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Injonctions contradictoires dans les métiers du care : comment s'en libérer vraiment ?Psy Professionnels de la Santé + Care

Psychologue – Mme Delphine Gilman - Spécialisée : Professionels de la Santé et de l'intervention (pompiers, policiers, protection civil, etc...)

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Les injonctions contradictoires dans les métiers du care : comment s’en libérer vraiment ?

Dans les métiers du care comme la santé ou l’intervention d’urgence, un piège sournois s’infiltre souvent : les injonctions contradictoires. “Prends soin de l’autre, mais protège-toi”, “Sois disponible, mais ne t’épuise pas”, “Sois empathique, mais garde tes distances”... Ça vous parle ? Pour beaucoup de professionnels de santé et d’intervention à Liège ou ailleurs, la cacophonie des exigences finit par user. Parfois jusqu’au bout du rouleau.

Ce n’est pas un sujet à la mode, ni une nouvelle façon de parler du burn-out. Non. C’est un mal de fond, discret, qui malmène l’estime de soi, fatigue les équipes, et fait parfois basculer du “j’aime mon métier” au “je n’en peux plus”.

Dans cet article, zoom sur ces doubles contraintes qui nous tirent dans tous les sens. Quels mécanismes psychologiques se cachent derrière ? Comment distinguer ce qui vient de l’organisation, ce qui relève de soi ? Et surtout, comment retrouver un équilibre réaliste, loin de la culpabilité ?

Pourquoi les injonctions contradictoires frappent-elles si fort dans les métiers de la santé et de l'intervention ?

Imaginez : une infirmière en Belgique oscillant entre l’obligation d’accueillir chaque soin avec attention et la pression constante des plannings imbuvables. Tout professionnel des métiers du care – médecin, éducateur, psychologue, pompier, policier ou kinésithérapeute – a déjà entendu ces messages opposés : “Investis-toi totalement, mais ne t’attache pas”, “Priorise le patient, mais ne t’oublie pas”.

Dans ce secteur, le sacrifice de soi est souvent valorisé. À chaque réorganisation hospitalière, chaque pénurie de moyens, on demande à chacun de “rester professionnel”, de donner plus, tout en promettant une “attention au bien-être”. Un vrai numéro d’équilibriste. Les témoignages recueillis aux alentours de Liège abondent. Une aide-soignante confie : « Je veux tout faire parfaitement. Mais dès que je prends mon temps avec un patient, j’ai peur qu’on me reproche de ralentir l’équipe. Je culpabilise dans tous les sens ». Épuisant, non ?

Mais pourquoi ces doubles injonctions sont-elles si destructrices dans ce secteur ?

  • Un engagement émotionnel très fort. Soigner, sauver, soutenir… on ne fait pas ce genre de métier par hasard. L’identification au rôle est massive.
  • Une culture de l’abnégation. Dans beaucoup de services, on se valorise à se dépasser. “Prendre sur soi”, “tenir le coup”... Ces valeurs, martelées et parfois toxiques, empêchent de tirer la sonnette d’alarme.
  • L’absence de reconnaissance claire. Paradoxalement, les louanges vont rarement de pair avec un vrai soutien. Résultat : on a l’impression que tout est demandé à la fois, et jamais assez bien fait.

Résultat ? Un sentiment de jamais aucunement « être à la hauteur ». D’être, au contraire, dans une impasse permanente. Une psychologue spécialisée décrit ce mal comme une toile d’araignée : plus on tente de s’en dépêtrer, plus on se coince. À terme, cela mine non seulement la motivation… Mais aussi la santé mentale.

Le psychologue du travail est alors confronté à des soignants en souffrance – et parfois eux-mêmes pris dans ces doubles obligations. Les dispositifs de supervision, précieux, n’échappent pas non plus à ces paradoxes (“Soyez innovants mais respectez les protocoles”, etc). L’engrenage ne s’arrête pas à la porte d’une salle de pause.

N’oublions pas les spécificités : une policière ou un ambulancier sentira la pression du devoir, de la discrétion émotionnelle, tout en devant rester humain et ouvert. Un médecin de garde se devra d’être efficace, mais de ne jamais expédier la relation. Ces injonctions, toujours impossibles à tenir ensemble, ouvrent la voie aux conflits internes chroniques.

D’inévitables blessures invisibles : comment se manifestent concrètement les effets de ces doubles contraintes ?

Vous vous réveillez le matin lourd, esprit déjà en surcharge ? À la pause café, les collègues avouent aussi peiner. Si les conséquences psychologiques des injonctions contradictoires n’étaient que des mots, on en rirait peut-être. Mais sur le terrain, à force, ce sont de vraies blessures invisibles qui s’accumulent.

Quelques chiffres ? En France, une étude récente montre que 78% des professionnels hospitaliers déclarent vivre “souvent” des situations d’injonctions doubles. En Belgique, plusieurs consultations en psychologie spécialisée pour les infirmières témoignent de la montée de l’anxiété et du doute sur la valeur personnelle.

