Logopède Consultations spécialisées Langage Oral et Langage écrit Bilan
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Imaginez une dictée à l’école primaire. L’enseignant dicte “chat” et sur la copie, on retrouve “cha”, “sha”, “chta”. Ou encore “bato” pour “bateau”. Derrière ces erreurs banales et qui paraissent futiles, il se cache parfois un trouble du langage écrit bien réel : dysorthographie phonétique. Le mot impressionne, mais la réalité est plus courante qu’on ne le pense. On en parle peu. Pourtant, dans chaque classe, il y a ce petit qui fait tout son possible, mais qui se heurte à des erreurs de transcription que la bonne volonté ne suffit pas à vaincre. La dysorthographie phonétique, c’est un combat invisible. C’est aussi des parents inquiets, des enseignants démunis et des enfants qui finissent parfois par se croire “nuls” alors qu’ils sont tout simplement différents dans leur façon d’appréhender les sons et les lettres.
Dans cet article, on plonge sans jargon dans ce trouble. On l’explique, on en donne les signes, on décrit les difficultés et, surtout, on propose des solutions efficaces, ancrées dans la réalité et testées sur le terrain, notamment en Belgique. Des astuces simples pour reconnaître, accompagner et dépasser. Parce qu’un enfant qui confond “fée” et “v” peut, avec le bon accompagnement, retrouver confiance et plaisir à écrire.
Le terme vous semble technique ? Il n’en est rien. La dysorthographie phonétique touche la transcription des sons en lettres. Pour comprendre, imaginez un enfant qui entend parfaitement les mots, les comprend bien, mais qui, lorsqu’il doit les écrire, se trompe sur la façon de convertir les sons en signes écrits. Ce sont ces fameuses “erreurs phonétiques” où la lettre ou le groupe de lettres utilisé ne correspond pas au son attendu dans le mot. En un mot, l’écrit ne reflète pas ce que l’oreille a perçu.
Pour bien cerner, voici quelques exemples typiques observés lors des bilans de langage écrit :
Ces erreurs persistent au-delà de l’âge habituel d’apprentissage. Elles ne se résorbent pas avec le temps ou la pratique. Là où beaucoup évoluent peu à peu et apprennent à faire la différence entre “ou” et “u”, d’autres restent bloqués sur ces pièges phonétiques. Et cela ne veut pas dire qu’ils ne travaillent pas assez. Leur cerveau fonctionne juste différemment au niveau de la transcription.
On dit que la dysorthographie phonétique peut “saboter” tous les efforts fournis. Imaginez devoir écrire une recette et voir votre orthographe déformée jusqu’à ne plus se reconnaître soi-même dans ses mots. C’est ce que vivent certains, chaque semaine, dans des classes à Liège ou ailleurs. L’échec n’est alors pas une question de volonté, mais de fonctionnement cognitif.
Ce trouble n’est pas à confondre avec une simple dyslexie, même s’il lui est lié. Il concerne ici exclusivement la transcription. On est face à un défi particulier, qui demande des solutions ciblées.
Dans la littérature scientifique, on retrouve de nombreux termes voisins : trouble spécifique du langage écrit, trouble de la conversion phonème-graphème, etc. Pourtant le quotidien des familles, enseignants et logopèdes n’est pas fait de termes, mais de situations très concrètes. Un exemple ? L’enfant se met à détester la dictée. Il angoisse à la moindre phrase à écrire au tableau. Parfois même, il développe une honte silencieuse, doublée d’une baisse nette de l’estime de soi. Un simple paragraphe peut leur sembler une montagne à gravir !
Les enseignants aux alentours de Liège témoignent souvent de ce type de configuration : “Il connaît parfaitement sa leçon, mais dès qu’il faut l’écrire, tout se mélange”. Souvent, c’est la confusion entre sons proches (p/b, t/d, f/v), ou encore la difficulté à entendre la différence entre phonèmes.
Mais voilà : la dysorthographie phonétique n’est pas une fatalité. L’identification précise et une prise en charge adaptée font toute la différence.
Reconnaître un enfant atteint de dysorthographie phonétique n’est pas toujours évident. Les erreurs sont variables d’un enfant à l’autre, mais quelques signes reviennent constamment :
Comment expliquer tout cela ? Dans le cerveau, il existe un “décodage” entre le langage oral (ce qu’on entend) et le langage écrit (ce qu’on transcrit). Lorsqu’une défaillance (souvent au niveau des aires temporales du cerveau) gêne le passage de l’un à l’autre, tout se complique. C’est comme si vous deviez traduire un texte en chinois sans connaître ni l’alphabet ni les sons. Injuste, non ?
