ORL Consultations spécialisées Nez-gorge-oreilles
📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
📞 Téléphone RDV : 04 277 00 74
L’apnée du sommeil chez la femme est un sujet qui mérite une attention particulière, tant ce trouble du sommeil demeure trop souvent sous-évalué, sous-diagnostiqué et mal pris en charge. Alors que l’apnée du sommeil est depuis longtemps associée à la population masculine, les spécificités et l’impact de ce trouble chez la femme restent méconnus, voire négligés, malgré des conséquences graves sur la santé et la qualité de vie. Comprendre pourquoi l’apnée du sommeil touche les femmes différemment, quels sont les signes d’alerte, et comment la diagnostiquer et la traiter peut changer la vie, améliorer le bien-être général et prévenir l’évolution de pathologies associées.
L’apnée du sommeil est un trouble respiratoire caractérisé par des pauses involontaires de la respiration durant le sommeil. Ces pauses, appelées “apnées”, durent généralement de 10 à 30 secondes, parfois plus, et peuvent se répéter des centaines de fois au cours de la nuit. Il existe plusieurs types d’apnée du sommeil, mais la syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est le plus fréquent. Il se produit lorsque les voies respiratoires supérieures se ferment temporairement, empêchant l’air de circuler malgré l’effort respiratoire.
Chez la femme, les mécanismes physiopathologiques diffèrent partiellement de ceux observés chez l’homme. Les facteurs anatomiques, hormonaux et métaboliques influencent la fréquence, l’intensité et la façon dont se manifeste l’apnée du sommeil. De ce fait, la maladie est souvent plus discrète et moins évocatrice, ce qui complique son repérage.
Trois grandes formes d’apnées du sommeil existent :
1. L’apnée obstructive du sommeil (AOS) : c’est la forme la plus fréquente, liée à un relâchement des muscles de la gorge pendant le sommeil.
2. L’apnée centrale : plus rare, elle est causée par une perturbation neurologique qui bloque la transmission du signal respiratoire aux muscles.
3. L’apnée mixte : combinant des caractéristiques des deux formes précédentes.
Chez la femme, c’est principalement l’apnée obstructive qui prévaut, mais avec des symptômes souvent atypiques comparés à ceux observés chez l’homme.
L’apnée du sommeil chez la femme est souvent méconnue, car les symptômes classiques rapportés chez l’homme (ronflements bruyants, pauses respiratoires flagrantes, somnolence diurne massive) sont moins fréquents ou moins marqués chez les femmes. Souvent, les femmes présentent des symptômes plus subtils, tels que la fatigue chronique, l’irritabilité, l’insomnie, les maux de tête matinaux, l’anxiété ou des symptômes dépressifs.
Le biais de genre en médecine gagne du terrain lorsqu’il s’agit de troubles du sommeil. Les études et les outils de dépistage ont été majoritairement conçus pour détecter l’apnée chez l’homme, négligeant les présentations féminines. Par conséquent, la prévalence réelle du SAOS chez la femme est probablement sous-estimée.
Pendant longtemps, l’apnée du sommeil a été considérée comme un trouble “masculin”, en partie parce que l’obésité masculine entraîne une accumulation de graisse autour du cou, accentuant le risque d’obstruction des voies aériennes. Cependant, les études actuelles révèlent une augmentation de l’incidence chez la femme, particulièrement après la ménopause, moment où la protection hormonale des œstrogènes et de la progestérone diminue.
Une prise de conscience progressive s’opère en Belgique et ailleurs, mais il reste indispensable de mieux reconnaître les spécificités féminines pour offrir un diagnostic précoce et des traitements adaptés.
Chez la femme, l’apnée du sommeil peut se présenter différemment et donner lieu à des symptômes variés :
Il est fréquent que ces symptômes soient mis sur le compte du stress, du surmenage ou de troubles hormonaux. La présence de plusieurs de ces manifestations doit pourtant alerter sur un possible trouble du sommeil obstructif.
Certains facteurs prédisposent plus particulièrement les femmes à développer une apnée du sommeil :
La ménopause constitue une période charnière chez la femme. La chute naturelle des œstrogènes et de la progestérone augmente la fragilité des muscles pharyngés, favorisant l’obstruction des voies respiratoires. On estime que la prévalence du SAOS double après la ménopause, se rapprochant rapidement de celle observée chez l’homme du même âge.
