📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
Vous avancez dans la rue, le parfum du pain chaud ne vous atteint plus. Un gâteau sort du four, vous ne sentez rien. C’est comme vivre dans un monde en noir et blanc : tout semble plat, sans saveur ni relief. L’anosmie, ou perte d’odorat, bouleverse la vie de milliers de personnes en Belgique. À Liège et partout dans le pays, cette absence de sensations olfactives peut frapper après une maladie, une allergie ou… parfois sans prévenir.
Mais pourquoi ce phénomène devient-il si fréquent aujourd’hui ? Et surtout, quels sont les liens entre l’alimentation moderne, les fameux sulfites présents dans notre assiette ou notre verre de vin, et l’évolution de traitements innovants ? Les nouvelles biothérapies promettent un espoir, mais que peut-on vraiment attendre d’elles ?
Sans discours technocratique – mais avec des retours d’expérience, des images du quotidien et les dernières données médicales – plongeons dans un sujet qui touche, mine de rien, un Belge sur vingt. Peut-être vous, votre voisin, ou ce proche qui évite les repas de famille depuis qu’il a perdu le goût.
Il y a encore trente ans, on parlait peu de l’anosmie. Aujourd’hui, les consultations pour perte d’odorat ont grimpé en flèche, surtout aux alentours de Liège. Oui, le COVID a braqué les projecteurs sur le problème, mais il n’est pas le seul coupable.
Voici une anecdote qui illustre la situation : un patient de 52 ans, sportif, sans antécédent, raconte son étonnement après une sinusite banale. “Je ne sentais plus le café le matin. Plus rien. C’est là que j’ai compris que l’odorat, ce n’est pas du luxe. Ça structure la mémoire, ça donne du plaisir.” Ce témoignage, recueilli en consultation ORL, n’est pas isolé.
Alors, pourquoi plus maintenant qu’avant ? Plusieurs pistes sont avancées :
À Liège, un ORL sur trois indique que la majorité de ses cas d’anosmie commencent… par une banale sinusite chronique ou une inflammation des fosses nasales. Et pas de bol : c’est souvent là qu’apparait le cercle vicieux. Inflammation, allergies, blocage, perte d’odorat. Et vous, vous rappelez-vous la dernière fois que vous avez senti le parfum d’une clémentine ?
Impossible de dissocier cette explosion de cas anosmiques des allergies respiratoires. D’ailleurs, saviez-vous que le nombre d’allergies est en forte augmentation ? Entre pollution, hygiène excessive, ou modification de la flore nasale, tout s’additionne.
Parlons vrai : les sulfites, ces conservateurs présents dans nombre de vins, charcuteries et plats industriels, sont souvent cités du bout des lèvres. Pourtant, ils font partie du quotidien alimentaire de nombreux Belges. Un chiffre marquant : près d’un vin sur deux vendu en supermarché à Liège contient des sulfites en quantité significative. Il suffit de regarder l’étiquette.
Mais que font réellement les sulfites à notre nez ? Leur histoire démarre bien avant leur présence dans l’alimentation moderne. Utilisés depuis l’Antiquité pour préserver les aliments, ils jouent le rôle de gardes du corps… Mais à fortiori, tout garde du corps peut aussi repousser ce qu’il ne faudrait pas. Chez certaines personnes sensibles, ils peuvent provoquer des réactions inflammatoires et un épaississement des muqueuses. Imaginez un filtre d'aspirateur encrassé : les molécules odorantes passent moins bien.
Voici ce que l’on observe :
Des études récentes (voir section références) montrent clairement que la consommation de sulfites à haute dose peut provoquer, chez des sujets sensibles, une perte transitoire ou même chronique de la capacité à sentir. On accuse souvent le vin rouge, mais les coupables sont partout : fruits secs, céréales, plats cuisinés.
Du coup, faut-il bannir tous les sulfites ? Non. Mais en cas de doute, faire le test d’une éviction de deux ou trois semaines peut suffire à voir si l’odorat remonte à la surface. Un ORL expérimenté à Liège a déjà vu des patients revoir la vie en couleur après avoir identifié les aliments à éviter.
Sans vouloir tomber dans la diabolisation, c’est ici que le lien avec l’hygiène de vie et le vin devient crucial. Les sulfites sont inévitables, mais repérer leur rôle, en parler à votre médecin, c’est déjà un pas. Attention : tout le monde ne réagit pas de la même manière. La génétique, la prédisposition allergique, le terrain… Tout cela joue.
