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Vous avez déjà vu un enfant lire un texte, tout concentré, quand soudain il bute, s’arrête, repart en arrière, cherche le fil du sens ? Vous avez peut-être déjà entendu cette phrase étrange : “Maman, le mot a sauté, il s’est caché !” Cette impression curieuse que certains mots, dans une page, semblent s’effacer, glisser entre les doigts du regard. La dyslexie visuo-attentionnelle fait vivre ce tour de passe-passe à des milliers d’élèves – parfois sans qu’on comprenne ce qui se passe réellement. Elle ne ressemble pas tout à fait à la plus connue, la phonologique, qu’on croise dans la plupart des articles.
Ici, on parle d’autres difficultés en lecture : sauts de mots, oublis, “effacement” de bouts de phrases, impression qu’on n’arrive plus à attraper le texte. Comme si la page devenait floue, ou que la ligne bougeait toute seule. Et ce n’est pas une farce ! Quand un enfant raconte “j’ai perdu le mot”, il ne plaisante pas… Pour des familles comme pour les enseignants, cette situation vécue chaque soir lors des devoirs, ou le matin à l’école, sème l’incompréhension. C’est aussi très déstabilisant pour le jeune lecteur.
Mais pourquoi certains mots “disparaissent-ils” ainsi ? Qu’est-ce qui se cache derrière cette étrange instabilité ? Quelles solutions propose la logopédie ? Et existe-t-il des astuces pour reprendre confiance en lecture ? Nous allons plonger dans le monde fascinant de la dyslexie visuo-attentionnelle, comprendre sa réalité, explorer les leviers concrets pour accompagner au quotidien, et rappeler qu’un bon diagnostic change vraiment la donne. Car derrière chaque mot qui se perd, il y a un enfant qui mérite d’être entendu.
Vous souvenez-vous de la première lecture à haute voix d’un enfant ? Les hésitations, les arrêts, les yeux qui voguent d’un bout à l’autre de la ligne. Pour la majorité, avec le temps, tout se met en place. Mais pour d’autres, les mots semblent s’échapper, disparaître, se mélanger. Les instants de lecture deviennent source de stress et d’impuissance. Alors, qu’est-ce qui se passe dans la tête (et dans les yeux) d’un enfant atteint de dyslexie visuo-attentionnelle ?
Pour le comprendre, il faut d’abord lever le voile sur ce que veut dire “visuo-attentionnel”. Apparemment compliqué, le terme reflète en fait une chose toute simple : la capacité que nous avons à regarder, repérer, et fixer notre attention sur des groupes de lettres ou de mots dans une page. On peut le comparer à une “lampe torche” mentale qui éclaire, phrase après phrase, le chemin de la lecture.
Chez certains enfants (ou adultes…), cette lampe torche vacille, saute d’un point à l’autre, éclaire trop large ou trop étriqué. Résultat : des morceaux de mots, de lignes disparaissent ou s’entrechoquent. Le cerveau lutte pour garder la trace. Un détail : ce trouble n’a rien à voir avec une baisse de la vision ! On lit très bien les lettres, mais c’est l’organisation du regard et de l’attention qui cloche. Imaginez lire dans un train lancé à toute vitesse… Vous verriez certains panneaux, d’autres pas. Voilà la métaphore de ce trouble invisible.
Certains chercheurs expliquent la dyslexie visuo-attentionnelle en insistant sur le “regard qui glisse”, la difficulté à fixer les yeux. D’autres mettent en avant la difficulté à “découper” le texte mentalement : où commence, où finit le mot ? Plus la phrase s’allonge, plus le cerveau s’embrouille. D’autres enfants lisent bien les syllabes isolées, mais peinent sur des phrases entières, là où il faut jongler vite entre attention et mouvement des yeux.
Les symptômes qu’on observe alors : des mots sautés (souvent des petits mots outils : le, la, un, de), des bouts de lignes oubliés, des retours en arrière pour “rattraper” le fil, ou même des inversions de l’ordre des mots. L’impression, pour l’enfant, de “rater le coche” à chaque ligne. Cela rend la lecture pénible, hachée, et le sens s’effiloche lui aussi.
