suivre les lignes, accentuer les mots difficiles, s’amuser à “jouer la comédie” pour rendre l’écoute plus mémorable.
- Synthétiser les consignes : donner deux instructions maximum à la fois (“prends ton cahier, écris la date”), fractionner les étapes, illustrer dès que possible avec des images ou des gestes.
- Créer des routines auditives : réciter tous les matins une phrase-clé, lister les mots appris la veille, faire des dictées courtes mais régulières.
- S'appuyer sur la technologie : il existe des applications adaptées pour entraîner la mémoire phonologique, sous forme de jeux, de musiques, de mini-quizz.
En pratique, il s’agit de transformer l’entraînement en plaisir : créer, chaque soir, un petit challenge “mots rythmés”, enregistrer les histoires racontées par l’enfant, inventer ensemble des chansons sur les devoirs.
Et pourquoi pas, célébrer chaque “petite victoire” : une dictée sans erreur, un mot long bien restitué, une consigne retenue du premier coup. Petit à petit, la mémoire auditive, telle un muscle discret, se renforce. Les progrès ne sont pas linéaires. Parfois, ce sera deux pas en avant, une hésitation… puis un vrai déclic.
Chaque enfant possède une façon unique de traiter les sons et les mots. Certains auront besoin d’un accompagnement long, d’autres de quelques séances ciblées pour débloquer la situation. Ce qui compte, c’est de ne pas rester seul face à la difficulté. Autour de Liège, de nombreux professionnels sont à l’écoute pour proposer un bilan, des séances adaptées, et lever le poids du découragement.
Vous n’êtes pas seul(e) face à ces questions, au contraire. La prise en charge des troubles du langage écrit associés à la mémoire auditive s’améliore chaque année. Il est possible de limiter le découragement scolaire, de redonner confiance et de rouvrir les fenêtres sur le plaisir d’apprendre.
Soyez attentif si votre enfant confond fréquemment des mots proches, omet des syllabes à l’écrit ou peine à retenir des consignes orales. S’il semble comprendre à l’oral mais accumule les erreurs à l’écrit, un bilan logopédique peut permettre de préciser l’origine du problème, notamment en évaluant sa mémoire auditive. Plus le trouble est décelé tôt, plus l’accompagnement aura d’effet.
Pourquoi la mémoire auditive est-elle si importante pour la lecture et l’écriture ?
Parce que chaque mot écrit doit être converti en sons et chaque phrase lue gardée en mémoire, même brièvement, avant d’être comprise ou transcrite. Sans mémoire auditive efficace, l’enfant a du mal à faire correspondre lettres et sons, ce qui complique l’apprentissage et l’automatisation de la lecture comme de l’écriture.
Faut-il toujours consulter un logopède en cas de difficulté ?
Dès que vous observez des signes persistants (confusions, oublis, lenteur exagérée…), il peut être utile d’en discuter avec un professionnel spécialisé. Un logopède saura déterminer s’il s’agit d’un simple retard ou d’un véritable trouble du langage écrit lié à la mémoire auditive, et vous orienter vers les meilleurs exercices.
Quand s’inquiéter vraiment d’un trouble du langage écrit chez l’enfant ?
Ce n’est pas le nombre d’erreurs qui doit alarmer, mais la persistance et la difficulté à progresser malgré les efforts. Si après plusieurs mois d’apprentissage, la lecture ou l’écriture restent laborieuses, il ne faut pas hésiter à demander un avis en logopédie, surtout en cas d’antécédents ou d’autres troubles connus.
- Gathercole, S. E., & Baddeley, A. D. (1990). *Phonological memory deficits in language disordered children: Is there a causal connection?* Journal of Memory and Language, 29, 336–360.
Résumé : Cet article explore le lien entre mémoire phonologique défaillante et troubles du langage chez l’enfant, montrant que la mémoire auditive courte est souvent déficiente dans les troubles du langage écrit.
- Snowling, M. J. (2000). *Dyslexia*, 2nde Ed., Oxford: Blackwell. Résumé : L’auteur examine la mémoire auditive et la conscience phonologique comme facteurs prédictifs des difficultés de lecture et écriture, avec de nombreux exemples d’accompagnement efficace.
- Majerus, S., et al. (2009). *The relationship between short-term memory and language learning: Evidence from aphasia, developmental and second language learning studies*. Cortex, 45(3), 310–325.
Résumé : Cette étude met en évidence les liens entre déficit de mémoire auditive à court terme et troubles d’acquisition du langage, y compris écrit, chez adultes et enfants.
- Melby-Lervåg, M., Lyster, S., & Hulme, C. (2012). *Phonological skills and their role in learning to read: A meta-analytic review*. Psychological Bulletin, 138(2), 322–352.
Résumé : Les compétences phonologiques, directement liées à la mémoire auditive, expliquent une grande partie des difficultés rencontrées dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.