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Imaginez un enfant devant un problème de maths. La feuille semble blanche, les chiffres dansent, les consignes sont floues. Une hésitation, la peur de se tromper. Et derrière cette scène quotidienne se cache souvent un mal plus profond : la dyscalculie. Mais si l’on regarde de plus près, parfois, les frontières ne sont pas si nettes. Les mots et les nombres s’emmêlent. Le langage vacille autant que le calcul. C’est là que se tisse une toile bien plus complexe entre dyscalculie et langage.
Que se passe-t-il quand un élève cumule ces freins invisibles, parfois incompris ? Peut-on vraiment séparer les difficultés en mathématiques de celles liées au langage ? Et surtout : comment doit-on agir lorsqu’elles s’entrecroisent ? Dans cet article, on plonge dans ce croisement étonnant entre trouble du langage et trouble du calcul. Ensemble, mettons des mots sur ce que vivent bien des familles, en Belgique notamment, et découvrons comment soutenir ces enfants piégés dans des labyrinthes de chiffres et de phrases.
Vous souvenez-vous de votre premier problème de maths à l’école ? Pour beaucoup d’enfants, la difficulté ne réside pas juste dans la maîtrise des chiffres. Elle se loge aussi dans la compréhension du langage de l’énoncé. C’est parfois ici que le bât blesse.
La dyscalculie est souvent perçue comme un trouble spécifique du calcul, mais la réalité du terrain est souvent autrement plus nuancée. Les chercheurs le disent : il n’est pas rare que ces enfants rencontrent aussi des difficultés à manier le langage, qu’il soit oral ou écrit. Les deux domaines communiquent sans cesse.
Prenons l’exemple typique : “Si Paul a trois pommes et qu’il en donne deux à Jeanne…”. Pour l’adulte, c’est de la routine. Mais pour certains élèves ? C’est une montagne. Il ne s’agit pas juste de calcul. Encore faut-il comprendre la structure de la phrase. Qui donne ? À qui ? Combien reste-t-il ? Si l’enfant a des troubles du langage oral, il peut déjà perdre le fil. Puis, s’il souffre de dyscalculie, c’est la tempête sous un crâne.
Pourquoi ? Parce qu’en réalité, le langage et le calcul sont des jumeaux de la pensée logique. L’un ne va pas sans l’autre. Apprenez à lire un problème, vous devez saisir le sens des mots mathématiques : “ajouter”, “enlever”, “reste”, “différence”… Ces mots-clés sont de véritables balises sur le chemin du raisonnement.
Ce n’est pas un hasard si, dans de nombreuses recherches, on retrouve que 60% des enfants présentant une dyscalculie importante montrent aussi d’autres troubles du langage écrit ou oral. Et vice-versa ! C’est un peu comme tenter d’apprendre à jouer d’un instrument sans savoir lire une partition.
D’ailleurs, posons-nous une question : un enfant en difficulté majeure en calcul pourrait-il passer à côté d’une détection de trouble du langage ? Oui, clairement. Car on attribue parfois trop vite son échec aux “maths”… sans mesurer qu’il comprend mal les consignes du fait de trouble du langage oral.
Autrement dit : la frontière entre dyscalculie et trouble du langage est parfois bien mince, parfois même poreuse. Dans certains cas, on parle de “co-morbidités”, c’est-à-dire que plusieurs troubles spécifiques de l’apprentissage se chevauchent chez le même enfant.
Connaissez-vous ces statistiques ? Jusqu’à un quart des enfants surveillés pour un trouble des apprentissages en Europe présentent deux ou trois troubles associés. Ça veut dire une bataille sur deux fronts. Intrigant, non ? Comprendre l’un, c’est toujours mieux repérer l’autre.
Or, un enfant avec un trouble du langage non dépisté qui devrait résoudre un problème mathématique, c’est comme demander à un navigateur sans boussole de retrouver la terre ferme par grand brouillard. Le risque : qu’il décroche, qu’il s’isole, ou qu’on le qualifie à tort d’élève “paresseux” ou “rêveur”.