Mais comment savoir si la spirale vous touche aussi ? Voici des symptômes très concrets, souvent rapportés en consultation :

  • Épuisement chronique. Fatigue qui ne part pas, même en congé. On se lève vidé.
  • Perte de sens. “Tout cela sert-il encore à quelque chose ?”, “Je veux aider, mais je n’y arrive plus”.
  • Irritabilité, repli sur soi. Les relations se tendent, la moindre remarque pique.
  • Culpabilité permanente. « Je ne fais jamais assez », « Je fais mal à quelqu’un quoi que je choisisse ».
  • Difficulté à poser des limites, peur du jugement des autres équipes ou de la hiérarchie.

Le pire dans l’histoire ? Souvent, la personne frappée par ces injonctions ne s’autorise même pas à mettre un mot dessus. Dans les marges de certaines notes de psychologues, on lit : “J’ai honte de parler de ma souffrance, je ne suis pas le plus à plaindre…”.

Résultat : tout se joue en silence. Accumulation des malaises, plaintes vague à l’âme, et parfois effritement de la vie privée aussi. Les proches n’en peuvent plus du moral morose à la maison. On pense tenir jusqu’aux vacances. Mais la tension revient, vite. Comme si cette voix qui dit “tu dois tout gérer, tout faire bien” ne baissait jamais vraiment le volume.

Le saviez-vous ? Aux alentours de Liège, des dispositifs de soutien sont déployés dans certains hôpitaux depuis la crise COVID-19, spécifiquement pour accompagner ceux qui font face à ces paradoxes délétères. Les consultations de psychologie spécialisée pour le personnel de santé rencontrent un franc succès.

Dans cette guerre contre l’invisible, force est de constater que les outils de prévention classiques ne suffisent plus. La clé ? Pour certains, oser le mot, oser la prise de recul. Pour d’autres, demander de l’aide auprès de personnes extérieures comme une psychologue clinicienne formée à ces problématiques, peut faire toute la différence.

Décrypter les rouages internes : pourquoi les professionnels du care s’empêchent-ils de sortir de l’emprise ?

S’affranchir des doubles contraintes, ce n’est pas “juste” changer d’organisation. C’est aussi, et surtout, s’aventurer dans un labyrinthe intérieur. Car bien souvent, la source des injonctions contradictoires est autant dans l’environnement… que dans l’esprit de celui qui les subit.

Pourquoi ? Quelques pistes, issues de l’expérience de psychologue pour professionnels de santé :

  • La vocation. On ne choisit pas ces métiers par hasard. Beaucoup portent en eux un idéal : soigner, sauver, être utile. Dès lors, chaque échec (ou compromis) fait mal, car interprété comme une trahison profonde de soi-même.
  • La loyauté envers le groupe. Dans certains services, “ceux qui se plaignent sont faibles”. On continue donc, par solidarité, à assumer ce qui devrait être partagé.
  • Les peurs profondes : peur d’être jugé incompétent, insuffisant, voire remplaçable si on se protège.
  • L’habitude du sacrifice. La fatigue, la frustration deviennent la norme. S’occuper de soi ? On culpabilise avant même d’essayer.

Une image ? Prenez une balance déséquilibrée. D’un côté, toutes les valeurs, passions et promesses tenues à soi-même. De l’autre, les exigences de l’extérieur, l’organisation, les patients, la hiérarchie. Ce déséquilibre s’installe doucement, sans bruit. Jusqu’au déclic.

Or, certains mécanismes psychiques rendent l’émancipation plus lente :

  • L’auto-culpabilisation : se reprocher d’être trop sensible/fragile/ne pas savoir “serrer les dents”.
  • La confusion entre empathie et fusion. Vouloir tout absorver, au risque de se perdre.

À qui demander de l’aide quand on n’en peut plus ?

Sortir de cette spirale nécessite souvent un regard extérieur. Il peut s’agir d’un collègue de confiance, d’une supervision en équipe, ou d’une consultation chez une psychologue spécialiste comme Delphine Gilman. Pour nombre de patients, ce premier pas s’avère libérateur. Car reconnaître la paradoxalité, c’est déjà éclairer l’invisible. Un soignant confie : “Parler à quelqu’un qui connaît le terrain, ça change tout. On se sent moins fou, moins seul”.

Le chemin est jalonné de résistances, mais aussi de petits mouvements : dire non à une réunion inutile, accepter de prendre une pause “vraie”, demander de partager une tâche qui dépasse le raisonnable...

Psychologue – Mme Delphine Gilman - Spécialisée : Professionels de la Santé et de l'intervention (pompiers, policiers, protection civil, etc...)

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Comment se libérer : stratégies concrètes et pistes d’émancipation

Bien sûr, il ne suffit pas d’identifier ces injonctions pour s’en débarrasser. Mais il existe des stratégies efficaces, éprouvées à la lumière de la pratique psychologique et de l’expérience des professionnels de la santé.

