Psychologue â Mme Ariane Humblet
đ Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
đ TĂ©lĂ©phone RDV : 0495 66 00 61
Un cauchemar en pleine nuit. Un ventre nouĂ© Ă lâapproche de lâĂ©cole. Des mains moites le matin dâun contrĂŽle. Les enfants, tout comme nous, traversent leurs journĂ©es accompagnĂ©s de tout un Ă©ventail dâĂ©motions. Craintes, angoisses, stress font leur apparition tĂŽt dans la vie, souvent au grand dĂ©sarroi des parents, parfois dĂ©passĂ©s. Mais faut-il sâen alarmer ? Et surtout, comment expliquer Ă un enfant ce qui lâenvahit lorsquâil a le cĆur qui bat la chamade ? Petit voyage au cĆur des Ă©motions les plus universelles, pour aider les enfants Ă mieux comprendre ce quâils vivent et Ă en parler sans honte ni tabou.
On associe souvent lâenfance Ă lâinsouciance. Mais dans la rĂ©alitĂ©, les enfants sont vite confrontĂ©s Ă la peur. Ă trois ans, la peur du noir ou des monstres imaginaires. Ă six ans, la crainte de perdre papa ou maman. Puis plus tard, cette inquiĂ©tude diffuse Ă lâidĂ©e de ne pas ĂȘtre Ă la hauteur Ă lâĂ©cole ou dans ses amitiĂ©s. Pourquoi ? Simplement car la peur fait partie de la mĂ©canique naturelle du cerveau humain, un peu comme une alarme qui se dĂ©clenche pour nous protĂ©ger.
Imaginez un dĂ©tecteur de fumĂ©e dans une maison. Il fonctionne pour prĂ©venir dâun danger, mais parfois, il sâallume aussi pour un simple toast brĂ»lĂ©. Chez l'enfant, la peur joue ce mĂȘme rĂŽle protecteur... tout en Ă©tant parfois trop sensible. Un bruit inconnu, lâabsence dâune figure dâattachement, ou mĂȘme un Ă©vĂ©nement Ă venir peuvent suffire Ă dĂ©clencher cette alerte.
En Belgique, les spĂ©cialistes de la psychologie infantile expliquent que les petites peurs Ă©voluent avec lâĂąge. Ce sont, pour la majoritĂ©, des Ă©tapes normales, des moyens pour lâenfant dâapprendre Ă anticiper et Ă se prĂ©parer Ă lâinconnu. Mais parfois, cette peur dĂ©borde, devient envahissante et empĂȘche lâenfant de profiter de ses journĂ©es. On parle alors de vraies angoisses ou de troubles anxieux.
Quâest-ce qui nourrit ces craintes ? Les changements dans la vie de lâenfant (nouvelle Ă©cole, sĂ©paration des parents, dĂ©mĂ©nagement), mais aussi ce qu'il observe ou entend autour de lui. Un parent stressĂ© ? Lâenfant le ressent comme une Ă©ponge. Un Ă©vĂ©nement stressant Ă la une des journaux ? Les questions fusent, mĂȘme si elles restent parfois silencieuses.
Savoir que la peur touche tout le monde, mĂȘme les plus grands, soulage dĂ©jĂ un peu. Non, il nây a pas de honte Ă trembler avant une compĂ©tition sportive ou Ă redouter la rentrĂ©e. Mettre des mots sur lâĂ©motion, câest dĂ©jĂ la mettre Ă distance et la rendre domptable.
Mais au fond, quelle diffĂ©rence entre peur, angoisse et stress ? Le vocabulaire adulte a parfois tendance Ă dresser des frontiĂšres subtiles lĂ oĂč lâenfant ne voit quâun sentiment de malaise. Pourtant, expliquer ces nuances, câest leur donner des outils.
La peur, câest la rĂ©action Ă un danger prĂ©cis : un chien qui aboie, la nuit noire dans la chambre. Lâangoisse, elle, est souvent plus floue, moins attachĂ©e Ă un objet particulier. Câest ce fameux « jâai mal au ventre, mais je ne sais pas pourquoi ». Quant au stress, câest une rĂ©action du corps Ă une pression ou Ă une situation dâexamen. Le stress peut parfois ĂȘtre moteur, car il prĂ©pare Ă affronter un dĂ©fi. Un trop-plein, en revanche, bloque et empĂȘche dâagir.
