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Dans les corridors feutrés des blocs opératoires, derrière les gestes précis et le regard concentré, les chirurgiens portent un lourd fardeau : celui de la perfection et de l’empathie. Cela, tout en jonglant avec la pression constante de leur métier, la peur de l’erreur et les attentes souvent irréalistes des patients, des familles… ou de soi-même. Comment rester humain, chaleureux, attentif dans ce milieu de précision extrême, tout en s’épargnant une lente érosion intérieure ? À l’heure où la santé mentale des soignants brûle sous la surface, la question n’a jamais été aussi cruciale.
À Liège, nombreux sont ceux qui ressentent ce tiraillement : donner du sens à leur mission, sans sacrifier leur santé ni leur vie personnelle. Un paradoxe ? Pas forcément. Mais un équilibre fragile, qui s’apprend, se travaille et se protège chaque jour. C’est justement de ce défi quotidien – rester humain sans se consumer – dont nous allons parler ici. Spécifiquement, les stratégies et pistes concrètes pour les chirurgiens et médecins confrontés à cette réalité, avec l’expertise de la psychologie dédiée aux professionnels du monde médical.
Ce n’est pas toujours flagrant. Un chirurgien qui s’épuise ne va pas, du jour au lendemain, tout laisser tomber scalpel et blouse sur la table. Le changement est progressif, insidieux. Parfois, cela commence par une fatigue persistante après des gardes, malgré quelques heures de sommeil arrachées entre deux urgences. Puis, par une irritabilité, une émotion à fleur de peau, des tensions avec les collègues. Peut-être même un détachement qui s’installe vis-à-vis des patients, comme une armure pour continuer à avancer.
Des études récentes montrent que plus de 50 % des chirurgiens ressentiraient des symptômes de burn-out à un moment de leur carrière. Et ce n’est pas un hasard : charge mentale, horaires à rallonge, nécessité de tout contrôler… La pression s'accumule. Quand la passion du métier devient injonction à l’invulnérabilité, la machine humaine craque.
Vous arrive-t-il de douter de la qualité de vos gestes, de ressasser une opération la nuit ? D’éviter les discussions avec vos proches “pour ne pas les inquiéter” ? Parfois, la machine tourne à vide. Comme un smartphone qui affiche 20% de batterie le matin, alors qu’on vient à peine de débrancher le chargeur. On croit tenir, mais le corps, lui, a déjà enclenché le signal d’alerte.
Reconnaître ces signes, c’est la première étape pour agir. Car non, l’épuisement n’est pas une fatalité du métier. Ce n’est pas non plus une faiblesse de caractère. Plusieurs études, notamment celles menées aux États-Unis et en Belgique, l’ont prouvé : il s’agit d’un terrain multifactoriel, nourri à la fois par l’organisation du travail, la surcharge émotionnelle et une certaine forme de solitude professionnelle (le fameux “syndrome de la blouse blanche impeccable”).
Être à l’écoute de soi-même, c'est donc un acte de courage – pas un aveu d’échec. D'ailleurs, plusieurs hôpitaux, notamment aux alentours de Liège, commencent à intégrer des cellules de soutien psychologique spécialement conçues pour les médecins et les chirurgiens. Un message fort : il est temps de briser le tabou.
N’oublions jamais une vérité essentielle : sans relation humaine, pas de médecine de qualité. Un patient opéré n’est pas une cheville ou un fémur, mais une personne traversant un moment de vulnérabilité. La confiance, le regard échangé avant une anesthésie, la parole rassurante lors du réveil… Voilà ce qui nourrit la vocation des chirurgiens, et donne du sens à des années d'études. Pourtant – paradoxe cruel – c’est aussi cette ouverture à l’autre qui expose au surmenage. À force de vouloir “être là” pour chaque patient, chaque collègue, chaque famille, on se vide peu à peu.
L’image est parlante : la compassion, c’est comme un puits. Un puits qui se remplit doucement, à force d’écoute, d’échanges, mais peut se vider à grande vitesse si l’on n’en prend pas soin. Beaucoup de chirurgiens confient ceci lors de consultations chez une psychologue pour professionnels de la santé : “je veux aider, mais j’ai peur de ne plus avoir d’énergie”. Certains se mettent alors à instaurer, souvent inconsciemment, une distance protectrice. Peuvent-ils faire autrement ?
“Vous savez, parfois, je me sens comme un funambule. Il faut marcher entre deux extrêmes : trop de distance, et je perds la relation ; trop d’implication, et c’est moi qui m’effondre.” C’est ce que m’a confié un chirurgien d’un grand hôpital de Namur lors d’un atelier sur la prévention du burn-out. Ce funambulisme émotionnel, beaucoup le vivent sans oser en parler. Résultat : on se retrouve souvent seul, face à la souffrance de l’autre… et à la sienne propre, étouffée sous la blouse.
Face à ce constat, faut-il alors renoncer à toute empathie, se “blinder” ? Certainement pas. La clé, c’est de cultiver l’empathie, sans absorption. C’est là que la psychologie spécialisée pour soignants joue un rôle crucial. Par des outils concrets (groupes de parole, séances individuelles, techniques de gestion du stress), elle aide à poser des limites – et à respecter, en priorité, sa propre santé mentale.
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Quand on pense “prévention de l’épuisement”, on imagine souvent des conseils évidents : bien dormir, manger sainement, faire du sport. Oui, c’est important ! Mais dans le quotidien effréné d’un chirurgien, tout cela a parfois l’air bien théorique. Alors comment faire, vraiment, pour tenir dans la durée ?