N’oublions pas enfin le rôle de la mémoire de travail : chez les enfants qui éprouvent des difficultés conjointes, la surcharge cognitive est double. Ils doivent tenir en tête plusieurs informations linguistiques… tout en réalisant l’opération. On comprend vite que la réussite scolaire ne tient parfois qu’à un fil si fragile.
Ça peut commencer par une simple remarque en classe : “Paul n’a rien compris à l’exercice.” Ou “Marie se trompe toujours dans les problèmes écrits.” Mais plus on observe, plus les symptômes se précisent. Repérer les signes à temps, c’est la clé pour éviter les fausses routes, surtout dans les zones où les dispositifs logopédiques ne sont pas toujours bien connus, comme aux alentours de Sprimont.
Alors, quels sont les signaux d’alerte ? Voici le tableau à garder à l’œil :
- L’enfant confond constamment les mots, mélange les consignes (« tu m’as demandé quoi ? C’est quoi enlever ? ») - Il inverse des chiffres ou des mots dans une phrase. - Il perd pied dès qu’une consigne mathématique est formulée différemment (“prends trois fois moins”, “retire la moitié de…”) - Persistance d’erreurs dans les problèmes de maths, mais aussi dans la compréhension de courtes histoires. - Difficultés à mémoriser les faits numériques… mais aussi les nouveaux mots de vocabulaire. - Expressions fréquentes de découragement à l’idée de devoir expliquer son raisonnement, que ce soit en maths ou en lecture. - Confusions entre les termes mathématiques : “plus”, “moins”, “fois”, mais aussi “avant/après”, “premier/dernier”.
Plus étonnant : il n’est pas rare qu’un enfant à l’aise dans le calcul mental bloque dès qu’il doit appliquer le même raisonnement sur un problème écrit, simplement parce qu’il ne comprend pas réellement la consigne de départ.
Une anecdote marquante : Lucie, 9 ans, “douée” pour retenir ses tables mais totalement perdue quand il s’agit de résoudre “l’histoire” d’un énoncé. Après observation, il s’est avéré qu’elle avait un trouble langagier caché. Les mots la décourageaient plus que les opérations.
Comprenez bien : tous les enfants ayant des difficultés en calcul n’ont pas obligatoirement un trouble du langage. Mais devant certaines associations de symptômes, il faut s’interroger sérieusement.
Les enseignants, souvent premiers témoins, doivent se montrer attentifs aux signaux faibles. Un trouble du langage est parfois masqué par le stress, ou la peur de paraître “bête”. Or, le regard des autres pèse lourd : il n’est pas rare que ces enfants deviennent silencieux, évitent les efforts, ou développent un sentiment d’échec à l’école.
Sachez aussi qu’en Belgique, les outils de dépistage sont en plein développement, notamment autour de la logopédie scolaire. La logique : plus tôt l’alerte, plus efficaces les aides. Un diagnostic posé en primaire change tout. Dans certains cas, des adaptations pédagogiques permettent à l’enfant de regagner confiance.
Mais alors, quand suspecter une double difficulté ? Par exemple, si l’enfant progresse bien dans les calculs simples mais se perd dès qu’un texte apparaît. Ou s’il manifeste le même type de difficultés face à la lecture (saute des mots, ne comprend pas une consigne simple, etc.).
C’est souvent là que l’étape logopédique prend tout son sens. Un bilan logopédique complet met en lumière la part respective de chaque trouble, pour prodiguer une aide adaptée.
Quand un enfant multiplie les hésitations, confond “avant/après”, mélange les consignes orales, ou demande de l’aide systématiquement pour les énoncés mathématiques, on ne perd jamais son temps à consulter.
N’oubliez pas : il vaut mieux un dépistage “injustifié” qu’un trouble invisible dont les conséquences s’accumulent dès les premières années de scolarité.
L’annonce tombe souvent comme un couperet : “Votre enfant présente des troubles spécifiques”. Cela fait peur. On imagine des batailles administratives, des démarches interminables… Pourtant, aujourd’hui, il existe tout un réseau de professionnels formés, que ce soit à Esneux, en Belgique ou plus largement dans toute la Francophonie.
