Chaque année, le mois de juin annonce le retour du beau temps en Belgique, mais également de souffrances silencieuses pour des centaines de milliers d’allergiques : éternuements répétés, nez bouché, fatigue continue, démangeaisons aux yeux…. Cette période coïncide en effet avec le pic d’émission des pollens de graminées, tout spécialement notoire dans la région liégeoise. Mais la médecine progresse : la désensibilisation par comprimés sublinguaux s’impose aujourd’hui comme une solution à la fois efficace et durable, suivie attentivement par des allergologues spécialisés.
Le mois de juin est particulièrement redouté par les personnes allergiques aux graminées. Dès la fin du printemps et jusqu’au cœur de l’été, l’air regorge de micro-particules invisibles qui suffisent à faire dérailler le système immunitaire des sujets sensibles. En province de Liège, le climat tempéré humidifié favorise le développement de ces herbacées sauvages ; les parcs urbains comme les prairies rurales abondent en graminées (fléole, dactyle, ray-grass…), tous responsables d’émissions massives de pollens à cette saison.
Les symptômes classiques : éternuements fréquents, écoulement nasal clair (« rhinorrhée »), démangeaisons du nez et du palais, yeux rouges, larmoyants ou irrités. Plus insidieusement, la fatigue et les troubles du sommeil viennent compliquer le tableau. Pour certains patients, s’installer en terrasse en juin, faire une balade champêtre ou ouvrir les fenêtres la nuit se transforme en véritable parcours du combattant.
D’après les études récentes, près de 30% de la population belge présente aujourd’hui une sensibilité allergique aux pollens, avec une augmentation significative durant les 2 dernières décennies (source : Sciensano, 2022). Parmi les responsables, les pollens de graminées se hissent en tête des causes de rhinite allergique saisonnière, même aux alentours de Liège où la diversité botanique est grande.
Le mécanisme de l’allergie est bien connu : lors de contacts répétés avec les allergènes (ici, les protéines du pollen de graminées), l’organisme d’un sujet sensibilisé produit des anticorps IgE spécifiques. Ces anticorps, fixés à la surface de certaines cellules immunitaires (les mastocytes), enclenchent une réaction inflammatoire dès qu’ils reconnaissent leur allergène, responsable des symptômes gênants de l’allergie. Contrairement à un simple rhume, cette réaction survient chaque année à la même période et persiste sans traitement adapté.
La prise en charge des allergies saisonnières a longtemps reposé sur les antiallergiques symptomatiques : antihistaminiques, corticoïdes locaux en spray nasal, voire collyres adaptés pour les yeux. S’ils restent utiles pour soulager ponctuellement les symptômes, ces traitements :
En clair, les médicaments classiques « calment » le système immunitaire, mais ne l’éduquent pas. C’est là que la désensibilisation allergénique entre en jeu : il s’agit de la seule stratégie médicale permettant de réduire durablement la sensibilité et la réaction immunitaire face au pollen de graminées.
Allergologue ORL – Dr. COSTA P
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Appelée aussi immunothérapie allergénique par voie sublinguale, cette méthode consiste à administrer quotidiennement (généralement de mars à juillet) de petites quantités d’extrait de pollen purifié, sous forme de comprimé à faire fondre sous la langue. Au fil des mois, cette exposition progressive « habitue » le système immunitaire à tolérer l’allergène sans provoquer de réaction excessive.
Le schéma de désensibilisation varie selon le profil de chacun, après consultation spécialisée auprès d’un ORL et allergologue.
Contrairement à d’autres traitements alternatifs, la désensibilisation sublinguale est scientifiquement validée. D’après l’une des synthèses les plus complètes, Calderon MA, et al. (N Engl J Med, 2011) a démontré que l’immunothérapie sublinguale réduit significativement le score global de symptômes (rhinite, conjonctivite, asthme saisonnier) tout en diminuant la consommation de médicaments chez les patients allergiques au pollen de graminées.
Plus récemment, une méta-analyse par Dhami S, et al. (Allergy, 2017) a confirmé que les comprimés sublinguaux sont efficaces pour la majorité des patients et améliorent nettement la qualité de vie. Certains patients parlent même de « guérison durable », c’est-à-dire une quasi-disparition des symptômes l’année suivante ou après 3 à 5 ans de traitement bien conduit.
La désensibilisation classique par injection (sous-cutanée) nécessite de nombreux déplacements en cabinet, des piqûres fréquentes et une surveillance rapprochée du risque allergique immédiat. À l’inverse, les comprimés sublinguaux présentent plusieurs bénéfices majeurs :
En résumé, la voie sublinguale démocratise aujourd’hui la désensibilisation, la rendant plus accessible et mieux tolérée, tout en gardant une grande efficacité sur les symptômes du rhume des foins.