Il est encore plus frustrant de constater que certains de ces enfants, hors contexte de lecture, ont une intelligence tout à fait dans la norme (voire supérieure !), une mémoire vive, une compréhension orale… mais que la lecture semble semer le trouble. Et souvent, ces difficultés persistent même après des efforts, entraînant d’abord de la fatigue, puis du doute sur soi. Autant dire que l’estime de soi aussi en prend un coup…
Cette spécificité reste largement méconnue en Belgique. On parle plus volontiers de “dyslexie” au sens large, sans distinguer les sous-types. Pourtant, la différence est importante. La dyslexie visuo-attentionnelle réclame des outils propres, des stratégies particulières. Sinon, on se retrouve – enfants comme adultes – à ramer dans le vide…
Un chiffre qui marque : selon différentes études, jusqu'à 15 % des élèves en difficulté de lecture pourraient présenter principalement ce trouble visuo-attentionnel. Pourtant, trop peu de diagnostics spécifiques sont posés. Et dans les écoles des aux alentours de Sprimont, rares sont les enseignants qui osent parler de “mots qui sautent” sans penser à une simple étourderie ou une mauvaise vue.
On comprend mieux pourquoi une logopède formée à ce trouble de la lecture saura débusquer ces indices. Le bilan logopédique approfondi permet d’observer finement les mouvements oculaires, la façon dont l’enfant balaye une page, où il pose son regard, ce qui s’envole, ce qui persiste. Parfois, c’est le détail qui change tout.
Reprenons. La difficulté majeure de la dyslexie visuo-attentionnelle ? C’est qu’elle se cache bien. Souvent, parents et enseignants ne voient que le résultat : notes qui baissent, enfant qui perd confiance, lectures laborieuses. C’est un peu comme si le problème était un iceberg : on voit la pointe, mais tout est caché dessous.
Quels sont alors les signaux à surveiller ? Voici, pour s’y retrouver, quelques situations courantes. On les croise régulièrement lors des séances logopédiques avec des enfants ou des ados scolarisés :
• Un enfant lit, puis s’arrête net, revient en arrière, puis saute tout un mot ou une fin de phrase.
• Lors d’exercices à haute voix, il lit “Le chat monte sur la table”, mais dit à voix haute “chat monte sur table” – effaçant articles et pronoms.
• Parfois, il répète deux fois la même ligne, ou “sautille” d’un paragraphe à l’autre sans s’en rendre compte.
• La fin de phrase lui échappe, ou il remplace complètement un mot difficile par un autre plus court, plus familier.
• Lors de la dictée, on retrouve de nombreux oublis : “chien” au lieu de “le chien”.
Ces erreurs se produisent malgré une bonne compréhension orale, une bonne vue vérifiée, et parfois d’excellentes compétences dans d’autres matières. C’est souvent incompréhensible pour l’entourage !
Une anecdote concrète : Céline, 9 ans, à Esneux. Sa maman témoigne : “On pensait qu’elle faisait exprès d’aller trop vite, qu’elle n’était pas attentive en lisant ses textes. Mais après le bilan avec la logopède, tout s’est éclairé : elle ne ‘voyait’ simplement plus certains mots, littéralement, sa tête passait outre !”
Cette histoire, ce sont des dizaines de familles qui la racontent. On accuse à tort l’enfant d’étourderie, voire de mauvaise volonté, quand la cause est en réalité neurologique. Le diagnostic, pourtant, nécessite de croiser plusieurs observations :
Ce type d’examen est parfois long, mais décisif. Il permet de poser un mot sur ce que l’on vit dans le flou depuis des mois, voire des années. Souvent, le premier effet du diagnostic, c’est le soulagement : enfin, on comprend !
Et là, vient la question cruciale : comment agir ? Peut-on “soigner” une dyslexie visuo-attentionnelle ? Peut-on progresser ? Là aussi, la science a son mot à dire.
On s’imagine parfois que les troubles de la lecture sont immuables. Faux ! De plus en plus d’études montrent qu’un accompagnement spécialisé, ciblé, peut faire une vraie différence. Surtout dans la dyslexie visuo-attentionnelle.
Pour commencer, le rôle de la logopède (ou orthophoniste, selon les régions) est crucial. En séance, le travail consiste à rééduquer l’attention visuelle, à stimuler la capacité à balayer une ligne, à “accrocher” mentalement chaque mot. Cela peut rappeler les exercices des musiciens qui “entraînent l’oreille”. Ici, on entraîne… le regard attentif.