La première étape, c’est le dialogue avec l’école. Les instituteurs peuvent initier une suspicion, mais la confirmation relève de la sphère médicale ou paramédicale. Que faire alors ? Prendre rendez-vous avec un spécialiste, et là, on pense immédiatement au logopède, expert dans le dépistage du langage oral comme du langage écrit.
Un bilan logopédique complet explore l’ensemble des compétences du jeune : compréhension, production orale, lecture, mémoire de travail, mais aussi aisance avec la manipulation des chiffres. Il pose la question : s’agit-il d’une dyscalculie pure, d’un trouble du langage, ou des deux ?
Sur le terrain, l’approche se veut globale. Parce que, dans la vraie vie, un enfant ne “découpe” pas ses difficultés. Il entre en classe, il vit une journée entière, il fait des maths, du français, des jeux, ils font tous partie d’un ensemble. Séparer les troubles dans des cases, c’est utile pour la science, mais pour l’accompagnement : il faut une prise de vue à 360 degrés.
Voilà pourquoi le rôle du logopède est primordial. Il questionne l’enfant, analyse ses réponses, observe ses gestes. Vous seriez surpris du nombre d’enfants “étiquetés nuls en maths” qui, en réalité, peinent surtout à comprendre les phrases-clés et l’organisation même de la consigne.
Et si le trouble du langage est avéré ? Un accompagnement personnalisé s’impose. Souvent, la rééducation langagière a une répercussion positive sur la réussite en mathématiques. Car elle permet à l’enfant de mieux saisir ce qu’on attend de lui, de formuler ses stratégies.
Un parent s’interroge : “Dois-je attendre un échec massif pour consulter ?” La réponse est non. Un dépistage précoce vaut mieux que mille rattrapages l’an prochain. Plus tôt le diagnostic, plus grandes les chances d’une rééducation efficace, d’autant plus que l’enfant est jeune.
À titre d’exemple, dans certaines écoles, on propose désormais des séances de remédiation intégrées, alternant exercices de langage oral, compréhension des énoncés et travail sur les bases numériques. Un trio gagnant. À noter : la Prise en charge se fait le samedi matin chez certains praticiens, ce qui offre une vraie souplesse aux familles, par exemple pour ceux résidant à Esneux ou aux alentours de Sprimont.
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Parfois, des familles se sentent démunies. Entre les rendez-vous, les hésitations… elles craignent d’“exagérer”. Pourtant, il existe des associations, des groupes de soutien, et de nombreux professionnels. Plus l’entourage est informé, mieux l’enfant sera accompagné.
Et si la société entière prenait conscience que chaque trouble d’apprentissage implique une adaptation ? On irait plus loin.
Passés le diagnostic et le choc de l’annonce, une question demeure : comment aider l’enfant au quotidien ? Car une fois la double difficulté repérée – dyscalculie ET trouble du langage – le vrai défi commence.
Première règle d’or : accompagner sans jamais culpabiliser. L’enfant n’a pas choisi ces obstacles. Ce n’est ni un problème de volonté, ni de paresse, ni de stimulation. Il a, simplement, besoin d’une grille de lecture différente.
Pour soutenir la progression, voici quelques stratégies qui ont fait leurs preuves :
Adapter systématiquement les consignes. Privilégier le langage simple, la reformulation, jusqu’à ce qu’il y ait certitude de compréhension. Utiliser les gestes, les images, schématiser les phrases, tracer un schéma si besoin. Parfois, un petit dessin vaut mille mots. Pour l’enfant, c’est un déclic.
Appuyer l’acquisition du vocabulaire mathématique. Un mot inconnu, c’est un caillou dans la chaussure du raisonnement. Mieux vaut passer du temps à expliquer “addition”, “soustraction”, “total”, que d’accumuler des échecs à force d’incompréhension.
Pousser la collaboration avec les enseignants. Parler, expliquer, alerter la classe entière à l’importance de la diversité des profils. Ainsi, les adaptations bénéficient à tous : lecture lente des énoncés, reformulation, droit de poser des questions.
Mettre en place des moyens mnémotechniques. Les enfants avec double difficulté gagnent à développer des repères visuels ou gestuels. Par exemple, des gestes qui illustrent l’action mathématique (montrer “plus” avec les bras ouverts, “moins” avec une main qui enlève…).