Le premier rendez-vous commence par une anamnèse détaillée : nature et intensité des symptômes, contexte (exposition, antécédents familiaux, réponses passées aux médicaments). Un bilan allergologique complet est ensuite réalisé pour :
Les patients sont sensibilisés aux mesures d’éviction (fermer les fenêtres, éviter la tonte de la pelouse…) mais le cœur du traitement est la prescription de comprimés sublinguaux adaptés.
Le traitement débute, idéalement, quelques mois avant la saison allergique (généralement en mars, pour être prêt face au pic de juin). Une première prise du comprimé est effectuée sous surveillance médicale pour détecter les rares réactions anormales immédiates. Les jours suivants, l’administration se fait à domicile :
Le traitement est prescrit et contrôlé par un médecin, pour garantir sécurité et efficacité.
Les études et le retour clinique montrent : 70 à 80% des patients bien suivis voient leurs symptômes nettement diminuer dès la première année. Après 3 à 5 saisons de désensibilisation, beaucoup de patients n’ont plus besoin d’antihistaminiques et vivent les beaux jours sans handicap. L’effet « d’éducation immunitaire » perdure parfois des années après l’arrêt du traitement : c’est la différence majeure avec les traitements symptomatiques qui n’ont qu’un effet « cache-misère » temporaire (voir cet article sur la rhinite).
Chez un allergique confirmé au pollen de graminées (test positif + symptômes typiques), la désensibilisation sublinguale est suggérée :
Un autre intérêt : la désensibilisation réduit aussi le risque de développer d’autres allergies croisées (aux fruits, légumes etc. souvent liées aux graminées) et de basculer vers une forme d’asthme à l’âge adulte.
La désensibilisation sublinguale est très bien tolérée : les effets secondaires sont bénins (légère démangeaison buccale, irritation de la gorge en début de traitement, disparaissent en quelques jours). Les grandes contre-indications sont rares : asthme sévère non contrôlé, maladies auto-immunes actives, grossesse en cours (sauf avis spécialisé).
Pour de nombreux patients en région de Liège, la désensibilisation par comprimé sublingual, sous supervision spécialisée, a changé le quotidien :
Ces résultats sont confirmés par la littérature scientifique : la méta-analyse de Dhami S, et al. (Allergy, 2017) observe une baisse de 40 à 60% des scores totaux de symptômes et de consommation d’antiallergiques après 2 à 3 saisons de traitement bien mené.
On parle parfois (abusivement) de « guérison » des allergies. Sur le plan scientifique, la désensibilisation n’efface pas le terrain allergique, mais rééduque durablement l’immunité. Après 3 à 5 ans de cures répétées, certains patients ne présentent plus de symptômes lors de l’exposition saisonnière et gardent cet état plusieurs années après l’arrêt du traitement – ce qui constitue un changement profond par rapport à la gestion à vie par antihistaminiques ou sprays nasaux.
Cela fait de l’immunothérapie sublinguale le seul traitement à viser le mécanisme de fond de l’allergie, et non seulement ses symptômes, comme le confirment Calderon MA et al. (2011) et Dhami S et al. (2017).
Le plus tôt possible : idéalement en mars, soit 2 à 3 mois avant le pic de pollinisation des graminées qui survient de la mi-juin à la mi-juillet. Il n’est jamais trop tard pour commencer, mais l’efficacité est optimale si l’immunité s’est déjà adaptée avant que les symptômes n’explosent.
Le protocole le plus efficace prouvé par la littérature internationale est d’une durée de 3 à 5 ans, avec une cure annuelle (de mars à juillet). Après ce temps, beaucoup de patients n’ont plus de rhinites ou de crises importantes et peuvent espacer voire arrêter le traitement sur avis médical.
En théorie oui, mais chaque allergène nécessite un protocole spécifique, un bilan allergologique personnalisé pour identifier s’il existe aussi une sensibilité croisée au bouleau, aux acariens ou autres. Dans ces cas, un traitement combiné ou séquentiel peut être proposé sous contrôle médical.
En grande partie : les comprimés sublinguaux sont remboursés dans le cadre d’une allergie sévère documentée, sur prescription et suivi d’un spécialiste.
Que vous viviez en ville ou à la campagne, si vous souffrez chaque été de rhume des foins, n’attendez pas de subir une nouvelle saison de nez bouché, de fatigue et d’irritation oculaire.
Pour plus d’informations sur la prise en charge globale des rhinites allergiques et de l’asthme d’origine allergique, consultez nos autres articles spécialisés dans la région de Liège :
En complément, vous pouvez aussi retrouver des ressources externes sur le site du cabinet du Dr. COSTA, notamment un dossier sur la rhinite et le nez qui coule.
Références :
En résumé, la désensibilisation sublinguale est désormais la référence pour sortir de l’impasse des allergies aux graminées et retrouver une vie normale même en juin en province de Liège. N’attendez plus : le suivi médical et l’expertise ORL & allergologie sont les clés d’un été sans contraintes !