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Travail de nuit, urgences à répétition, sirènes. Le monde du soin et de l’intervention, c’est plus qu’un métier : c’est un appel. Mais à force de rester en alerte, de jongler entre horaires décalés et situations critiques, un mot finit par s’imposer : hypervigilance. Vous en avez déjà entendu parler ? Ce n’est pas juste une grande attention à ce qui se passe autour. C’est un état de tension permanent, où l’organisme reste comme suspendu, prêt à bondir à chaque alarme, chaque bip. Certains professionnels, des infirmiers à l’ambulancier en passant par le pompier ou le policier, vivent ça chaque nuit, chaque garde.
Pourtant, ce qui est au départ une force – l’instinct du danger, la capacité à ne jamais baisser la garde – peut vite devenir un poison insidieux. Fatigue, épuisement, perte de repères : l’hypervigilance use, ronge, et finit par briser, parfois, les meilleures volontés. Alors, pourquoi ce mécanisme se met-il en place ? Quels sont ses dangers sur le plan psychologique, et comment reprendre le dessus ? Ce dossier – qui s’adresse aux professionnels de la santé, du secourisme, mais aussi à ceux qui les accompagnent – fait le point, avec l’expérience de psychologues spécialisés dans l’accompagnement des professionnels, comme à Liège et dans toute la Belgique, là où le terrain n’attend personne.
La nuit, la ville se calme. Mais, pour une infirmière en réa, pour un ambulancier de garde ou pour les policiers, c’est un autre monde. Les urgences ne dorment jamais. Les appels tombent, le stress monte. Vous reconnaissez ce sentiment de tension dans votre poitrine ? Ce n’est pas simplement du stress. C’est l’état d’alerte permanente – l’hypervigilance.
Mais qu'est-ce que c'est exactement ? L’hypervigilance, c’est quand votre système nerveux refuse d’abandonner la garde. Comme si votre cerveau, en pilotage automatique, recherchait sans cesse le moindre signe de danger. On la croise souvent chez les militaires en zone de guerre, mais le personnel soignant, les policiers, les pompiers et tous ceux qui veillent aux alentours de Liège connaissent bien cette alerte continue.
Un peu d’adrénaline, c’est normal et parfois salvateur. Cette montée d’énergie vous permet de réagir vite lors d’un arrêt cardiaque ou d’une intervention, d’être plus attentif aux variations d’un patient. Mais chez certains, le cerveau finit par oublier de relâcher la pression. Vous rentrez chez vous, mais impossible de décrocher. Vous êtes à table avec vos proches, mais une partie de vous reste sur le qui-vive, à l’affût du moindre son, du moindre bip. On parle alors d’une alerte exagérée, parfois jusqu’à l’irritabilité, l’insomnie, l’agitation nocturne. Le corps reste tendu comme un arc, prêt à décocher, et le mental, lui, s’épuise.
Les causes ? Elles sont multiples : cadences infernales, rotations de postes, lumière artificielle toute la nuit, bruit, exposition à la souffrance et au danger, absence de vraie coupure entre travail et vie privée. Les horaires décalés chamboulent l’horloge interne : vous dormez le jour, veillez la nuit. Le corps, lui, essaie tant bien que mal de compenser. Résultat : la vigilance, de solution, se mue en problème.
Des études récentes ont d’ailleurs montré que l’hypervigilance peut impacter la santé aussi fortement qu’une exposition chronique au bruit ou à la lumière bleue : troubles du rythme circadien, anxiété, troubles de l’humeur, augmentation des erreurs médicales. La vigilance devient alors un ennemi intérieur, pénétrant tous les compartiments de la vie quotidienne.
Vous vous sentez concerné ? Ce n’est pas une faiblesse, ni un manque de courage. C’est le signe que l’humain, même le plus aguerri, a ses limites. Surtout dans un environnement professionnel qui exige, nuit après nuit, d’être à 200% de vigilance – sans point mort.
Pour s’en sortir, il ne suffit pas de “se ressaisir” ou de “prendre sur soi”. Il faut comprendre ce qu’il se passe, accepter d’en parler, parfois consulter… Et surtout, reconnaître que l’hypervigilance est un mécanisme de défense normal, mais que chroniquement, elle s’avère contre-productive.
Pour aller plus loin sur la prise en charge psychologique des professionnels exposés à l’usure et à l’hypervigilance chronique, vous pouvez lire cet article spécialisé consacré à l’accompagnement des soignants en détresse.
Maintenant, posons la question qui fâche : jusqu’où le corps et le mental encaissent-ils ? Et surtout, qu’arrive-t-il quand cette vigilance extrême devient le nouveau “mode normal” ?
Là encore, impossible de faire l’autruche. L’hypervigilance s’installe lentement. C’est souvent insidieux. D’abord, la fatigue. On pense que c’est juste “une mauvaise nuit”. Ensuite, l’agacement : tout semble vous irriter, même ce qui vous paraissait anodin – le bip de la machine, la sonnerie de smartphone, les bavardages au poste. Votre seuil de tolérance baisse ; vous montez plus facilement dans les tours.