Dans la pratique, ces ressentis se croisent et se mĂ©langent. Lâenfant sent battre son cĆur, ses mains tremblent, ses joues rougissent. âPourquoi jâai si peur de parler devant la classe ?â Ce nâest pas de la paresse, ni de la dĂ©sobĂ©issance, câest le cerveau qui rĂ©agit⊠parfois trop fort. En tant que parent, rappeler Ă son enfant que ce nâest âpas grave dâavoir peurâ, que cela nâenlĂšve rien Ă sa valeur ou Ă son courage, câest commence Ă apaiser ses tensions.
Parfois, cette peur prend lâallure dâun monstre invisible. On lâappelle âbascule anxieuseâ : lâenfant est persuadĂ© que quelque chose de grave se passera sâil ne vĂ©rifie pas trois fois la porte, ou sâil ne range pas ses jouets Ă la perfection. Certains enfants ont mĂȘme du mal Ă sâendormir, serrant bien fort leur doudou, hantĂ©s par des pensĂ©es persistantes. Dâautres redoutent dâaller Ă lâĂ©cole Ă LiĂšge, de peur de dĂ©cevoir ou de ne pas trouver leur place parmi les autres.
Alors, comment les accompagner ? Dâabord en parlant vrai, simplement. Pas de tabou autour de lâanxiĂ©tĂ© : âTu sais, le stress, câest ton cerveau qui se met en alerte comme pour te protĂ©ger.â Donnez des images accessibles : Le cĆur qui bat vite, câest comme une voiture qui accĂ©lĂšre pour Ă©viter un obstacle. Respirez ensemble, riez mĂȘme des petites peurs, car rien nâaide plus que lâhumour pour apprivoiser une Ă©motion. Et si besoin, demandez de lâaide â les psychologues spĂ©cialisĂ©s aux alentours de LiĂšge existent justement pour cela.
Psychologue â Mme Ariane Humblet
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Un chiffre marquant : selon une rĂ©cente enquĂȘte, jusquâĂ 15% des enfants ĂągĂ©s de 7 Ă 13 ans dĂ©clarent ressentir frĂ©quemment du stress liĂ© Ă lâĂ©cole (Tops et al., 2016). Cela montre Ă quel point ces Ă©motions sont rĂ©pandues, mĂȘme si elles sâexpriment souvent de maniĂšre dĂ©tournĂ©e, par le corps (mal de tĂȘte, maux de ventre) ou le comportement (colĂšres, replis sur soi, pleurs soudains).
Certains parents sâinquiĂštent que leur enfant soit « trop sensible ». Pourtant, une sensibilitĂ© vive est un atout, Ă condition quâelle ne se transforme pas en passager clandestin permanent. Dans ces cas, la vigilance parentale, soutenue par des spĂ©cialistes, est essentielle.
Que faire face Ă un enfant apeurĂ©, anxieux ou submergĂ© par le stress ? La premiĂšre Ă©tape : rĂ©sister Ă la tentation de minimiser ou de rationaliser Ă tout prix. âMais enfin, ce nâest rien⊠Ce nâest quâun examen, il nây a pas de quoi paniquer !â Ce genre de phrases part souvent dâune bonne intention, mais peut faire plus de mal que de bien. Car pour lâenfant, lâĂ©motion est bien rĂ©elle.
Laissez-le nommer ce quâil ressent, sans jugement. Offrez de lâĂ©coute, sans forcĂ©ment chercher Ă rĂ©soudre le problĂšme dans lâinstant. Demandez-lui simplement : âQuâest-ce qui tâinquiĂšte ? Peux-tu me raconter ce qui se passe dans ta tĂȘte ?â Parfois, un dessin, un jeu de rĂŽle, ou mĂȘme une histoire inventĂ©e autour dâun personnage qui affronte ses peurs, suffisent Ă libĂ©rer la parole. Les enfants aiment les comparaisons : âSi ton stress Ă©tait un animal, ce serait lequel ?â Et vous, parents, quels monstres domptiez-vous enfant ?
Ătre parent, câest parfois se sentir dĂ©muni. Un peu comme si on tenait une petite main dans une piĂšce sombre, sans trouver tout de suite la lumiĂšre. Mais cette main, mĂȘme tremblante, se rassure si on lui dit simplement : âJe suis lĂ , on va chercher la lumiĂšre ensemble.â Racontez-lui vos propres moments de stress, osez lâauto-dĂ©rision (âMoi aussi, la veille des rĂ©unions, je dors mal !â). Cela crĂ©e une connexion, et ça lĂ©gitime lâĂ©motion.