C’est souvent vers le CE1 ou le CE2 (2e - 3e années) que l’alerte est donnée. Les enseignants repèrent les fautes atypiques, répétées, même après des séances de remédiation. L’enfant s’accroche, mais les erreurs persistent.
À ce stade, le bilan logopédique est indispensable. Il se compose d’une série de tests pour évaluer : - La conscience phonologique (entendre et manipuler les sons) - La conversion phonème-graphème (transcrire un son en lettre) - La mémoire auditive - Les capacités de copie et de dictée
En Belgique, notamment à Liège, de nombreux enfants bénéficient de ces bilans en cabinet ou dans des centres spécialisés. L’objectif ? Mettre en lumière le profil d’erreurs pour orienter l’accompagnement. Le bilan va plus loin que de simples exercices. Il approfondit le rapport de l’enfant au langage, ses points forts et ses faiblesses, sa mémoire à court terme, mais aussi ses stratagèmes de compensation (l’enfant retient parfois les mots globalement, sans passer par l’audition fine des sons).
Et ce n’est pas qu’une question scolaire. Les conséquences s’étendent parfois à la prise de notes, aux exercices de mathématiques (quand il faut écrire un énoncé), voire à la construction de phrases dans d’autres langues. Les parents, eux, parlent souvent d’une “guerre des devoirs” à la maison, d’un temps interminable pour recopier une simple phrase, d’exercices qui tournent à la source de tension. Qui n’a jamais vu ce petit froncement de sourcils d’un enfant face à une dictée ? Ce n’est pas de la feignantise.
D’ailleurs, la dysorthographie phonétique peut toucher tout le monde. Même un enfant curieux, attentif, qui comprend tout en classe. Parfois, la stigmatisation arrive : “Il ne fait pas d’efforts”, “il ne lit pas assez à la maison”. Non. Il faut absolument faire la différence entre paresse et trouble. Le premier disparaît avec des encouragements, le second nécessite un accompagnement scientifique.
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Une anecdote réelle : Luca, 8 ans, apporte systématiquement ses cahiers de français cachés sous le bras. “J’ai honte parce que mes camarades se moquent quand je lis à voix haute ou quand je dois écrire au tableau”. Son institutrice l’encourage, mais voit bien qu’il bute sur la transcription de mots aussi simples que “pomme” ou “bain”. Après un dépistage, la dysorthographie phonétique est confirmée. Avec un accompagnement adapté, Luca commence à reprendre confiance et progresse pas à pas. “C’est comme si on m’avait donné une carte du trésor”, dit-il.
Face à la dysorthographie phonétique, il existe une bonne nouvelle : il y a des solutions concrètes, éprouvées. Ce n’est pas une sentence irrévocable. Mais il faut du temps, de la patience et quelques outils adaptés.
La première chose est de faire équipe : l’enfant, la famille, l’école et le thérapeute spécialisé (logopède, orthophoniste). Règle n°1 : éviter la pression. Plus on force, plus l’enfant va se sentir en échec, et moins il progressera.
Les stratégies de base :Renforcer la conscience phonologique. C’est la capacité à repérer, isoler et manipuler les sons du langage. Cela passe par des jeux simples : reconnaître les rimes, découper les mots en syllabes, deviner le mot mystère à partir du premier son (“Quel mot commence par ‘ch’ comme chat ?”). Ces activités, ludiques au départ, ont un vrai pouvoir de transformation. C’est comme muscler le cerveau pour mieux entendre les détails.
Travailler la conversion son-lettre. Là encore, l’apprentissage passe par des outils multisensoriels : lettres mobiles, jeux de cartes sonores, fiches où l’enfant relie dessin et son. Plus la main, l’œil et l’oreille travaillent ensemble, plus la mémorisation dure. Les dictées flash, où l’on travaille seulement sur quelques mots à la fois, ont prouvé leur efficacité. Mieux vaut cinq mots bien maîtrisés que trente mots bourrés d’erreurs.
Prendre le temps d’automatiser. Insister sur la répétition, mais sans jamais tomber dans l’écœurement. Répéter, mais différemment : écrire, dire, découper, mimer. Pourquoi ne pas faire rimer ou chanter les lettres ?
Favoriser l’auto-correction. C’est souvent l’étape la plus difficile. Il ne s’agit pas de gronder à chaque faute mais d’apprendre à l’enfant à relire, à se questionner : “Ici, est-ce que ça s’entend ?”, “Est-ce que ce mot existe ?”. Un enseignant disait : “Quand il réalise une faute, je l’invite à chercher : la lettre aurait-elle pu être une autre ?”. Les outils visuels (tableaux, couleurs pour différencier sons durs et sons doux) aident beaucoup.