Comme chez l’homme, le surpoids et l’obésité augmentent le risque d’apnée du sommeil en raison d’un élargissement des tissus mous autour de la gorge. Le stockage de la graisse abdominale, fréquent chez la femme après la ménopause, contribue aussi indirectement au relâchement des muscles des voies aériennes.
La grossesse expose certaines femmes à un risque transitoire d’apnée du sommeil, en particulier au troisième trimestre, du fait des changements hormonaux et de la prise de poids. Par ailleurs, le syndrome des ovaires polykystiques s’accompagne d’un dérèglement métabolique qui semble augmenter la fréquence du SAOS.
Les antécédents familiaux d’apnée du sommeil sont un facteur de risque, hommes et femmes confondus. La forme du visage, la taille des voies aériennes, ou certains syndromes génétiques peuvent également jouer un rôle.
Le tabagisme, la consommation d’alcool, les traitements sédatifs et certains médicaments relaxants musculaires favorisent le relâchement des tissus de la gorge et augmentent donc le risque d’apnée du sommeil chez la femme.
L’impact d’une apnée du sommeil non traitée ne se limite pas à l’altération de la qualité du sommeil et de la vie quotidienne. Il s’agit d’un trouble qui a de réelles conséquences à court, moyen et long terme, sur la santé physique et mentale :
L’apnée du sommeil entraîne des micro-réveils nocturnes et une mauvaise oxygénation du sang. Cela sollicite de façon répétée le système nerveux sympathique, responsable de l’adrénaline et du stress. À terme, cela favorise l’hypertension artérielle, augmente le risque d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral (AVC), d’arythmies cardiaques et d’insuffisance cardiaque.
L’apnée du sommeil a été identifiée comme un facteur d’aggravation du diabète de type 2 et du syndrome métabolique. La fragmentation du sommeil et les réveils multiples perturbent la régulation du glucose et provoquent des dérèglements hormonaux, inclinant vers le surpoids et l’insulino-résistance.
La mauvaise oxygénation cérébrale et la dégradation du sommeil profond sont responsables de baisses marquées de la mémoire, de la concentration, de l’attention et du contrôle émotionnel. Chez la femme, l’apnée du sommeil peut exacerber des troubles anxieux ou dépressifs déjà présents, ou en être la cause principale.
De nombreuses femmes rapportent une baisse notable de la libido, une augmentation des troubles de l’humeur et une diminution générale de la satisfaction de vie. Ces répercussions sont souvent inexpliquées jusqu’au diagnostic d’apnée du sommeil, qui permet de comprendre la cause de ces symptômes insidieux.
Chez la femme enceinte, l’apnée du sommeil augmente le risque de complications, tant pour la mère que pour l’enfant. Les risques de prééclampsie, de diabète gestationnel, d’accouchement prématuré et de croissance fœtale altérée sont accrus en cas de trouble du sommeil non dépisté ou non traité.
ORL Consultations spécialisées Nez-gorge-oreilles
📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
📞 Téléphone RDV : 04 277 00 74
Le principal obstacle au diagnostic de l’apnée du sommeil chez la femme réside dans l’atypie des symptômes, la banalisation des plaintes et le manque d’information, que ce soit chez les patientes, leur entourage ou le corps médical. Les médecins pensent moins rapidement à un syndrome d’apnées du sommeil chez la femme présentant de la fatigue, des troubles de l’humeur, de la dépression, de l’insomnie ou des maux de tête persistants. D’autre part, l’entourage signale moins fréquemment les pauses respiratoires ou les ronflements, puisqu’ils sont parfois moins bruyants que chez l’homme.
Ce défaut de dépistage conduit à un sous-diagnostic très important : certaines études montrent que plus de 80 % des femmes souffrant d’apnée du sommeil ignorent totalement leur état ! C’est pourtant dans la population féminine que la sous-estimation clinique est la plus marquée, notamment aux alentours de Liège où les campagnes de prévention restent perfectibles.
Lorsqu’une apnée du sommeil n’est pas reconnue ni traitée, elle favorise l’apparition et l’aggravation de comorbidités, alourdit la charge mentale, expose à des accidents (surtout de la route), compromet la vie sociale et familiale. Un diagnostic tardif signifie aussi moins d’efficacité sur la prévention des risques cardiovasculaires ou métaboliques.