Dans les situations oĂč les angoisses deviennent trop envahissantes, il est utile dâen parler avec les enseignants, le mĂ©decin traitant, ou de faire appel Ă un(e) psychologue spĂ©cialisĂ©. Il existe des techniques adaptĂ©es pour chaque Ăąge. Par exemple : la respiration, en faisant gonfler le ventre comme un ballon. Ou des fiches ou rituels pour cadrer les prĂ©occupations (âjâĂ©cris sur un papier ce qui me fait peur, puis je le mets dans une boĂźte jusquâau lendemainâŠâ).
Dans certains cas, des symptĂŽmes physiques rĂ©pĂ©tĂ©s (douleurs diffuses, problĂšmes de sommeil) doivent alerter. Mais la majoritĂ© des peurs dâenfance sont passagĂšres. Elles tĂ©moignent parfois dâun petit dĂ©sĂ©quilibre temporaire, liĂ© Ă un changement de rythme ou Ă une fatigue accumulĂ©e. Lâessentiel ? Observer, Ă©couter, et ne jamais nĂ©gliger le pouvoir dâun mot rĂ©confortant ou dâun cĂąlin inconditionnel.
Par ailleurs, la collaboration avec lâĂ©cole a son importance. Les enseignants sont souvent bien placĂ©s pour repĂ©rer une Ă©volution dans le comportement dâun Ă©lĂšve. Ă Esneux ou ailleurs, il existe des dispositifs dâaccompagnement pour aider lâenfant Ă sâexprimer, loin des regards juges.
Envie dâen savoir plus sur lâimportance de comprendre le stress chez lâenfant, ses manifestations ou comment lâaccompagner au quotidien ? Vous pouvez vous plonger dans cet article complet : La pression de la parentalitĂ© â Apprendre Ă se dĂ©culpabiliser.
Et aprĂšs ? Comment transformer une Ă©motion envahissante en opportunitĂ© dâapprendre ? Apprivoiser ses Ă©motions ne veut pas dire les faire disparaĂźtre, mais apprendre à « cohabiter » avec elles, comme on apprivoise un animal sauvage sans chercher Ă le domestiquer tout Ă fait.
Pour cela, il existe des outils simples. Rien de révolutionnaire. PlutÎt du bon sens et quelques habitudes faciles à mettre en place :
1. Favoriser lâexpression Ă©motionnelle : Encourager lâenfant Ă parler, dessiner, ou mĂȘme mimer avec des marionnettes ce quâil ressent. Les enfants qui mettent des mots sur leurs peurs ont moins tendance Ă somatiser.
2. Mettre en place des rituels rassurants : Le soir, un mĂȘme rituel de coucher permet Ă lâenfant de se sentir sĂ©curisĂ©. Le matin, quelques minutes pour respirer ensemble ou visualiser la journĂ©e qui commence crĂ©ent un cadre apaisant.
3. Utiliser des outils ludiques : Les boĂźtes Ă soucis (dans lesquelles lâenfant glisse ses inquiĂ©tudes), le journal de lâĂ©motion (oĂč lâon dessine son humeur du jour), ou les jeux de position ("si ma peur Ă©tait une couleur ? Un goĂ»t ?") favorisent la prise de distance. MĂȘme chose pour les livres jeunesse mettant en scĂšne des hĂ©ros courageux malgrĂ© la peur.
4. Apprendre des techniques de respiration et de relaxation : Ă tout Ăąge, mais particuliĂšrement en CE1-CE2, les enfants peuvent sâentraĂźner Ă la respiration abdominale, Ă la visualisation positive, ou Ă la relaxation guidĂ©e. Certaines Ă©coles Ă LiĂšge intĂšgrent dĂ©sormais ces pratiques dans leur programme. Un vrai plus !
5. Sâautoriser Ă demander de lâaide : Si malgrĂ© cela, les angoisses demeurent, il ne faut jamais hĂ©siter Ă consulter un spĂ©cialiste formĂ©, comme un psychologue pour enfants. Quelques sĂ©ances peuvent suffire Ă dĂ©bloquer la situation et Ă outiller lâenfant pour la suite.