Sur le plan psychologique, les effets sont multiples. Distinguer travail et maison devient flou, surtout quand vous rentrez du travail à 7h du matin et que tout le monde démarre la journée. Il y a ceux qui deviennent anxieux à l’idée de retourner bosser la nuit suivante, ceux qui développent des troubles du sommeil ou des crises d’angoisse, voire des épisodes dépressifs. L’hypervigilance, c’est comme un volcan en sommeil : à force, il finit par déborder, et l’épuisement n’est jamais loin.
Plus grave encore, l’hypervigilance chronique peut déboucher sur des troubles du stress post-traumatique (PTSD). C’est bien documenté chez les pompiers, les policiers, mais aussi chez des infirmiers ou aides-soignant(e)s qui vivent trop de décès ou d’interventions dramatiques. Le cerveau enregistre le danger comme un film qui repasse sans cesse. Résultat : flashbacks, sentiments d’insécurité même chez soi, troubles de la concentration, repli sur soi. Vous reconnaissez certains symptômes ? Et si c’était plus qu’un simple coup de fatigue ?
Côté physique, le corps paie la note. Tensions musculaires constantes (dorsalgies, maux de tête), trouble du rythme cardiaque, hausse de la pression artérielle, troubles digestifs. Pourquoi ? Parce que le cerveau, persuadé que la menace est partout, maintient les glandes surrénales en mode “urgence” très (trop) longtemps. À force, même le système immunitaire flanche. Moins de défenses, plus de maladies, plus de jours d’arrêt, et la spirale infernale s’installe.
Ce n’est pas une fatalité. De plus en plus d’études – comme celle menée aux États-Unis sur les personnels soignants en milieu hospitalier nocturne – montrent que la prise en charge psychologique, l’écoute, la reconnaissance du vécu sont des armes puissantes pour enrayer cet engrenage. D’ailleurs, aux alentours de Liège, des consultations spécifiques voient le jour pour accompagner les soignants et travailleurs de l’urgence exposés à ces risques “invisibles”.
Parlons-en franchement : l’hypervigilance prolongée, c’est l’autoroute directe vers le burn-out. Un peu comme une batterie de téléphone : on croit pouvoir tenir encore un peu, puis soudain tout s’éteint. Les symptômes ? Sentiments de vide, de dépersonnalisation (“je ne ressens plus rien en intervention”), cynisme, baisse radicale de performance, isolement social. Cela arrive plus souvent qu’on ne le pense.
Un chiffre ? Près de 35% des professionnels de la santé en Belgique reconnaissent avoir déjà ressenti un épuisement moral aigu dans l’année passée. Les pompiers et policiers ne sont pas en reste : absence d’émotion, troubles de la mémoire, hyperactivité ou au contraire apathie, sont souvent le signal d’alarme lancé par le corps.
Le burn-out à l’hôpital n’a rien d’une fatalité inévitable, mais c’est le risque numéro un si l’on ignore ces signaux. Parler à un professionnel spécialisé, c’est souvent le déclic qui permet de sortir la tête de l’eau avant la noyade.
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La réalité actuelle ? Beaucoup hésitent à consulter un psychologue spécialisé. Tabou, peur du jugement (“je ne suis pas fait pour ce métier ?”), envie de “tenir bon”. Pourtant, le chemin pour reprendre la main passe toujours par une prise de conscience. Le repérer, c’est déjà agir.
L’accompagnement par un professionnel spécialisé dans la prise en charge des soignants ou des agents de la sécurité, c’est loin d’être accessoire : c’est la clé. Eh oui, pas question d’appliquer les mêmes techniques qu’à tout citoyen lambda. Les usures du travail de nuit, les impacts psychologiques à gérer ne sont pas les mêmes. À Liège et ailleurs, les psy de terrain savent adapter :
Et puis, il y a la question du collectif. Un personnel qui ose ouvrir le dialogue en équipe, qui accepte que chacun ait ses limites, avance mieux. Les protocoles de “retour d’expérience” après situation difficile, c’est bien. Mais cela ne remplace pas une vraie politique de prévention de l’hypervigilance.
De plus en plus d’établissements en Belgique mettent en œuvre des cellules de soutien psychologique : consultations dédiées, point-écoute, groupes de débriefing après événement marquant. Ces initiatives, souvent animées par des psychologues cliniciens spécialisés (comme Delphine Gilman), évitent de laisser les collègues seuls face à la montagne. Car la surcharge mentale, l’usure, le sentiment de ne pas être compris, ce sont les pires ennemis. À force de tout porter tout seul, même les plus vaillants finissent par s’effondrer.
Vous hésitez à franchir le pas ? Faites-le pour vous. Mais aussi pour ceux qui comptent sur vous, au travail ou à la maison. Vous n’êtes pas invincible parce que vous travaillez la nuit ou que vous portez un uniforme. Et puis, la prévention, ce n’est pas un gros mot. C’est du bon sens.