La démarche diagnostique s’articule en plusieurs étapes successives :
Il s’agit d’abord de détecter, lors d’une consultation médicale, les plaintes évocatrices (fatigue, troubles du sommeil, douleurs matinales). Les questionnaires de dépistage classiques (type Epworth, Berlin…) restent utiles mais doivent absolument être adaptés aux symptômes féminins.
L’examen recherche des facteurs favorisants (obésité, myorelaxation excessive), la forme du visage, l’état des voies nasales, buccales et pharyngées. Le médecin vérifie également la présence d’une hypertension artérielle ou de troubles associés.
C’est l’examen de référence. La polysomnographie consiste à observer, durant une nuit, le flux respiratoire (capteurs sur le nez et la bouche), la saturation en oxygène, les mouvements thoraciques et abdominaux, l’activité électrique cérébrale (EEG), cardiaque et musculaire. L’enregistrement permet de calculer précisément l’index d’apnées-hypopnées (IAH) et de classer la gravité du syndrome.
Moins complète que la polysomnographie, mais plus accessible et souvent suffisante dans les formes modérées, elle peut être réalisée au domicile de la patiente après prescription médicale.
On recommande parfois une évaluation cardiaque, une surveillance des paramètres métaboliques (glucose, cholestérol), surtout en cas de facteurs de risque associés.
Bonne nouvelle : il existe des solutions efficaces lorsque l’apnée du sommeil chez la femme est dépistée et prise en charge précocement. Le traitement dépend du degré de sévérité, des facteurs aggravants, du mode de vie et du contexte hormonal (ménopause, grossesse, etc.).
Le traitement de référence dans les formes modérées à sévères reste la ventilation par pression positive continue (PPC/CPAP). Un masque nasal ou naso-buccal insuffle de l’air en continu dans les voies respiratoires, empêchant ainsi leur obstruction nocturne. Ce traitement, bien accepté lorsqu’il est bien expliqué, réduit spectaculairement les risques de complications et améliore la qualité de vie.
En cas d’intolérance à la PPC ou dans les formes modérées, l’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) constitue une alternative intéressante. Il s’agit d’un appareil sur-mesure porté dans la bouche durant la nuit pour avancer la mâchoire inférieure et dégager les voies aériennes. Ces orthèses sont à faire confectionner par un dentiste spécialisé.
Indiquée chez les patientes présentant des anomalies anatomiques identifiées (septum nasal dévié, amygdales volumineuses, excès de tissus mous dans la gorge), la chirurgie se discute toujours au cas par cas avec un ORL.
L’ajustement d’un traitement hormonal de la ménopause ou la prise en charge du syndrome des ovaires polykystiques peut également contribuer à limiter la sévérité de l’apnée du sommeil chez certaines femmes.
Dans les aux alentours de Liège, plusieurs centres médicaux disposent d’équipes multidisciplinaires pour accompagner les femmes dans la prise en charge de leur apnée du sommeil. Il est conseillé de consulter en cas de fatigue persistante inexpliquée, ou de symptômes d’apnée du sommeil évoqués plus haut. Une consultation ORL spécialisée ou chez un médecin du sommeil permet d’effectuer un bilan complet, incluant l’accès à une polysomnographie et aux diverses interventions thérapeutiques.
Outre les problèmes de santé, l’apnée du sommeil impacte massivement la vie sociale, familiale et professionnelle. Les baisses de performance au travail, les difficultés de concentration, l’absentéisme voire le risque élevé d’accidents de la route sont des conséquences directes du syndrome d’apnées du sommeil non traité. La vie conjugale peut également pâtir de la fatigue chronique, des troubles de l’humeur, d’un manque d’énergie ou d’une baisse de libido.
Ce contexte expose les femmes à une sous-estime de leurs difficultés, souvent attribuées à des facteurs psychologiques ou “liés à l’âge”. Une prise en charge adaptée permet phot d’enclencher une véritable amélioration de la qualité de vie, du bien-être et de la cohésion familiale.
À Liège, les plateformes de dépistage et de prise en charge multidisciplinaire de l’apnée du sommeil se sont étoffées au fil des années. On y trouve aujourd’hui un accès facilité à la polysomnographie, un accompagnement par des équipes pluridisciplinaires incluant ORL, pneumologues, dentistes, nutritionnistes et psychologues. Les campagnes de sensibilisation commencent à mieux cibler la population féminine, avec un accent sur l’importance du dépistage chez les femmes fatiguées, en surpoids ou ménopausées.