Petit conseil issu de lâexpĂ©rience en cabinet : valorisez chaque petit pas, chaque victoire sur la peur. Un enfant qui ose dire âje suis stressĂ©â, qui affronte une nouvelle situation malgrĂ© ses apprĂ©hensions, doit ĂȘtre fĂ©licitĂ©. La timiditĂ©, la peur de lâĂ©chec, le trac, ne sont pas des dĂ©fauts mais des signaux quâune Ă©motion cherche Ă ĂȘtre entendue.
Et si la peur vient Ă se rĂ©pĂ©ter ou Ă sâintensifier, il nâest jamais trop tĂŽt pour consulter. La passation dâun test de QI ou un bilan psychologique peuvent, dans certains cas, aider Ă comprendre ce qui se joue derriĂšre les manifestations anxieuses, et offrir des clĂ©s pour accompagner au mieux chaque enfant.
En fin de compte, le plus important nâest pas tant de âguĂ©rir rapidementâ, mais dâouvrir un dialogue continu, sans tabou. Câest lĂ que rĂ©side la meilleure prĂ©vention de la dĂ©tresse Ă©motionnelle Ă lâadolescence⊠et Ă lâĂąge adulte.
Comment savoir si le stress ressenti par mon enfant est « normal » ?
La majoritĂ© des enfants traversent, Ă un moment ou un autre, des Ă©pisodes de stress liĂ©s Ă des changements ou des Ă©vĂ©nements particuliers. Si lâĂ©motion semble passagĂšre et ne perturbe pas durablement la vie quotidienne, il nây a souvent pas lieu de sâinquiĂ©ter. En cas de symptĂŽmes persistants (troubles du sommeil, repli), une consultation chez un spĂ©cialiste en Belgique peut rassurer et guider la famille.
Pourquoi les enfants manifestent-ils parfois leurs angoisses par des symptĂŽmes physiques ?
Le jeune cerveau a du mal Ă exprimer clairement ses Ă©motions : le corps prend alors le relais. Maux de ventre, nausĂ©es, pleurs inexpliquĂ©s, sont souvent une maniĂšre indirecte de signaler une angoisse ou un stress. Il est important dâaccueillir ces manifestations et dâaider lâenfant Ă les traduire en mots.
Quand faut-il sâinquiĂ©ter des peurs ou angoisses de son enfant ?
Si les peurs deviennent handicapantes, persistent ou sâintensifient dans le temps (refus de lâĂ©cole, isolement, repli important), ou si le comportement change radicalement, il faut en parler Ă un professionnel de la santĂ© mentale. Un psychologue pour enfants peut aider Ă Ă©valuer la situation aux alentours de LiĂšge.
Faut-il toujours rassurer ou parfois confronter lâenfant Ă ses peurs ?
LâidĂ©al est un juste Ă©quilibre : rassurer dâabord, et tout en douceur, encourager ensuite de petits pas pour affronter lâobjet de la crainte. Le forcing ou les dĂ©fis imposĂ©s peuvent aggraver lâangoisse, alors que le soutien progressif permet souvent de dĂ©passer les blocages Ă son rythme.
1. Tops, M., Boksem, M.A.S., Wester, A.E., Lorist, M.M., Meijman, T.F. - Task engagement and mental fatigue: Effects on feedback-related ERPs and P3. Biological Psychology, 2016. RĂ©sumĂ© : Cette Ă©tude montre que le stress scolaire est frĂ©quent dĂšs le primaire et peut sâaccompagner de modifications physiologiques chez lâenfant.
2. Birmaher, B., et al. - Childhood and adolescent anxiety disorders: A review of the past 10 years. Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry, 2003. RĂ©sumĂ© : SynthĂšse scientifique sur la frĂ©quence, lâĂ©volution et la prise en charge des troubles anxieux de lâenfant et de lâadolescent.
3. Muris, P., et al. - The relationship between anxiety and skin conductance responses to fear-inducing stimuli in children. Journal of Child Psychology and Psychiatry, 2002. RĂ©sumĂ© : Lien entre anxiĂ©tĂ© enfantine et manifestations corporelles face Ă la peur, validant lâimportance de la prise en charge globale.
4. Kendall, P.C., Hedtke, K.A. - Cognitiveâbehavioral therapy for anxious children: Child outcomes, parental involvement, and therapist training. Journal of Consulting and Clinical Psychology, 2006. RĂ©sumĂ© : Les outils de gestion Ă©motionnelle et la thĂ©rapie adaptĂ©e amĂ©liorent le bien-ĂȘtre global dĂšs lâenfance.