Utiliser des outils technologiques. Aujourd’hui, certains logiciels ou applications permettent d’entraîner l’orthographe via le jeu, le dessin de lettres ou la reconnaissance vocale. Ces supports offrent une variété précieuse qui sort de la monotonie des exercices écrits classiques. Ce n’est pas un gadget — c’est parfois ce qui permet à un enfant de renouer avec le plaisir d’apprendre. Un chiffre ? 67% des enfants accompagnés avec ces outils progressent mieux sur le long terme.
Miser sur l’encouragement. Chaque petite victoire doit être saluée. Ce n’est jamais une série de fautes qui définit un élève, mais sa capacité à progresser à son rythme. “Avant je n’osais pas corriger mes fautes. Maintenant, je vois l’amélioration!”, confie Jeanne, 10 ans, après quelques mois de rééducation.
Les outils du quotidien aident aussi : post-its de mots difficiles, affiches colorées à la maison, révisions régulières en petits groupes, rituels de relecture. Certains enfants aiment inventer leurs propres moyens mémotechniques. Par exemple, ils inventent des histoires pour retenir les lettres (“le ‘s’ dans poisson” qui s’accroche à la queue du poisson, etc.).
Quoi d’autre ? Les familles jouent un rôle capital. Accepter les erreurs, offrir un cadre apaisant, utiliser la lecture à deux voix (l’adulte lit, l’enfant suit du doigt), verbaliser : ce sont des gestes simples, mais sacrément efficaces. La fatigue est normale. L’embarras aussi, parfois. Mais chaque progrès est une victoire.
Enfin, la collaboration avec l’école est essentielle. Parfois, un aménagement du temps de dictée, un recours aux supports visuels ou des exercices adaptés font la différence. À chacun sa méthode, le tout est d’éviter le sentiment d’isolement ou de “retard à combler”. Chacun évolue à son rythme et la dysorthographie phonétique ne doit pas définir l’avenir scolaire ou personnel — il existe de nombreux témoignages d’adultes ayant surmonté et trouvé leur voie, même dans des métiers de l’écrit !
Chaque famille, chaque classe est un microcosme unique. Le quotidien de la dysorthographie, c’est parfois le duel avec les devoirs, mais aussi la joie d’une dictée réussie ou d’une phrase écrite sans faute. C’est l’histoire de Sami, 9 ans, qui grâce à l’utilisation du dictaphone sur la tablette, a pu composer son premier poème sans l’angoisse de la feuille blanche.
Les astuces foisonnent. Pourquoi ne pas transformer la dictée en jeu de piste sonore ? Créer des cartes d’association, où chaque son est rattaché à un animal, une couleur. Inviter l’enfant à s’enregistrer puis à comparer à l’écrit. Utiliser la pâte à modeler : chaque lettre formée devient un geste mémorable !
Le rituel de correction bienveillante, surtout, transforme la peur de l’échec en curiosité. Plutôt que “Tu as 7 fautes”, pourquoi ne pas relever “Tu as bien écrit le son “ch” aujourd’hui !”? Parfois, l’impact psychologique d’un encouragement dure plus longtemps qu’une heure de répétition forcée.
En classe, les dispositifs d’aide (aide à la relecture, possibilité d’utiliser un clavier, indication des sons difficiles sur la feuille) changent la donne. Il s’agit là d’un travail d’équipe entre l’enfant, le professeur, la famille et, si besoin, le logopède. C’est cette union qui, au fil des mois, permet le contournement du trouble. Avec de la créativité, on peut tout transformer : la dictée n’est plus une épreuve, mais un terrain de jeux à déminer.
On n’insistera jamais assez : la dysorthographie phonétique ne doit pas enfermer. L’enjeu, ce n’est pas de courir après la perfection écrite, mais de restaurer la confiance et le plaisir de raconter, écrire, communiquer.
Rappelons que dans certains cas, les aides administratives sont disponibles, voire des reconnaissances comme trouble spécifique des apprentissages. Cela peut ouvrir à des aménagements scolaires (temps supplémentaire, adaptation des supports). La Belgique propose, localement, des accompagnements pour les familles, n’hésitez pas à vous renseigner si le cas surgit.
Souvent, on devine les premiers signes dès la maternelle : difficultés à reconnaître les syllabes, à jouer avec les rimes, confusion de sons à l’oral déjà. Mais c’est à l’entrée en primaire que le trouble saute aux yeux : la dictée, autrefois anodine, devient un calvaire. Plus tôt on agit, plus on évite la spirale décourageante. Ça paraît évident, pourtant beaucoup trop d’enfants continuent de “rater” sans compréhension profonde de la cause.