Des efforts restent néanmoins nécessaires pour renforcer l’éducation à la santé du sommeil, notamment en médecine générale et auprès des professionnels de la santé féminine (gynécologues, sages-femmes), afin de briser le tabou autour de ce trouble trop souvent limité à la sphère masculine.
Rompre le silence et stopper la banalisation de la fatigue, de l’irritation ou de la somnolence chez la femme constitue une première étape cruciale. Parler de ses troubles de sommeil, oser consulter, minimiser moins ses symptômes permet une orientation vers les outils diagnostics adéquats (polysomnographie, polygraphie). Les professionnels de santé ont un rôle majeur pour repérer, questionner, alerter mais aussi rassurer sans stigmatiser.
Le traitement adapté, personnalisé selon l’âge, le contexte hormonal, la gravité du SAOS et les facteurs de risque associés, offre l’espoir d’un retour à une vie normale, énergique et épanouissante. En parler autour de soi, en famille, entre amies, ou avec d’autres femmes ayant traversé la même expérience, aide à lever le tabou et à accélérer le diagnostic.
La prévention repose avant tout sur l’adoption d’un mode de vie sain :
Ces petites mesures de prévention, souvent simples à mettre en œuvre, peuvent réduire considérablement le risque d’apnée du sommeil ou en atténuer la sévérité.
Reconnaître l’existence et la fréquence de l’apnée du sommeil chez la femme constitue une avancée nécessaire en santé publique. Plus qu’un trouble de sommeil, il s’agit d’un défi à relever dans la lutte contre les maladies cardiovasculaires, métaboliques, cognitives et psychiques qui touchent la population féminine adulte.
Sensibilisation, dépistage adapté, traitements personnalisés et accompagnement psychologique sont les piliers d’une prise en charge efficace. Briser le tabou, c’est offrir aux femmes atteintes d’apnée du sommeil une chance de retrouver forme physique et mentale, tout en réduisant les risques de complications futures.
Chez la femme, les symptômes typiques sont souvent plus subtils, comme la fatigue persistante, les troubles de l’humeur ou l’insomnie, plutôt que les ronflements bruyants. Il est important d’être attentif aux maux de tête matinaux, troubles de mémoire ou crises d’irritabilité inhabituelles. Un diagnostic précoce passe par l’écoute de ces signes parfois trompeurs.
Parce que les manifestations sont moins évocatrices et que les médecins s’orientent souvent vers d’autres causes (stress, dépression, troubles hormonaux). Les outils de dépistage classiques sont surtout adaptés aux symptômes masculins, ce qui retarde la prise en charge chez la femme. Une meilleure formation et sensibilisation sont indispensables.
Dès l’apparition de fatigue chronique, troubles du sommeil non expliqués, irritabilité ou somnolence inhabituelle, il est conseillé de consulter un médecin. Un spécialiste du sommeil ou un ORL pourra orienter vers des examens spécifiques comme la polysomnographie. Ne pas attendre les signes graves pour consulter favorise des traitements plus efficaces.
Oui, même une apnée légère mérite une prise en charge car elle peut évoluer et provoquer des complications à long terme. Les conseils d’hygiène de vie et un suivi médical adapté permettent de limiter les risques de progression et d’améliorer la qualité du sommeil et la vitalité globale.
1. Heinzer R, et al. “Prevalence of sleep-disordered breathing in the general population: the HypnoLaus study.” Lancet Respir Med, 2015. Étude basée sur plus de 2000 adultes soulignant la sous-évaluation du SAOS, notamment chez les femmes et après la ménopause.
2. Shepertycky MR, et al. “Differences between men and women in the clinical presentation of patients diagnosed with obstructive sleep apnea syndrome.” Sleep, 2005. Analyse des différences symptomatiques importantes entre hommes et femmes atteints d’apnée du sommeil.
3. Bixler EO, et al. “Prevalence of sleep-disordered breathing in women: effects of gender.” American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, 2001. Recherche montrant le rôle de la ménopause et des changements hormonaux dans la prévalence du SAOS chez la femme.
4. Lisan Q, et al. “Obstructive sleep apnea, sleep duration and the risk of cardiovascular events.” European Heart Journal, 2019. Étude démontrant l’association entre apnée du sommeil, durée de sommeil et risque accru d’événements cardiovasculaires.