Envie de creuser sur les effets des sulfites et votre nez ?
Lisez aussi cet article sur Pourquoi a-t-on le nez bouché après un verre de vin blanc ?
Tout n’est pas sombre. Depuis quelques années, des biothérapies révolutionnent la prise en charge des anosmies chroniques, notamment chez les patients allergiques ou ceux qui souffrent de rhinite allergique complexe. Concrètement, on parle de médicaments ciblant spécifiquement l’inflammation des muqueuses à l’aide d’anticorps monoclonaux. Ce sont des traitements sur-mesure, presque du “cousu main”.
Prenons le dupilumab, déjà évoqué dans cet article. Ce traitement bloque une molécule impliquée dans l’inflammation chronique responsable de la polypose nasale (formation de polypes dans le nez) et de la perte persistante d’odorat. Résultat : de nombreux patients (notamment à Liège) ont récupéré, en quelques mois, une partie de leur odorat. Certains racontent même “avoir entendu à nouveau le parfum de l’herbe fraîche après l’orage”. Des images simples, mais qui veulent tout dire.
Ces biothérapies ne sont pas réservées à quelques privilégiés. Elles s’adressent généralement aux patients en échec des traitements classiques : sprays locaux, corticoïdes, lavages de nez ou rééducation olfactive. Elles sont prescrites par des spécialistes, après un bilan précis.
À retenir :
Le sens de l’odorat, loin d’être un “petit plus” de notre vie, façonne la mémoire, la sécurité, l’appétit. Quand il disparait, gare à la dépression, aux accidents domestiques (impossible de sentir une fuite de gaz), à l’isolement. Les biothérapies telles que le dupilumab, ou d’autres en développement, permettent d’envisager demain autrement. La recherche avance vite. Reste à rendre ces innovations accessibles à tous. C’est une révolution douce, mais qui change des vies.
📍 Adresse : Rue Sous les Roches 86, 4130 Esneux
Pour ceux qui hésitent à consulter, il faut savoir que les symptômes peuvent s’aggraver, ou au contraire s’améliorer avec un suivi adapté. Un diagnostic précoce, assorti de conseils précis (éviction des allergènes ou sulfites, tests olfactifs supervisés, biothérapie éventuelle), permet souvent d’éviter de rester dans le brouillard trop longtemps.
Pas toujours évident de s’alarmer au bon moment. Beaucoup de patients aux alentours de Liège laissent passer des semaines, pensant que la guérison se fera “toute seule”. Malheureusement, plus on attend, plus le risque de chronicité grimpe.
Voici les signaux à repérer :
Le réflexe ? Prendre rendez-vous chez un ORL, idéalement avec un bilan olfactif et des questions précises sur votre mode de vie, votre alimentation, vos consommations de produits à base de sulfites. Les tests sont simples, parfois même ludiques (on vous fait sentir des fioles, des aliments courants), mais leur interprétation est experte. L’objectif : distinguer une anosmie transitoire (après infection) d’une forme chronique à prendre en charge rapidement.
N’attendez pas que la situation s’éternise. Les nouveaux traitements, qu’ils soient médicamenteux (sprays innovants, corticoïdes spéciaux) ou biothérapies, se montrent d’autant plus efficaces qu’ils sont démarrés tôt.
Gardez en tête : chaque situation est unique. C’est pourquoi le suivi individualisé fait toute la différence. La médecine n’est pas une dictée : c’est un puzzle à assembler, sur-mesure.
Vous vous sentez perdu face à la perte d’odorat ? Il existe des actes simples pour tenter de remettre son nez en piste, avant ou en complément d’un traitement spécialisé.
1. Limiter l’exposition aux sulfites : Lisez les étiquettes. Privilégiez les vins bio à faible ajout de sulfites, évitez les plats préparés riches en conservateurs, consommez plus de produits frais. Chacun peut tenir un carnet alimentaire sur une semaine pour détecter les aliments suspects (raisins secs, abricots secs, charcuterie), comme on mène sa propre enquête.
2. Tester la rééducation olfactive : Cela paraît enfantin… et pourtant, de nombreux patients retrouvent leur odorat grâce à un entrainement de quelques minutes par jour. Sur le modèle des sportifs, on sent des échantillons forts (café, citron, rose, eucalyptus) en se concentrant, deux fois par jour. Les résultats ne sont pas magiques mais encouragent la repousse neuronale, surtout après un virus ou une sinusite chronique.