Un accompagnement précoce, c’est éviter très tôt la stigmatisation (“tu es feignant”, “tu n’écoutes pas !”). C’est comprendre qu’on ne lutte pas contre la paresse, mais avec les outils adéquats. La rééducation, menée par un logopède, apporte des résultats tangibles en quelques mois : amélioration de la transcription phonétique, baisse du nombre d’erreurs, reprise de confiance. Certains enfants, désignés comme “irrécupérables”, reprennent goût à l’école et évoluent vers des filières classiques sans souci.
N’attendez pas la sixième correction pour agir. Non, une dysorthographie phonétique ne se “guérit” pas seule. C’est comme une jambe fragile : avec une bonne rééducation, on apprend à marcher puis à courir, alors qu’en boitant sans soins, on finit par se décourager, tomber ou éviter toute activité. L’accompagnement, c’est aussi offrir un avenir où l’enfant n’a pas honte d’envoyer un SMS, de rédiger un petit mot ou de remplir un formulaire, en toute autonomie.
Et la recherche scientifique ? Les études montrent que la stimulation multi-sensorielle (vue, ouïe, geste) combinée à un environnement rassurant multiplie par deux l’efficacité de l’apprentissage de l’orthographe. Ainsi, une évaluation adaptée, une remédiation individualisée et la multiplication de supports (dessin, musique, numérique…) constituent la trousse à outils idéale.
Dans la pratique, cela veut dire quoi ? Des séances courtes, régulières, une progression mesurée, des encouragements, des variantes ludiques. Il est prouvé qu’un enfant qui s’ennuie ne retient rien. Le plaisir est la clé, même si parfois il faut du temps pour que la peur du regard de l’autre s’efface. C’est sur la durée que tout se joue.
L’essentiel à retenir ? Plus l’intervention est précoce, plus l’avenir se dégage. Un suivi dès le cycle primaire ouvre la porte à de vraies évolutions dans le secondaire, l’université, et… la vie d’adulte. Les témoignages foisonnent : “Avant je n’osais pas écrire. Maintenant, j’écris des histoires pour mes copains en colo” (Paul, 14 ans).
Un dernier conseil ? N’ayez pas peur de consulter, même pour un simple doute. Le diagnostic différentiel (confusion avec simples retards, manque de maîtrise) demande un vrai regard d’expert. Un bilan éclairera toujours mieux que mille conjectures, et éliminera la culpabilité.
Comment savoir si mon enfant souffre de dysorthographie phonétique ?
Repérez la persistance d’erreurs de transcription, comme des confusions de sons, des inversions ou des omissions fréquentes dans les mots malgré un travail régulier. Si ces fautes résistent à l’apprentissage classique et touchent à la conversion des sons en lettres, un bilan auprès d’un logopède est recommandé.
Pourquoi la dysorthographie phonétique n’évolue-t-elle pas seule avec le temps ?
Contrairement à certaines erreurs classiques qui disparaissent à force de pratique, la dysorthographie phonétique découle d’un trouble de la correspondance entre les sons et les lettres. Sans accompagnement spécifique, le cerveau ne parvient pas à automatiser ce processus, d’où la nécessité d’un suivi adapté.
Faut-il systématiquement faire un bilan logopédique face à des erreurs persistantes ?
Si malgré des efforts répétés et un enseignement classique l’enfant présente des fautes atypiques et qu’aucune amélioration n’est visible, le bilan logopédique permet d’identifier précisément la nature du trouble. Un avis professionnel est indispensable pour bien cibler la prise en charge.
Quand consulter un spécialiste pour la dysorthographie phonétique ?
Dès que les premiers signes de difficultés de transcription phonétique persistent en CE1/CE2 ou après, il est conseillé de consulter, idéalement avant que ne s’installent des blocages psychologiques ou une mésestime de soi. Intervenir tôt facilite grandement le progrès.
Références scientifiques :
1. Sprenger-Charolles, L. “La dyslexie et la dysorthographie développementales: des troubles associés?”, Revue française de pédagogie, 2003. Résumé : Analyse de la co-occurrence entre dyslexie et dysorthographie et importance du diagnostic différentiel.
2. Gonnet, J. P., “La dysorthographie : étude de cas et principes de prise en charge”, ANAE, 2010. Résumé : Approche clinique et stratégies de remédiation pour la dysorthographie spécifique.
3. M. Bosse, C. Chaves, “Troubles de l’orthographe : diagnostic et intervention”, Revue de Neuropsychologie, 2017. Résumé : Impact des troubles du langage écrit sur la scolarité et proposition de pistes d’intervention.
4. Jaillard, R., “Prise en charge multidisciplinaire des troubles du langage écrit aux alentours de Liège”, Arch Belg Med Soc, 2019. Résumé : Retour sur des pratiques innovantes d’accompagnement en Belgique et importance du contexte territorial.