Comme le dit une soignante passée par là : “C’est quand j’ai enfin parlé de mon état d’alerte permanent et de mon angoisse à ma cadre que j’ai compris que je n’étais pas seule. J’ai osé demander un rendez-vous, et j’y ai trouvé du soutien. Aujourd’hui, je sais dire stop.”
Vous cherchez ?
N’attendez pas d’être “au bout du rouleau”. Plus on agit tôt, plus la récupération est rapide. Une consultation ne veut pas dire être “inapte”. C’est le signe d’une maturité professionnelle, d’une volonté de mieux faire – pour soi, pour son équipe, pour les personnes qu’on accompagne.
Bonne nouvelle : il existe de vraies marges de manœuvre au quotidien, même quand on bosse dans le médical, la police ou les pompiers. Le but ? Que l'hypervigilance redevienne une alliée du travail, et non une ennemie intime. Quelques réflexes peuvent tout changer, en cumulant, au fil du temps :
Pensez aussi à varier vos temps de repos : le cerveau, comme un muscle, a besoin d’apprendre à relâcher le mode “alerte absolue”. Cela veut dire, parfois, dire non aux sollicitations extérieures ou à certaines heures supplémentaires épuisantes. Osez !
Prendre soin de son alimentation, rester hydraté, éviter les excès de stimulants… Cela semble anodin, mais dans la réalité, cela limite les pics d’angoisse et de tensions nocturnes sur le long terme.
Enfin, ne négligez pas les ressources locales en Belgique. Si, dans votre équipe, il existe un dispositif “santé au travail”, informez-vous. Des services dédiés souvent méconnus interviennent en prévention, en soutien, même pour quelques séances. Les mutuelles en remboursent une partie. Rares sont ceux qui regrettent d’avoir osé consulter ou en parler, souvent, le plus dur, c’est juste la première étape. Les suivantes deviennent plus simples.
Comment reconnaître un état d’hypervigilance chez les professionnels de santé ?
Un professionnel en hypervigilance présente souvent une tension musculaire permanente, une difficulté à décrocher du travail même en dehors de ses heures, et des troubles du sommeil. D’autres signes incluent l’irritabilité, la difficulté de concentration et une hypersensibilité aux bruits ou aux situations d’alerte. Il est important de ne pas ignorer ces symptômes, car ils sont révélateurs d’un déséquilibre psychologique lié au stress professionnel.
Pourquoi l’hypervigilance touche-t-elle davantage le personnel travaillant la nuit ?
Travailler la nuit entraîne une dérégulation de l’horloge biologique, des privations de sommeil et une exposition accrue à des situations d’urgence ou à des contextes à fort stress. Ce contexte favorise un état d’alerte continu, où le cerveau a du mal à passer en mode “repos”, accentuant ainsi les risques d’hypervigilance chez les professionnels de santé et de l’intervention.
Quand faut-il consulter un psychologue spécialisé dans le soutien aux travailleurs de nuit ?
Si la fatigue devient chronique, que l’anxiété ou la peur d’aller travailler s’installe, ou en cas de difficultés à déconnecter même lors des jours de repos, il est essentiel de consulter. Les professionnels formés à ces problématiques, comme ceux trouvables à Liège, peuvent accompagner et proposer des solutions adaptées pour éviter le burn-out et la dégradation de la santé mentale.
Faut-il nécessairement changer de métier pour sortir d’un état d’hypervigilance chronique ?
Non, il n'est pas toujours nécessaire de quitter son poste. De nombreux professionnels retrouvent un bien-être durable en étant accompagnés, grâce à une adaptation de leur rythme, une gestion spécifique du stress et une prise en charge psychologique personnalisée. La clé est de reconnaître le problème à temps et d’oser demander de l’aide avant que la situation ne s’aggrave.
1. Geoffroy PA, Gaman A, Maruani J, et al. Travail de nuit et troubles du sommeil chez les soignants : conséquences et solutions. Revue Médecine du Sommeil, 2019. Les travailleurs de nuit présentent un risque accru de troubles du sommeil et de santé mentale, nécessitant une prévention active pour limiter l’hypervigilance. Lien
2. Sampaio F, Sequeira C, Teixeira L. Impact du travail de nuit sur le bien-être psychologique des infirmiers. Annales Médico-Psychologiques, 2021. Cette étude confirme que la vigilance chronique liée au travail de nuit entraîne un risque important de troubles anxieux et dépressifs. Lien
3. Perrin L, Huguelet P, Berney A. Travail de nuit et santé mentale chez les urgentistes hospitaliers. Revue Médicale Suisse, 2017. L’hypervigilance est fréquente chez les urgentistes, impactant le sommeil, la santé mentale et la performance professionnelle. Lien
4. Politis AM, Georgiadou E, Tegos DK. Hypervigilance, stress professionnel et stratégies d’adaptation chez les intervenants d’urgence. European Journal of Psychiatry, 2018. Cette revue met en évidence la nécessité d’interventions psychologiques adaptées pour prévenir l’épuisement professionnel lié à l’hypervigilance chez les soignants et forces de l'ordre. Lien