3. Soigner ses allergies et ses rhinites : Un nez enflammé sent moins bien. N’hésitez pas à revoir votre médecin pour optimiser votre traitement ou discuter d’une désensibilisation adaptée. Une simple correction d’une fausse route allergique peut redonner du souffle à vos capteurs olfactifs.
4. Prendre ses habitudes d’hygiène au sérieux : Lavages de nez, humidification des pièces, arrêt du tabac… chaque geste compte. Le nez fonctionne comme un jardin : le cultiver avec soin, c’est la meilleure stratégie pour récolter des parfums longtemps.
5. Consulter sans tarder : Quand l’anosmie persiste malgré vos efforts, seul un spécialiste peut trancher. Consultez-le avant de vous isoler, car la perte de l’odorat – au-delà de la frustration – expose aussi à des dangers (gaz, fumée, aliments avariés).
Un point peu cité : la souffrance psychologique de l’anosmie. Plusieurs études montrent que la perte olfactive diminue aussi l’estime de soi et la qualité des relations sociales. Se sentir “coupé du monde”, c’est fréquent. Le soutien, le partage avec d’autres patients, sont essentiels.
Enfin, plusieurs associations (comme France Anosmie) sont joignables en ligne et offrent des groupes d’entraide, des informations pratiques, ou des conseils pour “s’adapter” en attendant la récupération.
L’anosmie, ce n’est pas une fatalité. Mais il faut prendre le problème à bras-le-corps. Si vous ressentez le moindre fléchissement olfactif, rappelez-vous que des solutions existent, même si elles prennent parfois du temps. Le nez, c’est la porte du plaisir – il mérite qu’on s’y attarde.
Comment savoir si ma perte d’odorat est liée aux sulfites ?
Si votre perte d'odorat est survenue peu après la consommation de vin, de charcuterie ou d’aliments industriels, les sulfites peuvent en être responsables. Un test d'éviction de ces aliments pendant 2 à 3 semaines permet souvent de constater une amélioration, mais seul un médecin pourra confirmer le diagnostic par un interrogatoire complet et éventuellement des tests allergiques.
Pourquoi les biothérapies sont-elles efficaces chez certains patients anosmiques ?
Les biothérapies agissent spécifiquement sur l’inflammation chronique de la muqueuse nasale, souvent à l’origine de la perte d’odorat chez les patients allergiques ou atteints de polypose nasale. Elles ciblent des molécules précises du système immunitaire, offrant ainsi un effet ciblé et durable dans les formes les plus résistantes aux traitements classiques.
Quand consulter un spécialiste en cas de perte d’odorat ?
Il est conseillé de consulter après deux à trois semaines de perte d’odorat persistante, surtout si vous avez des antécédents de sinusite chronique, d’allergie ou si aucune amélioration ne survient spontanément. Une prise en charge rapide permet de mieux cibler la cause et d’éviter la chronicisation du problème.
Faut-il arrêter totalement les sulfites pour retrouver l’odorat ?
Il n'est pas nécessaire de supprimer radicalement tous les sulfites, sauf sur avis médical en cas d’allergie avérée. Une diminution de leur consommation, en privilégiant des produits frais et en évitant les plats industriels, suffit souvent à percevoir une amélioration progressive de ses capacités olfactives.
1. Hopkins C, et al. "Olfactory dysfunction in COVID-19: diagnosis and management." BMJ, 2020. Résumé : Cet article explore les différentes causes de perte d’odorat liées au COVID-19 et rappelle l’importance d’un diagnostic précis pour éviter la chronicisation.
2. Patel ZM, et al. "Treatment of chronic rhinosinusitis with nasal polyposis: focus on biologic therapy." Allergy, 2021. Résumé : L’efficacité des traitements biologiques dans la récupération de l’odorat chez les patients atteints de polypose nasale est analysée en détail.
3. D’Amato G, et al. "Sulphites, asthma, nasal symptoms and other health effects." Respiratory Medicine, 2020. Résumé : L’exposition aux sulfites alimentaires est associée à des symptômes nasaux et une aggravation de l’anosmie chez certains sujets sensibles.
4. Hummel T, et al. "Olfactory Training: A Stimulus-Based Approach for Treatment of Smell Loss." Laryngoscope Investigative Otolaryngology, 2017. Résumé : Cette revue décrit l’intérêt de la rééducation olfactive simple, efficace pour stimuler la récupération neurale après une perte d’odorat.