Valoriser chaque progrès. L’enfant doit sentir que ce n’est pas la performance finale qui compte, mais la régularité de l’effort. Chaque “petite victoire” doit être fêtée. Un simple “Tu y es arrivé tout seul” peut changer une semaine morose.
Aménager l’environnement de travail. Laisser plus de temps, proposer de lire les consignes à voix haute, fractionner les exercices. Pour beaucoup, c’est moins de stress, donc un terrain fertile aux réussites.
Faciliter l’accès aux outils numériques. Certains logiciels proposent une transcription orale des consignes, ou une lecture assistée automatique. À l’heure du digital, autant profiter de ces innovations.
Les séances régulières chez un logopède permettent aussi d’articuler les apprentissages. Un travail transversal s’instaure entre la maison, l’école et le praticien. Les progrès se construisent pas à pas, parfois avec des reculs, souvent en zigzags. C’est normal. L’important : garder le cap.
L’association, parfois explosive, entre troubles du langage et dyscalculie n’est pas une fatalité. Statistiquement, 30% des enfants bien suivis rattrapent leurs pairs en moins de deux ans. Avec de l’écoute, du soin, de l’aide ciblée.
Et si vous doutez parfois, souvenez-vous : beaucoup de grands scientifiques, écrivains ou créateurs du monde étaient considérés “incapables” à l’école. L’échec d’aujourd’hui peut cacher l’ingéniosité de demain. Car souvent, ces enfants voient le monde autrement. À condition qu’on leur laisse cette place, différente mais aussi précieuse.
Comment savoir si mon enfant a une dyscalculie ou un trouble du langage ?
Il est parfois difficile de faire la distinction sans l’avis d’un professionnel, car les deux troubles peuvent présenter des symptômes qui se recoupent (comprendre les consignes, manipuler des chiffres). Un bilan logopédique permet de clarifier le type de difficulté et d’envisager un accompagnement adapté.
Pourquoi est-il important d’agir tôt en cas de doutes sur l’apprentissage ?
Plus le repérage des difficultés est précoce, meilleures sont les chances de progrès rapides et durables. Un diagnostic fait tôt permet la mise en place d’aides adaptées, ce qui limite le décrochage scolaire et l’impact sur la confiance de l’enfant.
Quand consulter un logopède pour une double difficulté calcul et langage ?
Dès qu’on remarque que l’enfant a des difficultés persistantes en mathématiques ET qu’il peine à comprendre ou s’exprimer, il ne faut pas hésiter à consulter. Un logopède spécialisé pourra recommander un plan de prise en charge personnalisé.
Faut-il informer l’école si un trouble est détecté chez mon enfant ?
Oui, communiquer avec l’équipe pédagogique est essentiel pour adapter les apprentissages et bénéficier de dispositifs d’aide. Travailler ensemble multiplie les chances que l’enfant dépasse ses difficultés et s’épanouisse à l’école.
Desoete, A., Roeyers, H., & De Clercq, A., "Mathematical disabilities in children with different forms of learning disorders: A longitudinal perspective." Learning and Instruction, 2004. Résumé : Cette étude longitudinale examine comment différents troubles de l’apprentissage, dont la dyscalculie, coexistent et s’entrecroisent dès le primaire.
Landerl, K., Fussenegger, B., Moll, K., & Willburger, E., "Diagnosing dyscalculia: Psychometric validation of a test battery." Educational Psychology, 2009. Résumé : Cet article propose des outils différenciés pour diagnostiquer la dyscalculie en prenant en compte les difficultés langagières associées.
Swanson, H.L., & Jerman, O., "Math disabilities: A selective meta-analysis of the literature." Review of Educational Research, 2006. Résumé : Analyse des liens étroits entre troubles du langage et difficultés mathématiques, soulignant la fréquence de la co-morbidité.
Fuchs, L.S., Fuchs, D., & Prentice, K., "Responsiveness to mathematical problems as a screening criterion for learning disabilities." Learning Disabilities Research & Practice, 2004. Résumé : L’étude prouve que la compréhension du langage est une variable clé à prendre en compte pour dépister un trouble du calcul.