AUDIKA Appareils Auditifs – proche de Liège
📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
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Imaginez-vous dans un restaurant animé, entouré de discussions joyeuses, de bruits de vaisselle et de musiques en fond sonore. Votre interlocuteur vous parle, mais soudainement, ses mots semblent se brouiller. Vous entendez sa voix, vous percevez parfaitement que l’on s’adresse à vous, pourtant… impossible de saisir le sens de la phrase. Cette situation, aussi frustrante que banale chez les personnes malentendantes, porte un nom : le trouble de « l’audition supraliminaire », plus couramment décrit comme « entendre mais ne pas comprendre ».
En effet, la différence entre percevoir les sons et comprendre la parole prend tout son sens avec l’âge ou après certains traumatismes auditifs. Ce phénomène, complexe et souvent mal compris, amène des milliers de personnes à consulter un audioprothésiste chaque année. Pourquoi l’oreille peut-elle continuer à « entendre » sans permettre au cerveau d’« interpréter » ? Quels sont les mécanismes scientifiques en jeu ? Et surtout, quelles solutions existent pour retrouver la compréhension, indispensable au lien social et à la qualité de vie ?
Dans cet article, nous allons explorer en profondeur ce sujet, des origines du symptôme à ses solutions, en passant par ses conséquences psychologiques et sociales.
- Comprendre le phénomène : pourquoi peut-on entendre sans comprendre ?
- Audition, cerveau et compréhension de la parole
- Problèmes courants en consultation : témoignages et études
- Les impacts sur la vie quotidienne : isolement, fatigue, confiance en soi
- Diagnostiquer le trouble : comment les audioprothésistes évaluent-ils la compréhension ?
- Quelles solutions ? Les effets des appareils auditifs modernes
- Psychologie et audition : mieux vivre son trouble auditif
- Vers une meilleure communication : stratégies et conseils
- Conclusion : retrouver le plaisir de comprendre
De nombreuses personnes consultent pour une plainte bien connue : « Je n’entends pas si mal, mais j’ai du mal à suivre une conversation, surtout dans le bruit ou en groupe ». Ce symptôme complexe signe souvent un trouble appelé dissociation audiométrique, où l’audition des sons purs (testée lors d’un audiogramme classique) reste préservée ou peu altérée, tandis que la capacité à discriminer et comprendre les mots se détériore.
L’audition humaine ne se réduit pas à la simple transmission du son de l’oreille au cerveau. Pour comprendre des mots, il faut non seulement que les sons arrivent à un certain volume, mais surtout que les différents composants de la parole (fréquences, intensités, modulations) soient analysés et traités correctement par le système auditif, puis par le cortex cérébral. C’est un processus complexe, que l’âge, certaines maladies ou l’exposition chronique au bruit peuvent perturber.
Le trajet du son commence par l’oreille externe, passe par le tympan, puis par la chaîne des osselets et rejoint la cochlée dans l’oreille interne. C’est là que des milliers de cellules sensorielles transforment les vibrations mécaniques en signaux électriques. Ces signaux sont alors envoyés via le nerf auditif jusqu’au cerveau.
Ce n’est qu’au niveau du cortex auditif, et grâce à des aires cérébrales supérieures (aires de Wernicke et Broca, notamment), que la parole est reconnue, identifiée et comprise. Si les cellules sensorielles sont altérées (par l’âge, le bruit ou certaines maladies), ou si la transmission nerveuse est déficiente, la finesse de l’analyse des sons s’estompe. Les sons restent présents, mais la capacité à discriminer les syllabes, à reconnaître les mots familiers ou à suivre un débit élevé diminue.
De nombreuses études scientifiques confirment ce phénomène. Ainsi, selon Loughrey DG, et al., il existe un lien direct entre presbyacousie (perte auditive liée à l’âge) et dégradation de la compréhension du langage, même chez les patients ayant une audition « correcte » lors du test des sons purs.
La difficulté s’accentue lorsque l’environnement sonore est difficile : présence de plusieurs voix, bruit de fond, musiques ou réverbérations. Le cerveau doit alors effectuer un travail de tri et d’attention bien plus intense, ce qui explique que « comprendre » devient quasiment impossible pour certains malentendants, même si leur audition des sons purs se situe dans la norme.
En tant qu’audioprothésistes, nous recueillons régulièrement les plaintes suivantes :
Plusieurs études (par exemple, Anderson S, et al., lien ici) confirment que la compréhension du langage décline significativement, parfois dès 50 ans, et que cette baisse n’est pas toujours proportionnelle à la perte auditive « physique » détectée à l’audiogramme classique. Le cerveau, avec l’âge, perd une part de sa capacité à traiter rapidement et efficacement les informations auditives complexes.
Ce déficit de compréhension a des conséquences lourdes. Vivre avec « entendre mais ne pas comprendre » expose à une série de difficultés psychologiques et sociales :
Ne plus réussir à suivre les conversations conduit, bien souvent, à un repli sur soi. Les personnes évitent les réunions de famille, les sorties entre amis, ou fuient les lieux publics bruyants. À la longue, il s’installe une forme de solitude qui favorise anxiété et dépression.
Faire le lien entre des sons partiels, deviner le sens d’une phrase à partir de quelques mots compris, réclame un effort intense. Cette sur-sollicitation du cerveau engendre une fatigue spécifique, voire une lassitude, qui se répercute sur tout le quotidien.