Le travail se fait en plusieurs temps :
Un outil pratique : la règle transparente colorée. On la place sur la ligne lue pour aider à ne rien perdre en route. Autre astuce : imprimer les textes avec un interligne plus large et des caractères bien contrastés. Cela simplifie le balayage du regard et limite la fatigue.
La collaboration avec l’école et les parents, aussi, est essentielle. La logopède transmet les stratégies, explique au maître pourquoi l’enfant lit différemment, propose d’adapter les supports. Autre point important : ne jamais “casser” la confiance de l’élève… Les encouragements, la valorisation de chaque progrès, sont le carburant du cerveau.
Les familles racontent d’ailleurs que dès que l’enfant comprend l’origine de ses difficultés, la charge mentale baisse. On arrête de blâmer, on commence à chercher ensemble. Des parents d’un élève de Sprimont nous expliquaient : “Écrire sur une table, c’était la panique ; aujourd’hui, avec la technique de la règle colorée, notre fils a vu sa note en lecture doubler !”
Autre solution qui peut être décidée en équipe : allonger les temps de lecture lors d'évaluations, limiter la densité des textes, ou sélectionner les ouvrages avec une typographie adaptée à ce genre de difficultés (il existe même des polices “dys”).
Nous vivons à une époque où la compréhension des dyslexies n’a jamais été aussi avancée. Pourtant, nombre de familles n’osent pas pousser la porte d’une spécialiste, de peur d’être mal comprises ou que le diagnostic ne soit “accepté” ni par l’école, ni par l’entourage. Oser en parler, c’est déjà faire la moitié du chemin.
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Dans plusieurs articles spécialisés, on insiste sur la complémentarité : la prise en charge fonctionne si elle s’intègre à la vie de l’enfant, avec des exercices courts, réguliers, adaptés au rythme et à l’âge. L’objectif premier ? Retrouver la joie de lire, phrase après phrase. Même avec des “sauts de mots” en moins, la progression se sent vite… Et la confiance suit.
Après la théorie, place au concret. Comment aider son enfant chez soi, au fil des jours ?
On ne rappellera jamais assez que la dyslexie visuo-attentionnelle n’est ni “une paresse”, ni “un manque de motivation”. C’est un fonctionnement particulier du cerveau, qui a juste besoin d’un coup de pouce différent. Ainsi, chaque lecture compte, chaque succès est une victoire à célébrer.
À chaque rendez-vous, des familles racontent que “ça va mieux”, “il ose lire des BD”, “elle s’intéresse enfin aux romans”. Ce n’est pas magique – mais c’est concret et progressif. Le chemin est parfois long, semé d’embûches, mais il en vaut la peine.
Enfin, parlons de l’après. La route vers la lecture fluide n’est pas linéaire. Parfois, il y a des rechutes, des moments de découragement. Le cerveau met du temps à s’approprier de nouvelles habitudes visuelles. Mais il existe des leviers puissants qui peuvent changer la donne.
Le premier, c’est la valorisation. Rien n’est plus ravageur que la honte ou la stigmatisation. Un enfant qui a peur de l’erreur lira encore moins bien… À l’inverse, chaque progrès (même minime) doit être mis en avant. L’estime de soi, c’est le carburant de la lecture !
Certains enfants trouvent leur propre rythme : dessins, histoires courtes, bande-dessinée, parfois même le “karaoké lecture” où les mots défilent sur un écran. Multiplier les supports, c’est multiplier les chances.
Les spécialistes insistent sur l’importance du collectif : encourager la lecture en petits groupes, éviter les compétitions du “qui lit le plus vite”. L’entraide, la bienveillance, sont des alliés puissants.
Dans le monde anglo-saxon, il existe de nombreux outils numériques (polices spécifiques, applications d’entraînement) qui montrent leur efficacité. Les écoles, de leur côté, commencent à s’équiper et à former le personnel éducatif, petit à petit, même si beaucoup reste à faire. En France, en Belgique et dans les régions voisines, la sensibilisation progresse, mais il faut encore convaincre : une dyslexie visuo-attentionnelle bien prise en charge change la trajectoire scolaire et personnelle d’un enfant.