  • Mettre des mots sur le paradoxe : “On me demande d’être disponible 24h/24, mais je suis blessé si je n’ai pas de temps pour ma famille”. Nommer la contradiction, c’est déjà la remettre à distance. Un groupe de parole animé à Liège rapporte que simplement “donner un nom” au malaise soulage près de 40% des participants !
  • Rationnaliser les attentes : Se souvenir qu’on n’est pas responsable de tout. Le super-héros n’existe pas. Accepter qu’il y ait des limites, c’est honorable.
  • Apprendre à dire non… sans culpabiliser : C’est souvent la plus grande épreuve. Pourtant, protéger sa santé mentale n’est égoïste que dans la bouche de ceux qui n’assument pas leur propre mal-être. Travailler avec une psychologue sur l’affirmation de soi fait des merveilles.
  • Prendre soin de soi activement : Sommeil, alimentation, pratique sportive, rituels de décompression. Non, ce n’est pas accessoire. C’est vital, pour tenir sur la durée.
  • Oser changer ce qui peut l’être : Réorganiser les plannings, instaurer une vraie pause, proposer un temps de supervision externe. Beaucoup de structures, même à petite échelle, ont réussi à alléger la pression.

Certains s’en sortent grâce à l’écriture (carnet de bord, journal), d’autres grâce à la réflexion collective (ateliers, groupes de co-développement). Et quand la situation s’enlise, l’accompagnement par une personne formée, extérieure au service, permet de démêler les fils plus sereinement.

En résumé ? La libération passe par trois leviers : l’écoute sans jugement, l’alliance avec les collègues pour rompre l’isolement, et l’appui d’un professionnel pour enclencher de nouvelles habitudes sans renier ses valeurs.

À l’hôpital, on commence aussi à former les encadrants aux outils de communication “non-violente”. Ceux-ci détectent mieux les paradoxes, ajustent leur management, et limitent les situations sans sortie pour leurs équipes. Bref, la formation continue prend une place décisive.

Ce ne sera pas magie du jour au lendemain, non. Mais pierre par pierre, on démantèle ce qui enferme. Comme on enlève les briques d’un mur trop lourd. Jusqu’à respirer à nouveau. Enfin.

Pour approfondir cette thématique, d'autres pistes de réflexion sont abordées dans cet article complémentaire : burn-out à l'hôpital : pourquoi et quand il faut consulter une psychologue spécialisée.

FAQ – Questions fréquentes

Pourquoi les injonctions contradictoires fatiguent-elles autant les soignants et intervenants ?
Les injonctions contradictoires poussent à tenter de satisfaire deux exigences opposées en même temps, ce qui génère un stress constant et un sentiment d’être “jamais à la hauteur”. À la longue, ce mécanisme épuise moralement et physiquement tous les professionnels concernés.

Comment repérer le début d’un mal-être lié aux doubles contraintes ?
Le mal-être se manifeste souvent par une fatigue persistante, une perte de motivation ou une irritabilité inhabituelle. Quand l’impression de “ne jamais faire juste” persiste malgré les efforts, il est urgent de l’identifier et d’obtenir du soutien.

Faut-il forcément consulter un psychologue spécialisé pour s’en sortir ?
Pas forcément, mais rencontrer un psychologue du travail ou du soin aide à sortir du sentiment d’isolement et à nommer concrètement le problème. Ce soutien professionnel propose des outils personnalisés pour alléger la pression et retrouver du sens.

Quand changer d’équipe ou d’organisation devient-il nécessaire ?
Si malgré tous les efforts pour dialoguer et poser ses limites la situation reste intenable, il peut être judicieux d’envisager une mobilité en interne ou un nouveau poste. L’important est de ne pas s’enfermer dans la souffrance chronique.

Mots-clés importants : professionnels de la santé, injonctions contradictoires, burn-out, fatigue psychologique, psychologue clinicienne, Liège, consultation individuelle, gestion du stress, santé mentale, soutien psychologique.

Références scientifiques :

Lemoine S. et al., "Les stratégies d’adaptation chez les soignants exposés à des contraintes paradoxales", Revue Pratique de Psychologie, 2019. Résumé : Cette étude décrit comment les professionnels de la santé tentent d’adapter leur comportement face aux contradictions institutionnelles et les facteurs protecteurs associés. Lien

Delobel-Ayoub M., "Santé psychologique au travail dans le secteur hospitalier", Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement, 2021. Résumé : Cet article dresse un état des lieux des troubles psychiques chez les soignants et le rôle des injonctions paradoxales. Lien

Mauger S., "Intervenir face au stress professionnel : rôle et impact du psychologue dans les établissements de santé", La Revue de l’Infirmière, 2020. Résumé : Exploration du rôle du psychologue dans l’accompagnement des soignants et la résolution des conflits de loyauté. Lien

Morel B. et al., "Épuisement professionnel et risques psychosociaux dans les métiers de l’urgence", La Presse Médicale, 2018. Résumé : Analyse des conséquences des facteurs de stress chroniques dans les professions du soin et de l’intervention. Lien

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