Ce lien est renforcé par un impact sur la vie relationnelle et la communication de couple, car la compréhension défaillante augmente les incompréhensions et les frustrations dans l’échange avec l’autre.
Ne pas comprendre, devoir faire répéter, s’exposer à des remarques ou soupçons de distraction, provoque gêne, frustration, voire honte, notamment lors d’événements professionnels ou familiaux. La crainte du jugement intervient dans la réduction des prises de paroles ou des initiatives, affectant la confiance en soi.
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La plainte « j’entends mais je ne comprends pas » justifie une évaluation complète par des professionnels spécialisés, comme les audioprothésistes ou ORL. Le diagnostic repose notamment sur deux examens :
Ce test mesure la capacité à « entendre » (seuils d’audition) des sons purs, à différentes fréquences. Il révèle la présence d’une surdité légère, moyenne ou sévère, mais n’explique pas tout.
Bien plus pertinente ici, ce test propose des listes de mots à différents volumes. L’objectif : mesurer le taux de mots compréhensibles à un niveau sonore confortable. Parfois, la personne perçoit bien les sons mais échoue à identifier les mots. On parle alors de « dissociation tonale-vocale ».
En cas de suspicion de trouble cognitif, il est parfois utile d’associer des bilans de mémoire et de traitement de l’information, car certaines pathologies (comme la maladie d’Alzheimer) impactent également la compréhension.
Heureusement, grâce aux innovations technologiques de ces dernières années, les appareils auditifs modernes améliorent très significativement la compréhension de la parole, y compris dans le bruit et les environnements complexes.
Les dispositifs actuels sont équipés de plusieurs microphones directionnels, capables d’analyser l’environnement et de « filtrer » les bruits parasites pour favoriser la voix humaine. Certains programmes automatiques reconnaissent les caractéristiques linguistiques de l’interlocuteur ou adaptent le fonctionnement de l’appareil selon la situation (calme, restaurant, réunion, etc.).
Des algorithmes de traitement du signal restaurent les contrastes perdus, amplifient les fréquences de la parole et protègent l’intelligibilité dans le bruit (Wong LLN, et al., voyez ici).
Chaque oreille, chaque cerveau, chaque vécu auditif est unique. Un appareil doit donc être finement paramétré selon le profil auditif et les situations vécues par la personne. Les réglages se font sur plusieurs séances, parfois sur plusieurs semaines, en tenant compte des retours précis sur la compréhension. L’accompagnement d’un professionnel est capital.
Au-delà du traitement médical, la prise en charge du ressenti et de l’impact psychologique est essentielle. Les troubles auditifs sont source de mal-être, et parfois de conflits au sein du couple comme l’explique cette analyse sur la communication au sein du couple par notre psychologue Charlotte Cession.
L’acceptation du port d’appareils, la reconnaissance des difficultés sans se sentir « diminué », la capacité à oser demander de reformuler sereinement, relèvent aussi d’un soutien psychologique parfois précieux et d’un accompagnement bienveillant.
La possibilité de retrouver la compréhension grâce à une solution technique moderne est souvent vécue comme un soulagement profond pour beaucoup de patients, qui renouent alors avec la vie sociale, la confiance et l’échange.
Pour tirer le meilleur de ses appareils, mais aussi pour favoriser la compréhension même sans dispositif, voici quelques astuces validées scientifiquement et par l’expérience :
La famille et les proches sont des acteurs importants de la réussite. Les sensibiliser à ces enjeux contribue à améliorer la qualité de vie du malentendant.
Le trouble « entendre mais ne pas comprendre » est l’une des plaintes principales en consultation audioprothésiste. Il n’est ni inexorable, ni insurmontable. Grâce aux progrès des appareils auditifs, à l’accompagnement sur-mesure, et à une approche globale incluant la dimension psychologique, il est possible de retrouver le plaisir d’échanger, d’apprécier les mots, l’humour, la connivence et le partage oral si essentiel à notre vie sociale.
Se préoccuper de sa compréhension dès les premiers signes est le meilleur moyen de préserver sa santé auditive, sa confiance en soi… et sa relation aux autres.
Pour tout test auditif, conseil ou adaptation, contactez votre spécialiste à Esneux :
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- Loughrey DG, et al. "Association of age-related hearing loss with cognitive function, cognitive impairment, and dementia: a systematic review and meta-analysis." JAMA Otolaryngol Head Neck Surg. 2018;144(2):115–127. Accès à l'article.
- Anderson S, White-Schwoch T, Parbery-Clark A, Kraus N. "Aging affects neural precision of speech encoding." J Neurosci. 2012;32(41):14156–14164. Lire ici.
- Wong LLN, Hickson L, McPherson B. "Hearing aid satisfaction: what does research from the past 20 years say?" Trends Amplif. 2003;7(3):117–161. En savoir plus.
Vous souhaitez approfondir les enjeux psychologiques et relationnels des troubles auditifs ? Consultez nos articles ressources, en lien avec la communication de couple et la bienveillance relationnelle sur le site Esneux Médical.
N’attendez pas de perdre le fil des conversations pour agir. L’équipe d’AUDIKA Esneux est à votre écoute pour toute évaluation de la compréhension et adaptation d’appareils auditifs.