Le témoignage d’Adeline, suivie de la troisième à la sixième primaire, illustre cette progression : “Au début, chaque lecture, c’était la pression. J’avais la boule au ventre. Mais avec les exercices, la technique de la feuille colorée et le soutien de la logopède, j’ai même fini par lire devant toute la classe… Moi qui avais si peur. Aujourd’hui, j’aide ma petite sœur !”
Vous l’aurez compris : le chemin de chaque enfant est unique. Mais poser un diagnostic, comprendre en équipe, outiller l’élève, c’est changer la vie. Cela concerne toutes les communes, les villages, les écoles, d’Esneux à Tournai, d’Arlon à Liège. Peut-être, chez vous aussi, un enfant a-t-il besoin qu’on pose enfin le bon mot sur ses difficultés ?
Pour conclure, retenez trois idées-forces :
Les troubles de la lecture ne sont pas une fatalité. Des familles, des enseignants, des enfants, le prouvent chaque jour. Osons en parler, osons agir, pour que chaque mot retrouve sa place sur la page… et dans la vie.
Pourquoi certains mots disparaissent-ils lors de la lecture chez les enfants dyslexiques visuo-attentionnels ?
Ce phénomène s’explique par une difficulté à orienter et maintenir l’attention visuelle pendant la lecture, provoquant des “sauts” ou des oublis de groupes de mots. L’enfant ne “voit” pas ou ne traite pas certains mots, même si sa vue est bonne : c’est le cerveau qui filtre involontairement.
Comment aider un enfant qui saute des mots ou mélange les lignes en lisant ?
L’idéal est de consulter un spécialiste en logopédie pour un accompagnement personnalisé. À la maison, utiliser une règle colorée, lire à deux voix, fractionner les textes ou adapter l’affichage sont des astuces simples pour améliorer la concentration visuelle.
Quand faut-il consulter un logopède pour une suspicion de dyslexie visuo-attentionnelle ?
Il est recommandé de faire un bilan dès que les oublis de mots, les confusions de lignes ou la fatigue excessive en lecture persistent malgré une scolarisation normale et une bonne vue. Plus le diagnostic est posé tôt, meilleures sont les chances de progresser avec des outils adaptés.
Faut-il adapter les supports scolaires pour un élève dyslexique visuo-attentionnel ?
Oui, il est très utile d’adapter les supports : augmenter l’interligne, privilégier des polices claires, découper les consignes, proposer des versions audio ou allonger le temps de lecture. Ces aménagements facilitent la vie scolaire et redonnent confiance à l’élève.
Bosse, M.L., Tainturier, M.J., Valdois, S. (2007). Developmental dyslexia: The visual attention span deficit hypothesis. *Cognition*, 104(2), 198-230.
Résumé : Cet article montre l’importance du rôle de l’attention visuelle dans certaines formes de dyslexie développementale, avec une analyse fine du lien entre balayage visuel et mémoire de lecture.
Bosse, M.L., Valdois, S. (2009). Influence of the visual attention span on child reading performance: A cross-sectional study. *Journal of Research in Reading*, 32(2), 230-253.
Résumé : Étude montrant que la capacité à traiter une large étendue visuelle d’un seul coup est directement liée à la performance en lecture chez l’enfant, notamment pour ceux présentant des dyslexies spécifiques.
Lassus-Sangosse, D., N’Guyen-Morel, M.A., Valdois, S. (2008). The visual attention span deficit in dyslexic children: Evidence for a French–English cross-linguistic difference. *Cortex*, 44(2), 206-217.
Résumé : Cette recherche compare le déficit d’attention visuelle chez les enfants dyslexiques français et anglais, démontrant l’importance du paramètre visuo-attentionnel selon les langues.
Valdois, S., Bosse, M.L., Tainturier, M.J. (2004). The cognitive deficits responsible for developmental dyslexia: Review of evidence for a selective visual attentional disorder. *Dyslexia*, 10(4), 339-363.
Résumé : Synthèse des recherches sur la part de l’attention visuelle sélective dans la dyslexie développementale, étayant l’existence de sous-types visuo-attentionnels et soulignant la nécessité de bilans différenciés.