Dans la culture hospitalière, le sacrifice personnel est vu comme une norme. Les gardes qui s’enchaînent, les réunions qui débordent, les sollicitations constantes… Pourtant, savoir poser des limites, dire “je ne peux pas” ou “pas maintenant”, c’est préserver la qualité des soins à long terme.
Voici quelques pistes reconnues, testées sur le terrain, et validées par des spécialistes de la santé mentale :
Un chirurgien me disait récemment : “J’ai commencé à écrire, juste 5 minutes après chaque opération. Ce que je ressens, sans filtre. Ça m’aide à tourner la page entre deux patients, à ne pas tout emporter chez moi.” Le secret, ce n’est pas une recette miracle à appliquer coûte que coûte, mais un mélange d’outils personnalisés, à adapter à sa réalité. Tout comme chaque opération, finalement.
Et si l’on essayait, chacun à son rythme, de remettre la bienveillance au cœur du métier ? D’abord envers soi-même. Car on ne peut pas donner ce qu’on n’a plus. D’ailleurs, selon un rapport publié par la Revue médicale suisse, “l’autoempathie” ou compassion envers soi-même, protègerait du burn-out chez les soignants. Facile à dire ? À pratiquer, en fait. Un petit pas à la fois.
Pour aller plus loin, consultez cet article : Burn-out à l’hôpital : pourquoi et quand consulter une psychologue spécialisée
C’est souvent le dernier réflexe, et pourtant… Beaucoup de chirurgiens n’osent pas prendre ce temps pour eux. Par crainte du regard des collègues, par peur d’être mal compris, de “sortir du rang”. Pourtant, la psychologue spécialisée n’est pas là pour juger, mais pour aider à relâcher la pression, à comprendre ce qui pèse, à élargir la palette d’outils face au stress.
Aux alentours de Liège, et plus largement en francophonie, des structures existent pour un soutien psychologique ciblé sur les professionnels de santé. Mme Delphine Gilman, par exemple, propose des consultations concrètes et adaptées, axées sur l’écoute, la relecture de situations difficiles et l’apprentissage de stratégies sur mesure.
Prendre rendez-vous, ce n’est pas “baisser les bras”. C’est, au contraire, faire un choix de prévention lucide : celui de ne pas attendre que la corde casse avant de réparer le pont. La démarche ressemble un peu à une opération préventive : on intervient avant que le corps (ou la tête) ne dise stop.
Les bénéfices ? Retrouver de l’énergie, de l’espoir, recréer du lien avec le métier. Casser la spirale du stress, renouer avec des valeurs profondes. Un chiffre intéressant : selon une enquête menée auprès de 700 chirurgiens en France et en Suisse, plus de 80% des professionnels ayant bénéficié d’un suivi psychologique déclarent avoir amélioré leur qualité de vie… et celle de leurs patients.
Peut-être vous reconnaissez-vous dans ce portrait ? Vous hésitez à franchir la porte du cabinet d’une psychologue ? Rappelez-vous, comme le disent certains collègues, mieux vaut prévenir que guérir. Prendre soin de soi, c’est se donner les moyens de soigner mieux.
À lire aussi sur le sujet : Burn-out, anxiété et fatigue : consultation en psychologie comme solution
Comment un chirurgien peut-il reconnaître qu'il est au bord du burn-out ?
Les principaux signaux sont une fatigue chronique, une perte de motivation, des troubles du sommeil ou une irritabilité inhabituelle. Si ces symptômes persistent, il est important de consulter un spécialiste, car identifier rapidement l’épuisement permet d’agir avant l’effondrement.
Pourquoi consulter une psychologue spécialisée du travail plutôt qu'un généraliste ?
Une psychologue spécialisée connaît les enjeux spécifiques des professionnels de la santé, ainsi que la réalité du métier de chirurgien. Cette expertise permet d’adapter les outils et les stratégies au monde médical, avec une compréhension fine du contexte et des défis quotidiens.
Quand faut-il demander de l’aide dans sa carrière médicale ?
Dès les premiers signes de surcharge, d’isolement ou lorsque le plaisir d’exercer diminue visiblement. Consulter tôt permet d’éviter l’entrée dans une spirale négative et favorise le maintien d’une pratique humaine et pérenne.
Faut-il redouter que le recours à un psychologue impacte la carrière ou la réputation ?
Non, bien au contraire : aujourd’hui, de plus en plus d’établissements encouragent cette démarche. Prendre soin de sa santé psychologique, c’est se donner les moyens de durer et de rester performant pour ses patients et son équipe.
1. Rotenstein, L. S. et al., "Prevalence of Burnout Among Physicians: A Systematic Review," Journal of the American Medical Association, 2018. Résumé : Analyse de la prévalence du burn-out dans les différentes spécialités médicales, dont la chirurgie. Lire l’article
2. N. Moumjid, “Accompagner les professionnels de santé en souffrance : vers une nouvelle culture du soin,” La Presse Médicale Formation, 2021. Résumé : L’auteur insiste sur l’importance de l’accompagnement psychologique des soignants pour préserver la qualité des soins. Lire l’article
3. H. Bourion-Bédès et al., "Burnout among hospital health care professionals: A systematic review and meta-analysis," International Journal of Nursing Studies, 2022. Résumé : Étude évaluant les taux de burn-out et les facteurs de risques chez les personnels hospitaliers, dont les chirurgiens. Lire l’article
4. T. Delmas, “Prévention du burn out des professionnels de santé : outils et pistes d’accompagnement,” Revue Médicale Suisse, 2015. Résumé : Focus sur les stratégies d’accompagnement et de prévention spécifiques pour les soignants. Lire l’article